Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu dépasse les 100 millions de $ de recettes

Posté par vincy, le 11 août 2014

qqu'est-ce qu'on a fait au bon dieu?Un succès qui ne se dément pas en France

11 558 266 spectateurs en France. Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu? est toujours parmi les cinq films les vus de la semaine, 17 semaines après sa sortie. Sa constance est assez exceptionnelle pour être soulignée. Les 12 millions de spectateurs ne sont plus très loin. Actuellement 21ème film le plus vue depuis 1945, le film de Philippe de Chauveron est désormais certain de dépasser le légendaire Corniaud et même Le jour le plus long. Il se classerait alors 19ème des succès historiques du box office français, 7ème des films français, 5ème des films sortis après 2000 toutes nationalités confondues. Par ailleurs, c'est le 3ème plus gros succès pour Christian Clavier, qui a 4 films au dessus de 10 millions d'entrées dans sa filmographie. Pour le coup, c'est un record puisque De Funès/Bourvil n'en ont que deux, tout comme Charlton Heston.

Plus d'un million de spectateurs à l'étranger

Et à l'étranger, le film fonctionne bien aussi. En Allemagne (478 000 spectateurs en 10 jours) et en Autriche, il est déjà dans les 30 films les plus vus de l'année, en Belgique, il est entré dans le Top 5 annuel, en Grèce, il vient de surclasser Transformers et 'approche des 10 meilleures recettes de l'année, au Liban, il a battu Tom Cruise et Zac Efron, et s'approche du Top 20 de 2014. Seul le public néerlandais a boudé le film, qui a fait ) peine mieux que Ida et un peu moins bien que Grace de Monaco et le dernier Dardenne. Au total, le film a déjà séduit 1,2 million de spectateurs hors de France et rapporté près de 14 millions de $ à l'étranger.
Avec les recettes françaises (94,5 millions de $), le film a donc franchi la barre des 100 millions de $ de recettes dans le monde. C'est mieux que Trancendance. Même s'il reste loin de Lucy (déjà 130M$) ou d'Intouchables (430M$, lire notre actualité), la comédie a encore un beau potentiel. A l'affiche dans 12 territoires seulement, il n'est pas encore sorti en Espagne ni en Italie, deux gros marchés pour le cinéma français. Mais attention, le Bon Dieu n'est pas partout, et le public ne suit pas forcément : au Québec, le film déçoit avec à peine 330 000$ de recettes en 10 jours.

Karlheinz Böhm (1928-2014), l’acteur de Sissi devenu humanitariste

Posté par vincy, le 30 mai 2014

karlheinz bohmL'acteur autrichien Karlheinz Böhm est décédé à Salzbourg des suites d'une longue maladie jeudi 29 mai à l'âge de 86 ans, selon son ONG "Menschen für Menschen".

Böhm est mondialement connu pour avoir été le partenaire de Romy Schneider dans la trilogie Sissi (1955-1957), où il incarnait l'Empereur François-Joseph d'Autriche. Schneider l'appelait Oncle Karl sur le tournage alors qu'il n'avait que dix ans d'écart.

Né en 1928 dans la ville allemande de Darmstadt d'une mère chanteuse d'opéra et d'un père chef d'orchestre mondialement connu, Karlheinz Böhm est d'abord un acteur réputé pour ses « Heimatfilme », films sirupeux et sentimentaux, où il joue les gendres parfaits, séduisants, élégants et courtois.

Tournant simultanément pour les télévisions allemandes et autrichiennes et dans des coproductions internationales, on le voit aussi aux côtés d'Anouk Aimée dans Nina (1956), Rififi à Tokyo de Jacques Deray (1963), Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse de Vincente Minelli, avec Glenn Ford (1962). Mais c'est avec Le voyeur (Peeping Tom), de Michael Powell (1960), qu'il change réellement de registre. Dans ce "snuff-movie", il y est un jeune homme énigmatique et solitaire, passionné d'image jusqu'à l'obsession.

Dans les années 70, il entre dans l'univers de Rainer Werner Fassbinder avec Effi Briest (1974). L'année suivante, il enchaîne avec Le droit du plus fort et Maman Küsters s'en va au ciel, qui sera son dernier long métrage de cinéma.

Suite à un voyage dans les années 1970 en Afrique qui l'a marqué, Karlheinz Böhm créé l'association "Menschen für Menschen" en 1981. Il avait lancé sa campagne dans une émission populaire du petit écran en interpellant le public : "Je parie qu'il n'y a pas un tiers des téléspectateurs qui feraient don d'un Schilling, d'un Deutsch Mark ou d'un Franc suisse pour venir en aide aux populations du Sahel". Il récolte 1,2 million de Deutsch Mark puis quitte le monde du cinéma et de la télévision, abandonnant son métier d'acteur, en 1983 pour se consacrer à son association, qu'il dirige jusqu'en 2011.

Il se définissait comme citoyen du monde, avait été fait citoyen d'honneur par l'Ethiopie. Grand chevalier de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne en 2001, Prix Balzan pour l'humanité, paix et fraternité entre les peuples en 2007, Böhm a connu 4 mariages, dont il a eu 7 enfants, dont Sissi, l'aînée de la fratrie, née en 1955.

Cannes 2014 : qui est Jessica Hausner ?

Posté par MpM, le 16 mai 2014

jessica hausnerRISE LIKE A PHOENIX

Est-ce le fait d'avoir suivi des études de psychologie avant d'intégrer l'académie du Film de Vienne ? Est-ce parce qu'elle a eu un certain Michael Haneke comme professeur, avant de travailler auprès de lui comme scripte sur Funny games en 1997 ? Ou est-ce encore d'avoir grandi en Autriche, dans une société qu'elle qualifie "du trompe-l'oeil et de l'à-plat permanent" et dont elle veut "montrer les abimes" ? Toujours est-il que le cinéma de Jessica Hausner porte en lui la volonté de montrer l'envers des choses et des êtres, de capter les moments où l'on croit saisir le monde avant qu'il ne nous échappe.

Dès 1996, la jeune réalisatrice se fait remarquer avec son court métrage Flora primé à Locarno. Puis c'est le moyen métrage Inter-view (portrait d'êtres décalés et solitaires) qui lui vaut une mention de la Cinéfondation à Cannes. Jessica Hausner affirme son ambition de "décrire le déséquilibre et l'arbitraire", qu'elle poursuit avec son premier long métrage, Lovely Rita. Avec une précision chirurgicale, le film suit une adolescente à la dérive, solitaire et paumée, qui s’enfonce peu à peu dans le drame. Sélectionné à Cannes en section Un Certain Regard, il marque les esprits avec son montage aux ruptures marquées et sa vision sans fard d’une société malade de son incommunicabilité et de sa violence diffuse.

En parallèle, Jessica Hausner fonde la maison de production Coop 99 avec d’autres jeunes talents du cinéma autrichien comme Barbara Albert, Antonin Svoboda et Martin Gschlacht. Devenir productrice lui permet de "dépasser le clivage entre les aspects artistiques et financiers", explique-t-elle, revendiquant une véritable "économie du cinéma" tout au long du processus de production.

En 2004, la jeune réalisatrice est de retour sur la croisette avec Hôtel, un thriller paranoïaque et claustrophobe qui réjouit la critique. Toujours précise dans sa mise en scène, Jessica Hausner confirme son sens du cadre (au cordeau) et son regard acéré sur la nature humaine. Son troisième long métrage, Lourdes (prix FIPRESCI à Venise en 2009), a en commun avec les précédents de mettre en scène un personnage féminin ambigu dans une société oppressante. Sylvie Testud campe une jeune femme paralysée qui prend part à un pèlerinage et guérit miraculeusement. Jessica Hausner observe froidement le microcosme des pèlerins et les réactions de chacun face à un événement d’ordre inexpliqué. Non dénué d’humour noir, le film poursuit le portrait peu amène de sociétés étonnamment rigides où règnent en maître l’inquiétude, la complaisance et la solitude.

Trop rare, la cinéaste met cinq ans à monter son projet suivant, Amour fou, à nouveau sélectionné à Cannes en section Un Certain regard. Sur le papier, le sujet laisse quelque peu perplexe, puisqu’il s’agit du double suicide de l’écrivain von Kleist et de son amie Henriette Vogel. Mais avec Jessica Hausner aux manettes, plus que du mélodrame ou des paillettes, c'est la promesse de retrouver un peu de la noirceur romantique, de la soif d’absolu et de l’essence tragique de Kleist qui nous attend.

Grand prix du Festival de Cannes en 1949, Le Troisième homme va devenir une comédie musicale

Posté par vincy, le 30 juin 2013

tournage du troisième homme à vienneLe troisième homme, Grand prix au Festival de Cannes en 1949, va être adapté en comédie musicale. La société de production autrichienne Vereinigte Bühnen Wien (VBW) l'a annoncé jeudi 27 juin.

Le film du metteur en scène britannique Carol Reed, avec Joseph Cotten, Alida Valli, Trevor Howard et la participation impressionnante d'Orson Welles, avait été tourné en 1949 dans Vienne toujours partiellement détruite par la seconde guerre mondiale et encore occupée par les armées américaine, anglaise, française et russe. Le film fait ainsi visiter Vienne, de ses rues bourgeoises à ses cafés légendaires, de ses égouts à ses zones toujours encombrées de débris. On se souvient surtout de la scène vertigineuse de la grande roue dans le parc Pater, où Welles et Cotten confrontent leurs vérités. L'office de tourisme de Vienne a d'ailleurs organisé depuis quelques années un "Tour des lieux de tournage du Troisième Homme".

A partir d'un scénario de l'écrivain Graham Greene, Carol Reed a imaginé un film noir, où le romanesque impossible se frotte à une après-guerre traumatisante, sur fond d'espionnage et de trahison. Grand succès populaire (5,7 millions de spectateurs en France, 3e au box office de 1949), Le troisième homme est aussi connu mondialement pour sa musique, composée par le cithariste autrichien Anton Karas.

Pour la comédie musicale, VBW travaille avec le parolier et compositeur américain Stephen Schwartz (3 Grammy Awards, 6 nominations aux Tony Awards) à qui l'on doit les paroles des chansons de films d'animation comme Pocahontas (deux Oscars), Le bossu de Notre-Dame et Le Prince d'Egypte (un Oscar). Il est surtout l'auteur du livret de la comédie musicale Wicked, l'un des grands cartons récents de Broadway.

La première est prévue pour 2016, à Vienne.

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Bande annonce du film

Amour ne concourra pas aux Austrian Film Awards

Posté par vincy, le 6 janvier 2013

Michael Haneke ne sera pas de la fête du cinéma autrichien, les Austrian Film Awards. Outre que le film est majoritairement français, le cinéaste, qui a reçu la Palme d'or au dernier Festival de Cannes, a décidé de respecter le règlement avec zèle. Tourné en Français, il n'était pas possible pour Amour d'être nommé ailleurs que dans les catégories réalisation, scénario et montage.

Dans une lettre adressée aux Austrian Film Awards, Veit Heiduschka (Wega Film), producteur du film, indique également que Haneke souhaite aider "d’autres réalisateurs autrichiens à réaliser de futurs films". Le réalisateur s'estime juste assez "honoré internationalement pour ce film, et que, comme cela, un autre film autrichien aura la chance d’être honoré à son tour”.

La directrice des Austrian Film Awards, Marlene Ropac a reconnu que la décision d'Haneke avait été considérée comme "un geste très noble par ses pairs".

En l'absence d'Amour, deux films font figure de favoris : Grenzgänger de Florian Flicker avec 7 nominations et Paradis : Amour d'Ulrich Seidl, avec 6 nominations. Les prix seront remis le 23 janvier lors de la 3e édition de la cérémonie.

Sherry Hormann filmera le calvaire de Natascha Kampusch

Posté par vincy, le 10 juillet 2011

Après son show télévisé, son livre (3 096 jours, chez J.C. Lattès), voici le film. Il était assez logique que l'histoire de Natascha Kampusch inspire le cinéma. Le cinéma autrichien aime ces histoires d'enfants kidnappés, de rapports pervers entre adultes et ados...

Sherry Hormann, à qui l'on doit Fleur du désert (inspiré de l'histoire vraie de Waris Dirie), réalisera ce long métrage sur le kidnapping de Natascha Kampusch (10 ans à l'époque). Une séquestration longue de 8 ans. Enlevée en 1998 par Wolfgang Priklopil, elle s'en échappera en 2006. Lui ne s'en remettra pas et se tuera en se jetant sous un train.

Le projet était la priorité de Bernd Eichinger, puissant patron de Constantin Film (La chute, Le parfum), qui avait déjà écrit en partie le scénario. Mais son décès brutal en janvier dernier a laissé en suspens la production de ce film de 8 millions d'euros.

Le tournage devrait débuter l'année prochaine, après qu'Hormann ait terminé sa comédie romantique, Faites vous-même votre malheur, d'après le livre de Paul Watzlawick (Le Seuil, 1983).

Cannes 2009 : l’année Michael Haneke

Posté par vincy, le 24 mai 2009

L'Autriche pouvait déjà être fière du prix d'interprétation masculine pour Christoph Waltz (Inglourious Basterds). Mais le grand vainqueur cette année est Michael Haneke, qui après avoir eu tous les prix possibles (jury, grand prix...) a reçu, enfin sa Palme d'or pour Le ruban blanc. Sans doute parce qu'il mélangeait une audace stylistique, un message politique fort et une mise en scène maîtrisée. Ecran Noir persiste : nous avons eu quelques réticences sur le montage, la durée du film et le scénario de la première heure.

Michale Haneke a reçu de nombreux autres prix : prix de l'éducation nationale, prix de la critique internationale (FIPRESCI), mention spéciale du jury oecuménique. Il était le favori avec Audiard et Loach.
Le film raconte l'histoire juste avant la première guerre mondiale de faits étranges dans un village protestant du nord de l’Allemagne. Des incidents criminels commencent à se produire, troublant le fragile équilibre de cette société ultra policée et régie par les dogmes religieux.

Le film a coûté 12 millions d'euros. A l'origine il s'agissait d'un téléfilm en trois parties. Entièrement en noir et blanc l'été dernier, il sort le 21 octobre 2009 dans les salles de cinéma françaises.

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Tout le palmarès