Dix films à ne pas rater au 39e festival de Clermont Ferrand

Posté par MpM, le 1 février 2017, dans Courts métrages, Festivals.

clermont 2017

A un an de son 40e anniversaire, le festival de Clermont Ferrand a de quoi être confiant : en 2016, il a comptabilisé plus de 160 000 entrées et accueilli environ 3500 professionnels, pour un total de près de 8000 films reçus. Pour capitaliser sur ces beaux chiffres, la manifestation qui se tient du 3 au 11 février a concocté cette année encore un programme riche et dense qui ravira aficionados du court métrage, simples amateurs et néophytes absolus.

Comme tous les ans, ce sont les compétitions qui ont la part belle, avec trois sélections distinctes : internationale (75 films, 58 nationalités), nationale (60 films dont 12 coproductions) et "labo" (30 films jugés plus singuliers, voire "expérimentaux", issus de 17 pays). Pour la première fois, un prix sera remis au meilleur documentaire en lice dans les trois sections. Un focus permettra également de découvrir le meilleur du cinéma colombien tandis que la rétrospective thématique mettra l'accent sur "l'humour noir".

Il sera par ailleurs possible de se pencher sur les cinémas africain (avec deux programmes "Regards d'Afrique") et coréen (avec une rétrospective de la Korean Academy of Fine Arts), de découvrir les 7 films d'anticipation de la collection "Demain si j'y suis" ou encore de redécouvrir le Front populaire à travers deux "Courts d'histoire". Enfin, le marché du film, autre centre névralgique du festival, accueillera des exposants d'une quarantaine de pays.

10 films à ne pas rater

Certains films sélectionnés ont déjà fait leurs preuves dans d'autres festivals ou avant-premières. Petit guide de ceux qu'il ne faudra surtout pas manquer.

Anna de Or Sinai (Israël)

Grand Prix de la Cinéfondation lors du dernier festival de Cannes et Grand prix au festival de Poitiers, Anna poursuit logiquement sa carrière à Clermont. Il dresse le portrait touchant d’Anna, une femme d’une quarantaine d’années qui se met en quête, le temps d’une soirée, d’un homme qui pourrait partager sa solitude. Jamais mièvre ni cruelle, la jeune réalisatrice filme son héroïne avec une bienveillance lumineuse qui lui redonne peu à peu confiance. En une nuit, sans éclats ni rebondissements spectaculaires, Anna passe d’une mélancolie amère à une forme d’autodérision et d’humour qui tirent le récit vers une légèreté joyeuse et presque décalée.

Campo de vibeiras de Cristèle Alves Meira (Portugal)

Notamment présenté à la Semaine de la critique 2016, ce film envoûtant et singulier commence sur une énigme et s'achève sur un mystère. Qu'est-il arrivé à Lurdes, qui a fui la demeure familiale ? Et à sa vieille mère acariâtre, retrouvée morte au milieu des vipères ? Peu de réponses, mais une ambiance saisissante et une mise en scène habitée.

Chasse royale de Lise Akoka et Romane Gueret (France)

Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs 2016, Chasse royale a de l'énergie à revendre. Sur l'idée d'un casting sauvage en banlieue de Valenciennes (inspiré d'une expérience réelle), les deux réalisatrices brossent le beau portrait  d'une adolescente bien ancrée dans son époque et de son petit frère rêveur. Elle semble être l'héroïne de l'histoire, mais c'est lui qui emporte la mise. Une jolie découverte, malgré quelques excès.

Decorado de Alberto Vázquez (Espagne)

Attention, pépite ! Dans cette fable loufoque et trash sur le sens de la vie, le personnage principal s'aperçoit qu'il vit dans un monde de carton-pâte dont il ne parvient pas à s'échapper. Un film facétieux, noir, méchant et mélancolique qui annonce le très beau long métrage du réalisateur, Psiconautas, dont on attend toujours une sortie en France.

L'enfance d'un chef d'Antoine de Bary (France)

D'abord découvert à la Semaine de la Critique 2016, L'enfance d'un chef est une histoire d'amitié (entre Vincent Lacoste, Félix Moati et Thomas Blumenthal), et de transition. Au-delà de son humour délicieusement décalé (l'inoubliable scène du coussin dans la chambre d'hôtel, par exemple), le film surprend par son sens aigu du montage qui apporte une vivacité et un second degré ironique au récit.

Hêverk de Rûken Tekes (Turquie)

On est d'abord époustouflé par la beauté des plans qui rendent un hommage aigu aux vastes paysages de Mésopotamie. Puis on se laisse cueillir par la simplicité du propos, qui mêle la naïveté enfantine aux grands enjeux politiques de la région où différentes langues et religions se côtoient au quotidien.

I made you, I kill you de Alexandru Petru Badelita (France)

Un film autobiographique introspectif qui raconte l’enfance difficile du narrateur, mise en perspective avec l’enfance de ses parents. L’utilisation de collages et l’animation de vieilles photographies donnent chair et corps à ce passé familial douloureux.

Journal animé de Donato Sansone (France)

Une improvisation artistique sur l'actualité à travers le détournement des pages du quotidien Libération entre le 15 septembre et le 15 novembre 2015. Le réalisateur dessine sur les photos, les anime, les transforme dans une farandole d'abord potache (des moustaches ajoutées à une personnalité publique, un ballon de foot qui rebondit d'une page à l'autre...) puis plus grave (des coups de feu, une mer de cadavres...). Tout va très vite, le crayon virevolte, le temps aussi, il est parfois malaisé de saisir les détails de l'animation ou le sujet de l'article, mais le résultat est indéniablement fort, puissant, comme une rétrospective hypnotique de ce qui constitue notre monde au jour le jour.

Love de Reka Bucsi (Hongrie)

Réjouissante allégorie de l'amour, ses manifestations et ses conséquences, qui se décline dans un univers onirique à la fois charmant et inquiétant. Entre ironie et poésie, humour et recherche esthétique, Love met ainsi en scène des individus littéralement pris au piège du sentiment amoureux, une nature luxuriante dont le cœur s'emballe ou encore des planètes qui ont un petit grain de folie. Une vraie ambition narrative et esthétique anime ce récit foisonnant qui a quelque chose d'un feel good movie un peu cruel. Ambivalent, certes, mais tellement jubilatoire.

Time rodent de Ondrej Svadlena (République tchèque)

Une souris voyage dans le temps et découvre un futur post-apocaliptique où les gens se nourrissent de lumière artificielle. Une animation très 80's, une musique hypnotique, un propos plutôt trash, on se laisse embarquer par cette dystopie glaçante à l'esthétique et au ton plus que singuliers.

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39e festival du court métrage de Clermont Ferrand
Du 3 au 11 février 2017
Plus d'informations sur le site de la manifestation

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