Claude Rich (1929-2017), de la race des Seigneurs

Posté par vincy, le 21 juillet 2017

Claude Rich est mort à l'âge de 88 ans, des suites d'un cancer, a annoncé sa fille Delphine ce vendredi 21 juillet. Sa carrière, très riche si l'on osait le jeu de mot, a été saluée par un César du meilleur acteur, un César d'honneur, un prix d'interprétation à San Sebastian et 5 nominations aux Molières.

Né le 8 février 1929 à Strasbourg, il a très vite su qu'il deviendrait comédien, s'inscrivant au Conservatoire juste après la fin de ses études secondaires où il avait découvert sa passion pour le théâtre. Jouant sans relâche depuis le milieu des années 1950, il a imposé une sorte d'élégance, voire de dandysme, aidé par un timbre de voix où la diction parfaite et nuancée se mélangeait avec un débit qui pouvait être impressionnant. Il y avait une forme de malice et un dédain pour la vulgarité, même dans les situations les plus grossières. Du coin de l'œil, il se régalait de manipuler les mots, les savourant comme pour mieux surprendre le partenaire et asséner la parole qui sonne juste. S'il était indéniablement populaire, grâce à des films à succès ou des pièces qui ont triomphé, il n'a pas bénéficié de l'empathie de ses amis Marielle, Rochefort ou même Belmondo, ses "potes" de conservatoire avec Bruno Crémer et Annie Girardot. Fervent chrétien, catholique pratiquant, presque traditionnaliste, il avait cette image de notable de droite qui pouvait ne pas coller aux évolutions de la société ces trois dernières décennies. Pourtant, il aimait incarner des anti-conformistes, des avant-gardistes, des humanistes progressistes... Il aimait être dans la peau d'un autre.

Claude Rich a laissé son empreinte dans le cinéma à travers de grands films ou même des comédies cultes, avec des personnages de jeunes premiers, d'homosexuels assumés, de figures de l'aitorité ou encore de druide et d'aristocrates. Car il savait s'amuser, y compris de lui-même, le comédien pouvait ainsi passer des Tontons flingueurs de Georges Lautner au Crabe-tambour de Pierre Schoendoerffer, d'Oscar d'Edouard Molinaro à Stavisky d'Alain Resnais (avec qui il a tourné aussi Je t'aime, je t'aime et Cœurs), de Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre d'Alain Chabat à Capitaine Conan de Bertrand Tavernier (qui l'avait filmé également dans La fille de d'Artagnan), de L'Accompagnatrice de Claude Miller à Maria Chapdelaine de Gilles Carle.

Il était avant tout éclectique dans ses choix et fidèles à plusieurs réalisateurs: René Clair lui a offert son premier rôle dans Les grandes manœuvres avant de lui proposer six ans plus tard Tout l'or du monde. Dans des comédies ou des polars, des films historiques ou des drames, Claude Rich a aussi été dirigé une ou deux fois par Yves Robert, Jean Renoir, Michel Deville, Julien Duviver, Claude Chabrol, René Clément, Jean-Pierre Mocky, François Truffaut (La mariée était en noir), Michel Audiard, Pierre Granier-Deferre, Jean-Charles Tacchella, Didier Kamika, Yves Angelo, Alexandre Arcady, Valérie Lemercier, Danièle Thompson, Bertrand Blier, Ettore Scola, Bruno Podalydès, Phillippe Le Gay, Pascal Rhomas, François Dupeyron ou Pascal Bonitzer. Son seul regret est d'avoir refusé le rôle obtenu par Delon dans La Piscine, par pudeur (il ne s'imaginait pas en maillot de bain).

Cette filmographie impressionnante, composée de grands rôles ou de seconds-rôles, de personnages ambivalents ou de personnages charismatiques, extraverti ou introverti, historiques (Léon Blum, Mazarin, Voltaire, le général Leclerc ou encore Althusser) ou banals, ne serait pas complète si on ne mentionnait pas Le Souper d'Edouard Molinaro (1992), où il incarne fabuleusement Talleyrand. Césarisé en 1993 pour sa prestation, il avait été nommé au Molière du meilleur acteur pour ce même rôle au théâtre en 1990.

Sur les planches aussi il aura tout joué, de Shakespeare à Frédéric Dard, de Barillet et Grédy à Pinter, de Guitry à De Musset. Il aura quasiment joué sans interruption de 1951 à 1991 sur une scène parisienne. "J'ai eu la chance à mes débuts de ne pas être engagé par la Comédie-Française mais sur les Boulevards. J'y jouais trois pièces par an et, pour se faire connaître des critiques, c'est bien mieux que de jouer une seule pièce qui reste trois ans à l'affiche !" disait-il. Ses dernières pièces étaient écrites par Antoine Rault (l'ultime fut L'intrus en 2011/2012). Il avait lui-même été l'auteur de quelques pièces (Le zouave, Un habit pour l'hiver, Une chambre sur la Dordogne).

Il avouait: "J'ai la chance de jouer sans me fatiguer et celle, surtout, de continuer à m'amuser." Le jeu aura été sa vie.

Le prochain Guillermo del Toro calé au 17 janvier 2018

Posté par vincy, le 21 juillet 2017

The Shape of Water, le prochain film de Guillermo del Toro, est fortement pressenti pour faire son avant-première mondiale au prochain Festival de Venise. Prévu dans les salles américaines à temps pour les Oscars, le 8 décembre, sa sortie française a été retardée d'une semaine et est désormais calée au 17 janvier 2018. Une avant-première au Festival Lumière à Lyon est au programme.

Il faudra donc être patient. Et regarder la bande annonce, opportunément mise en ligne ces jours-ci, en attendant.

Le film mélange onirisme et politique,comme souvent chez le cinéaste mexicain. Alors que la guerre froide est à son paroxysme, en 1963, la solitaire Lisa, incarnée par la fabuleuse Sally Hawkins, vit une vie de silence, isolée dans un laboratoire cachée et ultra-sécurisé du gouvernement. Sa vie va changer quand, avec sa collègue Zelda (Octavia Spencer, souvent formidable), elles vont découvrir une expérience classée secret-défence.

On se doute que quelques monstres vont apparaître à la vue des premières images. Michael Shannon, Richard Jenkins, Michael Stuhlbarg et Doug Jones sont aussi au générique.

Le Grand Rex vend ses fauteuils

Posté par vincy, le 21 juillet 2017

A l'occasion de ses travaux d'été (16 août-8 septembre), la grande salle mythique du Grand Rex sera fermée pour rénovation. "Tous les sièges du balcon, les moquettes ainsi que les peintures de sol vont être refaits" indique le communiqué.

"À cette occasion et suite au succès de la même opération sur la salle 4, nous allons mettre en vente, au prix symbolique de 10€ l'unité, les anciens fauteuils du balcon. Un siège comprend deux accoudoirs et est fixé sur le sol (ou sur un socle) à l'aide de vis (qui vous seront fournies)" précise le cinéma.

À partir du 16 août et durant deux jours seulement ce sont plus de 1000 sièges qui seront mis à la disposition des chineurs, collectionneurs et autres fans cinéphiles.

Chaque siège vaut 10€; qu'il soit rouge ou noisette.

Il n'y a qu'un seul moyen de les acheter. Il faut se déplacer (et soi-même les démonter). En effet, il n'y a aucune réservation possible ni aucune vente par internet.