Amazon se lance dans la distribution en salles avec le prochain Woody Allen

Posté par vincy, le 27 juillet 2017

Jusqu'ici, les films produits par Amazon trouvaient un distributeur pour les exploiter en salles, avant qu'ils ne passent sur sa plateforme de streaming. Différence notable avec Netflix qui ne veut pas voir son exclusivité SVOD rogner par une diffusion au cinéma.

Mais ça c'était avant. Amazon a décidé de distribuer aux Etats-Unis le prochain Woody Allen, Wonder Wheel, prévu en décembre dans les salles. Là encore, c'est une façon de se démarquer de son concurrent Netflix. Amazon envoie un message: la salle de cinéma n'est pas morte, même avec une chronologie des médias bousculée.

En couvrant toute la chaîne de diffusion du film, Amazon devient un studio à part entière. Depuis ses débuts en 2015, la société de Jeff Bezos a connu de beaux succès avec le précédent film d'Allen, Café Society, Le client d'Asghar Farhadi, deux fois primé à cannes, et Manchester by the Sea, oscarisé cette année. De quoi inciter les réalisateurs à préférer Amazon Studios à Netflix.

Wonder Wheel fera la clôture du Festival du film de New York. Ce nouveau film de Woody Allen se déroule dans les années 1950 ) Coney Island. Justin Timberlake, Kate Winslet, Juno Temple et Jim Belushi sont au casting.

Edito: des cités pas si ciné

Posté par redaction, le 27 juillet 2017

De récentes études montrent une France qui se transforme, à l'instar de ce que décrit Michel Houeelebecq dans ses romans, ou de celle qu'on voit chez Delépine/Kervern, dans les récents Jour de France, Visages villages ou les docus de Derpardon.

Les centres commerciaux en périphéries et même les zones commerciales à l'entrée des agglomérations se multiplient. Il y a, en ce moment même, plus de 70 demandes de constructions de grandes surfaces. Ce modèle hérité des Trente glorieuses était un schéma urbanistique basique: une population ravie de s'installe dans des villes nouvelles, une voiture symbole de ses signes extérieurs de richesses, des routes élargies reliant les zones "hypermarchés" pour une société de consommation en plein boum.

Les cinémas ont suivi. L'invention du multiplexe, souvent accolé à un centre commercial, participait à cette extension des villes sur les champs. Les cinémas de centre-villes ont ainsi souffert. Nombre d'entre eux ferment chaque année. Quelques uns sont repris, souvent par des réseaux déjà établis. La cité n'était plus si ciné avec les Ciné Cités. Dorénavant, on consomme le cinéma, ce qui a entraîné, entre autres raisons, le déclin de films art & essai auprès des spectateurs occasionnels. Même Paris est touché. De tous les mono-écrans, il ne reste que le Max Linder. Des zones autrefois fortement cinéphiles comme Montparnasse ou les Champs-Elysées se sont retrouvées déclassées par des zones plus populaires comme le Nord-Est ou le Sud-Est parisien et surtout la banlieue.

Des 40 cinémas les plus fréquentés depuis le début de l'année, seuls 12 sont en centre-ville (dont 7 à Paris).

Ainsi, les centre-villes se désertifient en commerces de proximités et en cinémas d'à côté. Les enseignes mondialisées ou grosses marques nationales prennent le relais. Les baux sont très chers pour un commerçant ou un exploitant sans soutien financier derrière. Et ne parlons pas des politiques: ils sont les premiers responsables de ce désastre urbanistique en ne protégeant ni les artisans ni la culture (les librairies, disquaires, etc sont également touchés). Ils ont validé des zones commerciales gigantesques en banlieue. Un Ikea ou un Carrefour et c'est tout un pan du commerce, des consommateurs, des emplois qui migrent hors de la ville, à sa frontière.

Pourtant, il y a plusieurs avantages à faire renaître les centre-villes. De la même manière qu'on encadre les loyers à Paris et Lille, on pourrait sanctifier certains pas de porte pour des lieux culturels et des magasins locaux, voire maîtriser le bail sur certaines artères fréquentées, notamment en municipalisant certains bâtiments. Il faut qu'un centre ville ne soit plus seulement une aire de "loisirs", mais redevienne un lieu de vie. Avec des cinémas dans son voisinage. On doit pouvoir flâner à pieds et se faire une toile, plutôt que de prendre sa bagnole. Car ce dont les films du milieu et les films art et essai souffrent c'est bien d'un manque de salles dans des villes de taille moyenne.

Le cinéma doit être un lieu de rendez-vous et non pas une case dans son agenda. On y va parce qu'on en a envie, parce que cela reste un loisir social. Mais pour cela, il faut qu'ils soient accessibles, autrement qu'en voiture.

Cette démence urbanistique est en effet très polluante. Ne pas accéder aux multiplexes d'un coté ou au centre-ville de l'autre sans transports en commun est une absurdité aujourd'hui. Si les cinémas de centre-villes souffrent, c'est aussi parce que les mairies les ont fermés aux voitures (manque de parkings, zones piétonnes) sans combler l'offre en bus, tram, métro. Il y a un gros travail à faire en matière d'accès aux centre-villes pour ceux qui n'y habitent pas. De même avant d'envisager une nouvelle zone commerciale, il faut penser à son accès en transports publics.

Peut-être faut-il aussi cesser de favoriser la politique de construction de multiplexes à l'écart des zones d'habitation denses. Les mairies et agglomérations auraient tout intérêt à favoriser les salles existantes situées dans leurs villes avant qu'elles ne deviennent un Apple Store, un Zara ou un Monoprix.

Venise 2017: Aronofsky, Clooney, Del Toro, Guédiguian, Kechiche, Payne en compétition

Posté par vincy, le 27 juillet 2017

Le 74e Festival de Venise (30 août-9 septembre) a ses jurys, ses hommages et désormais ses films en sélection officielle (compétition, hors compétition et section Orizzonti). Outre quelques films événementiels de cinéastes renommés, on constate un fort contingent italien (logique), américain (il y a même du lourd parmi les 7 films en compétition) et français. 6 productions ou coproductions françaises concourent pour le Lion d'or, auxquelles on ajoutera 7 films produits ou coproduits par la France toutes sections confondues. De Guédiguian à Fontaine, en passant par Bourdos et Kechiche, le cinéma hexagonal parie sur la diversité.

Il y a cependant quelques surprises. Le cinéma britannique est très bien représenté. A l'inverse les cinémas asiatiques et latino-américains sont étonnement absents. On note bien qu'il y a un Kore-eda en compétition et un Kitano hors compétition mais on remarque surtout que des cinéastes comme Lucrecia Martel, habituées aux compétitions cannoises, se retrouve hors-compet. Il n'y a que deux films argentins et un chilien dans la liste globale de la sélection officielle pour représenter l'Amérique latine.

Venise assure de beaux tapis rouges avec Matt Damon, Julianne Moore, Kirsten Wiig, Jennifer Lawrence, Frances McDormand, Woody Harrelson, Josh Brolin, Judi Dench, l'artiste Ai Xeiwei, Charlotte Rampling, Patrick Bruel, Pipppo Delbono, Amanda Seyfried, Donald Sutherland, Helen Mirren, Kad Merad, Matthias Schoenaerts, Adèle Exarchopoulos ou encore Sienna Miller.

Compétition
Human Flow d'Ai Weiwei
mother! de Darren Aronofsky
Suburbicon de George Clooney (U.S.)
The Shape Of Water de Guillermo Del Toro
L’Insulte de Ziad Doueiri
La Villa de Robert Guediguian
Lean on Pete d'Andrew Haigh
Mektoub, My Love: Chapitre un Abdellatif Kechiche
The Third Murder de Koreada Hirkazu
Jusqu’a La Garde de Xavier Legrand
Amore e Malavita des frères Manetto
Three Billboards Outside Ebbing, Missouri de Martin McDonagh
Hannah d' Andrea Pallaoro
Downsizing d' Alexander Payne (film d'ouverture)
Angels Wear White de Vivian Qu
Una Famiglia de Sebastiano Risio
First Reformed de Paul Schrader
Sweet Country de Warwick Thornton
The Leisure Seeker de Paolo Virzì
Ex Libris – The New York Public Library de Frederick Wiseman

Hors compétition

Séances spéciales
Casa D’Altri de Gianni Amelio
Michael Jackson’s Thriller 3D de John Landis
Making of Michael Jackson’s Thriller de Jerry Kramer

Fictions
Our Souls at Night de Ritesh Batra
Il Signor Rotopeter d'Antonietta De Lillo
Victoria and Abdul de Stephen Frears
La Mélodie de Rachid Hami
Outrage Coda de Takeshi Kitano
Loving Pablo de Fernando Leon De Aranoa
Zama de Lucrecia Martel
Wormwood d'Errol Morris
Diva! de Francesco Patierno
La Fidèle de Michael R. Roskam
The Private Life of a Modern Woman de James Toback
Brawl in Cell Block 99 de S. Craig Zahler

Documentaires
Cuba And The Cameraman de Jon Albert
My Generation de David Batty
The Devil and Father Amorth de William Friedkin
This Is Congo de Daniel McCabe
Ryuichi Sakamoto: Coda de Stephen Nomura Schible
Jim & Andy: The Great Beyond. The Story of Jim Carrey, Andy Kaufman, and Tony Clifton de Chris Smith
Happy Winter de Giovanni Totaro

Horizons
Disappearance d'Ali Asgari
Espèces Menacées de Gilles Bourdos
The Rape of Recy Taylor de Nancy Buirski
Caniba de Lucian Castaing-Taylor & Verena Paravel (France)
Les Bienheureux de Sofia Djama
Marvin d' Anne Fontaine
Invisibile de Pablo Giorgelli
Brutti e Cattivi deCosimo Gomez
The Cousin de Tzahi Grad
The Testament d'Amichai Greenberg
No Date, No Signature de Vahid Jalilvand
Los Versos Del Olvido d'Alireza Khatami
Nico, 1988 de Susanna Nicchiarelli (film d'ouverture)
Krieg de Rick Ostermann & Barbara Auer
West of Sunshine de Jason Raftopoulos (Australia)
La Nuit où J’ai Nagé – Oyogisugita, de Damien Manivel & Igarashi Kohei
Gotta Cenerentola d'Alessandro Rak, Ivan Cappiello, Marino Guarnieri & Dario Sansone
Under The Tree d'Hafsteinn Gunnar Sigurdsson
La Vita in Comune d'Edoardo Winspeare