Cannes 2018: Nos retrouvailles avec Nicoletta Braschi

Posté par vincy, le 13 mai 2018, dans Cannes, Festivals, Films, Personnalités, célébrités, stars.

Une si longue absence. Cette rubrique semble être faite juste pour elle. Nicoletta Braschi revient sur le grand écran, treize ans après son dernier film. Pourtant durant ces treize ans, sa vie a été mouvementée.

A Cannes, on se souvient d'elle comme membre du jury Cinéfondation et courts métrages lors du Festival de Cannes 2013. A peine trois semaines plus tard, elle est victime d'un accident de voiture, la laissant avec des blessures au visage. Ce n'était pas la seule blessure qui l'a éloignée du cinéma. Cinq ans plus tôt, son frère, le producteur Gianluigi Braschi décède à l'âge de 45 ans des suites d'une maladie grave.

Durant ces treize années sans cinéma, Nicoletta Braschi a préféré les planches dont Giorni felici (Oh les beaux jours), de Samuel Beckett, mis en scène par Andrea Renzi en 2013 et reprise en 2016.

A 58 ans, l'actrice italienne (et productrice) revient au cinéma, avec Heureux comme Lazzaro (Lazzaro felice) d'Alice Rohrwacher (Grand prix du jury à Cannes en 2014). Aux côtés de Adriano Tardialo, Sergi López et Alba Rohrwacher, elle incarne la marquise Alfonsina de Luna, qui règne sur un hameau resté à l’écart du monde où réside Lazzaro, un jeune paysan abusé à cause de sa bonté exceptionnelle.

Vous la reconnaitrez immédiatement. Son visage de muse de Raphaël, blonde aux airs vénitiens, a fait le tour du monde avec le film de son époux, Roberto Benigni, La vita è bella (La vie est belle), où elle incarnait sa femme déportée dans les camps. Elle a tourné dans tous les films de Benigni, et a même produit les deux derniers, Pinocchio et Le tigre et la neige (2005).

Nicoletta a aussi tourné pour Jim Jarmusch (Down by Law, Mystery Train), Marco Ferreri (Y'a bon les Blancs), Bernardo Bertolucci (Un thé au Sahara, où elle était une femme française), Blake Edwards (Le Fils de la panthère rose), Marco Tullio Giordana (Pasolini, mort d'un poète), Roberto Faenza (Pereira prétend), Paolo Virzi (Ovosodo, film aux accents néo-réaliste pour lequel elle reçoit un David di Donatello de la meilleure actrice dans un second rôle) et Francesca Comencini (J'aime travailler, primé à Berlin et pour lequel elle est récompensée comme meilleure actrice à Mar del Plata).

Il y a deux ans, elle disait que le mot carrière était plus adapté à sa prochaine vie. "Je n'ai aucun regret et je suis satisfaite du fait que j'ai fait des films qui ont la capacité de donner quelques heures de divertissement honnête à ceux qui les regardent" évoquait-elle. Et de mettre les points sur les "i": "Mon indépendance vient précisément par le fait que l'on travaille ensemble, collabore et se confronte. Je suis plus qu'heureuse et honorée de travailler avec Roberto Benigni, j'ai été très chanceuse de l'avoir rencontrée et d'avoir construit nos films avec lui".

La muse de Benigni, telle Giulietta Masina pour Federico Fellini, s'émancipe depuis plusieurs années, sur les planches. La voici qui entre dans l'univers onirique de Rohrwacher, voulant sans doute montrer sa part fantasque et une autre facette que celle d'une femme adulée par un génie de la comedia dell'arte. La grande popularité du couple mythique du cinéma italien n'a pas atteint son humilité et sa suavité, qui ne l'empêche pas d'incarner des femmes de caractères ou des rêveuses...

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