Cannes 2018: Qui est Anja Kofmel ?

Posté par MpM, le 13 mai 2018, dans Cannes, Festivals, Films, Personnalités, célébrités, stars.

Anja Kofmel semble (pour le moment) la femme d’un seul projet : celui de redonner vie à son cousin Chris, jeune journaliste suisse retrouvé assassiné dans de mystérieuses circonstances en Croatie en 1992, en pleine  guerre de Yougoslavie, et de découvrir la vérité sur cette mort.

La jeune femme n’a que dix ans au moment de la mort de Chris, mais elle ne cessera jamais d’y songer. Devenue adulte, elle suit des cours à l'Université des Arts de Zurich (ZHdK), puis étudie l'animation à l'Ecole de Design et d'Art de Lucerne (HSLU), et c’est naturellement qu’elle choisit son cousin, et son histoire, comme sujet de son court métrage de fin d’études.

Chrigi reçoit un bel accueil et fait le tour des festivals (il est notamment couronné par le prix du meilleur film d’école suisse à Winterthur en 2009). Tout en nuances de gris, la réalisatrice y parle à la première personne de ce grand cousin qu'elle n'a vu que deux fois dans sa vie, et de la manière dont elle a appris sa mort. Le trait est assez épuré, les décors minimalistes, et le ton à la fois enfantin et humoristique.

Anja Kofmel s'y met en scène sous les traits d'une petite fille subjuguée par l'existence aventureuse du jeune homme, qu'elle transforme en personnage de roman. Cela permet de gommer l'aspect le plus dramatique du récit, sans pour autant l'édulcorer. En quelques images, la réalisatrice suggère en effet les conditions troubles des derniers jours de Chris. L'hommage est aussi touchant que sincère, et surtout réussi.

Mais Anja Kofmel ne s’arrête pas là, et fait également de Chris le sujet de son premier long métrage, Chris the Swiss. Cette fois, il s’agit d’un documentaire qui donne la parole à ceux qui ont connu le jeune journaliste, doublé d’une enquête pour comprendre les circonstances de sa mort.

Les parties en animation permettent de faire revivre Chris et de mettre en scènes les derniers mois de sa vie. La réalisatrice a gardé une esthétique assez épurée, avec un noir et blanc contrasté, et un trait qui s'affirme, plus travaillé que dans le court. La jeune femme se met également en scène dans les passages en prise de vues continues, afin de donner corps à son périple.

On découvrira le film en compétition à la Semaine de la Critique avant de le retrouver à Annecy hors compétition. En attendant, une question nous brûle les lèvres : Anja Kofmel en a-t-elle vraiment fini pour de bon, en tant que réalisatrice, avec son cousin Chris, ou nous réserve -t-elle d’autres surprises ?

Tags liés à cet article : , , , , , , , , , .

exprimez-vous
Exprimez-vous

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.