Chadwick Boseman sera la star du thriller 17 Bridges

Posté par wyzman, le 11 juillet 2018

L'info est tombée il y a quelques heures seulement : la star de Black Panther Chadwick Boseman tiendra le rôle principal et produira le thriller d'action 17 Bridges.

Un nouveau projet attendu

Produit par Agbo, la société des frères Russo auteurs d'Avengers : Infinity War, 17 Bridges devrait être réalisé par Brian Kirk. Le réalisateur de 50 ans a travaillé par le passé sur les séries Brotherhood, Luther et Game of Thrones. Le script quant à lui sera issu de l'imagination d'Adam Mervis. Le plus grand fait d'armes de ce dernier est un film sorti en 2012, The Philly Kid (rebaptisé Gladiators depuis), et qui raconte les péripéties d'un ancien boxeur qui sort de prison et à qui l'on demande de perdre des combats s'il souhaite sauver la vie d'un ami.

Dans 17 Bridges, Chadwick Boseman campera un détective de la police de New York en pleine disgrâce qui tente de faire oublier ses erreurs pendant une chasse à l'homme après le meurtre d'un policier. Le président de STXFilms qui produit également le film, Adam Fogelson, n'a pas manqué d'expliquer sa joie de travailler avec la star de Black Panther : "Les instincts tranchants de Chadwick Boseman et son charisme indéniable ont captivé des millions de personnes autour du monde" !

A propos des frères Russo, Adam Fogelson se fait tout aussi élogieux : "Leur approche unique et intelligente de la réalisation cinématographique est tout sauf formelle, et avec Brian Kirk à la barre, ce film promet d'aller au-delà du tarif pop-corn typique." Voilà qui est dit ! Le tournage de 17 Bridges devrait débuter en septembre.

Locarno s’offre Dumont, Delépine et Kervern, Ethan Hawke, Hong Sangsoo et Antoine Fuqua

Posté par vincy, le 11 juillet 2018

La 71e édition du Festival de Locarno (1er-11 août 2018) aura un film français sur la Piazza Grande en ouverture comme en clôture.

Le jury de la compétition est composé de Jia Zhang-ke, président, Emmanuel Carrère, Sean Baker, Tizza Covi et Isabella Ragonese. Andreu Ujica, Ben Rivers et Laetitia Dosch seront les jurés de Cinéastes du présent. Yann Gonzalez, Deepark Rauniyar et Marta Mateus formeront le jury Pardi di domani.

Bruno Dumont recevra un Pardo d'honneur tandis qu'Ethan Hawke sera distingué par un Prix d'excellence. Quatre hommages seront rendus: les frères Taviani, Wolf-Eckart Bühler, Pierre Rissient et Claude Lanzmann.

La rétrospective annuelle sera dédiée à Leo McCarey.

Section Piazza Grande
- Les beaux esprits de Vianney Lebasque (Ouverture), avec Ahmed Sylla, Jean-Pierre Darroussin, Camélia Jordana
- Blackkklansman de Spike Lee
- Coin coin et les Z’inhumains de Bruno Dumont (série TV)
- Blaze d’Ethan Hawke
- Le vent tourne de Bettina Oberli
- Liberty de Leo McCarey
- L’ordre des médecins de David Roux
- L’ospite de Duccio Chiarini
- Manila in the claws of light de Lino Brocka
- Les oiseaux de passage de Cristina Gallego et Ciro Guerra
- Ruben Brandt, Collector de Milorad Krstic
- Seven de David Fincher
- Searching d’Aneesh Chaganty
- The Equalizer 2 d’Antoine Fuqua
- Un nemico che ti vuole bene de Denis Rabaglia
- Was uns nicht umbringt de Sandra Nettelbeck
- I feel good de Benoît Delépine et Gustave Kervern (Clôture), avec Jean Dujardin, Yolande Moreau

Compétition
- Glaubenberg de Thomas Imbach
- A family tour de Liang Ying
- Diane de Kent Jones
- La flor de Mariano Llinas
- Yara d’Abbas Fahdel
- Menocchio d’Alberto Fasulo
- Tarde para morir joven de Dominga Sotomayor
- Ray & Liz de Richard Billingham
- Gangbyub Hotel de Hong Sangsoo
- A land imagined de Siew Hua Yeo
- M de Yolande Zauberman
- Sibel de Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti
- Genèse de Philippe Lesage
- Wintermärchen de Jan Bonny
- Alice T. de Radu Muntean

Dans les autres sélections on soulignera Ceux qui travaillent d'Antoine Russbach, avec Olivier Gourmet (Cinéastes du Présent) ou le documentaire De chaque instant de Nicolas Philibert (Fuori Concorso).

Les reprises de l’été: Adlon, Imamura, Salles et Walsh

Posté par vincy, le 11 juillet 2018

Bagdad Café de Percy Adlon (1987)

L'histoire: Une touriste allemande quitte son mari et se perd en plein désert, avec la valise de son époux. Elle s'arrête au Bagdad Café, un vieux motel sur la route 66. La bavaroise se retrouve dans un rade poussiéreux, refuge à marginaux, tenu par une mère célibataire épuisée. L'étrangère va bouleverser tout cet équilibre précaire et attirer de nouveaux clients grâce à ses talents de magicienne.

Pourquoi il faut le voir? Outre le tube lent et hurlant, "Calling You", qui a fait le tour du monde, le film a été un gros succès (plus tard décliné en série TV et en comédie musicale), en France notamment (2,3 millions de spectateurs, deux César). A la fois mélo et comédie, ce feel-good movie a été une sensation des années 1980 alors qu'il est dépourvu d'intrigue. C'est sans doute ce qui le rend assez atemporel. Son esprit de liberté et son message positif (les barrières culturelles et les préjugés s'effondrent) font de cette fantaisie folklorique une fable généreuse.

La Ballade de Narayama de Shohei Imamura (1983)

L'histoire: En 1860, dans un village pauvre du Japon, les habitants atteignant 70 ans doivent aller mourir tranquillement sur le sommet de Narayama, aidés par leur fils aîné. La mère de Tatsuhei a 69 ans et se résigne pour le grand départ, alors qu'elle est encore vaillante. Elle règle les affaires de famille (mariages, dépucelage, et autres garantie que tout aille mieux après sa mort).

Pourquoi il faut le voir? Palme d'or en 1983, cette adaptation d'une nouvelle de Shichiro Fukazawa (la deuxième après celle de Keisuke Kinoshita en 1958) est remarquable par son réalisme, filmé en décors naturels, avec un regard presque documentaire. Imamura joue les peintres d'un Japon cruel, primitif et conservateur, tout en apportant un lyrisme sublime et une émotion palpable entre la mère et son fils. Le naturalisme et l'animalerie qui composent les plans montrent à quel point l'homme reste un "sauvage" et même un barbare. Sans aucun doute un des film les plus sombres et les violents derrière ce récit communautaire en apparence banal.

Central do Brasil de Walter Salles (1998)

L'histoire. Dora est une retraitée de l'éducation nationale qui travaille à la gare centrale de Rio de Janeiro, en écrivant des lettres pour les analphabètes. Elle est aigrie, a priori peu sympathique. Un jour, le jeune fils d'une de ses clientes, tuée dans un accident de circulation, laissée à la rue, se pointe devant elle. Sans aucune culpabilité, Dora le vend à un trafiquant d'organes. Mais sa voisine lui fait comprendre que cette fois-ci elle a été un peu trop loin. Elle récupère Josué, 9 ans, et accepte de partir dans le Nordeste pour retrouver le père du garçon. La vieille dame va progressivement s'adoucir...

Pourquoi il faut le voir? Ours d'or et Ours d'argent de la meilleure actrice à Berlin, prix du public à San Sébastian, deux fois nommé aux Oscars, Golden Globe du meilleur film en langue étrangère, Central do Brasil a été l'un des films phénomènes de l'année, révélant un documentariste dans le domaine de la fiction. Sentimental, acide, ce film dans la veine du néo-réalisme italien a permis à sa comédienne Fernanda Montenegro d'être couronnée un peu partout après 40 ans de carrière. Mais ce qu'on retient de cette histoire belle et touchante, c'est la générosité qui s'en dégage Cette quête identitaire, cette espérance enfouie dans une société dure, où la survie sociale et matérielle et les illusions mystiques vendues par les évangélistes laissent peu de place à la sincérité. Un vrai coup de cœur à l'époque. Et encore maintenant, sans doute par la surdose d'humanité qui s'en dégage.

La femme à abattre de Raoul Walsh et Bretaigne Windust (1951)

L'histoire: Un truand chargé de témoigner contre le patron d'un syndicat du crime est tué, malgré la protection de la police. Le chef du groupe criminel peut donc être libéré, en l'absence de preuves contre lui. Un inspecteur de police décide de trouver une preuve pour le confondre définitivement.

Pourquoi il faut le voir? Humphrey Bogart est ici à l'affiche de son dernier film avec la Warner Bros, après 25 ans de bons et loyaux services. En soi c'est notable. Pourtant The Enforcer a d'autres atouts. La construction avec plusieurs flashbacks était assez novatrice pour l'époque (tout s'alterne: l'enquête et la traque). La sémantique aussi, qui fait passer le film noir au film de gang, avec des mots "nouveaux", jargon de maffieux inconnu des flics comme des spectateurs. Et puis il y a cette particularité d'une co-réalisation. En fait Vretaigne Windust est tombé malade durant le tournage, Raoul Walsh a pris le relais, tournant l'essentiel du film. Classe, le cinéaste n'apparaît pas au générique, persuadé que ce film permettrait à Windust de s'affirmer dans le milieu.

Trois (bonnes) raisons d’aller voir L’envol de Ploé au cinéma

Posté par MpM, le 11 juillet 2018

L’hiver islandais approche. Pour les pluviers, le temps de la migration vers le sud a sonné. Mais par un malencontreux concours de circonstances, Ploé ne peut pas s'envoler avec eux. Il doit alors tenter de survivre jusqu'au retour des siens au printemps prochain... tout en évitant Shadow, le terrible vautour qui est le cauchemar de tous les animaux de l'île.

Récit initiatique... mais pas que


On le sait, le récit initiatique est la tarte à la crème des films d’animation pour enfants, et d’une partie du cinéma pour adultes également. Ici, certes le petit Ploé apprend-il à faire son deuil et panser ses blessures, ainsi qu’à retrouver confiance en lui et en ses capacités à voler, mais ce n’est finalement pas l’enjeu principal du film, qui consiste plutôt en un survival parfois hard core (pour des enfants de 6-7 assez terrorisés à l’idée que le héros se fasse bouffer, gèle sur place, ou meurt tout simplement de faim) source de nombreuses scènes d'action spectaculaires et de gags survoltés.

Nos moments préférés ? La très amusante séquence de sauvetage de Byron, prisonnier d'un renard gourmet, par une troupe de souris ne manquant pas d'imagination ; les mésaventures du chat malchanceux, incapable de croquer le moindre petit oiseau ; et bien sûr le combat final contre le méchant Shadow, qui n'en finit plus de survivre.

Un vrai bon méchant


Le film n’hésite pas à adopter un ton parfois cruel, dénué de mièvrerie, et propose donc un méchant savoureux, le terrible Shadow, un faucon stratège et sans pitié dont le seul but dans la vie semble être de dévorer toujours plus de pluviers. Non seulement il est véritablement effrayant, mais en plus il est suffisamment intelligent pour ne jamais tomber dans les pièges qui lui sont tendus.

Cela en fait un adversaire redoutable qui permet au film de jouer sur le niveau de stress du spectateur tout en multipliant les rebondissements. L'enjeu principal du film, au-delà de la survie du personnage principal, devient alors clairement une alliance collective contre le terrible prédateur.

L'Islande, officiellement élu le plus beau pays du monde


L'envol de Ploé est un projet islandais, produit et réalisé par des Islandais. L'île figure donc en majesté dans le film, qui rend hommage à la fois à ses paysages à couper le souffle, à sa faune éclectique et à son climat parfois extrême. Au détour du voyage, on admirera par exemple une aurore boréale de toute beauté, des montagnes glacées, des plaines désolées, et même des sources chaudes naturelles. Ploé est un pluvier doré, petit oiseau migrateur cher au cœur des Islandais, pour lesquels il est le symbole du retour des beaux jours.

Il rencontre notamment un lagopède, étrange oiseau passé expert en camouflage (ses plumes deviennent entièrement blanches en hiver, afin de passer inaperçu dans la neige), un élan, et bien sûr des sternes arctiques, célèbres pour leur agressivité à l'égard des promeneurs s'approchant un peu trop de leurs nids. Il ne manque que des macareux, quelques vues de volcans et les célèbres paysages lunaires islandais pour avoir le sentiment de visiter le plus beau pays du monde sans quitter son fauteuil.

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L'envol de Ploé de Arni Asgeirsson
En salles le 11 juillet