Festival de la Rochelle : le rendez-vous estival des cinéphiles

Posté par redaction, le 27 juin 2019

Pour tous les cinéphiles, le Festival de cinéma de La Rochelle est un des événements incontournables du début de l’été. Lors de cette 47e édition, qui aura lieu du 28 juin au 7 juillet,  quelque 200 films seront projetés : fictions, documentaires, films d’animation provenant de très nombreux pays.

Organisé depuis 1973 dans le chef-lieu de Charente-Maritime, ce festival a la particularité de ne pas  présenter de compétition, ce qui permet de mettre les films et les réalisateurs sur un même pied d’égalité, sans en privilégier certains.

Marraine de l’édition 2019, l’actrice canadienne Alexandra Stewart présentera trois films de sa filmographie : Le feu follet de Louis Malle, Mickey One d’Arthur Penn et La duchesse de Varsovie de Joseph Morder.

Des hommages seront rendus, en leur présence, au réalisateur italien Dario Argento (Les frissons de l’angoisse, Suspiria), à la directrice de la photographie Caroline Champetier (collaboratrice de Leos Carax, Jean-Luc Godard et Claude Lanzmann notamment), à la cinéaste autrichienne Jessica Hausner (Lourdes, Little Joe), au réalisateur de films d’animation Jean-François Laguionie (Louise en hiver, Le voyage du prince) et au cinéaste palestinien Elia Suleiman (Intervention divine, It Must Be Heaven).

Des rétrospectives seront consacrées à l’acteur Charles Boyer, séducteur français qui a fait l’essentiel de sa carrière aux Etats-Unis, au réalisateur américain Arthur Penn (Bonnie and Clyde, Miracle en Alabama, Little Big Man), et à la réalisatrice ukrainienne Kira Mouratova (Brèves rencontres, Le syndrôme asthénique).

La comédie aura une place de choix cette année, avec la projection de films de Louis de Funès et de Jim Carrey, deux maîtres dans l’art de la mimique et de la grimace. Le premier a fait les beaux jours de la comédie populaire dans les années 1960 avec notamment La grande vadrouille (1966), qui est longtemps resté le film ayant réalisé le plus d’entrées au cinéma en France, avec plus de 17 millions de spectateurs. Il n’a été détrôné que ces dernières années par Bienvenue chez les Ch’tis (2008) et Intouchables (2011). Le second, Jim Carrey, a fait briller la comédie américaine dans les années 1990, notamment avec son interprétation déjantée dans The Mask.

Les festivaliers pourront aussi découvrir 13 films venus d’Islande, ainsi que neuf films muets du réalisateur suédois Victor Sjöström, accompagnés au piano par Jacques Cambra. Parmi les autres événements proposés : des films pour les enfants, un concert hommage à François de Roubaix, compositeur de bandes originales de films (L’homme orchestre, Le samouraï) et des films inédits ou présentés en avant-première.

L’an dernier, la manifestation rochelaise a présenté 158 longs métrages et 56 courts métrages, accueillant au total 86 037 spectateurs. Une belle affluence montrant qu’il n’est pas indispensable pour un festival d’organiser une compétition pour attirer le public dans les salles obscures.

Pierre-Yves Roger

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47e Festival de la Rochelle
Du 28 juin au 7 juillet
Retrouvez toute la programmation sur le site de la manifestation

Cannes 2019: comme en 1939, un festival très franco-américain

Posté par vincy, le 14 mai 2019

La première édition de Cannes est le produit d'une alliance anti-fasciste (Venise) des pays libres (la France en tête avec Jean Zay) et d'Hollywood (les studios américains en profitant pour avoir un accès libre au marché français à travers un accord international). Ce Festival très politique, l'ADN du festival finalement, n'a pas eu lieu puisque la seconde guerre mondiale fut déclenchée au même moment.

Cette année, après une édition 2018 audacieuse et renouvelée, le Festival mise sur pas mal de valeurs sûres, mais aussi de jeunes cinéastes. Géographiquement c'est une autre histoire. La domination franco-américaine est de retour. La présence de la France est toujours très forte (pas loin de 30 films et même beaucoup plus avec les coproductions), preuve que la Croisette reste la meilleure vitrine de la diversité française.

Voir aussi la carte 2018

Deuxième délégation en nombre, les Américains, avec 15 films. Difficile de rivaliser. Le trio de tête est complété par le cinéma britannique (6 films).

Cependant, si le cinéma ouest-européen est largement majoritaire et si le cinéma asiatique est relativement peu présent cette année, les films venus d'Amérique latine et d'Afrique francophone sont bien représentés. La carte du monde a beaucoup de zones blanches, mais des cinémas venus du Brésil, d'Argentine (grâce à son focus à l'Acid), de Chine et d'Espagne sont bien répartis dans les sélections.

Pendant ce temps à Veracruz...

Plus notable, des cinémas rares seront mis en lumière cette année: le Costa Rica, l'Algérie, l'Islande, le Guatémala, le Pérou, la Tunisie, Taïwan, le Sénégal et la Palestine.

Du Costa Rica, petit pays, on connaît peu de films. On découvrira la cinéaste Sofía Quirós Ubeda à la semaine de la Critique, deux ans après Valentina Maurel, premier prix de la Cinéfondation. Outre Hernan Jiménez et Esteban ramirez, peu de cinéastes du pays traversent la frontière.

L'Algérie dépend toujours de la censure et du manque de financement dans la culture. Malgré une période faste dans les années 1960-1970 (dont une Palme d'or) et des coproductions françaises parfois populaires (Hors-la-Loi, en compétition à Cannes), les films parvenant dans les grands festivals sont rares, malgré quelques réalisateurs bien affirmés. Avec deux films - semaine de la Critique et Un certain regard - c'est un certain retour en force.

L'Islande a souvent vu ses cinéastes s'exiler en Europe ou aux Etats-Unis. Le cinéma islandais, ici sélectionné à la Semaine de la critique, est plus rare dans les festivals. On se souvient quand même de Béliers, prix Un certain regard il y a quatre ans, de Grimur Hakonarson ou de films signés Solveig Anspach, Baltasar Kormaruk ou Asdis Thoroddsen, sélectionné à la SIC.

Pour le Guatemala, la figure émergente est Jayro Bustamente (Ixnacul, Tremblements). Mais les films venus de ce pays d'Amérique centrale restent sporadiques, après une grande effervescence dans les années 2000. Cesar Diaz, à la Semaine de la Critique, va donc démontrer que ce pays existe sur la carte de la cinéphilie mondiale.

Plus au sud, le Pérou s'installe progressivement, entre le cinéma chilien, déjà bien honoré, et le cinéma colombien, de plus en plus courtisé. Il y a dix ans, le deuxième film de Claudia Llosa remportait l'Ours d'or à Berlin et une nomination aux Oscars. une première pour le cinéma péruvien. Avec Francisco José Lombardi dans les années 1980-2000, le Pérou a déjà connu la Croisette (Un certain regard) et les faveurs de la critique occidentale. Mais depuis dix ans, le Pérou se réveille, sans être forcément exporté en Europe.

La Tunisie est l'autre pays dont on voit le cinéma s'affirmer d'années en années. Il n'est plus présent qu'à la Quinzaine des réalisateurs (Tamless d'Ala Eddine Slim) et indirectement avec Abdellatif Kechciche en compétition (6 ans après sa Palme d'or), mais désormais on peut voir régulièrement dans les grands festivals - Berlin, Venise et Toronto - des productions tunisiennes. 2019 est d'ailleurs l'année du centenaire du cinéma tunisien. Des cinéastes comme Leyla Bouzid, Kaouther Ben Hania ou Mohamed Ben Attia (primé à la Berlinale en 2016) lui donne un nouveau souffle.

De Taïwan, on connaît Tsai Ming-liang, Hou Hsiao-hsien et Ang Lee. A force de les voir dans les festivals, on en oublie qu'une nouvelle génération émerge, dont Midi Z en est une des figures (Un certain regard cette année, après son précédent film à Venice Days à Venise). Et surtout, cela occulte les films populaires taïwanais, comme les récents Our Times de Frankie Chen, More than Blue de Gavin Lin, ou The Tenants Downstairs de Adam Tsuei. Outre ces films grand public, Taïwan produit aussi des films d'auteur, souvent ignorés en Europe comme ceux de Yang Ya-che, Umin Boya, Chang Tso-chi.

Depuis près de 40 ans, le cinéma venu du Sénégal n'est pas en grande forme. Il y a eu Ousman Sembène qui a marqué les esprits, et Djibril Diop Mambéty. La présence d'un film tourné sur place par une cinéaste franco-sénégalaise en compétition, est d'autant plus exceptionnelle. Récemment, Alain Gomis a sans aucun doute été le cinéaste le plus récompensé de par le monde avec Félicité. Et n'oublions pas à Un certain regard en 2012, la sélection de La Pirogue de Moussa Toure.

A l'ombre du grand cinéma israélien, il existe heureusement un cinéma de Palestine. Son ambassadeur le plus célèbre est Elia Suleiman, pour la troisième fois en compétition cette année. mais le réalisateur reste rare. Et le cinéma palestinien ne peut compter que sur quelques films d'Emad Burnat, Ali Nassar, Leila Sansour ou Rasgid Masharawi. La censure ne facilite pas les choses. Si après le prix FIPRESCI à Cannes pour Noce en Galilée de Michel Khleifi (1987) semblai un peu perdu dans le désert cinématographique, la décennie des années 2000 a été productive, notamment avec Paradise Now d'Hany Abu-Assad, lauréat d'un Golden Globe et nommé aux Oscars, présenté à Berlin, et Le sel de la mer d'Annemarie Jacir, retenu à Un certain regard en 2008.

Trois (bonnes) raisons d’aller voir L’envol de Ploé au cinéma

Posté par MpM, le 11 juillet 2018

L’hiver islandais approche. Pour les pluviers, le temps de la migration vers le sud a sonné. Mais par un malencontreux concours de circonstances, Ploé ne peut pas s'envoler avec eux. Il doit alors tenter de survivre jusqu'au retour des siens au printemps prochain... tout en évitant Shadow, le terrible vautour qui est le cauchemar de tous les animaux de l'île.

Récit initiatique... mais pas que


On le sait, le récit initiatique est la tarte à la crème des films d’animation pour enfants, et d’une partie du cinéma pour adultes également. Ici, certes le petit Ploé apprend-il à faire son deuil et panser ses blessures, ainsi qu’à retrouver confiance en lui et en ses capacités à voler, mais ce n’est finalement pas l’enjeu principal du film, qui consiste plutôt en un survival parfois hard core (pour des enfants de 6-7 assez terrorisés à l’idée que le héros se fasse bouffer, gèle sur place, ou meurt tout simplement de faim) source de nombreuses scènes d'action spectaculaires et de gags survoltés.

Nos moments préférés ? La très amusante séquence de sauvetage de Byron, prisonnier d'un renard gourmet, par une troupe de souris ne manquant pas d'imagination ; les mésaventures du chat malchanceux, incapable de croquer le moindre petit oiseau ; et bien sûr le combat final contre le méchant Shadow, qui n'en finit plus de survivre.

Un vrai bon méchant


Le film n’hésite pas à adopter un ton parfois cruel, dénué de mièvrerie, et propose donc un méchant savoureux, le terrible Shadow, un faucon stratège et sans pitié dont le seul but dans la vie semble être de dévorer toujours plus de pluviers. Non seulement il est véritablement effrayant, mais en plus il est suffisamment intelligent pour ne jamais tomber dans les pièges qui lui sont tendus.

Cela en fait un adversaire redoutable qui permet au film de jouer sur le niveau de stress du spectateur tout en multipliant les rebondissements. L'enjeu principal du film, au-delà de la survie du personnage principal, devient alors clairement une alliance collective contre le terrible prédateur.

L'Islande, officiellement élu le plus beau pays du monde


L'envol de Ploé est un projet islandais, produit et réalisé par des Islandais. L'île figure donc en majesté dans le film, qui rend hommage à la fois à ses paysages à couper le souffle, à sa faune éclectique et à son climat parfois extrême. Au détour du voyage, on admirera par exemple une aurore boréale de toute beauté, des montagnes glacées, des plaines désolées, et même des sources chaudes naturelles. Ploé est un pluvier doré, petit oiseau migrateur cher au cœur des Islandais, pour lesquels il est le symbole du retour des beaux jours.

Il rencontre notamment un lagopède, étrange oiseau passé expert en camouflage (ses plumes deviennent entièrement blanches en hiver, afin de passer inaperçu dans la neige), un élan, et bien sûr des sternes arctiques, célèbres pour leur agressivité à l'égard des promeneurs s'approchant un peu trop de leurs nids. Il ne manque que des macareux, quelques vues de volcans et les célèbres paysages lunaires islandais pour avoir le sentiment de visiter le plus beau pays du monde sans quitter son fauteuil.

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L'envol de Ploé de Arni Asgeirsson
En salles le 11 juillet

Jennifer Lawrence enrôle le réalisateur Luca Guadagnino (Call Me by Your Name)

Posté par vincy, le 13 décembre 2017

Fort de son palmarès brillant avec Call Me By Your Name, trois fois nommé aux Golden Globes, six fois nommé aux Independent Spirit Awards, cité plusieurs fois dans différents palmarès de fin d'année (avec le titre de meilleur film aux Gotham Awards et aux Los Angeles Film Critics Association Awards), et parmi les favoris pour les Oscars, Luca Guadagnino est désormais très courtisé à Hollywood.

Jennifer Lawrence sera la star de son prochain film, Burial Rites, un polar inspiré d'un fait réel qu'elle produit. Sony Pictures détient les droits de distribution mondiaux.

Une histoire vraie

Le scénario est l'adaptation du premier roman d'Hannah Kent paru en France en 2014, A la grâce des hommes. L'histoire se déroule en 1829, en Islande. Agnes Magnusdottir est condamnée à mort pour le meurtre de son amant. Dans l'attente de son exécution, elle vit dans une ferme en résidence surveillée. Toute la famille la fuit car elle est considérée comme une criminelle. Le révérend Totti fait exception à la règle et essaie de la comprendre. Ce qu'elle révèle est loin de ce que chacun pense.

Jennifer Lawrence, récemment vue dans Mother! de Darren Aronofsky (son premier flop depuis son avènement comme star internationale du box office), sera à l'affiche l'année prochaine du thriller d'espionnage Red Sparrow et du Marvel X-Men: Dark Phoenix. Malgré de nombreux projets lancés, elle n'a rien tourné depuis.

Luca Guadagnino a trois autres films en route: le remake du film d'horreur de Dario Argenta Suspiria, avec Chloë Grace Moretz, Dakota Johnson et Tilda Swinton, prévu pour une sortie en 2018 et le thriller Rio avec Benedict Cumberbatch, Jake Gyllenhaal et Michelle Williams qui doit se tourner l'an prochain. Il est aussi attaché au projet Le Lac des Cygnes avec Felicity Jones.

Cannes 2016: les prétendants européens

Posté par vincy, le 6 mars 2016

julieta almodovar

Troisième liste des prétendants pour le Festival de Cannes 2016. A moins de deux mois du Festival, faisons un point sur les films qui pourraient être sur la Croisette. La concurrence sera rude. Roumains, britanniques, espagnols (même si les films de Agustín Díaz Yanes et Fernando Trueba ne seront sans doute pas prêts) sont sur les starting-blocks. Pour Aki Kaurismaki et Sergei Loznitsa on attendra Cannes 2017... Il n'y aura pas de place pour tout le monde dans cette liste non exhaustive. Mais il est certain que les abonnés du Festival y trouveront leur place dans les différentes sélections (Ab Fab hors compét ou juste de passage, that is the question). L'Europe, une fois de plus en force? En tout cas, le menu est alléchant, même s'il n'y en a qu'un tiers de retenu.

- Paris pieds nus, de Dominique Abel et Fiona Gordon, avec Emmanuelle Riva et Pierre Richard
- Julieta, de Pedro Almodovar, avec Adriana Ugarte, Rossy de Palma, Michelle Jenner et Emma Suarez
- American Honey, d'Andrea Arnold, avec Sasha Lane, Shia LaBeouf et McCaul Lombardi
- Fais de beaux rêves (Fai bei sogni), de Marco Bellocchio, avec Bérénice Bejo, Valerio Mastandrea et Fabrizio Gifuni
- I Want to Be Like You, de Konstantin Bojanov, avec Thure Lindhardt, Kim Bodnia et Lubna Azabal
- Viceroy’s House, de Gurinder Chadha, avec Gillian Anderson, Michael Gambon, Hugh Bonneville et Om Puri
- Tulip Fever, de Justin Chadwick, avec Alicia Vikander, Cara Delevingne et Christoph Waltz
- La fille inconnue, de Luc et Jean-Pierre Dardenne, avec Adèle Haenel, Jérémie Renier et Olivier Gourmet
- La vita possibile, d'Ivano De Matteo, avec Margherita Buy, Valeria Golino, Andrea Pittorino
- Souvenir, de Bavo Defune, avec Isabelle Huppert, Johan Leysen, Kévin Azaïs
- Timm Thaler, d'Andreas Dersen, avec Arved Friese, Justus von Dohnányi et Axel Prahl
- Anthropoid, de Sean Ellis, avec Jamie Dornan, Cillian Murphy et Charlotte Le Bon
- Absolutely Fabulous: The Movie, de Mandy Fletcher, avec Joanna Lumley et Jennifer Saunders
- Florence Foster Jenkins, de Stephen Frears, avec Meryl Streep, Hugh Grant et Rebecca Ferguson
- The Promise, de Terry George, avec Christian Bale, Oscar Isaac et Charlotte Le Bon
- Walking to Paris, de Peter Greenaway, avec Emun Elliott, Carla Juri et Gianni Capaldi
- Glory, de Kristina Grozeva et Petar Valchano, avec Stefan Denolyubov et Margita Gosheva
- Heartstone, de Gudmundur Arnar Gudmundsson, avec Soren Malling, Nina Dögg Filippusdottir et Gunnar Jonsson
- Valley of Shadows, de Jonas Matzow Gulbrandsen, avec Kathrine Fagerland
- Salt and Fire, de Werner Herzog, avec Michael Shannon et Gael García Bernal
- Quit Staring at my Plate, d'Hana Jusic, avec Zlatko Buric
- Ray, d'Andrey Konchalovski , avec Yuliya Vysotskaya, Christian Clauss et Philippe Duquesne
- Le long de la voie lactée (On the Milky Way), d'Emir Kusturica, avec Monica Bellucci et Sergej Trifunovic
- L'économie du couple, de Joachim Lafosse, avec Bérénice Bejo, Marthe Keller, Catherine Salée et Cédric Kahn
- I, Daniel Blake, de Ken Loach, avec Hayley Squires, Natalie Ann Jamieson et Dave Johns
- Queen of Spades, de Pavel Lungin, avec Kseniya Rappoport, Ivan Yankovskiy et Igor Mirkurbanov
- Deep Water, de James Marsh, avec Rachel Weisz, Colin Firth et David Thewlis
- Dogs, de Bogdan Mirica, avec Dragos Bucur, Gheorghe Visu et Vlad Ivanov
- Rumeno, de Catalin Mitulescu, avec Alexandru Potocean, Ada Condeescu et Giada Laudicina
- Photo de famille (Fotografii de familie), de Cristian Mungiu, avec Vlad Ivanov, Maria-Victoria Dragus et Ioachim Ciobanu
- The Giant (Jätten), de Johannes Nyholm, avec Christian Eriksson, Johan Kylén et Anna Bjelkerud
- Mindörökké, de György Pálfi, avec Julia Ubrankovics, Tamás Polgár et Attila Menszátor-Héresz
- Sieranevada, de Cristi Puiu, avec Mimi Branescu et Bogdan Dumitrache
- L'ornithologue, de Joao Pedro Rodrigues, avec Paul Hamy et Chan Suan
- La Mort de Louis XIV, d'Albert Serra, avec Jean-Pierre Léaud, Patrick d'Assumçao et Marc Susini
- Luxembourg, de Myroslav Slaboshpytskiy
- Zoology, de Ivan I. Tverdovsky, avec Masha Tokareva, Aleksandr Gorchilin et Zhanetta Demikhova
- A Hologram for the King, de Tom Tykwer, avec Tom Hanks, Ben Whishaw, Tom Skerritt et Sidse Babett Knudsen
- Skokan, de Petr Vaclav, avec Karidja Touré, Klaudia Dudová et Leslie-Joy
- Elle, de Paul Verhoeven, avec Isabelle Huppert, Christian Berkel, Anne Consigny, Laurent Lafitte et Virginie Efira
- Les beaux jours d'Aranjuez, de Wim Wenders, avec Sophie Semin, Reda Kateb et Nick Cave
- Free fire, de Ben Wheatley, avec Brie Larson, Cillian Murphy et Armie Hammer
- The Neon Demon, de Nicolas Winding Refn, avec Keanu Reeves, Christina Hendricks et Jena Malone

Arras 2015 : Atlas d’or du cœur à Virgin mountain de Dagur Kári

Posté par MpM, le 16 novembre 2015

virgin mountain

Preuve de l'évidente homogénéité de la compétition 2015, les trois jurys de cette 16e édition du Arras Film Festival ont tous distingué des films différents, récompensant en tout six films sur les neuf sélectionnés.

Atlas d'or pour Virgin mountain

Au milieu de cette belle répartition des prix, le seul doublé est celui réalisé par Virgin mountain de Dagur Kári (Islande), à qui le jury international, présidé par la réalisatrice Lætitia Masson et composé des comédiens français Salomé Stévenin et Antoine Chappey et du cinéaste slovène Boris Petkovic, a décerné à la fois l'Atlas d'or, plus haute distinction du festival, et une mention spéciale pour l'interprétation habitée de l'acteur Gunnar Jonsson. Un choix peut-être plus dicté par la sympathie que l'on éprouve pour le personnage principal, un homme de quarante ans obèse, timide et solitaire qui va peu à peu s'éveiller à la vie au contact d'une jeune femme rencontrée dans un cours de danse, que par les qualités cinématographiques du film, certes touchant, mais aussi assez poseur dans sa manière d'être décalé et doux-amer.

Atlas d'argent pour Thirst

thirstL'Atlas d'argent de la mise en scène est quant à lui allé à Thirst de Svetla Tsotsorkova, un long métrage bulgare contemplatif sur les relations ambiguës qui se tissent entre deux familles au cours d'une terrible sécheresse.

Privilégiant des scènes courtes et peu dialoguées filmées en plans larges, Thirst est l'archétype du film plébiscité en festival qui entend décortiquer, mais à distance, la prodigieuse complexité des relations humaines, amoureuses et sociales.

The culpable, The red spider et Memories of the wind en embuscade

On a le droit de s'interroger sur la présence presque systématique de ce genre de films en tête des palmarès, surtout pour un prix de mise en scène qui aurait pu (dû ?) récompenser au moins trois autres films de la sélection, à commencer par The culpable de Gerd Schneider, incroyable tragédie sur le dilemme d'un prêtre catholique allemand dont l'un des meilleurs amis est accusé de pédophilie, filmé dans un cinémascope éblouissant qui permet au réalisateur de faire passer les émotions du protagoniste principal uniquement par le travail sur l'image et la construction des plans. Heureusement, cet incroyable premier film allemand au sujet brûlant et aux choix formels audacieux a été récompensé par le jury "jeune". Lire le reste de cet article »

Haut les coeurs pour Solveig Anspach (1960-2015)

Posté par MpM, le 9 août 2015

solveig anspach

"Je suis toujours pressée parce que j'ai l'impression que la vie peut s'arrêter demain". Cette phrase prononcée par Solveig Anspach lors d'une interview à Télérama en 2013 prend des airs de prophétie alors que la réalisatrice franco-islandaise vient de s'éteindre beaucoup trop jeune des suites d'un cancer.

Diplômée de la FEMIS, Solveig Anspach commence sa carrière par le documentaire avant de réaliser en 1999 un premier long métrage de fiction, Haut les coeurs, qui s'inspire de sa propre expérience du cancer. Le succès est immédiat et vaut à l'interprète principale du film, Karin Viard, le César de la meilleure actrice.

Par la suite, la réalisatrice alterne fictions et documentaires, remportant notamment le prix François Chalais pour Made in the USA qui aborde la question de la peine de mort. En 2008, elle entame avec Back soon une trilogie qui met en scène l'actrice islandaise Didda Jonsdottir dans un rôle de vendeuse de marijuana désireuse de changer d'air.

En 2013, on retrouve le même personnage à Montreuil, flanquée de son fils, et faisant la connaissance d'une jeune veuve interprétée par Florence Loiret-Caille (Queen of Montreuil). Et dernièrement, Solveig Anspach travaillait au montage du dernier volet de la trilogie, L'Effet aquatique, qui réunit également Didda Jonsdottir, Florence Loiret-Caille et Samir Guesmi, et dont la sortie reste prévue pour 2016.

L'année passée, plus de 500 000 spectateurs avaient été séduits par Lulu femme nue, adaptation de la bande dessinée éponyme d'Etienne Davodeau avec Karin Viard en femme effacée en quête d'un nouveau souffle. Solveig Anspach, que nous avions rencontrée à cette occasion, nous avait confié qu'elle avait convaincu l'auteur de lui confier l'adaptation de la BD en proposant... de lui tricoter une écharpe, tradition islandaise oblige. Un humour décalé qui était un peu la marque de fabrique de la réalisatrice.

Comme l'a déclaré le président du festival de Cannes Pierre Lescure sur son compte twitter, "qui a vu ses films les a aimés, et pleure l'artiste". Ecran Noir en fait partie.

Cannes 2015 : Un certain regard se porte sur l’Islande, l’Asie et l’Europe de l’Est

Posté par MpM, le 23 mai 2015


"L'expérience d'avoir visionné dix-neuf films, en provenance de vingt et un pays différents reste en notre mémoire. Nous avons l'impression de prendre un avion et de survoler notre planète et ses habitants... N'importe quel anthropologiste nous envierait." C'est avec ces quelques mots qu'Isabella Rossellini, présidente du jury Un certain regard, a résumé les dix jours qui viennent de s'écouler.

Elle a également tenu à "exprimer personnellement [sa] gratitude envers le festival pour avoir choisi [sa] mère Ingrid Bergman pour l'affiche du 68e Festival de Cannes". "Mamma plane au-dessus de nous tous, réalisateurs et cinéphiles, tel un ange gardien", a-t-elle souligné.

Le jury de la section Un certain regard a récompensé six des dix-neuf longs métrages qui concourraient cette année, privilégiant les films venus d'Asie (trois sur six) et d'Europe de l'Est (2 sur 6). Le prix principal a été accordé à Hrutar de Grimur Hakonarson (Islande) qui met en scène deux frères éleveurs de moutons fâchés depuis quarante ans. Le réalisateur Kiyoshi Kurosawa, habitué du festival de Cannes où il a présenté Jellyfish en compétition en 2003, a également été distingué pour la mise en scène de Vers l'autre rive.

Le palmarès, équilibré, récompense ainsi tous les styles cinématographiques, du film fantastique à la chronique plus intimiste en passant par la fable sociale, et fait la part belle aux jeunes cinéastes en décernant un prix spécial à deux premiers films : Masaan de Neeraj Ghaywan (Inde) et Nahid d'Ida Panahandeh (Iran).

Prix un Certain Regard
Hrutar (Rams) de  Grimur Hakonarson

Prix du jury
Zvizdan (The High Sun) de Dalibor Matanic

Prix de la mise en scène
Kiyoshi Kurosawa pour Kishibe no tabi (Vers l'autre rive)

Prix Un Certain Talent
Comoara (Le trésor) de Corneliu Porumboiu

Prix de l'avenir ex aequo
Masaan (Fly away solo) de Neeraj Ghaywan
Nahid d'Ida Panahandeh

Cannes 2015: Carte postale d’Islande

Posté par vincy, le 14 mai 2015

cinéma reykjavik islandeCe confetti près de l'Arctique qu'est l'Islande est un des rares pays dont le cinéma n'a jamais été récompensé au Festival de Cannes, si l'on excepte le prix d'interprétation féminine décerné à la chanteuse mondialement connue Björk (Dancer in the Dark). C'est d'ailleurs tout le paradoxe de ce prix: une actrice islandaise dans un film danois, cela résume assez bien l'histoire du cinéma islandais, longtemps sous la coupe financière de l'industrie du Danemark.

Cette année, avec un film de Grímur Hákonarson à Un certain regard, sera-t-elle la bonne? Il faut dire que le cinéma islandais est "récent". Un nouveau né à l'échelle de l'histoire du 7e art. Depuis le début du millénaire, des réalisateurs comme Baltasar Kormakur, Friorik Por Frioriksson, Hallgrimur Helgason, Sólveig Anspach, Jon Gustafsson, Dagur Kari brillent dans les Festivals ou se font séduire par les sirènes des producteurs étrangers.

Si l'Islande accueille parfois d'importants tournages étrangers (le pays est un décor lunaire idéal pour la Fantasy et la SF), ce pays de 330000 habitants produit moins d'une vingtaine de films par an. Et la fréquentation est d'environ cinq films vus par islandais chaque année.

Pas de quoi jouer les gros bras sur la scène internationale. Aussi, c'est par leur humour particulier, leur vision du monde singulière, leur imaginaire profondément original que les films islandais se démarquent des autres. Et puis c'est aussi une manière, à bas coût, de découvrir les paysages hypnotiques et une culture fascinante d'une île volcanique qui a toujours résisté aux envahisseurs.

Le 37e Festival de Göteborg mêle cinémas du monde et films venus du froid

Posté par MpM, le 24 janvier 2014

Pussy Riot Poster pour Göteborg Film Festival 2014Le Göteborg International Film Festival, dont la 37e édition se tient du 24 janvier au 1er février 2014, a la réputation d'être le plus grand festival international de Scandinavie. A juste titre, au vu de la quantité de films (plus de 450) et de sélections thématiques qu'il propose, donnant un aperçu vaste et éclectique de l'état du cinéma mondial.

Le cinéma nordique est bien entendu à l'honneur avec deux sections compétitives réunissant des longs métrages (huit fictions et huit documentaires) venus du Danemark, de Finlande, d'Islande, de Norvège et de Suède,  un focus sur le cinéma islandais à travers une rétrospective d'une vingtaine de films et un florilège d'avants-premières suédoises.

Mais le cinéma international n'est pas en reste. La section de gala propose des films parmi les plus attendus de 2014, comme Dallas buyers club de Jean-Marc Vallée, Last's days of summer de Jason Reitman, Le théorème zéro de Terry Gilliam et Her de Spike Jonze, ainsi qu'une sélection de films incontournables de Cannes 2013 (Le passé d'Asghar Farhadi, La grande bellezza de Paolo Sorrentino, All is lost de J.C. Chandor...)

En parallèle, le Ingmar Bergman International Debut Award (créé par le Maître lui-même) met en lumière les talents de demain à travers une compétition de premiers et deuxièmes films venus du monde entier. Parmi les concurrents 2014, on retrouve Bloody Beans de Narimane Mari (qui a remporté le grand prix au Festival international du Documentaire de Copenhague), La bataille de Soférino de Justine Triet et Une rue à Palerme de la dramaturge Emma Dante.

Des programmes transversaux permettent par ailleurs Dragon Award à Göteborgd'offrir un large panorama de cinématographies et de styles : une rétrospective autour de l'acteur Ralph Fiennes, l'invité d'honneur de cette 37e édition ; un focus consacré à la Russie ; une section qui réunit les "Maîtres" du cinéma contemporain de Jia Zhang-ke à Roman Polanski, en passant par Jafar Panahi, Claire Simon et Kore-Eda Hirokazu ; une autre qui propose des films en rapport avec la musique, une sélection de films LGBT, etc.

Dans ce foisonnement d’œuvres et d'auteurs, le cinéma français sera particulièrement bien représenté avec 18 longs métrages sélectionnés. Les festivaliers auront ainsi la chance de découvrir des facettes variées du cinéma national : le grand succès de l'automne 2013 Les garçons et Guillaume, à table de Guillaume Gallienne, du cinéma d'art et essai pur et dur avec le splendide Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont et l'étrange Nos héros sont morts ce soir de David Perrault, des œuvres singulières et solaires avec Suzanne de Katell Quillévéré et Deux automnes, trois hivers de Sébastien Betdeber, de l'animation made in France avec Aya de Yopougon de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie et Jasmine d'Alain Ughetto... De quoi stimuler l'intérêt de nos voisins nordiques envers la variété des cinémas français.

Un intérêt qui est réciproque, puisqu'Ecran Noir se délocalise à Göteborg le temps de quelques jours pour faire le plein de films scandinaves et découvrir les réalisateurs qui seront bientôt la coqueluche des grands festivals internationaux.

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Les films en compétition pour le Dragon Award du meilleur film nordique 2014

Something Must Break d'Ester Martin Bergsmark (Suède)

Letter to the King de Hisham Zaman (Norvège)

The Sunfish de Søren Balle (Danemark)

Concrete Night de Pirjo Honkasalo (Finlande)

I am Yours d'Iram Haq (Norvège)

Metalhead de Ragnar Bragason (Islande)

Of Horses and Men de Benedikt Erlingsson (Islande)

The Quiet Roar de Henrik Hellström (Suède)