Stan Lee, créateur de personnages légendaires de l'univers Marvel, est décédé lundi 12 novembre à l'âge de 95 ans, selon la presse américaine. Il a révolutionné la bande dessinée de super-héros en leur donnant une psychologie et une humanité. Tous lui doivent leurs histoires et leurs personnalités. Malgré leurs pouvoirs, malgré leurs différences, ce sont des êtres normaux, qui tentent de survivre à un quotidien pas toujours facile.
Né le 28 décembre 1922, Stanley Martin Lieber a été précoce: à 19 ans, il écrit un texte dans Captain America, à 20 ans, il devient rédacteur en chef de Timely. Cette expérience, avec celle accumulé sous les drapeaux, en font à la fois un conteur et un publiciste. Il maîtrise la propagande, le discours choc mais aussi la dramatisation. Malgré cette précocité dans un "art mineur", il faut attendre 1961 pour qu'il créé Les Quatre Fantastiques avec Jack Kirby. Suivront, avec les dessinateurs Kirby ou Steve Ditko, une ribambelle de personnages de super-héros: Spider-Man, Hulk, Docteur Strange, Daredevil, Iron Man, Ant-Man, Thor, les mutants de X-Men, Black Panther... Ils font aussi revivre Captain America et Captain Marvel.
Très vite Stan Lee s'intéresse davantage aux dialogues qu'aux histoires puis se focalise sur la marque Marvel plutôt que sur ses co-créations. Il migre à Los Angeles et supervise les déclinaisons télévisuelles de ses personnages. Conscient de sa notoriété, généreux avec ses fans, Stan Lee devient lui-même une marque. Au début des années 2000, il cofonde la société Pow ! Entertainement, spécialisée dans la production de contenus dérivés de Marvel pour la télévision ou le cinéma, avec Disney.
Car c'est bien Mickey Mouse qui va assurer sa notoriété, au cinéma qui plus est. En 2000 sort le premier X-Men chez la Fox, premier carton au box office pour un film Marvel. Deux ans plus tard, Sony fait encore mieux avec le Spider-Man de Sam Raimi. Les quatre fantastiques, Hulk montrent aussi le regain d'intérêt pour les comics. Ces "vieux" super-héros attisent à la fois la nostalgie d'une génération post sixties et se modernisent pour les ados du nouveau millénaire grâce à des effets numériques permettant de déringardiser les adaptations jusque là peu convaincantes. La Paramount, Universal, la Fox et Sony se partagent l'univers Marvel jusqu'en 2012. Entre temps, en 2008-2009, Marvel a été absorbé par Disney, qui lance le MCU.
Au total, une cinquantaine d'adaptations durant 20 ans au cinéma ont totalisé 12,3 milliards de dollars de recettes en Amérique du nord et 30,7 milliards de dollars dans le monde. On comprend que Stan Lee ait son étoile à Hollywood. De nombreuses stars actuelles lui doivent avec ses personnages leur célébrité et leur carrière. Stan Lee rêvait d'être acteur. Au point de faire un passage dans tous les films issus de l'univers Marvel. Vendeur de hot dog ou lecteur de journal, facteur ou journaliste, bibliothécaire ou livreur, barman ou gardien de musée, coiffeur ou astronaute: ces caméos étaient aussi attendus que ceux d'Hitchcock.
Quand il a créé Tony ou Peter, ou même La chose, son personnage préféré, il avait donné un coup de jeune aux comics. Les productions cinématographiques les ont remises au goût du jour. Ainsi l'œuvre de Stan Lee infuse dans toute l'industrie du divertissement, à l'instar de Star Wars, Disney ou Spielberg. Elle s'est diffusée mondialement, de la salle de cinéma au jeu vidéo en passant par les figurines. C'était une sous-culture, c'est devenu une hyper-culture. Tout comme il créait en "collaboration", comme une fabrique créative et collective, il a construit une œuvre labyrinthique, multi-supports, trans-générationnelle, et qui semble indéfiniment déclinable...
Comme chaque année, il y a des déceptions: les absents (Alice Isaaz, Romain Guillermic, Pauline Lorillard, Anaël Snoek, Jonathan Genet, Alban Lenoir, etc...) évidemment. Mais dans une année particulièrement ouverte pour la prochaine cérémonie, avec aucun favori qui ne se détache clairement, la liste des révélations qui sont proposées aux votants est variée. Mektoub my love, le dernier Kechiche, malgré son échec en salles, squatte 4 spots dans les deux catégories. A genoux les gars, Shéhérazade, Marche ou crève, Le monde est à toi cumulent aussi plus d'une citation dans les deux listes.
Les révélations féminines
Souad Arsane (A genoux les gars)
Ophélie Bau (Mektoub my love: canto uno)
Gelatea Bellugi (L'apparition)
Jehnny Beth (Un amour impossible)
Clémence Boisnard (La fête est finie)
Inas Chanto (A genoux les gars)
Alexia Chardard (Mektoub my love: canto uno)
Laëtitia Clément (Luna)
Jeanne Cohendy (Marche ou crève)
Lily-Rose Depp (L'homme fidèle)
Kenza Fortas (Shéhérazade)
Lou Luttiau (Mektoub my love: canto uno)
Matilda Lutz (Revenge)
Sarah Perles (Sofia)
Camille Razat (L'amour est une fête)
Diane Rouxel (Marche ou crève)
Souheila Yacoub (Climax)
Les révélations masculines
Idir Azougli (Shéhérazade)
Max Baissette de Malglaive (Monsieur Je-sais-tout)
Anthony Bajon (La prière)
Jules Benchetrit (Au bout des doigts)
Shaïn Boumedine (Mektoub my love: canto uno)
Amir El Kacem (Abdel et la comtesse)
Thomas Gioria (Jusqu'à la garde)
Sofian Khammes (Le monde est à toi)
Roman Kolinka (Maya)
William Lebghil (Première année)
Karim Leklou (Le monde est à toi)
Grégoire Ludig (Au poste!)
Andranic Manet (Mes provinciales)
Félix Maritaud (Sauvage)
Christophe Montenez (Le retour du héros)
Dylan Robert (Shéhérazade)
Ahmed Sylla (Chacun pour tous)
Samedi, au Festival du film européen de Séville, l'Académie européenne en charge des European Film Awards, a révélé les nominations principales de sa 31e cérémonie, qui aura lieu dans la capitale andalouse le 15 décembre.
On en retient trois axes:
- une domination des films sélectionnés à Cannes. Ce n'était pas forcément évident tant le Festival de Berlin a aligné quelques films forts et surtout celui de Venise l'an dernier qui avait sélectionné quelques œuvres marquantes. Car, c'est l'une des absurdités de cette cérémonie: sont éligibles les films sortis en le 1er juin 2017 et le 31 mai 2018. Les récompenses peuvent donc primer des films projetés à Locarno ou Venise en 2017, mais pas ceux qui viennent actuellement d'être présentés dans ces Festivals. Il n'empêche: Cannes rules! Les 5 films nommés pour le meilleur film européen étaient en sélection officielle. Et ils récoltent la plupart des autres citations.
- une absence des films français. Même si, grâce aux coproductions, la France est omniprésente dans la liste, c'est une véritable claque infligée au premier cinéma du continent. Pas un seul film français ni un seul talent n'est nommé cette année. Une première qui peut sembler injuste puisque certains films, distingués par la critique ou par les jurys de grands festivals (Jusqu'à la garde, La prière ou encore La douleur) pouvaient légitimement s'y placer.Seul Jean-Pierre Jeunet avec son Fabuleux destin d'Amélie Poulain a remporté le prix du meilleur film européen depuis sa création il y a trente ans. Le seul autre cinéaste français, avec une coprod internationale, a avoir séduit les membres de cette académie est Roman Polanski (The Ghost Writer, 2010). Tout n'est pas perdu grâce aux nominations en comédie et en animation. La France y brille un peu plus.
- un grand écart total entre les films proposés aux membres (des films d'auteurs plutôt exigeants ou aux sujets singuliers) et les films proposés au public votant (des blockbusters de dizaines de millions d'euros comme des films déjà oscarisés). On soulignera alors l'absence de Call Me By Your Name ou de Gary Oldman dans la liste des nommés de l'année (alors que les films sont soumis au vote du public).
Tout cela ne va pas aider à la popularité d'une manifestation dont la visibilité reste réduite.
World Cinema Award
Raph Fiennes, acteur et réalisateur britannique
Meilleur film européen Border d’Ali Abbasi Cold War de Pawel Pawlikowski Dogman de Matteo Garrone Girl de Lukas Dhont Heureux comme Lazzaro d’Alice Rohrwacher
Meilleur réalisateur européen
Ali Abbasi pour Border
Matteo Garrone pour Dogman
Samuel Maoz pour Foxtrot
Pawel Pawlikowski pour Cold War
Alice Rohrwacher pour Heureux comme Lazzaro
Meilleur actrice européenne
Marie Bäumer pour Trois jours à Quiberon
Halldóra Geirharosdottir pour Woman at War
Joanna Kulig pour Cold War
Bárbara Lennie pour Petra
Eva Melander pour Border
Alba Rohrwacher pour Heureux comme Lazzaro
Meilleur acteur européen
Jakob Cedergren pour The Guilty
Rupert Everett pour The Happy Prince
Marcello Fonte pour Dogman
Sverrir Gudnason pour Borg/McEnroe
Tomasz Kot pour Cold War
Victor Polster pour Girl
Meilleur scénariste européen
Ali Abbasi, Isabella Eklöf et John Ajvide Lindqvist pour Border
Matteo Garrone, Ugo Chiti et Massimo Gaudioso pour Dogman
Gustav Möller & Emil Nygaard Albertsen pour The Guilty
Pawel Pawlikowski pour Cold War
Alice Rohrwacher pour Heureux comme Lazzaro
Meilleur documentaire européen A Woman Captured de Bernadett Tuza-Ritter Ingmar Bergman, une année dans une vie de Jane Magnusson Of Fathers and Sons de Talal Derki The Distant Barking of Dogs de Simon Lereng Wilmont The Silence of Others d’Almudena Carracedo et Robert Bahar
Meilleure comédie européenne Le sens de la fête d'Eric Toledano & Olivier Nakache Diamantino de Gabriel Abrantes & Daniel Schmidt La mort de Staline d'Armando Iannucci
Meilleur film d'animation Another Day of Life de Raul de la Fuente & Damian Nenow Cro Man de Nick Park Parvana de Nora Twomey Croc-Blanc d'Alexandre Espigares
Meilleur premier film - Fipresci Girl de Lukas Dhont One Day de Zsofia Szilagyi Scary Mother d'Ana Urushadze The Guilty de Gustav Möller Those who are Fine de Cyril Schäublin Touch me Not d'Adina Pintilie
Prix du public Borg/McEnroe de Janus Metz Le sens de la fête d'Eric Toledano & Olivier Nakache Call me By Your Name de Luca Guadagnino Les heures sombres de Joe Wright Dunkerque de Christopher Nolan In the Fade de Fatih Akin La mort de Staline d'Armando Iannucci Valérian et la Cité des mille planètes de Luc Besson Victoria & Abdul de Stephen Frears