Cannes 2019 : La star du jour… Hafsia Herzi

Posté par wyzman, le 16 mai 2019

Si le nom de Hafsia Herzi ne vous dit rien, c’est bien dommage.

En effet, elle est depuis 2007 et La Graine et le Mulet d’Abdellatif Kechiche une actrice à suivre de près. Après avoir présenté en 2011 deux films en compétition (La Source des Femmes de Radu Mihaileanu et L’Apollonide – Souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello), elle effectuera cette année une nouvelle montée des marches.

Au casting de Mektoub, my love : intermezzo d’Abdellatif Kechiche (la suite de Canto uno), elle sera accompagnée du réalisateur mais également de ses partenaires Shaïn Boumedine, Ophélie Bau et Salim Kechiouche.

Et comme le hasard fait bien les choses, Hafsia Herzi présentera en parallèle son premier long-métrage Tu mérites un amour lors d’une Séance spéciale à la Semaine de la critique. Celui-ci concourt pour la Caméra d’or et la Queer Palm.

Cannes 2019: Tarantino, Kechiche, Noé et des Ours en sélection officielle

Posté par vincy, le 2 mai 2019

Pas de Kore-eda, mais Tarantino (attendu, avec un DiCaprio qui sera aussi présent avec un docu en séalce spéciale), Kechiche (déjà su et toujours en montage) s'ajoutent en compétition. Avec un deuxième film d'animation dans Un certain regard, un moyen métrage de Gaspard Noé avec Béatrice Dalle et Charlotte Gainsbourg en séance de minuit, et deux cinéastes latino-américains notoires en séances spéciales, la sélection officielle s'enrichit de 9 titres.

Compétition

Once Upon a Time... in Hollywood de Quentin Tarantino

Mektoub, My Love : Intermezzo d’Abdellatif Kechiche

Séances de minuit

Lux Æterna de Gaspar Noé

Un certain regard

La fameuse Invasion des Ours en Sicile / La famosa invasione degli orsi in Sicilia de Lorenzo Mattotti

Odnazhdy v Trubchevske de Larissa Sadilova

Séances spéciales

Chicuarotes de Gael García Bernal

La Cordillère des songes / La Cordillera de los sueños de Patricio Guzmán

La Glace en feu / Ice on Fire de Leila Conners

Ward 5B de Dan Krauss

Cannes 2019 : Intermezzo, la suite de Mektoub My Love d’Abdellatif Kechiche entre en compétition

Posté par wyzman, le 26 avril 2019

Selon les informations de nos confrères de RTL, Abdellatif Kechiche serait de nouveau en compétition, 6 ans après le prix FIPRESCI et la Palme d'or remis à La vie d'Adèle.

Une sélection attendue

Voilà plusieurs heures que la rumeur circule. En sera-t-t-il ? N'en sera-t-il pas ? A en croire Satellifax, Intermezzo a bel et bien été proposé au comité de sélection du Festival qui l'a visionné pas plus tard que ce mardi. Si aucune annonce officielle n'a encore été faite (le premier montage de 4 heures pourrait poser problème), cela ne saurait tarder.

Distribué par Pathé, Intermezzo est la suite de Mektoub, My Love: Canto Uno, le film d'Abdellatif Kechiche sorti le 21 mars 2018 et qui, pour rappel, est une adaptation libre du roman La Blessure, la vraie de François Bégaudeau. Si les cadres spatio-temporel et socio-culturel ont été modifiés, le film a ravi le public et la presse. Loin d'être un succès commercial à l'inverse de La vie d'Adèle, Mektoub, My Love: Canto Uno a entamé sa carrière en sélection officielle à la Mostra de Venise 2017 où il a malheureusement été éclipsé par La Forme de l'eau de Guillermo del Tero, Foxtrot de Samuel Maoz et Three Billboards de Martin McDonagh.

Ce faisant, Abdellatif Kechiche retrouvera Arnaud Desplechin (Roubaix, une lumière), Ladj Ly (Les Misérables), Céline Sciamma (Portrait de la jeune fille en feu) et Justine Triet (Sybil) parmi les Français déjà en compétition.

Les Frères Sisters grand vainqueur des Prix Lumières 2019

Posté par vincy, le 5 février 2019

Les Frères Sisters de Jacques Audiard a remporté trois prix  lors de la 24e cérémonie des Lumières de la presse internationale, qui s’est déroulée lundi soir, 4 février 2019, à l’Institut du monde arabe à Paris. Le premier film en anglais du cinéaste, prix de la mise en scène à Venise et parmi les favoris aux César, est reparti avec les trophées du meilleur film, de la meilleure mise en scène, pour Jacques Audiard, et de la meilleure image, pour Benoît Debie.

Guy écrit, réalisé et interprété par Alex Lutz a été distingué par deux prix: meilleur acteur et meilleure musique pour Vincent Blanchard et Romain Greffe.

72 correspondants de la presse internationale ont aussi distingué Élodie Bouchez comme actrice pour Pupille, Ophélie Bau, comme révélation féminine dans Mektoub My Love, Félix Maritaud, comme révélation masculine pour Sauvage, et Pierre Salvadori, Benoît Graffin et Benjamin Charbit pour le scénario de En liberté !.

Les prix Lumières ont par ailleurs récompensé Samouni Road, de Stefano Savona (documentaire), Dilili à Paris de Michel Ocelot (animation), Jusqu’à la garde, de Xavier Legrand (premier long métrage), et Girl, de Lukas Dhont (film des pays francophones).

Enfin, l’Académie des Lumières, a rendu hommage à l’actrice Jane Birkin et au film Un homme et une femme, en présence de Anouk Aimée et Claude Lelouch, pour leur contribution au rayonnement mondial du cinéma français.

Un palmarès parfait pour le Syndicat français de la critique de cinéma

Posté par vincy, le 29 janvier 2019

Loin des oublis des César, le Syndicat Français de la Critique de Cinéma et des films de Télévision a dévoilé hier soir son palmarès réjouissant pour les cinéphiles.

Mektoub my love, canto uno d'Abdellatif Kechiche a reçu le prix Cinéma. Le réalisateur a annoncé une suite, Mektoub my love, intermezzo, qui sous-entend une trilogie et non plus un diptyque. Le film a été snobé par les César et avait été un échec au box office.

Dans la catégorie cinéma, les critiques français ont également récompensé Phantom Thread de Paul Thomas Anderson (film étranger), Jusqu'à la garde de Xavier Legrand (premier film), Girl de Lukas Dhont (premier film étranger) et Guy d'Alex Lutz (film singulier francophone). Ces quatre films sont en lice pour les César, soit dans la catégorie meilleur film soit dans la catégorie meilleur film étranger. Jusqu'à la garde avait déjà remporté deux prix majeurs à Venise en 2017. Girl avait été distingué à Cannes par quatre prix (Queer Palm, Caméra d'or, prix de la critique internationale, prix du meilleur acteur dans la sélection Un Certain regard).

Dans la catégorie court-métrage, le prix a été remis à La nuit des sacs plastiques de Gabriel Harel, qui faisait partie de nos 15 courts français préférés de l'année.

Côté télévision, Un homme est mort d'Olivier Cossu (Arte) a été distingué par le prix de la meilleure fiction, Histoire d'une nation de Yann Coquart (France 2) par le prix du meilleur documentaire, l'excellent Hippocrate de Thomas Lilti (Canal +) par le prix de la meilleure série française.

Le SFCC décerne aussi des prix pour les supports vidéos et les livres de cinéma. L'insulte de Ziad Doueri (meilleur DVD/Blu-ray), L'intégrale Jean Vigo (meilleur coffret), Memories of Murder de Bong Joon-ho (meilleur patrimoine) et Cinq et la peau de feu Pierre Rissient (prix curiosité) forment la liste des primés en DVD/Blu-ray.

Pour la littérature, les Critiques ont choisi Godard, inventions d'un cinéma politique de David Faroult (éd. Amsterdam), meilleur livre français sur le cinéma, Federico Fellini, le métier de cinéaste de Rita Cirio (éd. du Seuil), meilleur livre étranger sur le cinéma, et Conversations avec Darius Khondji de Jordan Mintzer (éd. Synecdoche), meilleur album sur le cinéma.

2018 en 40 films (3/4): Mektoub my love, Ghostland, Whitney, Climax, trois courts et Mission:Impossible!

Posté par kristofy, le 28 décembre 2018

Ghostland de Pascal Laugier
Pour ceux qui n'ont pas peur d'y entrer et pour ceux qui ont peur de ne pas en sortir : un rollercoaster d’émotions fortes.

Mektoub, My love: Canto uno d'Abdéllatif Kéchiche
Plus c'est long, plus c'est bon : un lumineux marivaudage autour de jeunes élans amoureux...

Mario de Marcel Gisler
Pour tous ceux qui se demandent à quel point le milieu du football professionnel est homophobe (et misogyne).

Ultra rêve de Caroline Poggi et Jonathan Vinel, Yann Gonzalez et Bertrand Mandico
Pour trois fois plus de bonheur cinéphilique "hype" avec trois courts métrages signés par la crème du jeune cinéma indépendant français.

Silent Voice de Naoko Yamada
Pour ceux qui cherchent l'avenir de l'anime japonaise à travers une romance sensible et captivante...

Whitney de Kevin Macdonald
Pour les fans de la chanteuse, les amoureux de grandes voix et ceux qui se demandent ce qu’il se passe vraiment dans les coulisses, pendant, avant et après les scandales.

Climax de Gaspard Noé
Pour les clubbeurs, les passionnés de voguing et de break dance, ceux qui ont le cœur bien accroché et surtout plus de 16 ans.

Mission : Impossible - Fallout de Christophe McQuarrie
Pour tous ceux qui ont toujours rêvé de voir Tom Cruise voler au-dessus du Grand Palais (et s'amuser en moto à traverser Paris).

34 révélations retenues pour les César 2019

Posté par vincy, le 12 novembre 2018

Comme chaque année, il y a des déceptions: les absents (Alice Isaaz, Romain Guillermic, Pauline Lorillard, Anaël Snoek, Jonathan Genet, Alban Lenoir, etc...) évidemment. Mais dans une année particulièrement ouverte pour la prochaine cérémonie, avec aucun favori qui ne se détache clairement, la liste des révélations qui sont proposées aux votants est variée. Mektoub my love, le dernier Kechiche, malgré son échec en salles, squatte 4 spots dans les deux catégories. A genoux les gars, Shéhérazade, Marche ou crève, Le monde est à toi cumulent aussi plus d'une citation dans les deux listes.

Les révélations féminines

Souad Arsane (A genoux les gars)
Ophélie Bau (Mektoub my love: canto uno)
Gelatea Bellugi (L'apparition)
Jehnny Beth (Un amour impossible)
Clémence Boisnard (La fête est finie)
Inas Chanto  (A genoux les gars)
Alexia Chardard (Mektoub my love: canto uno)
Laëtitia Clément (Luna)
Jeanne Cohendy (Marche ou crève)
Lily-Rose Depp (L'homme fidèle)
Kenza Fortas (Shéhérazade)
Lou Luttiau (Mektoub my love: canto uno)
Matilda Lutz (Revenge)
Sarah Perles (Sofia)
Camille Razat (L'amour est une fête)
Diane Rouxel (Marche ou crève)
Souheila Yacoub (Climax)

Les révélations masculines

Idir Azougli (Shéhérazade)
Max Baissette de Malglaive (Monsieur Je-sais-tout)
Anthony Bajon (La prière)
Jules Benchetrit (Au bout des doigts)
Shaïn Boumedine (Mektoub my love: canto uno)
Amir El Kacem (Abdel et la comtesse)
Thomas Gioria (Jusqu'à la garde)
Sofian Khammes (Le monde est à toi)
Roman Kolinka (Maya)
William Lebghil (Première année)
Karim Leklou (Le monde est à toi)
Grégoire Ludig (Au poste!)
Andranic Manet (Mes provinciales)
Félix Maritaud (Sauvage)
Christophe Montenez (Le retour du héros)
Dylan Robert (Shéhérazade)
Ahmed Sylla (Chacun pour tous)

Edito: Le grand retour d’Abdellatif Kechiche

Posté par wyzman, le 21 mars 2018

Après les sorties de l'adaptation trop fidèle de Tomb Raider, du western Hostiles, du Disney Un raccourci dans le temps et de l'atypique L'Affaire Roman J., le cinéma français s'offre un passage en force en ce mercredi 21 mars. Le blockbuster de la semaine n'est autre que Pacifc Rim Uprising, première réalisation de Steven S. DeKnight. Si le précédent volet disposait de nombreux défauts, force est de reconnaître que son histoire et son casting tenaient amplement la route. Ici, John Boyega et Scott Eastwood tentent d'attirer les millenials mais en ont oublié d'être crédibles.

Voilà sans doute pourquoi nous sommes si ravis de voir que les cinéastes francophones ont répondu présents cette semaine. Cinq ans après le très controversé (et inoubliable) La vie d'Adèle, Abdellatif Kechiche est de retour avec Mektoub My Love. Cet excellent drame romantique porté par des acteurs amateurs extraordinaires est doté de répliques infiniment justes et d'une photographie des plus solaires. Conteur hors pair, Abdellatif Kechiche réédite l'exploit survenu sur La Vie d'Adèle : mettre en scène pendant près de trois heures une passion amoureuse aussi délicate que douloureuse. Pour rappel, la suite de Mektoub My Love devrait sortir en septembre.

Mais d'ici là, n'hésitez pas à aller voir La Finale et La Prière. Le premier est une comédie de Robin Sykes qui assoit Thierry Lhermitte en heureux rescapé de sa génération et continue d'étoffer l'image de gendre idéal de Rayane Bensetti. Le second, bien plus sombre et inspiré, s'intéresse à la sobriété et à la rédemption avec une sincérité désarmante. Quatre ans après Vie sauvage, Cédric Kahn en a visiblement toujours sous le coude.

Avant les sorties de Ready Player One (hommage vibrant de Spielberg aux années 1980) et de The Rider (magnifique portait de cow-boy découvert à Cannes), on ne saurait que trop vous recommander de délester temporairement le cinéma américain et de vous laisser surprendre par l'un de ces trois jolis films français.

9 visages à ne pas manquer en 2018: Ophélie Bau

Posté par kristofy, le 27 décembre 2017

Ophélie Bau est encore une inconnue, mais ce ne sera plus le cas au printemps 2018 avec la sortie du nouveau film d'Abdellatif Kechiche Mektoub, My Love (chant 1). Encore une fois, le réalisateur se montre un directeur de casting et un révélateur de nouveaux talents qui a l'oeil. C'est le premier film pour de nombreux jeunes dont Shaïn Boumedine, Lou Luttiau, Alexia Chardard. Déjà présenté en compétition lors du festival de Venise, Mektoub, my love (chant 1) se révèle être autant un marivaudage de dialogues et de corps qu’un épisode de la chronique d’une famille. On a vraiment été séduit par le film, et en particulier par sa révélation absolue: Ophélie Bau'.

Amine arrive de Paris pour des vacances avec sa famille, il surprend Ophélie et Tony en train de faire l’amour, il reste derrière une fenêtre à les regarder avant de sonner pour parler à Ophélie, après le départ de Tony. Alors qu’il y a éventuel projet de mariage avec un militaire, celle-ci avoue qu’elle le voit depuis longtemps... Dès l'ouverture du film, l'actrice impose un corps sensuel. Mais passé ce moment elle devient surtout le visage (et la voix) d'un des personnages forts autour duquel s'articule le film, et derrière lui c'est le talent d'actrice de Ophélie Bau qui irradie. Premier rendez-vous avec elle au cinéma au mois de mars, avant d'autres moments où la retrouver.

Après tout c'est à Kechiche que l'on doit les découvertes de Sara Forestier, Hafsia Herzi et Adèle Exarchopoulos.

Venise 2017 : Abdellatif Kechiche, amours et marivaudage avec « Mektoub, my love »

Posté par kristofy, le 8 septembre 2017

C’était en mai 2013 : Abdellatif Kechiche gagne une Palme d’or au festival de Cannes avec La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2, d’ailleurs presque une triple palme puisque les actrices Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos remportent aussi chacune ce prix. Puis quelques semaines avant la sortie du film en octobre un curieuse polémique survient au travers d'une interview des actrices: Léa Seydoux aurait dit que le tournage a été horrible et qu’elle ne souhaitait pas refaire un film avec lui. Kechiche piqué dans son ego réplique en disant que Seydoux est une privilégiée d’un système, bref le genre de clash ridicule qui fait le sel des news sur le web, avide de répercuter une polémique. Sachant qu’il filme des longues prises à répétition et qu’il y avait du sexe et des larmes, c’est pourtant assez compréhensible d'imaginer que le tournage était peut-être pénible…

L’orgueil de Kéchiche qui ne supporte peu la critique à propos de son tournage (accompagné des protestations de techniciens…) est blessé. Il va même estimer le film sali, alors que personne n’a désavoué la qualité de cette Palme amplement méritée. Mais le mal est fait. Un seul César (pour Exarchopoulos): sa grande œuvre va se faire humilier à la cérémonie glorifiante du cinéma français par Les garçons et Guillaume à table!, pas vraiment du même niveau.

Mai 2017 : Le nouveau film de Abdellatif Kechiche ne sera pas sélectionné à Cannes, pour cause de problème juridique avec un partenaire financier. Le contrat était de livrer un film mais au final, le cinéaste décide en salle de montage d'en faire plusieurs.

Mektoub, my love (chant 1) vient donc d’être présenté en compétition à Venise.

Est-ce qu’il y a matière à une quelconque polémique? Non, comme pour le film précédent.

Est-ce que Abdellatif Kechiche a toujours le même défaut de parfois trop étirer des séquences sans couper et d’être toujours un excellent directeur d’acteurs ? Oui, le film dure 180 minutes (!) et il aurait sans doute gagné à être raccourci, peut-être d’une vingtaine de minutes. Mais il lui faut vraiment cette longue durée de trois heures pour dérouler toute son amplitude.

Les acteurs, et surtout les actrices, sont encore une fois formidables : en particulier les nouvelles têtes de Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Lou Luttiau, Alexia Chardard, et aussi les déjà connus Salim Kechiouche et Hafsia Herzi (leur deuxième film avec lui).

Est-ce que ce film peut prétendre à un Lion d’or où une autre récompense ? Oui, la fin ouverte de Mektoub, my love (chant 1) constitue bien un film entier et solide, sans suite. Une nouvelle fois Abdellatif Kechiche s’inspire d’un livre, La Blessure, la vraie de François Bégaudeau, qu’il a adapté très librement en changeant les âges, les lieux, l’époque.

Ici, le film débute en 1994 dans la ville de Sète le temps d’un été. Amine arrive de Paris pour des vacances avec sa famille, il surprend Ophélie et Tony en train de faire l’amour, il reste derrière une fenêtre à les regarder avant de sonner pour parler à Ophélie, après le départ de Tony. Alors qu’il y a éventuel projet de mariage avec un militaire, celle-ci avoue qu’elle le voit depuis longtemps. Puis Tony et Amine iront à la plage, ils draguent Charlotte et Céline. Celles-ci vont alors sortir avec eux et leurs amis, Charlotte s’amourache de Tony qui lui va de fille en fille, Céline papillonne entre plusieurs garçons et filles, Amine attire plusieurs filles sans rien faire car il semble aimer quelqu'un en secret… Le film se déroule principalement entre plage, restaurant et boite de nuit. A la bande de jeunes se mélange la génération précédente (mère, oncle, tante…). Abdellatif Kechiche reprend quelques motifs typiques de ses films précédents, par exemple une longue scène de sexe, certains corps sont filmés de manière érotisée (en particulier Ophélie Bau et Lou Luttiau). Comme souvent dans son cinéma, il filme aussi une très longue séquence où les jeunes dansent. Mektoub, my love (chant 1) se révèle être autant un marivaudage de dialogues et de corps qu’un épisode de la chronique d’une famille.

Abdellatif Kechiche laisse paraître une certaine sérénité pour ce nouveau chapitre de sa filmographie : "On a tourné 2 volets, et j’envisage de tourner une 3ème partie après Venise. Dans le prochain film des nœuds dramatiques noués dans celui-ci vont se dénouer. Je suis le producteur de mon film, c’est moi qui décide de sa durée. Mektoub c’est le destin, le destin est souvent lié à l’amour. A part Hafsia et Salim, pour les autres acteurs c’est leur première fois à l’écran. Il y a eu un long processus pour chercher les meilleures actrices pour ce film, et je suis fasciné par leur don. Le tournage a été agréable, fluide, léger. Pour ce qui est de la représentation du corps féminin il n’y a rien de machiste dans mon approche, je montre des femmes fortes, puissantes et libres. Le roman a été une source d’inspiration, et le processus d’écriture a duré très longtemps, j’ai changé des choses mais il n’y a rien d’autobiographique. Les années 90 représentent la fin d’un siècle, pour comprendre le présent c’est important de comprendre le passé. Dans les années 80 et 90 je crois que les gens vivaient de manière plus harmonieuse. J’ai essayé de diluer le discours, si discours il y a. Le film se déroule de manière impressionniste, je préfère qu’on reçoive ce film plutôt que le raisonner."