Jusqu’à la garde reçoit le premier César des lycéens

Posté par vincy, le 27 février 2019

On se demandait bien pourquoi le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer assistait aux César. on avait oublié que le César des lycéens, sur le modèle du Goncourt des lycéens, allait être décerné pour la première fois.

Le Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma ont donc annoncé le lauréat de ce premier "César des Lycéens". Et les votants ont suivi les professionnels de la profession en choisissant parmi les nommés, Jusqu'à la garde de Xavier Legrand. Le film avait remporté vendredi soir 4 prix: Meilleur film, Meilleure actrice (Léa Drucker), Meilleur scénario (Xavier Legrand) et Meilleur montage (Yorgos Lamprinos). Le film a séduit près de 400000 sectateurs en France. Haut et Court a décidé de le remettre en avant avec 70 salles supplémentaires (soit une centaine au total) ce mercredi.

"Ce "César des Lycéens" a été attribué par un corps électoral de 1 276 élèves de terminale issus de 54 lycées généraux, technologiques et professionnels situés sur tout le territoire métropolitain, en Angleterre et à Mayotte, choisis par le Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse" précise le communiqué. Les lycéens ont visionné en compagnie de leur professeur référent les sept films nommés au César du Meilleur Film.

La remise du "César des Lycéens" s’effectuera le mercredi 13 mars 2019 à 13h30 au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, à l’occasion d’une rencontre-débat avec les lycéens et en présence du lauréat et de son équipe, du Ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse et du Président de l'Académie des César.

Nice girls don’t stay for breakfast : Robert Mitchum à l’honneur dans un film et dans un livre

Posté par MpM, le 27 février 2019

Robert Mitchum, l'inoubliable interprète de La nuit du chasseur de Charles Laughton et des Nerfs à vif de Jack Lee Thompson, a disparu depuis plus de vingt ans, mais demeure encore l'un des acteurs les plus charismatiques de l'histoire hollywoodienne. En cette fin février, les fans, les nostalgiques, les cinéphiles en général mais aussi ceux qui le connaissent mal ont de quoi se réjouir car il est de retour à la fois sur grand écran dans un documentaire riche en images d'archives, Nice girls don't stay for breakfast de Bruce Weber, et en librairie, avec le très beau livre Mitchum X Weber aux éditions La Rabbia.

Le film montre notamment Robert Mitchum au travail, au début des années 90 (il enregistre un album de reprises) et compile différents témoignages auxquels s'ajoutent le récit à la première personne du réalisateur et des extraits de ses films. Bruce Weber, photographe de renom, était en effet parvenu à convaincre Mitchum de se laisser filmer, et de partager ses souvenirs devant la caméra.

Pourtant, on le sent réticent à se livrer. Il est souvent élusif, préférant répondre par une blague, ou un bon mot, que de parler véritablement de lui-même. Le film, parfois, y perd en cohérence, ou donne l'impression de passer un peu à côté de son sujet. Qu'importe, ces images et ces paroles rares sont précieuses, car elles nous permettent de côtoyer, à des années de distance, le vrai Robert Mitchum, à la fois éloigné du cliché du sex symbol, et néanmoins terriblement séduisant et drôle.

Le livre qui accompagne cette sortie, lui, associe les clichés de Bruce Weber, pour la plupart inédits, à différentes images d'archives et coupures de presse, ce qui en fait une mine d'or pour tous les amoureux du cinéma. Photos de films y côtoient portraits et clichés plus spontanés, qui recomposent l'image publique du comédien, entre faux dur et vrai séducteur. Des anecdotes s'y mêlent également, souvenirs de Benicio del Toro ou Johnny Depp, ou encore de Mitchum lui-même.

Avec ce livre, Bruce Weber propose ainsi clairement un bel ouvrage (d'ailleurs publié dans une édition limitée à 1500 exemplaires numérotés) plutôt qu'une biographie ou un livre de témoignages plus traditionnels. Il offre ainsi un panorama riche et fascinant des différents visages de Robert Mitchum, que l'on revisite avec la même fascination qu'à l'époque de l'âge d'or d'Hollywood.

Alejandro G. Iñárritu, président du jury du 72e Festival de Cannes

Posté par vincy, le 27 février 2019

Alejandro G. Iñárritu a été choisi comme président du jury pour le 72e Festival de Cannes, qui se déroulera du 14 au 25 mai prochains.

Le cinéaste mexicain est un habitué du festival. Il est venu sur la Croisette en 2000 avec son premier film, Amours Chiennes (Grand prix de la Semaine de la critique), puis Babel en 2006 (en compétition, Prix de la mise en scène), en 2007 avec un segment du collectif Chacun son cinéma produit pour le 60e anniversaire du festival et en 2010 avec Biutiful (en compétition, prix d'interprétation masculine). Inarritu a été oscarisé cinq fois. Avec Birdman (2014), il a reçu personnellement trois Oscars (scénario, réalisateur, film). The Revenant (2015) lui vaut de nouveau un Oscar du meilleur réalisateur. Et son court-métrage en réalité virtuelle, également présenté à Cannes en 2017, Carne y Arena a été consacré par un Oscar spécial. On peut ajouter à son palmarès deux nominations aux Oscars (film, réalisateur) pour Babel, deux Golden Globes du meilleur réalisateur, trois prix Bafta et un César (et quatre nominations au total). A cette filmographie flamboyante, il faut ajouter 21 grammes (2003), qui avait été présenté à Venise.

"Dès le début de ma carrière, le Festival de Cannes a été important pour moi. Je suis honoré d’y revenir cette année et immensément fier de présider le jury", a expliqué le cinéaste mexicain dans le communiqué, ajoutant: "Je suis honoré et ravi de revenir cette année avec l'immense honneur de présider le jury." Il ajoute également : "Le cinéma coule dans les veines de la planète et ce festival en est le cœur. Avec le jury, nous aurons le privilège d’être les premiers spectateurs des nouveaux films de nos collègues cinéastes venus du monde entier. C’est un véritable plaisir et une grande responsabilité, que nous assumerons avec passion et dévouement."

Premier cinéaste latino-américain président du jury

Pour Pierre Lescure, président du Festival, et Thierry Frémaux, directeur artistique, le cinéaste n'est pas seulement audacieux et surprenant, mais aussi un "homme de conviction, un artiste de son temps." "Il est très rare qu’Alejandro G. Iñárritu accepte de participer à un jury et c’est la première fois que le Jury du Festival de Cannes sera présidé par un artiste mexicain. Cannes est le lieu de tous les cinémas, et à travers la présence de l’auteur de Babel, c’est tout le cinéma mexicain que le Festival célébrera."

Car c'est aussi un cinéaste engagé. D'une part, il a toujours mis l'humain, souvent confronté à l'hostilité du monde ou de son monde, au centre de ses récits. D'autre part, à travers son formalisme, il a également poussé le cinéma dans ses retranchements, notamment en manipulant la narration et le découpage de ses récits ou en offrant un faux plan séquence unique pour Birdman.

Cannes s'ouvre ainsi au cinéma du "Sud", tout en s'offrant un cinéaste indépendant qui est intégré à la planète Hollywood (Birdman et The Revenant ont été soutenus par les studios. S'il n'a plus tourné au Mexique depuis Babel, il s'est intéressé aux drames de la planète à l'instar des tensions migratoires dans Carne y Arena. Mais surtout, Inarritu, pour l'instant, ne s'est jamais compromis avec Netflix.

Avec Alfonso Cuaron et Guillermo del Toro, ses amis, associés et compatriotes, désormais tous bardés d'Oscars et de prix dans les plus grands festivals, Inarritu symbolise un cinéma mexicain ouvert sur le monde, aventureux dans les genres et curieux des évolutions techniques du cinéma.

Si c'est la première fois qu'un artiste mexicain préside le jury cannois, c'est aussi, et seulement, la deuxième fois qu'un latino-américain accède à ce "poste" éphémère prestigieux, 49 ans après l'écrivain guatémaltèque Miguel Angel Asturias.