Le film roumain ne changera pas de titre mais il bénéficiera d'une nouvelle post-production d'ici l'été. Cette version définitive pourra ensuite être montrée aux exploitants et à la presse. Pour la promotion, le film peut profiter de l'actrice principale, la française Laura Benson.
"A la frontière entre réalité et fiction, Touch me not suit le parcours émotionnel de Laura, Tomas et Christian qui cherchent à apprivoiser leur intimité et leur sexualité. Si cette soif d’intimité (toucher et être touché, au sens propre comme au sens figuré) les attire autant qu’elle les effraie, leur désir de se libérer de vieux schémas est plus fort. Le film s’attache à comprendre comment on peut atteindre l’intimité de manière totalement inattendue et comment aimer l’autre sans se perdre soi-même" explique la présentation du distributeur.
Ce premier film, qui a mis 7 ans à se monter, est une coproduction internationale entre la Roumanie, l'Allemagne, la République tchèque, la Bulgarie et la France (Les Films de L'Etranger).
Du 19 au 25 mars, le 8e Festival 2 Valenciennes va présenter plus de 40 longs métrages (documentaires et fictions) et de multiples hommages. 10000 spectateurs sont attendus. Huit jurys remettront un total de 13 prix.
La soirée d'ouverture le 19 mars sera consacrée à un hommage à Claude Lanzmann et lancera la compétition des documentaires. L'ouverture du programme fiction se déroulera le 21 mars, avec un hommage à Jean-Pierre Léaud. Les autres hommages seront dédiés au compositeur Gabriel Yared (22 mars), Mario Luraschi (23 mars) et Anny Duperey pour la clôture le 24 mars.
Cet éclectisme se retrouve dans les sélections et les jurys.
Côté documentaires, le jury est composé de Karim Didri, Sophie Duez, Andréa Ferréol, Fabienne Godet, Sagamore Stévenin et Nils Tavernier. Cinq films seront en compétition: Blue d'Alastair Fothergill et Keith Scholey, Bombshell, The Hedy Lamarr Story d'Anexandra Dean, Coby de Christian Sonderegger, Les enfants du hasard de Thierry Michel et Pascal Colson et Jerico de Catalina Mesa.
Côté fictions, Maurice Barthélemy, Agathe Bonitzer, Philippe Duquesne, Audrey Fleurot, Liane Foly et Philippe Le Guay auront à départager 8 films:
- Le dossier Mona Lina d'Eran Riklis - sortie le 4 juillet
- L'île aux chiens de Wes Anderson - sortie le 11 avril - Ours d'argent de la mise en scène à Berlin
- La mauvaise réputation d'Iram Haq - sortie le 14 juin - Prix du public aux Arcs
- Ramen d'Eric Khoo - sortie le 12 septembre - sélectionné à Berlin
- La révolution silencieuse de Lars Kraume - sortie le 2 mai
- La route sauvage d'Andrew Haigh - sortie le 25 avril - Quatre prix aux Arcs, dont la Flèche de cristal, et le prix Marcello Mastroianni à Venise
- Trois jours à Quiberon d'Emily Atef - sortie le 13 juin - en compétition à Berlin
- Une année polaire de Samuel Collardey - sortie le 30 mai - en compétition à Sundance
Comme des garçons de Julien Hallard sera le film de clôture tandis que l'excellent Pierre Lapin aura l'honneur d'une séance "Cinéma en famille" et que deux séances spéciales sont prévues: En mille morceaux de Véronique Mériadec et Journal d'une FIV de Raphaëlle Catteau.
Parmi les soixante projets présentés lors de cette 20e édition du Cartoon Movie, sept sont terminés et n'attendent plus que de rencontrer leur public, au cinéma ou dans de grands festivals internationaux.
Trois d'entre eux ont même déjà une date de sortie en France : Croc-Blanc d'Alexandre Espigares (28 mars), Léo et les Extra-terrestres de Christoph Lauenstein et Wolfgang Lauenstein (9 mai) et Parvana (The Breadwinner) de Nora Twomey (27 juin).
Par ailleurs, Captain Morten and the spider queen de Kaspar Jancis est attendu en Estonie pour le 30 août tandis que Hodja and the magic carpet de Karsten Kiilerich est sorti dans son pays d'origine, le Danemark, le 8 février dernier.
Restent deux films, non encore datés, qui pourraient tout à fait avoir les honneurs d'un Festival comme Cannes ou Venise : Another day of life de Raúl de la Fuente et Damian Nenow et Chris the Swiss de Anja Kofmel. Ce sont ceux-là qui ont plus particulièrement attiré notre attention, et dont nous avons eu envie de vous parler plus précisément.
Another day of life de Raúl de la Fuente et Damian Nenow
Présenté pour la première fois au Cartoon Movie en 2012, Another day of Life est l’un des longs métrages d’animation les plus attendus par les connaisseurs. Il s’agit de l’adaptation dans une forme hybride (animation, images d’archives, témoignages) du livre de Ryszard Kapuscinski, reporter de guerre pris dans la guerre civile en Angola.
Cette année, à Bordeaux, on a pu découvrir 4 séquences du film terminé. La première contextualise le récit : alors que l’Angola recouvre son indépendance, deux factions se font face (MPLA et UNITA). Kapuscinski implore les autorités de le laisser rejoindre la ligne de front. C’est l’occasion de dépeindre l’effervescence de la capitale, pleine de bruits et d’animation, au milieu des voitures, des piétons apeurés et des rumeurs les plus folles.
Le deuxième extrait nous place au cœur de la guerre dans une séquence impressionnante de combat sanglant. Le reporter et son acolyte sont pris au milieu du feu nourri des deux camps, et font la connaissance de Carlota, égérie du MPLA, le mouvement populaire de libération de l'Angola.
Il est encore question de Carlota dans l’extrait suivant, situé dans un camp du MPLA. Cette guerrière acharnée force l’admiration des deux hommes qui l’observent. Le film embraye alors sur des images d’archives de la véritable Carlota, ainsi que sur un témoignage actuel, face caméra. Le film mêle ainsi les souvenirs subjectifs du personnage principal, la réalité captée à l’époque, et un regard plus « explicatif » sur les événements de l’époque.
Dans le dernier extrait montré au Cartoon Movie, Ryszard Kapuscinski brave tous les dangers pour rallier le camp d'un responsable de la guérilla. Sur la route, il se laisse aller à une rêverie qui donne lieu à une séquence extrêmement onirique, dans des tons bleutés, qui trahit les angoisses du personnage. C'est un moment à la fois suspendu, et de grande tension, car la voiture est violemment attaquée.
A la vue de ces quelques images, on a évidemment très envie de découvrir le film. Peut-être à Cannes, où il ne déparerait pas, soit dans une section toujours engagée en faveur d'un cinéma singulier comme la Semaine de la critique, soit carrément en compétition officielle, où le cinéma d'animation politique, ou évoquant des faits réels, connut autrefois de beaux jours.
Chris the Swiss de Anja Kofmel
Tourné dans un somptueux noir et blanc ultra-contrasté, Chris the Swiss mêle film documentaire et images d'archives pour raconter l'histoire vraie de Chris, un reporter de guerre suisse retrouvé mort en Croatie en janvier 1992, après avoir rejoint une milice internationale d'extrême droite impliquée à la fois dans la guerre en Yougoslavie et dans des trafics de toutes sortes.
Anja Kofmel est la cousine de Chris. Elle propose à travers le film une véritable enquête sur ce qui est arrivé au jeune homme, pris dans un conflit terrible qui l'a peu à peu englouti. A-t-il délibérément rejoint le "First International Platoon of Volunteers" (PIV) ou l'a-t-il infiltré dans le but d'en dénoncer les pratiques ? Et surtout, qui est responsable de sa mort ?
Le film est une plongée brutale dans le contexte de cette guerre sanglante en même temps qu'une enquête intime et personnelle pour comprendre ce qui est, réellement, arrivé à Chris. Anja Kofmel se met en scène, ainsi que certains membres de sa famille qui dressent un portrait de Chris. En parallèle, on suit le jeune homme en Yougoslavie, au contact de ceux qui l'entraîneront dans le PIV.
L'animation joue sur les nuances de gris et les ombres, rendant palpable la confusion et l'ambivalence qui règnent alors dans le pays. L'une des séquences montrée lors du Cartoon movie met également en valeur le travail réalisé par la réalisatrice sur les figures géométriques, notamment dans une scène se déroulant en forêt, inquiétante et anxiogène.
C'est un projet extrêmement ambitieux que propose Anja Kofmel, et on hâte de pouvoir le découvrir dans sa continuité. Lui aussi pourrait avoir les honneurs de la croisette, en raison à la fois de son sujet extrêmement fort et de son esthétique singulière. Un pari de la part de la réalisatrice comme des producteurs, que l'on aimerait voir récompensé en retour par un peu d'audace de la part des sélectionneurs...
Pour sa 2e édition qui commence ce mercredi, la Fête du court métrage met le format court en lumière au travers d’une sélection de 180 films, avec le soutien de L’Agence du court métrage.
Durant une semaine, plus de 4000 projections sont organisées dans toute la France et à l'international ainsi que des rencontres, animations, ateliers d’éducations à l’image dans 30 villes ambassadrices comme Amiens, Bordeaux, La Réunion, Lille, Nantes, Saint-Etienne, Toulouse ou Tulle.
Les programmes sont articulés autour de 4 thématiques :
- « les incontournables » : la crème des acteurs et réalisateurs français est réunie au sein de nos programmes de courts métrages, devenus classiques. A voir et à revoir !
On retrouvera notamment dans cette catégorie des films signés Jacques Tati (L'école des facteurs) ou Michel Gondry (La lettre) et d'autres réunissant Mélanie Laurent et Guillaume Canet (Voyage d'affaires de Sean Ellis) ou Isabelle Huppert et Jeanne Moreau (L'amour, l'amour de Sandrine Veysset).
- « Jeune public » : Huit programmes à destination des plus jeunes : de l’aventure, de l’émotion, du rire, pour que chacun y trouve son bonheur.
L'occasion de (re)voir Le voyage dans la lune de Georges Méliès, Les trois inventeurs de Michel Ocelot ou Le petit bonhomme de poche d'Ana Chubinidze.
- « Les Amis du court métrage » : Plusieurs des partenaires de la manifestation réunis pour célébrer la richesse et la diversité du court métrage, dans des programmes “carte blanche” spécialement créés pour l’occasion. C’est ainsi l’occasion de mettre en lumière le travail de structures qui œuvrent pour le court métrage.
Avec le Printemps des poètes, découvrez notamment Negative space de Max Porter et Ru Kuwahata, tandis que le festival Premiers plans d'Angers propose La jeunesse des loups garous de Yann Delattre, K-nada d'Hubert Charruel ou encore Chasse royale de Romane Gueret et Lise Akoka.
- « Questions de sexes, de genres et d’étiquettes » : à chaque année son sujet ! Cette année, 21 films autour des questions de genres, de sexes et d’étiquettes, afin de mettre à mal les stéréotypes dans la quête d’un monde plus tolérant.
Une très belle offre qui va de Jamais, jamais d'Erwan Le Duc à Où je mets ma pudeur de Sébastien Bailly, en passant par A bref history of Princess X de Gabriel Abrantes, Junior de Julia Ducournau, By the kiss de Yann Gonzales ou Cipka de Renata Gasioroswka.
Une liste de films "unitaires" sont également proposés aux lieux participant à la manifestation, leur permettant de les programmer à leur guise. On y retrouve Ce qu'il restera de nous de Vincent Macaigne, Luminaris de Juan Pablo Zaramella, La queue de la souris de Benjamin Renner, Le bruit du gris de Stéphane Aubier et Vincent Patar, Body de Léonor Seraille, Les jours d'avant de Karim Moussaoui...
Par ailleurs, cette année, la Fête du court métrage a choisi de mettre en avant des "talents" du cinéma français. Trois programmes spécifiques proposeront ainsi de (re)découvrir le travail de quinze réalisateurs et réalisatrices qui représentent l’excellence et la diversité de la création cinématographique au format court : Alexandre Perez (Sergent James) ; Alice Vial (Loulou) ; Bertrand Mandico (Depressive cop) ; Emma Benestan (Goût bacon) ; Céline Devaux (Gros chagrin) ; Caroline Poggi et Jonathan Vinel (Tant qu’il nous reste des fusils à pompe) ; Jessica Palud (Marlon) ; Ladj Ly (Les misérables) ; Simon Bouisson (Wei or die) ; Valerie Leroy (Laissez-moi danser) ; Rémi Durin (La licorne) ; Alice Diop (Vers la tendresse) ; Edouard Salier (Cabeza madré) ; Maïmouna Doucouré (Maman(s)) ; Anais Volpé (Heis).
Pour tout connaître du programme ville par ville, rendez-vous sur le site de la manifestation, il y a forcément une séance pour vous !
Les monteurs sont par excellence les artisans de l'ombre du cinéma. Leur travail est celui de la durée, de la construction patiente d’un récit, de la recherche du sens, du rythme, de la forme finale d’un film. Il est omniprésent à l'écran, et en même temps invisible en tant que tel, dissimulé derrière l'intrigue, le jeu des acteurs, le rendu des images et les choix de mise en scène.
C'est pourquoi il existe depuis 2015 une manifestation qui leur est entièrement consacrée, créée par l’association Les Monteurs associés, dans le but de prendre le temps de faire découvrir des films qui n’ont pas rencontré leur public, ainsi qu’un métier mal connu et pourtant déterminant pour la réussite d’un film.
Pour sa 3e édition, le festival "Les monteurs s'affichent" qui se tient du 14 au 18 mars au cinéma Luminor Hôtel de ville de Paris propose donc 8 longs métrages, une soirée spéciale courts métrages, une carte blanche à l’association des monteurs allemands (avec la projection de Everyone Else de Maren Ade, Grand prix à Berlin en 2009), une table ronde thématique ("La place du montage dans la conception des effets spéciaux") et surtout des discussions avec les monteurs, en présence des cinéastes, à l'issue de chaque projection, afin d’aborder les films sous le prisme spécifique du montage.
Au programme, on retrouvera notamment Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore, monté par Isabelle Manquillet ; Soy Nero de Rafi Pitts, monté par Danielle Anezin ; Dernières Nouvelles du cosmos de Julie Bertuccelli, monté par Josiane Zardoya ou encore Coby de Christian Sonderegger, monté par Camille Toubkis, et présenté en avant-première.
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Les monteurs s'affichent
3e édition
Du 14 au 18 mars
Cinéma Luminor Hôtel de ville
Informations et programme sur le site de la manifestation
"À l’occasion de la 71e édition du Festival de Cannes (8-19 mai), Bertrand Bonello présidera le Jury de la Cinéfondation et des courts métrages. Le cinéaste français succède ainsi au Roumain Cristian Mungiu" annonce le Festival dans un communiqué ce matin.
Bonello est un habitué de la croisette puisqu'il y a présenté en Compétition trois de ses longs métrages: Tiresia (2003), L’Apollonide – Souvenirs de la maison close (2011) et Saint Laurent (2014). A la Quinzaine il a également été invité pour De la guerre (2008) et Le pornographe avait été l'une des sensations de la Semaine de la critique en 2001 (il y a reçu le Grand prix de la semaine de la critique et le Prix FIPRESCI pour les sections parallèles).
"Musicien de formation classique, cet autodidacte travaille la musique et le cinéma, le son et les images, signe le scénario et compose la musique de tous ses films. Acclamés par la critique, ils témoignent d’une maîtrise prononcée de l’audace et de l’esthétisme. Préférant la perception à la narration classique, les plans longs qui soulignent la sensorialité de l’image, ses univers sont autant d’expériences visuelles et sonores inédites qui s’affranchissent des limites. Admirateur de Bresson, Pasolini et Jarmusch, fan du Parrain et d’eXistenZ, Bertrand Bonello semble avancer à l’instinct autour d’obsessions récurrentes" précise le communiqué.
Fier
Le réalisateur a déclaré suite à cette annonce : "Qu’attendons-nous de la jeunesse, des cinéastes inconnus, des premiers films ? Qu’ils nous bousculent, qu’ils nous fassent regarder ce que nous ne sommes pas capables de voir, qu’ils aient la liberté, le tranchant, l’insouciance et l’audace que parfois nous n’avons plus. La Cinéfondation s’attache depuis 20 ans à faire entendre ces voix et je suis extrêmement fier cette année de pouvoir les accompagner."
Président de la Cinéfondation, Gilles Jacob a expliqué que Bonello "est un des plus grands réalisateurs français contemporains", "un artiste iconoclaste et singulier. Il ajoute à son art des qualités humaines qu'on trouve donc encore aujourd’hui."
Cartoon Movie, le rendez-vous européen des professionnels du film d'animation créé en 1999 avec le soutien de Creative Europe - MEDIA, est de retour à Bordeaux pour sa 20e édition. Entre le jeudi 8 et le vendredi 9 mars, ce sont 60 projets en provenance de 22 pays, dont 20 films produits ou coproduits par la France, qui seront présentés devant environ 900 professionnels de l'animation : producteurs, investisseurs, distributeurs, agents de vente, sociétés de jeux vidéos ou encore new media players dans le but d'établir coopérations et coproductions.
Les comédies familiales et films d'aventures pour enfants ont toujours la cote, puisqu'ils représentent 46 des 60 films présents, ce qui laisse malgré tout presque un quart des projets destinés à un public adulte ou adolescent. Vingt et un films sont encore à l’état de concept, six sont en cours de production, 26 sont en cours de développement et sept sont terminés, parmi lesquels Croc-blanc d'Alexandre Espigares qui sortira en salles le 28 mars prochain. Tous cherchent à accélérer le montage financier du projet, nouer des coproductions et coopérations transfrontalières ou simplement intéresser des distributeurs européens et internationaux.
Sont notamment attendus les nouveaux projets d'Alberto Vazquez (Psiconautas, Decorado), Jean-François Laguionie (Louise en hiver, Le Tableau) et Anca Damian (La montagne magique, Crulic), mais aussi l'adaptation par Lorenzo Mattotti du roman jeunesse de Dino Buzzati La fameuse invasion de la Sicile par les Ours, celle d'Allah n'est pas obligé d'Ahmadou Kourouma par Zaven Najjar ou encore celle de Dans la forêt sombre et mystérieuse de Winshluss alias Vincent Paronnaud par l'auteur lui-même et son complice Alexis Ducord.
Sur le papier, on est impatient et curieux de découvrir les longs métrages d'animation qui nous feront rêver dans les années à venir. En pratique, certains ne verront peut-être jamais le jour, ou seront de retour au Cartoon Movie l'année prochaine dans l'attente de passer une nouvelle étape de production. De quoi nous rappeler que l'animation est parfois un travail de très longue haleine (l'un des films en développement présenté cette année, Kara de Sinem Sakaoglu, avait déjà fait l'objet d'un pitch au Cartoon Movie de 2013, et Croc-Blanc d'Alexandre Espigares y avait vu le jour en... 2006) et surtout un parcours du combattant rendu plus ardu par la potentielle frilosité des décideurs et l'incertitude de l'accueil en salles.
Il faudrait, pour continuer demain à découvrir au cinéma des longs métrages d'animation singuliers et audacieux, commencer par aller voir ceux qui sortent aujourd'hui, et montrer l'adhésion d'une part non négligeable du public à des oeuvres non formatées, voire exigeantes, qui s'adressent à des spectateurs adultes, ou font assez confiance aux enfants pour leur proposer des projets intelligents et éclectiques. C'est un début, mais il a le mérite d'être à la portée de tous.
L’Assemblée générale du Festival International du Film de Cannes a procédé le 13 février 2018 à l’élection de 16 membres de son Conseil d’Administration, qui compte 28 membres (12 membres de droit et 16 membres élus).
Un règlement qui a du changer
"Cette élection s’est tenue suite à la révision des statuts de l’Association Française du Festival International du Film, inchangés depuis 1993. Sous le contrôle du Ministère de l’Intérieur (du fait du statut d’Association reconnue d’utilité publique), et en concertation avec le Ministère de la Culture et le CNC, les statuts ont été mis en conformité avec les modes de fonctionnement actuels de l’association et adaptés aux règles de gouvernance associative" explique le communiqué du festival.
"Le Ministère de l’Intérieur a notamment demandé d’apporter deux modifications principales :
- rendre le fonctionnement de l’association plus démocratique en augmentant le nombre de membres élus du Conseil (16 au lieu de 14) et en réduisant le nombre de membres de droit (12 au lieu de 14).
- rompre avec la pratique des Présidents membres de droit intuitu personae (statut qui était celui des anciens Présidents Robert Favre le Bret, Pierre Viot et Gilles Jacob)."
Pierre Viot et Gilles Jacob toujours présidents d'honneur
Ces nouveaux statuts avaient été adoptés par l’Assemblée générale en novembre 2016, avant d’être approuvés par le Conseil d’Etat début 2018. Les élections du 13 février 2018 étaient par conséquent les premières à avoir lieu selon les modalités des nouveaux statuts. Les votants étaient les 35 membres présents parmi les 37 membres de l’Assemblée générale. 20 membres se sont portés candidats, représentant des fédérations de professionnels du cinéma et des syndicats, ainsi que Gilles Jacob, à titre personnel, pour 16 sièges étaient à pourvoir.
Les quatre membres n’ayant pas été élus restent membres de l’Assemblée générale et à ce titre, et "continueront à participer aux travaux sur les grandes orientations de l’association" précise l'association du festival, qui ajoute qu'en tant qu'ancien Délégué général et Président, "Gilles Jacob demeure, comme Pierre Viot, Président d’honneur du Festival et reste membre de l’Assemblée générale." Gilles Jacob est également Président de la Cinéfondation.
Les membres élus sont:
L’Union des producteurs de cinéma (UPC), représentée par Xavier Rigault
La Fédération nationale des cinémas français (FNCF), représentée par Richard Patry
La Fédération nationale des distributeurs de films (FNDF), représentée par Victor Hadida
La Fédération nationale des industries du Cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia (Ficam), représentée par Didier Diaz
La Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), représentée par Gérard Krawczyk
La Société des auteurs, réalisateurs, producteurs (ARP), représentée par Michel Hazanavicius
La Société des réalisateurs de films (SRF), représentée par Cédric Klapisch
Le Syndicat des producteurs indépendants (SPI), représenté par Marie Masmonteil
Le Syndicat français de la critique de cinéma (SFCC), représenté par Isabelle Danel
L’Académie des arts et techniques du cinéma (les César), représenté par Alain Terzian
L’Association des producteurs indépendants (API), représentée jusqu'alors par Guy Verrechia, Sidonie Dumas devant lui succéder
La Fédération nationale des syndicats du spectacle, du cinéma, de l’audiovisuel et de l’action culturelle (FNSAC- CGT), représentée par Denis Gravouil
La Fédération internationale des acteurs (FIA), représentée par Catherine Alméras
Le Syndicat français des agents artistiques et littéraires (SFAAL), représenté par François Samuelson
Le Syndicat national des techniciens et travailleurs de la production cinématographique et de télévision (SNTPCT), représenté par Stéphane Pozderec
Call me by your name est interdit de cinéma en Tunisie. Le film, quatre fois nommé aux Oscars et qui vient de sortir en France, a vu son visa d'exploitation refusé par le ministère tunisien de la Culture, a annoncé mercredi l'un des principaux distributeurs du pays, Goubantini Groupement, habitué à diffuser des films aux sujets parfois tabous dans le pays.
Selon l'AFP, le long-métrage devait être projeté mercredi soir au Colisée, une grande salle de Tunis qui a annoncé sur Facebook que l'évènement avait été "annulé" faute de visa d'exploitation.
Le film "a été interdit", a affirmé à l'AFP le distributeur Lassaad Goubantini, en dénonçant "une atteinte aux libertés" et en jugeant que l'interdiction était "sûrement due au sujet du film", une histoire d'amour entre deux hommes.
Une telle interdiction est "en contradiction avec la Constitution tunisienne", a-t-il ajouté. Bien sûr ce n'est pas le seul film à être confronté à une censure toujours présente. On se souvient aussi que Wonder Woman, avec Gal Gadot avait été interdit suite à une plainte du parti nationaliste Al-Chaab sous prétexte que l'actrice principale était israélienne,
L'Homosexualité toujours un délit pénal
Mais en Tunisie, l'homosexualité reste une problème soumis à plusieurs contradictions. Elle est devenue depuis quelques années, grâce à l'action de plusieurs ONG, un sujet de société régulièrement abordé dans les médias, même si les pratiques homosexuelles restent punies de trois ans de prison ferme par l'article 230 du code pénal. Sans compter l'hostilité sociale toujours très présente. Plusieurs crimes homophobes ont lieu chaque année. Des dizaines de citoyens LGBT fuient le pays pour fuir ces persécutions.
Quelques films tunisiens récents ont mis en scène l'homosexualité ou la bisexualité comme Le Fil de Mehdi Ben Attia (2008) ou Histoires tunisiennes de Nada Mezni Hafaiedh (2012). Le Fil n'a d'ailleurs pas été diffusé en Tunisie.
Des résistances, des éclaircies
Pourtant, en novembre dernier, lors des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), un documentaire tunisien sur la situation des LGBT dans le pays, Au-delà de l'ombre, avait connu un immense succès, faisant salle comble. La réalisatrice Nada Mezni Hafaiedh avait été surprise qu'il y ait eu aussi peu de protestations. Lors de la projection, elle rappelait: "Jamais je n'aurais imaginé que mon film serait en sélection et que les Tunisiens pourraient le voir, parce que je sais que malheureusement en Tunisie être homosexuel c'est une abomination, c'est être criminalisé."
Et mi-janvier s'est déroulé à Tunis le premier festival pour défendre les droits des LGBT : le Mawjoudin Queer Film Festival (Tunis), organisé par Mawjoudin, une association tunisienne qui défend les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBTQ+), a présenté quinze longs et courts métrages du monde arabe et d'Afrique, parlant de sexualité, d’identité et de l’expression du genre.
Si le festival a commencé à l’Institut français pour des raisons de sécurité, la suite a eu lieu dans un espace culturel public (El Teatro). La bonne nouvelle est qu'il n'y a pas eu d'incidents.
L'autre éclaircie est venue début février de la justice tunisienne. Celle-ci a prononcé un non-lieu pour 3 hommes arrêtés pour homosexualité, en décembre dernier, à Hammam-Sousse. Le procureur de la république les avait libérés, après leurs refus de se soumettre au test anal (pratique contraire aux Droits de l'Homme mais encore utilisée en Tunisie), censé prouver leur homosexualité. Ils ont finalement été acquittés pour absence de preuves. C’est une première en Tunisie.
La 14e édition de l’Atelier de la Cinéfondation accueille cette année 15 réalisateurs "dont les projets de film ont été jugés particulièrement prometteurs" explique le communiqué. L’Atelier ouvre à ses participants les portes des coproductions internationales, accélérant ainsi le processus de finition du film. Les réalisateurs viennent accompagnés de leur producteur.
L’Atelier a suivi en douze ans le développement de 202 projets, dont 145 sont sortis sur les écrans et 28 sont actuellement en pré-production. Pour cette 14ème édition, 15 projets venus de 15 pays ont été retenus, du réalisateur à ses débuts au cinéaste confirmé.
- The Last Queen de Damien Ounouri (Alégrie)
- Yashar d'Elvin Adigozel (Azerbaïdjan)
- The Summer Factory de Chen Tao (Chine)
- The Return de Meyar AL-Roumi (France / Syrie)
- Black Box d'Asli Özge (Allemagne / Turquie)
- A Rooster On The Fire Escape de Guetty Felin (Haïti)
- Echo de Rúnar Rúnarsson (Islande)
- We’re The Kids In America d'Imelda O’Reilly (Irlande)
- Highway 65 de Maya Dreifuss (Israël)
- Tragic Jungle de Yulene Olaizola (Mexique)
- Across The Rainbow Bridge de Niranjan Raj Bhetwal (Népal)
- Whether The Weather Is Fine de Carlo Francisco Manatad (Philippines)
- The Color Of The Skull de Sibs Shongwe-La Mer (Afrique du sud)
- Doi Boy de Nontawat Numbenchapol (Thaïlande)
- Glorious Ashes de Bùi Thac Chuyên (Vietnam)