Annecy 2020 : une édition en ligne ouverte à tous

Posté par MpM, le 12 juin 2020

Puisqu'une édition physique était impossible, le Festival d'Annecy se tiendra donc en ligne du 15 au 30 juin prochain. L'ambiance électrique du festival, les rencontres, les retrouvailles avec la petite planète animation, les fondues au champagne et le lac nous manqueront. Voir les films sur grand écran, aussi.

Mais à quelque chose malheur est bon puisque cette année, la manifestation s'offre au monde entier par le biais d'accréditations grand public au tarif attractif de 15 euros. L'occasion de mettre le festival à la portée de tous, ou presque, et d'apporter le cinéma d'animation sous toutes ses formes jusque dans votre salon.

En plus des différentes compétitions de courts métrages dévoilées en avril dernier, l'accréditation permettra de découvrir une grande partie des deux compétitions de longs métrages : 12 films sur 20 pourront en effet être regardés intégralement sur la plate-forme. Pour des questions de droits, il ne sera possible de découvrir que des extraits des autres, ainsi que des making-off ou vidéos de présentation.

Parmi les films sélectionnés cette année, on retrouve Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary de Rémi Chayé (dont on vous parlait ici), Petit Vampire de Joan Sfar, Lupin III The First de Takashi Yamazaki ou encore Kill it and leave this town de Mariusz Wilczynski, qui avait fait sensation à Berlin en février dernier. Pour des raisons logiques de calendriers, des films très attendus comme Josep d'Aurel (Label Cannes 2020) ou La Traversée de Florence Miailhe (dont la sortie a été reportée à 2021) ne sont pour leur part pas présents cette année... Il faudra donc s'armer une nouvelle fois de patience avant de les découvrir.

Les festivaliers frustrés pourront se consoler (et probablement voir naître de nouveaux motifs de frustrations) avec les Work in Progress et les Preview, qui mettent en avant des films en train de se faire, présentant notamment les différentes étapes de fabrication et parfois des images inédites. En l'occurence, il y a de quoi faire avec Insula d'Anca Damian, Interdit aux chiens et aux Italiens d'Alain Ughetto (dont on vous parlait ici), Le Sommet des Dieux de Patrick Imbert, Sirocco et le royaume des courants d'air de Benoit Chieux, Wolfwalkers de Tomm Moore et Ross Stewart ou encore Inu-Oh de Masaaki Yuasa.

Enfin, les festivaliers pourront aussi découvrir la compétition VR, des programmes spéciaux, dont l'incontournable sélection What The Fuck qui réunit des films "décloisonnés, décomplexés et libres", et assister (virtuellement) aux différentes leçons de cinéma : "la violence sexuelle en animation" par les frères Blies (Zero impunity, découvert l'an dernier), Conversation entre Henri Selick et Bruno Coulais, Conversation avec Dean DeBlois...

Pour compléter cette offre pléthorique, les courts d'animation fleurissent un peu partout sur la toile. Dès maintenant, Arte propose sept films en avant-première, dont Something to remember, le nouveau film de Niki Lindroth von Bahr (The Burden, Cristal en 2017). Le magazine en ligne Bref mettra lui-aussi le Festival à l'honneur dès le 17 juin à travers plusieurs films sélectionnés et primés lors des éditions précédentes. Enfin, Format Court proposera à partir du 15 juin sa propre sélection de films passés par Annecy disponibles gratuitement en ligne, dont trois qui concourent cette année : No I don't want to dance de Andrea Vinciguerra, Mashrou' Leila "Radio Romance" de Vladimir Mavounia-Kouka et Catgot de Tsz Wing Ho.

De son côté, Ecran Noir vous fera vivre la manifestation au plus près, avec des conseils quotidiens sur les films à ne pas louper, et un guide des courts métrages d'animation à découvrir facilement sur la toile. Pour commencer, on ne résiste pas à la tentation de partager avec vous un court métrage étudiant présenté l'an dernier à Annecy dans la sélection What The Fuck : We are Future shock de Zohar Dvir avec rien de moins que Jesus Christ et Elvis Presley aux côtés d'un grizzli, d'un chat qui fume et de poissons volants.

Cartoon movie 2019 – Florence Miailhe, Alain Ughetto et Simone Massi : l’animation pour adultes au firmament

Posté par MpM, le 12 mars 2019

© CARTOON
© CARTOON

Dans les travées du Cartoon Movie 2019, carrefour professionnel du long métrage d’animation, la question de l’animation adulte a comme toujours occupé les conversations. Si tout le monde est d’accord pour vanter la richesse et le caractère indispensable de cette forme de cinéma, elle continue d’un point de vue économique à ne pas toujours aller de soi. Ou plus précisément, alors que la critique plébiscite semaine après semaine des films tels que Chris the Swiss ou Funan, à destination d’un public d’adultes et d’adolescents, les producteurs rencontrent eux des difficultés à les financer, et les diffuseurs restent frileux à l’idée de les montrer, et donc de les acheter.

L'animation adulte : plus ambitieuse et plus risquée ?


Et c'est vrai : le public n’est pas assez souvent au rendez-vous. D'une manière générale, l’animation adulte peine à capitaliser autant qu’un film « familial » à plus gros potentiel commercial, ce qui en fait un domaine plus risqué que la moyenne (s'il existait une formule magique pour qu'un film marche en salles, évidemment, ça simplifierait les choses pour tout le monde). Et pour cause, puisqu’on parle d’œuvres forcément plus ambitieuses, abordant des sujets pas faciles, et sortant des sentiers battus. Exactement le type de films qui, lorsqu’ils sont en prise de vue continue, peuvent malgré tout trouver leur public, et même atteindre de très beaux scores. On ne dira jamais assez le mal que l’assimilation dessins animés = jeune public a fait au cinéma d’animation.

On a donc parfois l’impression de deux mondes qui se croient séparés par un fossé profond et infranchissable, sans voir les multiples passerelles qui vont de l’un à l’autre. D’autant que la question de la tranche d’âge à laquelle est destiné un film reste floue, et subjective. Rien n’empêche de voir Parvana vers 10 ans, Wardi à 8 et Funan à 12, par exemple. Tout dépend des enfants, et de la manière dont on accompagne chaque film. Ce qui, en passant, est vrai pour toutes les formes de cinéma.

Bien entendu, les professionnels ont conscience de la nécessité d'agir.  Un groupe de travail créé en 2018 par Nicolas Schmerkin de la société Autour de Minuit, et coordonné par l'AFCA (Association française du Cinéma d'animation), réfléchit ainsi à des solutions concrètes pour accompagner les films d'animation pour adultes lors de leur sortie en salles,  par exemple en intervenant très en amont. L'idée serait notamment de mobiliser un réseau de salles et d'exploitants qui soient sensibilisés aux problématiques propres à ce type de cinéma, et informées régulièrement des projets existants.

Trois projets intimes, universels et indispensables

C'est dans ce contexte que l'on a découvert à Bordeaux trois projets de longs métrages qui viennent tout azimuts réaffirmer l'urgence de désenclaver l'animation adulte et de mettre fin au gâchis consistant à sacrifier film après film le potentiel artistique gigantesque qu'elle recèle. Car ce qui se joue dans ces trois films en devenir va au-delà de la question de la création et de l'oeuvre cinématographique : c'est une manière d'éclairer le présent par le prisme de l'Histoire collective et des destins individuels. Interdit aux chiens et aux Italiens d'Alain Ughetto, La traversée de Florence Miailhe et Trois enfances de Simone Massi ont en effet en commun de partir d'un matériau très intime pour rappeler le passé récent, et rendre hommage à ceux qui l'ont vécu, mais aussi pour éclairer notre propre époque dans laquelle subsistent les échos de ces destins personnels.

Interdit aux chiens et aux Italiens d'Alain Ughetto (produit par Les Films du Tambour de Soie, Vivement lundi ! Foliascope, Graffiti Doc, Nadasdy Film)


Après Jasmine, dans lequel il racontait poétiquement son histoire d'amour avec une jeune femme iranienne à la fin des années 70, Alain Ughetto propose un deuxième long métrage qui s'avère tout aussi ambitieux que le premier. Il s'agit cette fois d'une chronique familiale entre la Suisse, la France et l'Italie, doublée d'une grande fresque du XXe siècle qui fait évidemment écho avec aujourd'hui. Le réalisateur y racontera avec émotion et humour le périple de Luigi et de ses frères qui quittent au début des années 20 leur village natal du Piémont dans l'espoir d'une vie meilleure à l'étranger.

Luigi, c'était le propre grand-père d'Alain Ughetto. Le réalisateur a remonté le fil de ses souvenirs personnels pour retracer son parcours et raconter ainsi toute l'histoire de ce qui fut dans la première partie du XXe siècle une main d'oeuvre nomade et déconsidérée. Le titre fait ainsi référence à des pancartes ayant réellement été affichées dans des vitrines de cafés ou de restaurants français. Difficile, bien sûr, de ne pas voir un parallèle entre cette attitude d'exclusion et les comportements d'intolérance et de rejet qui se succèdent depuis à l'égard de tous ceux qui viennent d'ailleurs.

C'est évidemment un projet profond et bouleversant, universel, mais aussi extrêmement personnel, qui met en scène la famille et les souvenirs d'enfance d'Alain Ughetto. "De tous ces gens, il ne reste plus rien" explique-t-il. Ce qui l'a amené à s'interroger sur ce qui, en lui, subsiste de ce monde englouti dont il est directement issu. Pour lui redonner vie, il aura recours à des matériaux artisanaux pour les décors (des brocolis, des châtaignes, du sucre...) et à des marionnettes pour les personnages. La séquence que l'on a pu découvrir lors du Cartoon movie se passe en 1922, et montre avec un mélange d'humour et de suspense la manière dont les trois protagonistes franchissent la frontière vers la France au nez et à la barbe des soldats italiens en train d'écouter un discours de Mussolini. Des images qui confirment l'immense tendresse dont le réalisateur entoure ses personnages, et le ton à la fois sensible et léger qui sera celui du film.

La traversée de Florence Miailhe (produit par Les films de l'Arlequin, Xbo Films, MAUR Film, Balance Film)


Voilà un projet qui a démarré il y a plus de dix ans, attendus depuis presque aussi longtemps par les admirateurs (nombreux) de Florence Miailhe, cette incontournable réalisatrice de courts métrages récompensée notamment d'un César pour Au premier dimanche d'août en 2002, et d'une mention spéciale à Cannes pour Conte de quartier en 2006. A l'origine de ce magnifique projet en peinture animée, dont on a pu découvrir à Bordeaux un montage de 12 minutes qui nous a tout simplement éblouis, il y a le désir de la réalisatrice de faire un pont entre la situation actuelle et l'histoire de sa famille obligée de fuir l'Ukraine à cause des pogroms, au début du XXe siècle.

Accompagnée par l'écrivaine Marie Despleschins, elle a finalement réduit le nombre de personnages à deux enfants jetés seuls sur la route, et qui traversent tout le continent à la recherche d'un havre d'accueil et de liberté. Malgré tout, l'influence familiale persiste, notamment à travers le carnet de croquis de la mère de la réalisatrice, qui lui a servi d'inspiration pour les différents personnages du film.

En six chapitres, le film racontera le parcours presque "traditionnel" des réfugiés de tous les pays et de toutes les époques : obligés de fuir pour sauver leur vie, puis sans cesse pourchassés, menacés, exploités, vendus ou emprisonnés. On a déjà pu admirer le travail exceptionnel mené sur les couleurs, les contrastes et les mouvements, qui promettent une oeuvre d'une grande beauté formelle. Sur le fond, l'émotion est perceptible dans les quelques minutes que l'on a pu découvrir, de même que la dénonciation du système qui profite du malheur des réfugiés, et de notre propre indifférence. Vraisemblablement l'un des grands chocs de l'année prochaine, que l'on attend évidemment à Cannes.

Trois enfances de Simone Massi (produit par Offshore et Minimum Fax Media)


Simone Massi, illustrateur et réalisateur de courts métrages (La memoria dei cani, Nuvole mani...), travaille lui-aussi sur son premier long métrage après avoir signé 45 minutes d'animation dans le documentaire Samouni road présenté à Cannes en 2018. Il y racontera l'histoire d'une même famille sur trois générations, entre 1918 et les années 70, dans la région des Marche, en Italie, dont il est originaire. Lui aussi s'inspire en effet de ses racines, de sa terre natale et de sa famille, pour une histoire sensible et universelle qui parle à la fois des courants migratoires, de l'Histoire du XXe siècle et de l'évolution de l'Italie. Ses personnages sont trois enfants qui voient passer à trois époques successives le "manège sanglant de l'Histoire" et observent la manière dont il bouleverse à la fois leur territoire et leur existence.

Simone Massi explique qu'il souhaitait s'inscrire à contre-courant d'un contexte où tout le monde a l'obligation de tout comprendre. "L'Histoire du XXe siècle est très compliquée. Pas aussi simple qu'on la raconte. C'est pourquoi embrasser le regard d'enfants permet de la raconter du point de vue de ceux qui ne comprennent pas vraiment ce qui se passe." On assistera donc avec les personnages à deux guerres mondiales puis à une quasi guerre civile, croisant fascisme et terrorisme, famine et terreur, reconstruction et injustices. Le désir de Simone Massi est ainsi de partir d'une histoire personnelle, celle de sa famille, pour montrer comment les événements historiques conditionnent l'histoire personnelle des individus.

Visuellement, le film sera dans la lignée du travail de Massi, avec cette technique particulière en noir et blanc (et quelques taches de couleur rouge) qu'il obtient en grattant du papier enduit de pastel noir. On pourrait s'attendre à ce que le procédé soit terriblement long, et pourtant les 45 minutes d'animation de Samouni road avaient été réalisées en seulement un an, grâce notamment à la rotoscopie. Trois enfances passera également par cette technique, sans pour autant renoncer aux aspects les plus minutieux, et artisanaux du travail de Simone Massi, et devrait être prêt pour mai 2022.

Le meilleur du long métrage d’animation européen se retrouve au Cartoon Movie de Bordeaux

Posté par MpM, le 5 mars 2019

Rendez-vous européen des professionnels du film d'animation depuis 1999, le Cartoon Movie voit passer chaque année les projets de longs métrages les plus divers, qu'ils soient attendus ou confidentiels, classiques ou complètement fous, modestes ou extrêmement ambitieux. Si tous ne voient malheureusement pas le jour, chacun d'eux a la possibilité d'être présenté devant les producteurs, investisseurs, distributeurs, agents de vente, sociétés de jeux vidéos ou encore new media players présents, en tout 900 professionnels en quête de contenus, de coopérations ou de coproductions.

Cette année, ce sont 66 projets en provenance de 22 pays, dont 22 films français, qui ont été sélectionnés pour participer à cette 21e édition du Cartoon Movie. Si les deux tiers sont seulement à l’état de concept ou en développement, 7 sont en production et 7 seront présentés en sneak preview, ce qui signifie qu'ils sont pratiquement terminés. Parmi ceux-là, on retrouve notamment L’Extraordinaire Voyage de Marona d'Anca Damian (qui présente aussi un projet à un stade moins avancé, intitulé The Island) et Bunuel dans le labyrinthe des tortues de Salvador Simo, que l'on avait tous deux eu la chance de découvrir lors de l'édition 2018.

La répartition des projets entre comédies familiales (67%) et films à destination d'un public jeunes adultes / adultes (20%) est assez représentative de l'image que l'on se fait du cinéma d'animation, et reste constante. C'est pourtant parmi ces films pour adultes et adolescents que l'on trouve certains des projets d'ores et déjà les plus attendus, tels que Saules Aveugles, Femme Endormie de Pierre Földes, adapté de Murakami, La Traversée de Florence Miailhe, dont il s'agit du premier long métrage après une très belle carrière dans le format court, Interdit aux Chiens et aux Italiens d'Alain Ughetto, à qui l'on doit notamment Jasmine, J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin (adapté de Happy Hand de Guillaume Laurant), Trois enfances de Simone Massi, l'animateur derrière les plus belles séquences de Samouni road, ou encore Kiki de Peter Dodd, sur la vie d'Alice Prin, plus connue sous le nom de Kiki de Montparnasse.

Mais on suivra également de près certains projets plus "familiaux" comme Linda veut du poulet ! de Chiara Malta & Sébastien Laudenbach (La Jeune Fille sans Mains), Terra Willy d'Eric Tosti (Les as de la jungle) qui sort le 3 avril, ou Where is Anne Frank d'Ari Folman (Valse avec Bachir).

---
Cartoon Movie 2019
Du 5 au 7 mars
Informations sur le site de la manifestation

3 films d’animation en course pour les European Film Awards

Posté par vincy, le 30 septembre 2013

Les 2 900 membres de l'Académie des European Film Awards vont avoir à choisir entre Le Congrès, Jasmine et Pinocchio pour élire le meilleur film d'animation européen de l'année. La cérémonie se déroulera le 7 décembre à Berlin.

Le Congrès de l'israélien Ari Folman, en grande partie produit en France, avait fait l'ouverture de la Quinzaine des réalisateurs au dernier festival de Cannes. Adapté du roman de science-fiction de Stanislas Lem, le film, qui mélange prises de vues réelles et animation, met en vedette Robin Wright, actrice qui souhaite prendre sa retraite et accepte de se faire "scanner", cédant ainsi son corps et son talent à l'industrie cinématographique. Le précédent film d'animation de Folman, Valse avec Bashir, avait reçu le César du meilleur film étranger et le Golden Globe du meilleur film étranger. Il avait également été nommé 4 fois aux EFA (film, scénario, réalisateur, musique) et récolté le prix européen de la meilleure musique.

Jasmine d'Alain Ughetto est un documentaire animé français qui sort en salles le 30 octobre prochain. Avec les voix de Jean-Pierre Darroussin et Fanzaneh Ramzi, ce film, entièrement fait avec de la pâte à modelée, revient sur les années 70 en Iran, au moment de la révolution Islamique, et de ses effets 30 ans plus tard. Il s'agit d'une histoire d'amour et de combats, avec des images d'archives pour ressuscité un passé qui révèle les illusions perdues. Ce premier long métrage animé avait été en compétition au dernier Festival du Film d'Animation d'Annecy.

Enfin Pinocchio, de l'italien Enzo d'Alo, réalisateur de La mouette et le chat (1998), était également en compétition au dernier Festival d'Annecy, et sélectionné aux Venice Days en 2012, était sorti en salles en février. Cette nouvelle version de l'histoire de Carlo Collodi est le cinquième film du cinéaste, après dix ans d'absence. Le réalisateur a décliné son propre libre illustré, Pinocchio, pou l'instant inédit en France.

Remis depuis 2009, le prix du meilleur film d'animation européen a récompensé Mia et le Migou, L'illusionniste, Chico & Rita et Alois Nebel. Les productions françaises et espagnoles dominent largement les nominations depuis 5 ans.