Et si on binge-watchait… Devs sur Canal+

Posté par kristofy, le 27 mai 2020

En attendant la fin de cette crise sanitaire, Ecran Noir vous propose de (re)découvrir certaines séries passées mais encore sur vos écrans. Et parce que cette période de confinement-déconfinement, qui semble sans fin, est propice à diverses réflexions sur l'ancien monde et un possible nouveau monde, alors on vous recommande la mini-série (8 épisodes), Devs, dispo sur Canal +.

Alex Garland et son univers
Avant de s'être fait un nom avec des images d'un futur imaginaire, Alex Garland était scénariste d'anticipation prémonitoire après avoir été auteur de romans de dimension parallèle : ses histoires sont liées à la science-fiction mais il s'agit surtout de sciences humaines. Il s'intéresse à nos rapports (à soi, aux autres) dans une société un peu différente de celle qu'on connaît... C'est son roman La Plage qui sera adapté au cinéma par Danny Boyle avec Leonardo DiCaprio (entouré de Guillaume Canet, Virginie Ledoyen, et Tilda Swinton!) qui attire l'attention. Son roman suivant - Tesseract - devient un film de Oxide Pang avec Jonathan Rhys Meyers (et toujours la Thaïlande comme décor). C'est le réalisateur Danny Boyle qui va le conduire au scénario de cinéma pour les films 28 jours plus tard plein de zombies et Sunshine dans l'espace. Les 3 films qu'ils ont en commun explorent le même thème: celui de redéfinir des règles de vivre ensemble dans un contexte de survie et dans un microcosme de société voué à disparaître (une île, une épidémie, un vaisseau spatial). Alex Garland est aussi scénariste de Never let me go réalisé par Mark Romanek avec Keira Kinightley, Andrew Garfield et Carey Mulligan, un récit à propos de clonage humain, qui a, encore, le thème d'une fin de l'humanité... Désormais, Alex Garland veut devenir réalisateur et mettre en image lui-même ses interrogations futuristes : Ex Machina avec Alicia Vikander en robot développant une intelligence artificielle, et Annihilation (en adaptant cette fois lui le roman d'un autre) avec Natalie Portman et un mystérieux phénomène de mutation.
C'est ce même Alex Garland qui a fait la série Devs, ce qui donne une bonne raison de la regarder !

Une ambiance de complot sophistiquée
Le futur est l'univers dans lequel baigne Alex Garland. Dans Devs, cela ne fait pas exception. Une grosse entreprise informatique, qui génère beaucoup d'argent, développe en secret un futur projet appelé "Devs". Personne ne sait vraiment ce dont il s'agît mais les meilleurs programmateurs sont repérés pour rejoindre ce projet comme Sergueï. Retrouvé 'suicidé', sa compagne et collègue Lily cherche à savoir pourquoi il est mort et ce qui se cache derrière ce Devs... Dès le début, le spectateur sait qu'il ne s'agit pas d'un suicide. On découvrira les faits en même temps que l'héroïne de la série. Une autre originalité de cette série est son casting  hétéroclite : le personnage principal est une femme asiatique Sonoya Mizuno (une fidèle de Alex Garland), entourée de Karl Glusman (révélé surtout par Gaspar Noé), Alison Pill (trop discrète au cinéma), Cailee Spaeny (qui a changé d'apparence), et la jeune Linnea Berthelsen (de la série Stranger Things).

Le pouvoir de l'esprit
Une nouvelle fois Alex Garland convoque un décorum SF pour y étudier des comportements humains parfois excessifs. Cette quête a pour décor une entreprise high-tech futuriste au milieu d'une forêt et surtout une construction en forme de cube et s'imprègne d'une musique aux notes dissonantes : à chaque séquence un élément visuel ou sonore renforce le sentiment d'étrangeté. Le secret de Devs est dévoilé progressivement et révélé à la fin de la série. Les épisodes racontent aussi de l'espionnage, une dépendance au numérique, un drame intime... Beaucoup de dialogues seront familiers aux fans de la trilogie informatique Matrix comme cette réflexion sur la relation de cause à effet, le libre arbitre, la prédiction d'évenements, le déterminisme. L'intrigue de Devs qui est de résoudre un mystère est en effet accompagnée de métaphysique quantique, mais tout cela reste centré sur l'Humain qui cherche à...
se réinventer ?

Devs disponible sur Canal+ ici.

Le film que j’attends le plus en 2017 : Annihilation de Alex Garland

Posté par kristofy, le 31 décembre 2016

Mon film le plus attendu pour 2017 est entouré de mystères, mais ce que l’on sait du projet suffit à provoquer une attente folle. Une petite équipe uniquement composée de quatre femmes par en mission dans un environnement inconnu pour tenter de découvrir pourquoi d’autres personnes n’en sont pas revenues… L’histoire est inspirée d’un roman de Jeff VanderMeer, Le rempart sud: Anihilation (paru en mars dernier en France) à priori inadaptable mais le film est dirigé par un spécialiste des récits compliqués : grosse attente pour Annihilation de Alex Garland, avec dans les rôles principaux Natalie Portman et Jennifer Jason Leigh mais aussi Gina Rodriguez, Tessa Thompson et Oscar Isaac.

Alex Garland était le scénariste des meilleurs films de Danny Boyle (La plage, 28 jours plus tard, Sunshine) avant de devenir réalisateur avec son étonnant et brillant Ex Machina (qui a fait décoller la carrière de star de Alicia Vikander).

Natalie Portman démontre son talent avec des performances charmantes. Mais les rôles majeurs où elle est exceptionnelle comme V pour vendetta (2006), Black swan (2011), Jackie sont liés à des réalisateurs aussi précis qu'exigeants. La réunion de ces deux talents est évidemment très excitante. Cette histoire où la science-fiction cérébrale se conjugue avec les angoisses intimes des personnages sont forcément un terreau fertile pour l’imaginaire et le sens du visuel de Alex Garland.

Et sinon, en ce dernier jour de l'année, projetons-nous un peu: l’année 2017 risque d’être encore une année où le cinéma américain imposera son règne dans toutes les salles tandis que le cinéma asiatique (et d’ailleurs) aura du mal à trouver des écrans, certains des meilleurs films de 2016 n’ont pas eu de sortie en salles : I Am a Hero de Shinsuke Sato (Japon), Ordinary People de Eduardo Roy Jr (Philippines), The Age of Shadows de Kim Jee-woon (Corée du Sud)…

Presque chaque mois il y aura donc un gros film évènement américain : Silence de Martin Scorsese en février, Lost city of Z de James Gray, Ghost in the shell avec Scarlett Johansson et Kong: Skull Island aussi en mars, Les Gardiens de la Galaxie 2 en avril, Alien: Covenant de Ridley Scott en mai, Dunkirk de Christopher Nolan en juillet, Blade Runner 2049 en octobre, Star Wars: Episode VIII en décembre… Est-ce que vous aussi vous pressentez que ces gros films ne seront pas des grands films ?

On pourra alors être un plus curieux et plus impatients pour d’autres films plus modestes tout aussi sinon plus enthousiasmants : Okja de Bong Joon-ho (avec Jake Gyllenhaal, Lily Collins, Tilda Swinton), La La Land de Damien Chazelle (avec Emma Stone et Ryan Gosling), Baby Driver de Edgar Wright (avec Ansel Elgort, Lily James, Jamie Foxx, Jon Hamm, Kevin Spacey ), Mother de Darren Aronofsky (avec Jennifer Lawrence, Ed Harris, Domhnall Gleeson, Javier Bardem), Journeyman de Paddy Considine (avec Jodie Whittaker), Zoe de Drake Doremus (avec Charlie Hunnam et Lea Seydoux). Sans oublier les réalisatrices : The beguilded de Sofia Coppola (avec Elle Fanning, Kirsten Dunst, Nicole Kidman), Lady Bird de Greta Gerwig (avec Saoirse Ronan), Landline de Gillian Robespierre (avec Jenny Slate), Euphoria de Lisa Langseth (avec Alicia Vikander, Eva Green, Charlotte Rampling).

Vivement 2017 !

La Directors Guild of America révèle ses nominations et ajoute une catégorie premier film

Posté par vincy, le 14 janvier 2016

laszlo nemesPas de Todd Haynes ni de Steven Spielberg. Les réalisateurs américains ont choisi les cinq cinéastes en course pour le Directors Guild Award, qui annonce d'assez près, généralement, les nominations dans cette catégorie aux Oscars. George Miller (Mad Max: Fury Road), Alejandro G. Inarritu (The Revenant), Tom McCarty (Spotlight), Adam McKay (The Big Short;) et Ridley Scott (Seul sur Mars) sont donc les heureux élus. La DGA a eu une envie de spectacle, assurément. Toutes ces oeuvres sont avant tout liées par un point commun: une mise en scène spectaculaire et un certain sens du découpage où différents récits de croisent.  Inarritu a gagné le prix l'an dernier pour Birdman. Tout comme Scott, c'est sa troisième nomination.

Mais la surprise est venue d'ailleurs. la DGA a décidé de récompenser les réalisateurs d'un premier long métrage. Cela signifie que les cinéastes ne sont pas obligatoirement membres de la Guilde et que les films étrangers sont éligibles dès lors qu'ils ont été distribués à New York ou/et Los Angeles. Les prétendants pour ce nouveau prix sont Fernando Coimba (A Wolf at the Door, Brésil), Joe Edgerton (The Gift, Australie), Alex Garland (Ex Machina, Royaume Uni), Marielle Heller (The Diary of a Teenage Girl, USA) et Laszlo Nemes (Le Fils de Saul, Hongrie).

Les cinq réalisateurs pour un documentaires sont Jimmy Chin et Elizabeth Chai Vasarhelyi (Meru), Liz Garbus (What Happened, Simone?), Alex Gibney (Going Clear: Scientology and the Prison of Belief), Matthew Heineman (Cartel Land) et Asif Kapadia (Amy).

Pour la télévision, les DGA ont retenu Downton Abbey (Michael Engler), Homeland (Lesli Linka Glatter), Game of Thrones (David Nutter), The Knick (Steven Sodrbergh) et Mad Men (Matthew Weiner) en séries dramatiques, Veep (Chris Addison), Louie (Louis C.K.), Silicon Valley (Mike Judge), Modern Family (Gail Mancuso) et Transparent (Jill Soloway) en séries comiques, Whitney (Angela Bassett), The Secret Life of Marilyn Monroe (Laurie Collyer), Show Me a Hero (Paul Haggis), The Wiz Live! (Kenny Leon) et Bessie (Dee Rees) en téléfilms ou mini-séries.

Les récompenses seront remises le 6 février.

Les British Independent Film Awards couronnent Ex Machina

Posté par vincy, le 7 décembre 2015

ex machina

Le choix était cornélien pour les British Independent Film Awards. Pourtant, Amy, 45 Years, The Lobster et Macbeth n'ont pas pu rivaliser avec Ex Machina qui repart avec 4 prix (dont meilleur film et meilleur réalisateur) sur cinq nominations. The Lobster, pourtant nominé 7 fois, ne repart qu'avec un seul prix. L'humiliation est totale pour 45 Years et Macbeth, six fois nommés, zéro fois récompensés.

Ex Machina succède à Pride dans le tableau d'honneur des BIFA. Le palmarès couronne Tom Hardy pour la deuxième fois après Bronson en 2009. Olivia Colman, déjà meilleure actrice en 2011 (Tyrannosaur) et meilleur second-rôle en 2012 (Hyde Park on Hudson), repart avec le prix du meilleur second-rôle féminin. Côté film étranger, c'est l'américain Room, prix du public à Toronto, qui l'emporte face à quatre "cannois", Carol, Force Majeure, Bande de filles et Le fils de Saul.

Meilleur film britannique: Ex Machina
Meilleur réalisateur: Alex Garland (Ex Machina)
Meilleur acteur: Tom Hardy (Legend)
Meilleure actrice: Saoirse Ronan (Brooklyn)
Meilleur second-rôle masculin: Brendan Gleeson (Suffragette)
Meilleur second-rôle féminin: Olivia Colman (The Lobster)
Meilleur scénario: Alex Garland (Ex Machina)
Meilleur film étranger: Room
Prix Douglas Hickox, meilleur nouveau talent: Stephen Fingleton (The Survivalist) - lire notre entretien avec le réalisateur
Meilleur technicien: Andrew Whitehurst pour les effets visuels d'Ex Machina
Meilleur documentaire: Dark Horse: The Incredible True Story of Dream Alliance
Meilleur espoir: Abigail Hardingham (Nina Forever)
Producteur de l'année: Paul Katis et Andrew De Lotbiniere (Kajaki: The True Story)
Prix Raindance de la découverte: Orion: The Man Who Would Be King
Meilleur court métrage: Edmond