Denis Villeneuve s’offre un Dune hollywoodien

Posté par vincy, le 19 février 2019

Les nouvelles sur le tournage de Dune se sont enchaînées ces derniers jours. Le projet ambitieux de Denis Villeneuve a complété son casting dans un premier temps. Autour de Timothée Chalamet, on retrouvera donc Javier Bardem, Rebecca Ferguson, Stellan Skarsgard, Dave Bautista, Charlotte Rampling, Josh Brolin, Oscar Isaac, Jason Momoa et Zendaya.

Le héros d'Aquaman, Jason Momoa, sera le bras droit du père de Chalamet (Paul Atreides), incarné par Oscar Isaac. Brolin sera le maître d'armes de Chalamet. Le héros tombera amoureux du personnage joué par Zendaya. Tandis que Bardem est prévu pour le rôle du chef de la tribu qui aidera le jeune homme dans son épopée contre le vilain, le Baron Harkonnen, interprété par Skarsgard.

Le scénario est co-écrit par Denis Villeneuve, Eric Roth et Jon Spaihts. Le tournage doit commencer au printemps. La sortie est calée par Warner Bros pour le 20 novembre 2020.

Adapté du roman de Frank Herbert, le film se déroule dans 8000 ans. Sur la planète Caladan, le duc Leto Atréides er sa concubine dame Jessica, doivent donner naissance à une fille au nom d'un programme génétique. Mais c'est un fils, Paul, qui arrive. Des années plus tard, une guerre s'engage pour contrôle la planète désertique d'Arrakis. L'Empereur Shaddam IV ordonne au duc d'occuper ce fief et lui confie la gestion de la planète Dune, contrôlée par la Maison Harkonnen. L'Empereur veut en fait détruire les Atréides à travers ce complot. Paul Atreides doit fuire dans le désert et va mener la rébellion.

Dune a déjà été réalisé par David Lynch en 1984, avec Kyle MacLachlan, Virginia Madsen, Patrick Stewart, Linda Hunt, Sting et Mac von Sydow. Le film avait été un échec commercial.

Venise 2017: avec Suburbicon, George Clooney explose l’American Dream

Posté par kristofy, le 2 septembre 2017

Quel est le point commun entre George Clooney et les frères Joel & Ethan Coen ? Certes ils ont tourné quatre films ensemble. Mais ils ont aussi un même sens de l’humour sarcastique pour des (anti)héros pris dans une spirale criminelle, et surtout: ils sont amis et ils ont les même amis… C’est ainsi qu’est né le générique de Suburbicon, en compétition au 74e festival de Venise: au scénario, les frères Coen et George Clooney (et son co-scénariste Grant Heslov), et à l’écran Matt Damon, Julianne Moore, Oscar Isaac (qui ont d’ailleurs tous été dirigés par les Coen), mais aussi Alexandre Desplat pour la musique. Soit une dream team prête à tout pour le 6ème film de George Clooney derrière la caméra. Et c’est jouissif!

Suburbicon est le nom d’une ville idéale des Etats-Unis vers la fin des années 50. C’est même l’incarnation idyllique du rêve américain de cette époque, quand on découvrait le consumérisme, l'électro-ménager et la télévision. Le facteur et bientôt tout le voisinage vont se rendre compte d’un événement déplaisant pour eux : dans une maison vient d’arriver une nouvelle famille pas comme les autres, avec la peau noire. Tout le monde y va de son commentaire négatif et raciste… La maison juste à côté est celle de Matt Damon avec sa femme Julianne Moore (blonde), leur fils et la sœur de son épouse, toujours incarnée par Julianne Moore (mais rousse). Chez eux tout va basculer le temps d’une nuit : deux malfaiteurs se sont introduits chez eux, ils ont été immobilisés et brutalisés, et malheureusement la femme est décédée. Après l’épreuve des funérailles Matt Damon et sa belle-sœur Julianne Moore (la rousse si vous suivez) sont convoqués par la police pour une séance d’identification de suspects arrêtés : ils ne reconnaissent aucun de leurs agresseurs. On ne procède par conséquent à aucune arrestation. Mais leur fils est persuadé que les coupables étaient bien là, devant eux…

Ce début pétaradant va être le point de départ pour une implosion de la famille: mensonges et manipulations vont s’ensuivre à un rythme effréné. Les apparences ne sont pas seulement trompeuses, elles vont être mortelles. On y reconnaît bien l’humour noir particulier des frères Coen, en particulier le ton de leurs films Fargo et Burn After Reading. Alors qu’une machination dérape de pire en pire, pour la maison voisine, celle de la famille noire, les évènements empirent aussi : un mur est construit autour comme clôture, des dizaines de gens viennent les importuner en faisant du vacarme, puis une centaine de ‘citoyens’ fanatiques l'encercle…

Le contexte de la ségrégation raciale a particulièrement retenu l’attention puisque la présentation du film arrive quelques semaines après la dramatique actualité de Charlottesville, où le KKK, les néo-nazis, les suprémacistes blancs et autres groupuscules d'extrême-droite se sont confrontés à des antiracistes, notamment issus du mouvement Black Lives Matter, causant la mort d'une entre eux (Heather Heyer) et en blessant 19 autres.

George Clooney a dû évidemment apporter à Venise un commentaire politique : "Le slogan de Trump ‘Make America Great Again’ est tourné vers l’Amérique de Eisenhower, il s’adresse uniquement à un homme, blanc, hétérosexuel. Il a fallu environ deux ans pour mettre en route la production de ce film et le terminer, on ne se doutait pas que Suburbicon allait être autant en phase avec l’actualité. Oui, c’est un film de colère. Il y a beaucoup d’américains en colère aujourd’hui contre la façon dont le pays est dirigé."

Le film que j’attends le plus en 2017 : Annihilation de Alex Garland

Posté par kristofy, le 31 décembre 2016

Mon film le plus attendu pour 2017 est entouré de mystères, mais ce que l’on sait du projet suffit à provoquer une attente folle. Une petite équipe uniquement composée de quatre femmes par en mission dans un environnement inconnu pour tenter de découvrir pourquoi d’autres personnes n’en sont pas revenues… L’histoire est inspirée d’un roman de Jeff VanderMeer, Le rempart sud: Anihilation (paru en mars dernier en France) à priori inadaptable mais le film est dirigé par un spécialiste des récits compliqués : grosse attente pour Annihilation de Alex Garland, avec dans les rôles principaux Natalie Portman et Jennifer Jason Leigh mais aussi Gina Rodriguez, Tessa Thompson et Oscar Isaac.

Alex Garland était le scénariste des meilleurs films de Danny Boyle (La plage, 28 jours plus tard, Sunshine) avant de devenir réalisateur avec son étonnant et brillant Ex Machina (qui a fait décoller la carrière de star de Alicia Vikander).

Natalie Portman démontre son talent avec des performances charmantes. Mais les rôles majeurs où elle est exceptionnelle comme V pour vendetta (2006), Black swan (2011), Jackie sont liés à des réalisateurs aussi précis qu'exigeants. La réunion de ces deux talents est évidemment très excitante. Cette histoire où la science-fiction cérébrale se conjugue avec les angoisses intimes des personnages sont forcément un terreau fertile pour l’imaginaire et le sens du visuel de Alex Garland.

Et sinon, en ce dernier jour de l'année, projetons-nous un peu: l’année 2017 risque d’être encore une année où le cinéma américain imposera son règne dans toutes les salles tandis que le cinéma asiatique (et d’ailleurs) aura du mal à trouver des écrans, certains des meilleurs films de 2016 n’ont pas eu de sortie en salles : I Am a Hero de Shinsuke Sato (Japon), Ordinary People de Eduardo Roy Jr (Philippines), The Age of Shadows de Kim Jee-woon (Corée du Sud)…

Presque chaque mois il y aura donc un gros film évènement américain : Silence de Martin Scorsese en février, Lost city of Z de James Gray, Ghost in the shell avec Scarlett Johansson et Kong: Skull Island aussi en mars, Les Gardiens de la Galaxie 2 en avril, Alien: Covenant de Ridley Scott en mai, Dunkirk de Christopher Nolan en juillet, Blade Runner 2049 en octobre, Star Wars: Episode VIII en décembre… Est-ce que vous aussi vous pressentez que ces gros films ne seront pas des grands films ?

On pourra alors être un plus curieux et plus impatients pour d’autres films plus modestes tout aussi sinon plus enthousiasmants : Okja de Bong Joon-ho (avec Jake Gyllenhaal, Lily Collins, Tilda Swinton), La La Land de Damien Chazelle (avec Emma Stone et Ryan Gosling), Baby Driver de Edgar Wright (avec Ansel Elgort, Lily James, Jamie Foxx, Jon Hamm, Kevin Spacey ), Mother de Darren Aronofsky (avec Jennifer Lawrence, Ed Harris, Domhnall Gleeson, Javier Bardem), Journeyman de Paddy Considine (avec Jodie Whittaker), Zoe de Drake Doremus (avec Charlie Hunnam et Lea Seydoux). Sans oublier les réalisatrices : The beguilded de Sofia Coppola (avec Elle Fanning, Kirsten Dunst, Nicole Kidman), Lady Bird de Greta Gerwig (avec Saoirse Ronan), Landline de Gillian Robespierre (avec Jenny Slate), Euphoria de Lisa Langseth (avec Alicia Vikander, Eva Green, Charlotte Rampling).

Vivement 2017 !

Oscars 2016 : Entre blancheur, oubli et hypocrisie

Posté par wyzman, le 17 janvier 2016

Jeudi dernier, l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences a dévoilé la liste des nommés aux prochains Oscars. Bien évidemment, les 12 nominations de The Revenant et le sacre à venir de Leonardo DiCaprio n'ont échappé à personne. Néanmoins, et très vite, la Toile n'a pas manqué de relever l'absence flagrante d'acteurs de couleur parmi les 20 nommés aux prix d'interprétation. Plus encore, ou plus grave si vous préférez, cette année les catégories Meilleur documentaire et Meilleur scénario original ont également été touchées par cet "oubli" des votants. Si l'on s'attarde sur l'histoire des Oscars, on constate très rapidement que ce type d'oubli (ne pas nommer des professionnels de l'industrie du cinéma de couleur) n'est pas nouveau. Mais après le tollé rencontré l'année dernière avec le hashtag #OscarsSoWhite, nous pouvions espérer que les choses allaient rentrer dans l'ordre.

Pour expliquer l'absence d'acteurs, de réalisateurs ou de scénaristes de couleur parmi les nommés, nous pourrions dire qu'aucun n'a fourni de travail suffisamment intéressant pour mériter une nomination. Mais ce serait faux. Si vous lisez Ecran Noir ou si vous êtes simplement cinéphile, il ne vous a pas échappé que cette année, certains acteurs de couleur ont livré des performances remarquables. A l'instar de The Wrap (qui a listé pas moins de 14 acteurs oscarisables), nous pensons à Idris Elba (Beasts of No Nation), Mya Taylor (Tangerine), Will Smith (Concussion), Oscar Isaac (Ex Machina), Jason Mitchell (Straight Outta Compton) et bien évidemment Michael B. Jordan (Creed). Alors comment se fait-il qu'aucun d'entre eux ne soit nommé ? Et comment peut-on penser à nommer Sylvester Stallone pour Creed et pas celui qui porte tout le film ?

93% des votants aux Oscars sont blancs

Premier élément de réponse : Hollywood est l'incarnation même de l'hypocrisie. Récemment, nous évoquions son sexisme apparent (11% de femmes scénaristes, sérieusement ?) Comme le dit si bien Spike Lee : "Nous pourrions remporter un Oscar maintenant ou plus tard, mais un Oscar ne va pas fondamentalement changer comment Hollywood fait du fric. Je ne parle pas des stars hollywoodiennes. Je parle des cadres. Nous ne sommes pas dans la pièce." Et le réalisateur de Inside Man voit juste : rares sont les personnes de couleur qui ont du poids à Hollywood, qui prennent les décisions qui importent, qui sont prêtes à investir dans des projets "orientés" vers les gens de couleur, hormis quels comédies "ciblées" pour la communauté afro-américaine, où la mixité n'est jamais flagrante. Les Oscars ne sont ainsi que la résultante de la "blanchitude" de la chaîne de valeur. En décembre 2013, le Los Angeles Times portait un constat effarant : sur les 6028 votants, 93% d'entre eux étaient blancs, 76% étaient des hommes et la moyenne d'âge était de 63 ans. Oui, oui, 63 ans ! Voilà sans doute pourquoi 6 des 8 films nommés pour l'Oscar du Meilleur film cette année sont portés par des hommes d'origine caucasienne.

Deuxième élément de réponse : la diversité se trouve du côté de la série télé. Après l'annonce des nominations, Fusion n'a pas tardé à lister tous les acteurs de séries qui comptent aujourd'hui. De Viola Davis (How to Get Away with Murder) à Taraji P. Henson (Empire) en passant par Gina Rodriguez (Jane the Virgin), Aziz Ansari (Master of None) et Constance Wu (Fresh Off The Boat). Bref, et comme le précisait Viola Davis lors de son discours aux derniers Emmy Awards (elle était la première afro-américaine à recevoir ce prix!), il est impossible pour des acteurs de couleur de remporter des prix lorsque les rôles intéressants n'existent pas. Mais vous conviendrez que depuis Grey's Anatomy, la télévision américaine n'a eu de cesse de se colorer efficacement, lentement et sûrement. Merci Shonda Rhimes !

Troisième élément de réponse : les critiques n'atteignent pas la télévision. La 88ème cérémonie sera retransmise sur ABC le 28 février prochain et les patrons de la chaîne n'ont pas choisi n'importe quel hôte : l'acteur noir Chris Rock. Comique apprécié, rentable (Tout le monde déteste Chris, Madagascar, Empire) et pragmatique, il ne fait aucun doute que les blagues à caractère racial iront bon train ce soir-là. Après Diana Ross (1974), Richard Pryor (1977, 1983) et Whoopi Goldberg (1993, 1995, 1998, 2001), Chris Rock n'est que la quatrième personnalité de couleur à se faire le présentateur de cette cérémonie. Et bien qu'il l'ait déjà fait en 2005, il est important de préciser que Chris Rock suit Ellen DeGeneres (2014) et Neil Patrick Harris (2015), deux acteurs ouvertement homosexuels et donc membres de ce que l'on appelle encore une "minorité".

Quatrième élément de réponse : les grands rôles au cinéma sont souvent des clichés. Précisons qu'ici il est question de rôles destinés à des acteurs de couleur. A Hollywood, les rôles destinés aux acteurs non-Caucasiens sont de trois types : criminel, comique ou figure historique. Et ils sont le plus souvent l'œuvre de scénaristes blancs. Voilà pourquoi le dernier black à remporter l'Oscar du meilleur acteur était Forest Whitaker pour Le Dernier Roi d'Ecosse (2006). Du côté des femmes, c'est la violence (psychologique ou physique) subie par leur personnage qui détermine leur oscarisation. Et les nominations passées d'Angela Bassett (Tina - 1993), Halle Berry (A l'ombre de la haine - 2001), Gabourey Sidibe (Precious - 2009), Viola Davis et Octavia Spencer (La Couleur des sentiments - 2011) et Lupita Nyong'o (12 Years a Slave - 2013) en sont la preuve ! Que ce soit pour le box office ou les Oscars, les minorités subissent la Loi hollywoodienne (à savoir fédérer le plus grand nombre). Or, les studios ont su fabriquer des stars "blacks" bankables et respectables dans les années 90 (Denzel Washington, Morgan Freeman, Will Smith, Samuel L. Jackson) mais en ont été incapables depuis quinze ans. Il y a de grands acteurs, de grandes actrices, mais apparemment, personne ne les voit. Et pire, personne ne peut penser qu'un James Bond soit noir, malgré les rumeurs / fantasmes autour de cette hypothèse, ou que la couleur de peau ne change rien à un personnage principal d'un drame oscarisable.

Star Wars 7 : Pourquoi John Boyega est-il l’homme de l’année ?

Posté par wyzman, le 13 décembre 2015

A quelques jours de la sortie de Star Wars, épisode 7 : Le Réveil de la Force, fans et médias sont impatients. Grâce à un marketing qui, on le reconnaîtra, frôle parfois l'overdose, le méga blockbuster de Disney est le film le plus attendu de l'année. Avec un casting presque flambant neuf, le producteur, réalisateur et co-scénariste J. J. Abrams a attisé la curiosité de tout le monde. Tandis que Oscar Isaac a déjà fait ses preuves dans Inside Llewyn Davis et A Most Violent Year, que le public connaît bien Adam Driver depuis sa première apparition dans la série Girls et que Daisy Ridley commence à faire son trou, c'est finalement John Boyega qui retient le plus l'attention.

Âgé de 23 ans, l'interprète de Finn dans Le Réveil de la Force est un touche-à-tout qui réussit tout. D'abord au théâtre avec la pièce Othello en 2010 - et dans laquelle il jouait déjà le rôle phare. Puis la web-série Becoming Human en 2011 avant la comédie SF Attack the Block qui lui vaudra de multiples nominations. Un passage dans 24 : Live Another Day en 2014 et le jeune acteur se retrouve casté pour le septième volet de la saga Star Wars. Produits dérivés obligent, il prête sa voix aux divers jeux vidéos, à la nouvelle vidéo de l'attraction Star Tours de Disney et n'hésite pas à faire un petit coucou à nos amis du Saturday Night Live. Vous l'aurez compris, la carrière de John Boyega est en train de décoller et avec Star Wars, elle pourrait bien atteindre des sommets jusque-là rarement atteints. Seul le syndrome Hayden Christensen pourrait ralentir sa course mais même le très sérieux Hollywood Reporter n'y croit pas puisqu'il a placé Boyega parmi les 25 acteurs à suivre !

Dans Le Réveil de la Force, John Boyega incarne un stormtrooper qui se rebelle. Il est en possession d'un sabre laser qui a appartenu à Anakin Skywalker et à son fils, Luke. Point. Voilà tout ce que l'on sait de son rôle. Et c'est sans doute une bonne chose. Face à un Adam Driver qui est le nouveau méchant (coucou Dark Vador), une Daisy Ridley dont le destin est important (salut Luke Skywalker) et un Oscar Isaac pilote chevronné (hello Han Solo), John Boyega et son Finn sont deux éléments auxquels on ne peut que s'intéresser - voire s'identifier. Anormalement drôle, candide et lâche, le personnage ne nous rappelle rien de déjà vu dans la saga et l'interprète est partout sans que cela ne dérange.

Alors oui, il convient d'évoquer la fâcheuse croisade de certains fans de zapper Le Réveil de la Force à cause de la présence d'un personnage noir. Très remontés, ils ont lancé le hashtag #BoycottStarWarsVII sur Twitter avant d'être raillés par des personnalités telles que Ava DuVernay, la réalisatrice de Selma. Interrogé sur les "conséquences" de la présence d'un personnage principal noir dans Star Wars 7, John Boyega répondait "Je suis dans le film, qu'est-ce que vous allez y changer ?" au magazine V il y a deux mois.  Conscient de l'opportunité que cela représente, l'acteur profite à fond sans jamais en faire des tonnes. Il s'essaye à l'exercice de l'intense promo sans jamais faire de vague et reste fidèle à lui-même. La colère de quelques réticents n'y fait rien : la production adore le jeune homme et lui fait enchaîner les couvertures. Vanity Fair, Empire, GQ Style, Entertainment Weekly, CNET ou encore ASOS, la presse se l'arrache et l'acteur ne fait aucun (fashion) faux pas, aucune déclaration polémique.

Qu'en est-il alors du public ? Eh bien c'est simple, tous ceux qui ont croisé sa route en sont devenus fans. L'acteur use des réseaux sociaux avec parcimonie et fait preuve d'un humour candide que l'on adore. Il filme sa réaction face au trailer de Star Wars 7 et partage la vidéo avec ses 68.000 fans Facebook. Il prend des photos de son chat pour ses 192.000 abonnés Instagram. C'est la tête bien faite mais surtout bien posée sur les épaules qu'il traîne avec Robert Downey Jr et Orlando Bloom pour le bonheur de ses 213.000 followers. Bref, John Boyega est un mec chanceux que l'on pourrait détester s'il n'était pas aussi humble. En octobre dernier, il confiait à Variety "Je rêve [de jouer dans un Star Wars] depuis si longtemps et cela fait tellement de bien de pouvoir réaliser ce rêve."

Mais disons les choses simplement, si John Boyega attire tous les regards, c'est parce qu'il représente quelque chose de nouveau, une sensation de fraîcheur que l'on n'avait pas ressenti depuis bien longtemps. En particulier cette année, où tous les gros blockbusters étaient portés par des stars déjà bankables. Chris Pratt a fait des étincelles avec Jurassic World. Avengers : L'Ere d'Ultron pouvait compter sur Robert Downey Jr, Scarlett Johansson et j'en passe. Vin Diesel et Dwayne Johnson ont tout fait sauter dans Fast & Furious 7. Hunger Games : La Révolte - Partie 2 avait sa Jennifer Lawrence de gladiateur. Seul sur Mars a sublimé Matt Damon. Dans Mission : Impossible - Rogue Nation, Tom Cruise a fait ses cascades comme un grand. Enfin, Spectre a à nouveau permis à Daniel Craig d'empocher un énorme chèque. En faisant honneur à une nouvelle génération d'acteurs talentueux qui ne se cantonnent pas à un seul registre, l'acteur de 23 ans prouve qu'il sait saisir les bonnes opportunités sans jamais oublier d'où il vient.

Avec John Boyega, Disney et les producteurs de Star Wars 7 jouent gros mais veulent changer la donne. L'acteur est issu de la diversité et représentatif d'une jeunesse connectée qui aime bouger et partager. Deux phrases seulement dans la première bande annonce du film, un plan d'affrontement entre Finn et Kylo Renn et la toile a fait le reste. Et si la Chine a préféré minimiser la place de John Boyega sur les affiches du film, ce n'est que pour mieux s'en mordre les doigts lorsqu'elle verra le film. On vous le dit, John Boyega est le jeune acteur et l'homme de l'année !

Le National Board of Review préfère A Most Violent Year

Posté par vincy, le 3 décembre 2014

a most violent year

C'est au tour du National Board of Review de livrer son palmarès. Surprise, les favoris, à date, de la saison, Boyhood et Birdman, ont été ignorés puisque c'est le nouveau film de J. C. Chandor, A Most Violent Year, qui a été désigné meilleur film. Le film a gagné deux autres prix.

Il y a peu de chances qu'il gagne l'Oscar au final. Depuis le début des années 2000, seulement deux films ont reçu le prix du NBR et l'Oscar du meilleur film. Pour le reste, on ne peut pas dire qu'il y ait des prises de risques mais on remarque des habitués du palmarès : Eastwood (deux fois primé pour un de ses films, deuxième prix en tant que réalisateur), Julianne Moore (troisième fois primée), Jessica Chastain (déjà citée comme meilleure actrice), Edward Norton (déjà récompensé)...

Notons quand même que Julianne Moore, déjà citée par les Critiques de New York avec son film Still Alice et un prix d'interprétation féminine avec celui de David Cronenberg, Maps to the Stars, semble la favorite pour la saison des prix de l'année

Enfin, le meilleur film en langue étrangère a récompensé Les nouveaux sauvages, l'un des coups de coeur du dernier Festival de Cannes. C'est la première fois qu'un film argentin gagne son prix, et la deuxième fois qu'un film sud-américain est récompensé.

Meilleur film: A Most Violent Year
Meilleur réalisateur: Clint Eastwood (American Sniper)
Meilleur acteur (ex-aequo): Oscar Isaac (A Most Violent Year) et Michael Keaton (Birdman)
Meilleure actrice: Julianne Moore (Still Alice)
Meilleur second-rôle masculin: Edward Norton (Birdman)
Meilleur second-rôle féminin: Jessica Chastain (A Most Violent Year)
Meilleur scénario original: Phil Lord et Christopher Miller (The Lego Movie)
Meilleur scénario adapté: Paul Thomas Anderson (Inherent Vice)
Meilleur film d'animation: Dragons 2
Meilleur espoir: Jack O’Connell (Invincible)
Meilleur nouveau réalisateur: Gillian Robespierre (Obvious Child)
Meilleur film en langue étrangère: Les nouveaux sauvages
Meilleur documentaire: Life Itself
Prix de l'histoire du cinéma William K. Everson: Scott Eyman
Meilleur ensemble: Fury
Prix Spotlight: Chris Rock (Top Five)
Prix NBR liberté d'Expression (ex-aequo): Rosewater et Selma

Star Wars – Episode VII : Oscar Isaac, Andy Serkis, Max von Sydow et une pléiade de nouveaux acteurs rejoignent l’aventure

Posté par MpM, le 29 avril 2014

star wars 7

Sans surprise, Disney soigne au plus haut point sa communication concernant le prochain épisode de la saga Star Wars, dont la sortie est d'ores et déjà prévue pour le 18 décembre 2015. Le studio a ainsi fait le buzz en divulguant enfin une photo de l'équipe (ci-dessus) ainsi que la liste des comédiens qui seront au casting de cette nouvelle suite, située 30 ans après Le retour du Jedi.

Première bonne nouvelle, la confirmation de la présence des "anciens" Harrison Ford (Han Solo), Carrie Fisher (La Princesse Leia), Mark Hamill (Luke Skywalker) mais aussi Anthony Daniels (C-3Po), Peter Mayhew (Chewbacca) et Kenny Baker (R2-D2) dans ce nouveau chapitre de la saga.

A leurs côtés, quelques étoiles montantes du cinéma contemporain font leur entrée dans l'univers mythique créé par George Lucas, à commencer par Oscar Isaac (Che, Drive et surtout Inside Llewyn Davis) et John Boyega (Attack the block). Ils seront accompagnés de l'étonnant Andy Serkis (principalement connu pour avoir prêté sa gestuelle à Gollum dans Le seigneur des anneaux et à César dans la nouvelle version de La planète des singes) et par le vétéran Max von Sidow (célèbre pour ses rôles dans Pelle le conquérant, L'exorciste, Les trois jours du condor, etc.).

Enfin, Adam Driver (vu dans la série la série Girls), Daisy Ridley (aperçue dans la série Mr. Selfridge) et Domnhall Gleeson (le fils de l'acteur Brendan Gleeson) seront eux-aussi au générique du film.

Si l'on a pour le moment peu d'indications sur les personnages tenus par ces différents acteurs, ou sur le pitch précis de ce nouvel épisode, on sait en revanche que J.J. Abrams est aux manettes côté réalisation et scénario, accompagné par Lawrence Kasdan. C'est le compositeur John Williams qui travaillera sur la musique du film, comme il le fit sur les six précédents volets.

Il n'y a désormais plus qu'à espérer que la force soit avec tout ce beau monde pour ne pas gâcher ce qui n'est pas seulement une franchise lucrative, mais surtout une saga culte pour plusieurs générations de spectateurs.

Inside Llewyn Davis, grand vainqueur des prix de la National Society of Film Critics

Posté par vincy, le 4 janvier 2014

La National Society of Film Critics a décerné les 4 prix les plus importants au film des frères Coen, Inside Llewyn Davis, Grand prix du jury du dernier festival de Cannes : film, réalisateur(s), acteur (Oscar Isaac) et image (Bruno Delbonnel). Une sorte de grand chelem qui relance le film à moins de 2 semaines de la fin des votes pour les Oscars. En revanche, notons qu'un film honoré par la FSFC est rarement oscarisé (c'est arrivé 4 fois seulement depuis 1990). Inside Llewyn Davis triomphe ainsi d'American Hustle, 12 Years a Slave et Her. Les Coen battent Alfonso Cuaron. Delbonnel est récompensé de justesse devant Emmanuel Lubezki (Gravity).

Dans les autres catégories, Cate Blanchett (Blue Jasmine) assure sa domination pour la meilleure actrice, devant deux françaises, Adele Exarchopoulos et Julie Delpy. Pour les meilleurs seconds rôles, James Franco (Spring breakers) l'emporte sur Jared Leto et Jennifer Lawrence (American Hustle) semble imbattable (Lea Seydoux a quand même terminé 3e ex-aequo).

Julie Delpy ne repart pas bredouille, puisqu'avec Richard Linklater et Ethan Hawke, elle récolte le prix du meilleur scénario (Before Midnight). Le cinéma français est aussi primé avec le prix du meilleur film en langue étrangère (La vie d'Adèle, qui bat deux autres films cannois, A Touch of Sin et La grande bellezza).

Enfin, côté documentaire, The Act of Killing et At Berkeley finissent ex-aequo devant le grandiose Leviathan. Enfin, deux films ont reçu une mention, même s'ils ne sont pas encore distribués aux Etats-Unis : Les chiens errants de Tsai Ming-liang et Hide Your Smiling Faces de Daniel Patrick Carbone.

Garrett Hedlund, Oscar Isaac et Louise Bourgoin perdus dans le désert de Mojave

Posté par vincy, le 15 août 2013

Le scénariste William Monahan (Les Infiltrés, Sin City 2) va repasser derrière la caméra avec Mojave, trois ans après son premier film London Boulevard. Il y raconte l'histoire d'un artiste qui s'échappe dans le désert de Mojave, connu pour ses températures caniculaires, entre Los Angeles et Las Vegas. L'artiste, réputé violent, y rencontre son alter-ego.

Le casting est très glamour. On y retrouve Garrett Hedlund, très exhib dans Sur la route et un peu moins dans Tron - L'héritage, Oscar Isaac, vu dans Drive et Robin des Bois. Isaac et Hedlund seront ensemble à l'affiche du dernier Coen, Inside Llewyn Davis, Grand prix du jury à Cannes.

A leurs côtés, l'actrice française Louise Bourgoin fera ses premiers pas cinématographiques en Amérique. Vue cette année dans La religieuse, elle est attendue dans le prochain Nicole Garcia, Il est parti dimanche, et dans un film britannique, Love Punch, avec Pierce Brosnan et Emma Thompson. Tous deux sont programmés en janvier 2014. D'ici là, elle sera à l'affiche de Tirez la langue, mademoiselle, d'Axelle Ropert, prévu dans les salles le 4 septembre.

Cannes 2013 : Qui est Oscar Isaac ?

Posté par MpM, le 20 mai 2013

Oscar Isaac

Oscar Isaac fait partie de ces acteurs dont on retient le visage presque malgré soi, à force de le croiser au détour de films et de rôles variés. Habitué aux rôles secondaires, mais de plus en plus importants, il a prouvé ces cinq dernières années qu'il est à l'aise avec tous les registres.

Le jeune acteur d'origine sud-américaine (père cubain, mère guatémaltèque), qui a grandi à Miami, se destinait pourtant à l'origine à une carrière musicale. Il a notamment chanté dans le groupe The Blinking Underdogs avant de partir tenter sa chance à New York pour devenir comédien.

En 2005, il sort de la prestigieuse Juilliard School et obtient l'un des rôles principaux de la Nativité de Catherine Hardwicke, celui de Joseph, aux côtés de Keisha Castle-Hughes (la jeune comédienne nommée à l'Oscar pour Paï (Whale Rider)). Il enchaîne alors les petits rôles dans des productions d'envergure internationale comme PU-239 aux côtés de Paddy Considine (2006), Mensonges d'état de Ridley Scott (2008) ou Che : 1e partie de Steven Soderbergh (2008), présenté en compétition à Cannes.

En 2009, c'est le début de la reconnaissance avec le rôle d'Oreste, préfet d'Alexandrie, dans Agora d'Alejandro Amenábar, hors compétition à Cannes cette fois-ci. Rival de Max Minghella (l'affranchi Davus, devenu chef de file des chrétiens) et soupirant de Rachel Weisz (l'astronome Hypatie), il joue la carte de la diplomatie et de la retenue.

Mais il rompt presque immédiatement avec cette image positive en enchaînant deux rôles brutaux et antipathiques. Il est d'abord le roi félon Jean sans Terre dans le Robin des bois de Ridley Scott (2010), qui ouvre le Festival cette année-là ; puis Blue Jones, le responsable cruel et inhumain d'un asile psychiatrique terrifiant imaginé par Zack Snyder pour Sucker Punch (2011).

L'année suivante, il prend part à l'aventure Drive de Nicolas Winding Refn où il incarne le mari ex-taulard de Carey Mulligan. Tout le monde ne retiendra que la prestation de Ryan Gosling et la mise en scène (méritoirement primée à Cannes), mais Oscar Isaac impose en quelques scènes son style de jeu ambivalent et nuancé. Sa performance, entre intimidation et émotion, apporte un relief supplémentaire au film en faisant de son personnage de malfrat un homme révolté pris en otage de son propre passé.

La stratégie est payante : non seulement les réalisateurs n’en finissent plus de lui offrir des rôles, mais surtout ils l’imaginent tous dans des personnages radicalement différents les uns des autres. Ainsi, il est un immigré russe qui s'éprend d’une New-yorkaise malheureuse en ménage (W.E. de Madonna), puis une machine à tuer froide et insensible (Jason Bourne : L'Héritage de Tony Gilroy), un amant meurtier (Thérèse Raquin de Charlie Stratton) et même un homme qui enquête sur la mort suspecte d’un chien (Revenge for Jolly ! de Chadd Harbold) !

Puisqu’il peut tout jouer avec la même aisance, rien d’étonnant à ce que les frères Coen lui aient finalement donné le rôle titre de leur nouveau film, Inside Llewyn Davis, qui évoque le quartier new-yorkais de Greenwich village à travers la vie d’un chanteur de folk en galère. Le film est l'un des films les plus attendus de la compétition cannoise. Une occasion en or de constater que ce comédien multitâche n’a pas fini de nous surprendre et de lui offrir, enfin, la reconnaissance qu’il mérite. Sous forme d’un prix d’interprétation ?