Le cinéma s’invite dans l’année de la France au Brésil

Posté par vincy, le 21 avril 2009

mostraspaulo.jpgDepuis ce mardi 21 avril, Rio devient ville lumière et le Brésil se drappe des couleurs de la culture française, jusqu'à fin novembre. Arts de la scène, littérature, expositions... cet événement pluridisciplinaire se répand dans tout le pays.

Côté cinéma, les brésiliens, ou plutôt l'élite qui aura accès aux différentes manifestations , seront gâtés. A Sao Paulo une rétrospective des films avec Isabelle Huppert, accompagnée d'une exposition de photos, sera incontournable.

De manière variée, on notera un atelier "Produire au Sud" à Récife, afin de faire émerger des projets de films au potentiel international, un festival itinérant de documentaires sociaux, des courts métrages français qui seront honorés au Festival International du film très court de Brasilia, Anima Mundi qui se tiendra dans les deux plus grandes métropoles du pays (Sao Paulo et Rio de Janeiro) ou encore une Semaine du cinéma français à Maceio. Ailleurs, on (re)découvrira Jean Eustache, Straub et Huillet, Rouch, Marker,  et la France se révélera diverse ethniquement ou sexuellement dans des manifestations spécifiques.

De nombreux festivals de films se tiendront ailleurs : à San Francesco de Sul, à Rio de Janeiro (qui invite le Festival de films de Femmes de Créteil), à Florianapolis (films pour enfants), une rétrospective Godard à Salvador di Bahia, ) Sao Paulo (du cinéma muet, des courts métrages, des films de l'INA)... Rio et Sao Paulo accueilleront aussi un Panorama du cinéma français autour de productions récemment acquises par des distributeurs locaux.

La plus bel hommage au cinéma français restera incontestablement l'hommage à la France dans le plus grand festival de cinéma du pays, celui de Sao Paulo, avec en bonus un cycle dédié à Claude Chabrol. C'est d'ailleurs dans cette ville que sedéroulera l'essentiel de la programmation cinéphilique : carte blanche à la Cinémathèque Française, Cinéma au clair de lune, Rétrospective Emile Cohl, Exposition Méliès, ...

Enfin, un Cinébus itinérant fera le tour de villes moins importantes pour proposer des films français.

Rome fait aussi son festival

Posté par MpM, le 23 août 2008

rome07.jpgAlors que tous les yeux sont tournés vers la Mostra de Venise, qui ouvre ses portes la semaine prochaine, le Festival de Rome a déjà commencé son travail de teasing. On sait ainsi que sa 3e édition se tiendra du 22 au 31 octobre et devrait accueillir Al Pacino (dans le cadre d’une rétrospective et afin de recevoir au nom de l’Actor’s studio le prestigieux prix Marc’Aurelio Acting pour l'ensemble de sa carrière), Michael Cimino (qui présentera un montage inédit des plus belles séquences de danse dans ses films) et David Cronenberg (accompagnant son exposition multimédia "Chromosomes"). Autre invitée d'honneur : Gina Lollobrigida qui recevra un prix pour sa contribution au cinéma italien.

Côté films, seront présentés toutes sections confondues La duchesse de Saul Dibb (avec Keira Knightley et Ralph Fiennes), The Baader-Meinhof Complex d’Uli Edel (avec Bruno Ganz et Alexandra Maria Lara), Un barrage contre le Pacifique de Rithy Panh (avec Isabelle Huppert et Gaspard Ulliel, d’après Marguerite Duras), Lol de Lisa Azuelos (avec Sophie Marceau) ou encore Bob Marley: Exodus 77 d’Anthony Wall sur la vie de Bob Marley. L

Le Brésil sera également à l’honneur au travers d’un "focus" sur une dizaine de films inédits et ce sera la première mondiale de Huit, un film collectif où huit personnalités (Jane Campion, Gael García Bernal, Jan Kounen, Mira Nair, Gaspar Noé, Abderrahmane Sissako, Gus Van Sant et Wim Wenders) livrent leur vision des huit objectifs définis par les Nations Unies en 2000 pour créer un monde sans pauvreté.

Avec Monica Bellucci en ouverture (L'uomo che ama) et un autre film italien en clôture, L'ultimo Pulcinello, le Festival de Rome cherche à amadouer son nouveau maire, ultra-nationaliste et jugé démagogue.

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crédit photo : Photos sur le mur d'un restaurant du Trastevere, avec Monica Bellucci en premier plan (c) vincy thomas

Biarritz accueille l’Amérique latine

Posté par MpM, le 3 juillet 2008

Festival des cinémas et cultures d’Amérique latineCet automne, si l’aller et retour Paris-Montevideo est au-dessus de vos moyens,  l’Uruguay et les cultures d’Amérique latine, en revanche, sont tout à fait à votre portée. Pour la 17e année consécutive, la ville de Biarritz accueille en effet le Festival des cinémas et cultures d’Amérique latine.

Au programme, trois sections compétitives composées de films inédits et récents (documentaires, longs et courts métrages), un panorama du cinéma uruguayen (en présence d’André Pazos, l’interprète principal de Whisky de Juan Pablo Rebella et Pablo Stoll), et un hommage à l’école de cinéma brésilienne Universidade Federal Fluminense en présence de Nelson Pereira dos Santos, son fondateur.

Mais aussi  des expositions (photos péruviennes et affiches argentines de films français), des concerts gratuits (chaque soir, avec des groupes venus de tout le continent) et des rencontres littéraires (Antonio Skarmeta, Mempo Giardinelli, Fabrizio Mejia Madrid…). Soit une occasion unique d'embrasser en un seul lieu toute la diversité et la richesse des cultures sud-américaines.

Entre Football et Dictature

Posté par geoffroy, le 31 mars 2008

Dernière journée du festival 7ème Rencontres avec le cinéma d’Amérique Latine et de la Caraïbe pour Ecrannoir. Premier film de fiction. Sortie en décembre 2007 sur les écrans français, L’année où mes parents sont partis en vacances raconte, non sans tendresse, le parcours initiatique d’un jeune adolescent brésilien abandonné dans la ville de Sao Paulo par des parents contraints de fuir précipitamment l’oppression militaire d’un régime dictatorial. Nous sommes en 1970. La coupe du monde de football se rapproche et le Brésil retient son souffle. Une de ses plus belles équipes s’apprête à écrire l’histoire et rythmera les aventures de cet enfant livré à lui-même.

Cao Hamburger signe un film intimiste, tout en retenu, dans la fraîcheur oppressante d’une vie bouleversée par le contexte sociopolitique d’un pays en crise. Convenu dans son traitement, le réalisateur soigne son écriture pour aborder les différents sujets traités – vie dans un quartier de Sao Paulo, communauté juive, coupe du monde de football, émancipation du jeune garçon, réalité politique – entre légèreté et gravité. Si l’aspect politique n’est pas abordé frontalement, cette dimension reste néanmoins palpable dans ce nouvel environnement, au départ tendu, mais que le jeune adolescent devra apprivoiser. Et c’est sans doute la plus grande réussite de ce petit film sans prétention qui transpose parfaitement la confrontation d’un garçon de 12 ans dans un monde sans repère qui ne fonctionne plus comme prévu. Entre le décès de son grand-père, la relation avec son voisin de palier (vieux monsieur de confession juive) et les liens d’amitiés qu’il tisse avec les habitants du quartier, le film capte dans le silence des craintes et des joies éphémères, la pesanteur d’une société qui s’autorise encore à vivre, à espérer, à aimer.

Si l’enchaînement des situations et autres évènements reste convenu jusqu’au dénouement classique d’un film évitant habilement tout pathos, la relation qu’entretient le garçon avec les différents personnages nous touche sincèrement. A la fois drôle et pudique, L’année où mes parents sont partis en vacances est un écho profond au Brésil de Pelé dans sa ferveur populaire et son amour de la liberté.