A l’aventure avec Mon premier festival 2017 !

Posté par MpM, le 21 octobre 2017

Rendez-vous incontournable des vacances de la Toussaint, Mon premier festival est de retour pour une 13e édition placée sous le signe de l'aventure ! La manifestation parisienne invite en effet le jeune public (à partir de 18 mois) à "quitter son cocon, ouvrir ses ailes pour découvrir l’inconnu, affronter les surprises, surmonter ses peurs et vivre des péripéties insoupçonnables", toutes choses rendues facilement possibles grâce à la magie du cinéma.

Concrètement, cela passe par une sélection de 40 films d'hier et d'aujourd'hui comme Le livre de la jungle de Wolfgang Reitherman, Le monde de Nemo d'Andrew Stanton et Lee Unkrich, Les joyeux pirates de l'île au trésor de Iroshi Ikeda, Cadet d'eau douce de Buster Keaton et Charles Reisner, Le chant de la mer de Tomm Moore, Adama de Simon Rouby, Microbe et Gasoil de Michel Gondry ou encore Chicken run de Peter Lord et Nick Park.

Mais l'aventure se poursuit également dans les autres sections du festival, qui proposent un focus sur le cinéma d'Amérique latine, des ciné-concerts, des films cultes, une compétition de dix-sept avant-premières ou films inédits, un hommage au réalisateur Serge Élissalde, des rencontres autour des métiers du cinéma et de nombreux ateliers. La marraine Anaïs Demoustiers a également proposé deux coups de coeur : U de Grégoire Solotareff et Serge Élissalde et Lou et l’Île aux sirènes de Masaaki Yuasa (Cristal du meilleur long métrage au Festival international du film d’animation d’Annecy en 2017).

Parmi les avant-premières, on choisira au gré des envies une version restaurée d'Alice comédie 2, un programme réunissant 4 courts métrages réalisés par Walt Disney himself entre 1923 et 1927 (sortie prévue le 6 décembre) ; La révolte des jouets d'Hermina Tyrlova et Bretislav Pojar, trois chefs d'oeuvre de l'animation tchèque des années 70 (sortie le 4 avril 2018) ; la reprise du film Le jour où la terre s'arrêta de Robert Wise, oeuvre majeure de la science fiction des années 50 (sortie en version restaurée le 3 janvier) ou encore L'étrange forêt de Bert et Joséphine de Filip Posivac et Bara Valecka, deux films d'animation en marionnettes venus de République tchèque (14 février). De quoi passer indéniablement les meilleures vacances de l'année !

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Mon premier festival 2017
Du 25 au 31 octobre
Informations et réservations sur le site de la manifestation

Cannes 2017: La Fabrique Cinéma sélectionne 10 projets

Posté par vincy, le 4 avril 2017

La Fabrique Cinéma (anciennement La Fabrique des Cinémas du Monde), organisé par l’Institut français a annoncé les dix projets de sa sélection pour le prochain Festival de Cannes.

Depuis 2009, La Fabrique des Cinémas du Monde a aidé 148 réalisateurs et producteurs, en provenance de 56 pays, dont 21 pays francophones, pour 81 projets. En 2017, un film de La Fabrique Cinéma a fait l'ouverture de la section Panorama au Festival de Berlin (le Sud-Africain John Trengove), et cinq nouveaux films sont prêts à être distribués en salle et en festival.

On compte six projets de premier film et quatre projets de deuxième film. Un film d'animation et un documentaire complètent huit fictions. Les dix projets seront représentés par 7 productrices, 3 producteurs, 7 réalisateurs et 3 réalisatrices.

Les réalisateurs et producteurs profiteront du Festival de Cannes pour promouvoir leur projet.

The Sovereign, de Wim Steytler et produit par Cait Pansegrouw (Urucu Media) – 1er long métrage (Afrique du Sud) ;
Amanda and caio, de Daniel Ribeiro (photo) et produit par Diana Almeida (Lacuna Filmes) – 2e long métrage (Brésil) ;
Shock labor, de Marcos Diaz Sosa et produit par Maria Carla Del Rio (Marinca Filmes) - 1er long métrage (Cuba) ;
The Bridge, de Hala Lotfy et produit par Mohamed Samir (Day Dream Art Production) - 2e long métrage (Egypte) ;
Hawa Hawaii, de Amirah Tajdin et produit par Wafa Tajdin (Seven Thirty Films)- 1er long métrage (Kenya) ;
The Maiden’s Pond, de Bassem Breche et produit par Jana Wehbe (The Attic) - 1er long métrage (Liban) ;
A Love Of Boluomi, de Kek-Huat Lau et produit par Stefano Centini (Hummingbird Studio) - 1er long métrage (Malaisie) ;
Renaissance, de Andrey Diarra et produit par Awa Traoré (DS Production) - 2e long métrage (Mali) ;
One Summer Day, de Zay Yar Aung (We Ra) et produit par Aiess Alonso (Green Age Film) – 1er long métrage (Myanmar) ;
Nuna: The Last Myth Of The Wamani, de Jimy Carhuas Tintaya et produit par Diego Lòpez Mobilia (Origami Studio) – 1er long métrage (Pérou).

La 28e édition de Cinélatino couronne Siembra de Ángela Osorio Rojas et Santiago Lozano Álvares

Posté par MpM, le 21 mars 2016

Cinélatino 2016

Après dix jours de compétition, le 28e festival Cinélatino, rencontres de Toulouse s'est achevé par le sacre du film colombien Siembra, réalisé par Ángela Osorio Rojas et Santiago Lozano Álvares, qui reçoit le grand prix coup de cœur du jury des longs métrages de fiction. Le film raconte le quotidien de Turco, un pêcheur de la côte pacifique colombienne que le conflit armé empêche de retourner sur ses terres.

El acompañante, de Pavel Giroud (Cuba) reçoit quant à lui le prix du public et celui des électriciens gaziers tandis que Alba de Ana Cristina Barragán (Équateur) repart avec le prix Fipresci et celui des Cheminots. La critique française, elle, a préféré La última Tierra de Pablo Lamar (Paraguay).

Durant le festival, plus de 180 films étaient proposés, répartis entre compétitions longs métrages, documentaires et courts métrages, ainsi que découvertes et séances spéciales. Un focus autour des grandes figures d'Amérique latine a notamment permis une réflexion autour du rôle du cinéma dans la création des figures mythiques de l’histoire du continent. Le public a également eu la possibilité de rencontrer Pablo Aguëro pour son nouveau film très attendu, Eva ne dort pas, Jayro Bustamante pour Ixcanul ou encore Marcelo Gomes pour Il était une fois Veronica.

Comme chaque année, la plate-forme professionnelle de Cinélatino a également permis de venir en aide à des films toujours en chantier, comme El invierno d'Emiliano Torres (Argentine) qui a reçu le prix Cinéma en construction et le prix spécial Ciné +.

> Palmarès longs métrages

Grand prix coup de cœur du long métrage
Siembra, réalisé par Ángela Osorio Rojas et Santiago Lozano Álvares (Colombie)
Mention spéciale : Días extraños de Juan Sebastián Quebrada (Argentine)

Prix du public
El acompañante, de Pavel Giroud (Cuba)

Prix Fipresci
Alba de Ana Cristina Barragán (Équateur)

Prix découverte de la critique française
La última Tierra de Pablo Lamar (Paraguay)

Prix CCAS des électriciens gaziers
El acompañante, de Pavel Giroud (Cuba)

Prix Rail d'or des Cheminots
Alba de Ana Cristina Barragán (Équateur)

> Palmarès documentaires

Prix documentaire
El legado de Roberto Anjari-Rossi (Chili)
Mention spéciale : Juanicas de Karina García Casanova (Mexique)

Prix du public
Jonas e o circo sem lona de Paula Gomes (Brésil)

Prix Signis
Paciente de Jorge Caballero (Colombie)

Prix lycéen
Juanicas de Karina García Casanova (Mexique)

> Palmarès Courts métrages

Prix Signis
Polski de Rubén Rojas Cuauhtémoc (Cuba)

Prix Révélation
Polski de Rubén Rojas Cuauhtémoc (Cuba)

Prix Courtoujours
Forastero de Iván Gaona (Colombie)

> Plate forme professionnelle

Prix cinéma en construction 29
El invierno d'Emiliano Torres (Argentine)

Prix exceptionnel Mactari - Commune image
Los niños de Maite Alberdi (Chili)

Prix spécial Ciné +
El invierno d'Emiliano Torres (Argentine)

Prix des distributeurs et exploitants européens
Don't swallow my heart, alligator girl!, de Felipe Bragança (Brésil)

Prix BRLAB CInéma en développement
Ave y nada de Jose Antonio Cordero (Mexique)

Le palmarès de Venise confirme la grande forme du cinéma latino-américain

Posté par vincy, le 14 septembre 2015

Le cinéma latino-américain a clairement marqué son empreinte dans le grand chelem annuel Berlin-Cannes-Venise.
A Berlin, les chiliens avaient emportés la mise: Grand prix du jury pour El Club de Pablo Larraín, prix du scénario pour Patricio Guzmán (Le bouton de nacre) et Teddy Bear pour Nasty Baby de Sebastián Silva, auxquels on ajoute un Ours d'argent Prix Alfred Bauer pour le guatémaltèque Jayro Bustamante (Ixcanul Volcano) et le prix du public dans la section Panorama pour La seconde mère de la brésilienne Anna Muylaert.
A Cannes, ce fut le prix du scénario pour le mexicain Michel Franco (Chronic), la Caméra d'or (en plus de trois autres prix à la Semaine de la critique) pour le colombien César Augusto Acevedo (La tierra y la sombra), le prix CICAE de la Quinzaine des réalisateurs pour un autre colombien, Ciro Guerra (El Abrazo de la Serpiente), le Grand prix Nespresso de la Semaine de la critique et le prix Fipresci pour l'argentin Santiago Mitre (Paulina) et enfin le prix L'oeil d'or pour le documentaire chilien Allende, mi Abuelo Allende de Marcia Tambutti.

A Venise, ça n'a pas fait exception. Un Lion d'or (Desde Alla de Lorenzo Vigas, ignoré par Cannes), un Lion d'argent du meilleur réalisateur (Pablo Trapero pour El Clan), un prix spécial du jury dans la section Orizzonti (Neon Bull de Gabriel Mascaro), soit respectivement des cinéastes venus du Venezuela, d'Argentine et du Brésil (tout le palmarès de la 72e Mostra de Venise).

Premier film, premier vénézuélien en compétition, premier Lion d'or latino-américain

Pour Venise, il s'agit d'une première. C'est la première fois qu'un film latino-américain reparte avec son prestigieux Lion d'or. On peut étendre cet exploit aux deux autres grands festival tant le "phénomène" est rare: Berlin a récompensé d'un Ours d'or un film péruvien en 2009, deux films brésiliens en 1998 et 2008 et Cannes n'a décerné sa Palme d'or à un film latino-américain qu'en 1962 (Brésil).

Le réalisateur vénézuélien Lorenzo Vigas a donc frappé fort avec son premier long métrage Desde Alla (c'était la première fois qu'un film vénézuélien était retenu dans la compétition vénitienne). Doublé avec le Lion d’argent du meilleur metteur en scène au cinéaste argentin Pablo Trapero, le palmarès du jury présidé par le mexicain Alfonso Cuaron conforte la vision d'Alberto Barbera, directeur du festival de cinéma de Venise, qui avait confié au journal Le Monde que l’Amérique latine lui semblait aujourd’hui "le continent des plus grandes promesses cinématographiques."

Aux antipodes du cinéma français: Luchini et Leborne

Pour les festivaliers, cependant, le palmarès laisse un goût amer. De nombreux favoris de la critique sont complètement absents (Rabin, The Last Day de l’Israélien Amos Gitai, Sangue Del Moi Sangue de Marco Bellochio, pourtant prix de la critique internationale, Francofonia d’Alexandre Sokourov). Et que dire de deux prix - Fabrice Luchini pour l'interprétation, Christian Vincent pour le scénario - pour un même film, certes français, L'hermine, qui paraissent disproportionnés dans un tableau d'honneur aussi restreint? Luchini comme Valeria Golino (prix d'interprétation féminine) remportent là les deux plus grands prix de leur carrière respective. Les deux Coupes Volpi viennent consacrer le talent de stars confirmées, à l'inverse du prix d'interprétation dans la section Orizzonti, qui a mis en lumière Dominique Leborne, dans son propre rôle pour sa première apparition au cinéma, entouré de sa famille, dans le film Tempête de Samuel Collardey, prévu dans les salles en février 2016.

L'audace made in USA

L'audace, et peu importe ce qu'on pensera des films, était donc du côté latino-américain, mais pas seulement. En récoltant le Grand prix du jury, Anomalisa de Charlie Kaufman et Duke Johnson, un dessin animé "houellebecquien" réalisé en stop-motion, se déroulant une nuit dans un grand hôtel, le cinéma américain a prouvé une fois de plus sa capacité d'inventivité. Ici, le personnage principal est dépressif, terriblement seul, dégoûté de lui-même et révulsé par le monde capitaliste qui l'entoure. Il faut ajouter le double prix pour Brady Corbet et son premier long métrage The Childhood of a Leader. Sélectionné dans la section Orizzonti, le film, avec Robert Pattinson, Stacy Martin, Liam Cunningham et Berenice Bejo, a gagné le Prix Luigi de Laurentis (l'équivalent de la Caméra d'or) et le prix de la mise en scène Orizzonti. Brady Corbet, jeune acteur remarqué dans Sils Maria, Eden, Snow Therapy et Saint Laurent, s'est librement inspiré d'une nouvelle de Jean-Paul Sartre, Le mur.

Pas de doute, sur la lagune cette année, c'était à l'Ouest qu'il y avait du nouveau.

Cinélatino 2013 : soutenir le cinéma en construction

Posté par MpM, le 19 mars 2013

cinelatino 2013Pour répondre à la demande de jeunes cinéastes et producteurs latino-américains au début des années 2000, le Festival Cinélatino et celui de San Sebastian créaient en 2002 Cinéma en construction, un programme d'aide à destination des longs métrages latino-américains arrivés au stade de la post-production, mais manquant de moyens. Devenue incontournable, la plate-forme permet aux réalisateurs sélectionnés de rencontrer des professionnels susceptibles de les accompagner dans la finalisation, la promotion, la distribution ou la diffusion de leur film. De ces rencontres naissent des œuvres souvent singulières, fragiles et indépendantes qui contribuent à la richesse et surtout à la diversité du paysage cinématographique latino-américain.

Par le passé, Cinéma en construction a ainsi accompagné des films comme Gloria de Sebastian Lelio, remarqué et primé à Berlin, La sirga de William Vega, qui sort en salles le 24 avril prochain, Villegas de Gonzalo Tobal, présenté en sélection officielle à Cannes en 2012 ou encore Joven y alocada de Marialy Rivas, récompensé à Sundance.

La promotion toulousaine 2013 se compose de six longs métrages (sélectionnés parmi 103 projets) venant du Pérou, du Venezuela, du Chili, du Mexique et du Brésil, et majoritairement réalisés par des femmes. Mariana Rondon (Cartes postales de Leningrad) présente notamment son troisième projet, Pelo malo. Les frères Daniel et Diego Vega défendent eux leur deuxième film, El mudo, qui suit le quotidien d'un juge péruvien persuadé qu'on veut l'éliminer. Les quatre autres longs métrages sont des premiers films : Climas d'Enrica Pérez, De menor de Caru Alves de Souza, El verano de los peces voladores de Marcela Said et Somos mari pepa de Samuel Kishi Leopo.

Les six films concourent pour un nombre important de prix, parmi lesquels des bourses d'aides à la post-production, des prestations sonores, montage son, mixage, post-production ou sous-titrage, des services de promotion ou encore une garantie d'achat par une chaîne de télévision. Implicitement, il y a aussi une forte chance pour que l'on retrouve certains des lauréats dans le circuit des festivals internationaux, et notamment à Cinélatino 2014. Histoire de se rendre compte, concrètement, du travail accompli chaque année dans le cadre de Cinéma en construction.

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Cinéma en construction les 21 et 22 mars 2013
Dans le cadre de Cinélatino, 25e Rencontres de Toulouse
En savoir plus sur Cinéma en construction

Cinélatino 2013 : une 25e édition centrée sur le politique

Posté par MpM, le 14 mars 2013

cinelatino 2013Retour aux sources pour le Festival Cinélatino, Rencontres de Toulouse, qui a choisi de placer sa 25e édition sous le signe du duo "Cinéma et politique". "Lorsque nous avons commencé le festival de Toulouse et sa revue", explique Francis Saint-Didier, le président de l'ARCALT (Association des Rencontres Cinémas d'Amérique Latine de Toulouse, qui organise Cinélatino), "nous pensions que le cinéma était le meilleur véhicule possible pour faire connaître les réalités politiques des États-nations de l’Amérique latine aux spectateurs français."

Aujourd'hui, la vision de l'ARCALT s'est élargie, avec notamment une volonté forte de défendre le cinéma en tant qu'élément de culture. Aussi les organisateurs du Festival ont-ils décidé de décliner le thème au-delà de la simple "lutte politique" pour l'élargir à quatre grands sujets : dictatures et violences d'état, migration, médias et pouvoir, mondialisation, qui reflètent la grande diversité du cinéma latino-américain.

Ainsi, les deux films d'ouverture s'inscrivent chacun à leur manière dans cette thématique : Enfance clandestine de l'Argentin Benjamin Avila montre la lutte armée contre la dictature à travers les yeux d'un enfant et La playa D.C. du Colombien Juan Andrés Arango suit le quotidien d'un jeune homme dont la famille a fui son village de la côte pacifique pour s'installer à Bogota, où ils sont rejetés. Les différentes sections (compétitions fiction et documentaire, panoramas et bien sûr la section thématique) proposent également des films marqués par cette empreinte du politique.

Sont notamment abordés l'opposition violente entre communisme et catholicisme dans l'Equateur de la fin des années 70 (En el nombre de la hija de Tania Hermida Palacios), le destin d'exilés haïtiens ayant fui la dictature de Jean-Claude Duvalier (Stones in the sun de Patricia Benoit), le combat du gouvernement d'Evo Morales pour offrir une société plus juste au peuples indigènes de Bolivie (Escrito en la tierra de Gabriela Fuentes et Florencia Mujica), l'extermination des indiens mapuches d'Argentine et le combat de leurs descendants pour sauvegarder et transmettre leur identité (La historia invisible de Claudio Remedi), la bipolarisation du Venezuela et de sa vie politique depuis l'avènement d'Hugo Chavez (Venezuela (sur)realista de Francisco Guaita), l'impact de la dictature sur la vie intime et personnelle d'un Paraguayen homosexuel (108, cuchillo de Palo de Renate Costa) ou encore le pouvoir des médias dans l'aliénation des individus et la consolidation d'un état de non droit (Tony Manero de Pablo Larrain).

On peut donc s'attendre à une édition forte et militante qui rappelle à juste titre le rôle décisif de l'art en général et du cinéma en particulier dans la contestation de l'ordre établi, la dénonciation des injustices et l'élaboration de nouvelles pistes de réflexion pour le monde. A Toulouse comme ailleurs, le changement n'est peut-être pas pour maintenant, mais s'il doit survenir, il passera sûrement par une salle obscure et un écran qui s'éclaire... Une raison de plus pour courir à Cinélatino et profiter de cette profusion de films sud-américains à déguster sans modération.

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Cinélatino, 25e Rencontres de Toulouse
Du 15 au 24 mars 2013
Renseignements et programme complet sur le site de la manifestation

A Rouen, 18e Regards sur le cinéma du monde

Posté par MpM, le 24 janvier 2013

Si l'on aime le cinéma, c'est aussi pour la faculté qu'il a de nous amener à la découverte de nouvelles contrées, de paysages inconnus, et de sociétés fascinantes. Quoi de mieux, pour rassasier cette faim d'ailleurs, qu'un festival qui ouvrirait une fenêtre sur le monde à travers une sélection plus particulièrement focalisée sur la culture des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique ?!

A Rouen, le Festival "Regards sur le cinéma du monde" propose chaque année depuis près de vingt ans une manifestation qui met à l'honneur ces cinématographies trop souvent confidentielles, tout en les confrontant à des œuvres géographiquement plus proches de nous.

Ainsi, pour l'édition 2013 qui se tient du 25 janvier au 2 février, la compétition de longs métrages réunit des films venus notamment des Philippines (Busong d'Auraeus Solito, remarqué à Cannes), du Brésil (Historias de Julie Murat, un joli conte sur le choc des cultures et des générations, primé lors du Festival Cinélatino de Toulouse), de Hongrie (Just the wind de Bence Flieghauf, quasi documentaire ultra naturaliste sur les exactions dont furent victimes plusieurs familles de Roms à la fin des années 2000, plébiscité à Berlin) et d'Algérie (Le Repenti de Merzac Allouache, récompensé à Cannes, à Chicago et à Angoulême). De quoi visiter du pays tout en réfléchissant aux problématiques propres à chacun, ou au contraire universelles.

Hors compétition, les festivaliers pourront (re)découvrir des oeuvres fortes venues elles-aussi de tous les continents, comme le singulier Aujourd'hui d'Alain Gomis (Sénégal), sur la dernière journée d'un homme qui va mourir, ou L’Autre rive de Giorgo Ovashvili (Géorgie), sur les conséquences de la guerre civile. En parallèle, la section documentaire regorge elle-aussi de nombreuses propositions de cinéma, dont on retiendra l'un des coups de coeur récents d'Ecran Noir : Le sommeil d'or de David Chou.

En tout, ce sont ainsi plus de quarante films qui seront présentés. Ils seront accompagnés tout au long des dix jours par des rencontres, des débats, des concerts, des soirées... en présence de nombreuses personnalités du cinéma mondial. Un partenariat en construction avec l'Université de Santa Fe permettra par ailleurs à plusieurs représentants du cinéma américain indépendant de venir partager leur expérience. Forte de tous ces événements, la 18e édition du festival s'annonce aussi captivante d'un point de vue cinématographique que riche en rencontres et échanges.

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18e Regards sur le cinéma du monde
Du 25 janvier au 2 février 2013
Informations et programme sur le site du festival

Rencontres Henri Langlois 2012 : un palmarès qui fait la part belle à l’humour

Posté par MpM, le 10 décembre 2012

Il faut croire que le bon air pictave rend d'humeur légère, puisque les 35e rencontres Henri Langlois ont vu pour la 2e année consécutive le couronnement d'une pure comédie.

En chemin (Doroga na) de Taisia Igumentseva, sur un employé assez terne qui occupe ses soirées à insulter des inconnus dans la rue, a en effet remporté le grand prix du jury professionnel composé d'Alice Burdeau, Afarin Eghbal, Christine Gozlan, Samir Guesmi et Julien Sarfati.

Jury qui a par ailleurs distingué le scénario d'une comédie finlandaise à l'humour plus que noir, So it goes d'Anti Heikki Pesonen. Une anti-comédie romantique qui raconte l'amour à sens unique entre un adolescent mélancolique et la collègue cynique et vénale de son père.

Au contraire du film russe, inabouti et peu subtil, So it goes est un échantillon intéressant d'humour noir scandinave. Dommage qu'il n'aille pas plus loin dans la noirceur et souffre de quelques longueurs.

Dans un registre moins léger, le prix de la mise en scène est logiquement revenu à l'un des films le plus intéressant de la compétition, l'envoûtant Pude ver un puma d'Eduardo Williams (également mention spéciale du jury de la critique). Cet ovni cinématographique d'une très grande rigueur nous embarque dans l'univers personnel du cinéaste argentin, un monde apparemment dévasté, où des adolescents bondissants partent en quête d'une plante mystérieuse. Une œuvre formellement époustouflante qu'il est difficile de résumer en quelques phrases.

On notera, pour l'anecdote, que présenté à Cannes dans le cadre de la Cinéfondation, Pude ver un puma s'était déjà vu préférer En chemin de Taisia Igumentseva qui y avait remporté le premier prix.

Le jury professionnel a enfin décerné son prix spécial à une œuvre plus mineure, Meurtre à Junin d'Andrew Sala, pur exercice de style tourné en un seul plan, et une mention spéciale à Volume de Mahalia Belo, chronique adolescente sensible et maîtrisée dans une banlieue où tout est trop lisse et tranquille pour être parfaitement honnête.

Les autres jurys ont récompensé un documentaire sur des balayeurs de nuit à Kaboul (Dusty nights d'Ali Hazara, prix Amnesty international - photo de gauche), le seul long métrage de la compétition (Entre la noche y el día de Bernardo Arellano, conte inégal sur la libération d'un adulte autiste du joug autoritaire de sa famille, couronné du prix étudiant), une comédie allemande sur la fin du monde (Armadingen de Philipp Kässbohrer, prix du public), une comédie douce-amère sur trois amies réunies avant le mariage de l'une d'entre elles (Yeguas y cotorras de Natalia Garagiola, Prix Wallpaper Post) et un vrai-faux documentaire bourré de fantaisie et d'inventivité sur le seul poisson asymétrique, la sole (La Sole, entre l'eau et le sable d'Angèle Chiodo, Prix Découverte de la Critique Française).

C'est donc un triomphe pour le cinéma latino-américain (quatre prix et une mention, dont une écrasante majorité pour des œuvres argentines), doublé d'une nette préférence des jurés pour les films de fiction. L'animation reste la grande perdante avec un seul film récompensé, La Sole, entre l'eau et le sable d'Angèle Chiodo (photo de droite), qui mêle prises de vue réelle et animation simple.

Pour juger des choix des différents jurys, le grand public peut découvrir la plupart des films primés lors d'une séance exceptionnelle proposée à la Cinémathèque de Paris ce 10 décembre à 20h30.

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Tout le palmarès

Grand prix du jury
En chemin (Doroga na) de Taisia Igumentseva

Prix de la mise en scène
Pude ver un puma d'Eduardo Williams

Prix du scénario
So it goes d'Anti Heikki Pesonen

Prix spécial du jury
Meurtre à Junin d'Andrew Sala

Mention spéciale du jury
Volume de Mahalia Belo

Prix Amnesty international
Dusty nights d'Ali Hazara

Prix du jury étudiant
Entre la noche y el día de Bernardo Arellano

Prix du public
Armadingen de Philipp Kässbohrer

Prix Wallpaper Post
Yeguas y cotorras de Natalia Garagiola

Prix Découverte de la Critique Française
La Sole, entre l'eau et le sable d'Angèle Chiodo

Mention spéciale de la Critique Française
Pude ver un puma d'Eduardo Williams

Prix Côté courts français
Trois secondes et demie d'Édouard Beaucamp

Cinélatino 2012 : retour sur le palmarès

Posté par MpM, le 4 avril 2012

A l'issue d'une semaine de compétition, les différents jurys de la 24e édition de Cinélatino ont rendu leur verdict. La variété des films récompensés est à l'image des sélections de cette année qui proposaient un aperçu riche et complexe de la production cinématographique sud-américaine.

Parmi les lauréats, plusieurs ont déjà des distributeurs en France, ce qui permettra au public de les découvrir prochainement sur les écrans. On souhaite aux autres, et notamment à nos chouchous El ultimo Elvis et Un monde secret, de profiter de leur passage remarqué à Toulouse pour trouver eux-aussi leur place dans la ronde des sorties hebdomadaires...

Grand Prix Coup de Coeur
Los Ultimos cristeros de Matías Meyer (Mexique / Pays-Bas)

Mention spéciale
Près du feu de Alejandro Fernández Almendras (Chili / Allemagne)

Prix du Public La Dépêche du Midi
Violeta se fue a los cielos de Andrés Wood (Chili/Argentine/Brésil/Espagne)

Prix CCAS - Prix des électriciens gaziers

Des histoires qui n'existent que lorsque l'on s'en souvient de Julia Murat (Brésil/Argentine/France)

Prix Fipresci
Sudoeste d' Eduardo Nunes (Brésil)

Prix Découverte de la Critique Française
El ultimo Elvis d'Armando Bo (Argentine)

Mention spéciale
Un monde secreto de Gabriel Mariño (Mexique)

Rail d'Oc - Prix des cheminots
Des histoires qui n'existent que lorsque l'on s'en souvient de Julia Murat (Brésil/Argentine/France)

Prix lycéen de la fiction
Un monde secreto de Gabriel Mariño (Mexique)

Prix "Courtoujours"
Pra eu dormir tranquilo de Juliana Rojas (Brésil)

Prix SIGNIS du court-métrage
Kyaka la na d'Adriana CEPEDA (Etats-Unis/Colombie/Guatemala)

Prix Documentaire Rencontres de Toulouse
Una vida sin palabras d'Adam Isenberg (Turquie/Nicaragua)

Prix SIGNIS du documentaire
Canicula de José Alvarez (Mexique)

Prix lycéen du documentaire
Una vida sin palabras d'Adam Isenberg (Turquie/Nicaragua)

Cinélatino 2012 : les jeunes cinéastes en première ligne

Posté par MpM, le 31 mars 2012

La compétition fiction du festival Cinélatino comportait cette année neuf premiers films (sur 14 sélectionnés) venus d'Argentine, du Brésil, du Mexique et du Chili. Un bel aperçu de la toute jeune création sud-américaine qui confirme le dynamisme et la diversité de ce grand continent cinématographique.

Retour, film par film, sur ces coups d'essai de la nouvelle garde latino-américaine.

De juaves a domingo de Dominga Sotomayor (Chili) est un road movie familial au Chili. A travers le regard de la petite fille, on découvre que les parents sont en train de se séparer. Les aléas du voyage restent malgré tout très anecdotiques, sans éclats ni passion.

Un mondo secreto de Gabriel Mariño (Mexique) nous emmène également sur les routes, aux côtés d'une adolescente solitaire et mal dans sa peau qui ne parvient à communiquer qu'à travers le cahier où elle dessine et écrit des lettres pour elle-même. Un récit initiatique délié fait de rencontres et de situations à la fois cocasses et sensibles.

El lenguaje de los machetes
de Kyzza Terrazas (Mexique) s'intéresse à un jeune couple radical. Elle chante dans un groupe punk, il travaille pour une ONG. Entre drogues et soirées arrosées, ils ont des idéaux sociaux et un goût certain pour l'anticonformisme. Mais à l'heure de passer à l'action, ils suivent des chemins différents. Un film punk qui peine malheureusement à entraîner le spectateur dans son énergie revendicatrice.

Sudoeste de Eduardo Nunes (Brésil) est un conte onirique sur la condition féminine dans un coin perdu du Brésil. Entre naturalisme et magie noire, l'intrigue repose principalement sur une forte ambition esthétique et philosophique, quitte à laisser une grande part d'interprétation au spectateur qui accroche... ou pas.

El estudiant de Santiago Mitre (Argentine) plonge le spectateur dans les méandres des combats fratricides de syndicats étudiants à l'université de Buenos Aires. On y suit l'ascension de Roque, le naïf de service, qui découvre un microcosme obsédé par le pouvoir. Dans la plus pure veine de films politiques comme L'exercice de l'état ou Les marches du pouvoir, la dimension teenager en plus.

La destruccion del orden vigente d'Alejo Franzetti (Argentine) est une enquête énigmatique sur la mort d'un jeune homme impliqué dans divers groupuscules radicaux. L'ordre établi n'y est pas tant menacé que l'équilibre du spectateur, balloté, voire complétement largué, par les rebondissements complexes d'une intrigue assez désordonnée.

Al cielo de Diego Prado (Argentine) est une chronique adolescente tout en retenue qui accompagne un jeune homme, Andrès, dans un moment clef de son existence. Chamboulé par la mort violente de son chanteur préféré, il est l'objet perpétuel de la sollicitude inquiète des adultes qui l'imaginent forcément suicidaire ou drogué, quand lui ne pense qu'à trouver sa propre voie dans la vie.

El ultimo Elvis d'Armando Bo (Argentine) a quelque chose du Wrestler de Darren Aronofsky dans sa manière de suivre un personnage atypique prêt à aller jusqu'au bout de ses convictions. En l'occurrence, un sosie d'Elvis Presley qui a totalement endossé la personnalité de son idole, quitte à négliger sa famille. Un portrait sincère, entre humour et tendresse.

Des histoires qui n'existent que lorsqu'on s'en souvient de Julia Murat (Brésil) nous conduit au fin fond du Brésil, dans un village perdu où le temps s'est arrêté depuis longtemps. La petite communauté ne compte plus qu'une poignée de vieillards pour qui chaque journée est rigoureusement identique. Jusqu'au jour où une touriste vient troubler cette existence que même la mort avait épargnée. Une histoire de rencontre sensible et tout en délicatesse.