Posté par MpM, le 23 août 2008
Alors que tous les yeux sont tournés vers la Mostra de Venise, qui ouvre ses portes la semaine prochaine, le Festival de Rome a déjà commencé son travail de teasing. On sait ainsi que sa 3e édition se tiendra du 22 au 31 octobre et devrait accueillir Al Pacino (dans le cadre d’une rétrospective et afin de recevoir au nom de l’Actor’s studio le prestigieux prix Marc’Aurelio Acting pour l'ensemble de sa carrière), Michael Cimino (qui présentera un montage inédit des plus belles séquences de danse dans ses films) et David Cronenberg (accompagnant son exposition multimédia "Chromosomes"). Autre invitée d'honneur : Gina Lollobrigida qui recevra un prix pour sa contribution au cinéma italien.
Côté films, seront présentés toutes sections confondues La duchesse de Saul Dibb (avec Keira Knightley et Ralph Fiennes), The Baader-Meinhof Complex d’Uli Edel (avec Bruno Ganz et Alexandra Maria Lara), Un barrage contre le Pacifique de Rithy Panh (avec Isabelle Huppert et Gaspard Ulliel, d’après Marguerite Duras), Lol de Lisa Azuelos (avec Sophie Marceau) ou encore Bob Marley: Exodus 77 d’Anthony Wall sur la vie de Bob Marley. L
Le Brésil sera également à l’honneur au travers d’un "focus" sur une dizaine de films inédits et ce sera la première mondiale de Huit, un film collectif où huit personnalités (Jane Campion, Gael García Bernal, Jan Kounen, Mira Nair, Gaspar Noé, Abderrahmane Sissako, Gus Van Sant et Wim Wenders) livrent leur vision des huit objectifs définis par les Nations Unies en 2000 pour créer un monde sans pauvreté.
Avec Monica Bellucci en ouverture (L'uomo che ama) et un autre film italien en clôture, L'ultimo Pulcinello, le Festival de Rome cherche à amadouer son nouveau maire, ultra-nationaliste et jugé démagogue.
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crédit photo : Photos sur le mur d'un restaurant du Trastevere, avec Monica Bellucci en premier plan (c) vincy thomas
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Posté par Morgane, le 1 août 2008
Née à Milan le 6 août 1923, Marisa Merlini a tiré sa révérence à Rome le 28 juillet dernier, à l’âge de 84 ans. Coutumière des seconds rôles, l'actrice avait entièrement consacré sa carrière à la comédie à l’italienne avec un nombre impressionnant de films à son actif (plus d’une centaine).
Sa carrière débute dans l'après guerre, dans le film Rome ville ouverte qui lancera le néo-réalisme italien. Dès 1949, après plusieurs apparitions, elle est dirigée par Luigi Comencini dans L’imperatore di Capri, réalisateur qu’elle retrouvera à plusieurs reprises (Pain, Amour et Fantaisie et Pain, Amour et Jalousie). Elle sera également devant la caméra face à Mario Monicelli, Ettore Scola (Drame de la jalousie), Dino Risi et aux côtés de Vittorio De Sica, Gina Lollobrigida, Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni et tant d’autres encore.
Son dernier rôle remonte à 2005 dans le film La seconde nuit de noces de Pupi Avati. Avec ce film, elle fut citée pour la première fois aux prix David di Donatello (les César italiens).
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Posté par vincy, le 19 juin 2008
"Je suis le dernier survivant d'une partie de l'histoire du cinéma français" déclarait Jean Delannoy. Ce n'était pas présomptueux. Des cinéastes qui ont marqué la période qui a précédé la Nouvelle Vague , il était le dernier. L'essentiel de sa carrière se fit dans les années 40 aux années 60. Dès l'amorce de son déclin cinématographique, il présidera notamment l'Idhec (l'actuelle Fémis) puis le Syndicat national des auteurs et des compositeurs.
Delannoy c'est une Palme d'or à Cannes (La symphonie pastorale), un César d'honneur (en 1986), deux prix à Venise et un à Berlin (Dieu a besoin des hommes). Il fut surtout l'homme qui filma les grands classiques : Maigret (avec des dialogues de Michel Audiard parfois), Notre-Dame de Paris, La Princesse de Clèves, Le Bossu... Sur la fin de sa carrière, il fut fasciné par les grandes icônes religieuses (Bernadette Soubirous, Marie de Nazareth). Depuis longtemps Delannoy ne tournait plus rien de bien...
Car son amour des "reconstitutions" l'ancra dans un cinéma de fresque qui paraît presque désuet. Les trublions de la Nouvelle Vague qualifiaient même ses films d'académiques, Delannoy de technicien. Un "faiseur" en quelque sorte. Lui se considérait comme un artisan. Et personne ne conteste en effet un savoir-faire presque perfectionniste dans les aspects techniques du 7e art. Cela provenait sans doute de son passé de journaliste, comédien, décorateur, assistant réal, et même monteur. Mais son allure bourgeoise, son incapacité à rayer le vernis, son envie de faire du beau cinéma, presque lisse, sa distance permanente avec les émotions les plus brutes, si elles correspondaient à un public d'après-guerre, allait être en complet décalage avec la jeunesse post-Bardot/Sagan.
Il fut l'auteur de très grands succès populaires, fit tourner Gina Lollobrigida, Jean Marais, Micheline Presle, Paul Meurisse, Michèle Morgan, Jean Gabin, le récemment défunt Jean Desailly, Marina Vlady, Annie Girardot, Klaus Kinski, Philippe Noiret, Michel Bouquet, Anthony Quinn, Erich Von Stroheim... Mais il reste attaché à jamais à Jean Gabin dont il fut l'un des réalisateurs de prédilection, lui faisant des films "sur mesure".
Si les policiers ont pris l'ascendant sur son oeuvre, il a aussi touché à la critique sociale notamment avec Les amitiés particulières (1964), sans doute son film le plus audacieux, abordant ainsi l'homosexualité masculine. Car Delannoy avait une forme de bravoure à adapter un Cocteau avant-gardiste (dont L'éternel retour révélera le cinéaste au grand public), un Gide haï par la société, à solliciter Sartre pour un script... Il y a pires inspirations...
Il est mort à cent ans, dans son village de l'Eure-et-Loir. Il avait publié une autobiographie, Aux yeux du souvenir.
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