Destin impitoyable pour Jocelyn Quivrin (1979-2009)

Posté par MpM, le 16 novembre 2009

Jocelyn QuivrinJocelyn Quivrin est mort dans un accident de la route dans la nuit du 15 au 16 novembre. Cet acteur éclectique qui fréquentait les plateaux de cinéma depuis l'âge de treize ans (il est Philippe, le Duc d'Anjou, dans Louis, enfant roi de Roger Planchon) semblait avoir pris le temps de gravir un à un les échelons de la notoriété.

Tout d'abord à la télévision, dans les séries à succès Navarro ou Julie Lescaut, puis au théâtre à Avignon (Do you love me de Redjep Mitrovista en 1998) et chez Oscar Wilde (L'éventail de Lady Wintermere mis en scène par François-Louis Tilly en 2003) et au cinéma pour Cédric Klapisch (Peut-être) ou Alexandre Jardin (Le prof). Il est souvent "le jeune mec, le cousin qui figure dans le plan, le lycéen de service".

Jusqu'à la révélation dans Rastignac ou les ambitieux d'Alain Tasma, un téléfilm diffusé par France 2 en 2001. A 22 ans, il crève l'écran en flamboyant héros de Balzac et reçoit le prix d'interprétation masculine au Festival de Luchon.Il faudra malgré tout attendre 2005 et l'Empire des loups de Chris Nahon pour que les choses s'accélèrent un peu pour lui. Il tourne beaucoup, sans s'attacher à un registre précis : à Hollywood (Syriana de Stephen Gaghan), en costumes (Jacquou le croquant, Jean de la Fontaine, Le défi), chez Eric Rohmer (Les amours d'Astrée et de Céladon), dans des comédies (99 francs qui lui vaut une nomination aux César, Cash, à nouveau aux côtés de Jean Dujardin), avec sa compagne Alice Taglioni (Notre univers impitoyable)... Une frénésie et une curiosité récompensées en 2008 par le prestigieux Prix Patrick-Dewaere (anciennement prix Jean Gabin).

Dernièrement, on l'avait bien aimé face à un Bénabar rongé par la culpabilité (Incognito) et à l'affiche du grand succès populaire LOL de Lisa Azuelos, tout en regrettant que personne ne lui confie un vrai premier rôle à sa  mesure. Peut-être pourra-t-on se consoler avec La famille Wolberg en décembre. Il incarne à nouveau un personnage secondaire, mais il y est intense et saisissant. Plus tard, on le verra à l'affiche de L'île aux parents de Léa Fazer et Fashion week de Claude Zidi jr.

Pourquoi un César du box office?

Posté par vincy, le 7 octobre 2009

Les César, comme les Oscars, ne veulent pas se couper du public. Les Oscars ont bouleversé leurs règles cette année : de cinq nominations, nous passerons à dix, permettant d'accueillir sur le tapis rouge les stars de (bons) blockbusters. Les César ne semblent pas se remettre de la polémique autour de Bienvenue chez les Ch'tis où Dany Boon lançait l'idée d'un César de la meilleure comédie (voir actualité du 10 février 2009). Ineptie puisque des comédies sont souvent citées et même récompensées dans les catégories artistiques, y compris dans celle du meilleur film. Les César, comme toutes les récompenses, ne sont pas là pour plaire mais pour distinguer.

Mais la remise en question est trop forte : quête d'audimat pour les télés, avidité de récompenses pour les talents, volonté de se réconcilier avec le garnd public... L'Académie des César veut mettre à l'honneur le cinéma de divertissement. Selon la confidence d'Alain Rocca, trésorier de l'Académie, au journal belge Le Soir, il s'agirait du César du box office (que remettrait... Dany Boon). 7 nominations dont on ne connaît les critères : classement du box office ? sélection parmi les plus populaires ? Et quid si un film d'auteur reconnu est en plus un divertissement champion du box office?

Franchement, l'intérêt est avant tout opportuniste. On est loin de la philosophie qualitative qui anime ce type de Cérémonies. Cependant ce genre de prix existe ailleurs. Au Canada, il y a une récompensé spécifique pour le film natioanl qui a séduit le plus de spectateurs. Le gagnant est connu d'avance mais permet de féliciter les producteurs.

 Cette année, à date, nous aurons donc - peut-être - parmi les nommés : LOL, Coco, OSS 117 Rio ne répond plus, Neuilly sa mère, Safari, De l'autre côté du lit et Le Petit Nicolas. De tous, Ecran Noir n'a vraiment aimé que OSS 117.

Sophie Marceau a L’âge de raison

Posté par vincy, le 29 août 2009

Belle année pour l'actrice préférée des français (et des chinois). Deux succès en salles avec LOL et ses 3,6 millions de spectateurs et De l’autre côté du lit qui en a séduit 1,79 million. Même son flop (Ne te retourne pas) a été éclipsé par sa présence radieuse sur les marches de Cannes. Actuellement au Festival du film francophone d'Angoulême, Sophie Marceau se prépare pour son nouveau tournage. L'âge de raison débute le 7 septembre. Il s'agit du troisième long métrage de Yann Samuell. Après Jeux d'enfants, un joli succès en salles avec Cotillard et Canet, il s'est fourvoyé dans My Sassy Girl (inédit en France), a écrit deux films en cours de financement, et s'est finalement lancé dans cet Âge de raison.

Le film met aussi en vedette Jonathan Zaccaï, Michel Duchaussoy et une pléthore de gamins - le film se passe sur deux époques avec de nombreux flashbacks. Margaret (Sophie Marceau), une femme arriviste et ambitieuse reçoit pour ses 40 ans de vieilles lettres qu’elle avait oubliées : une correspondance qu’elle s’était écrite à elle-même alors qu’elle avait sept ans, le fameux âge de raison. En les relisant fait ressurgir ses souvenirs occultés et tout cela remet sa vie en cause.

Une semaine sur deux (et la moitié des vacances scolaires) : un LOL plus juste et plus drôle

Posté par Morgane, le 20 juillet 2009

unesemainesurdeux.jpg« - C’est quoi un type bien ? Tu sais ce qu’elle disait maman ? Sur dix mecs, y’a onze cons »

L’Histoire : Léa, douze ans, aurait aimé vivre dans une autre famille...Une famille où l'on ne se sépare pas, où l'on n'a pas deux maisons... une famille où sa mère la comprendrait mieux, où son père aurait un peu plus les pieds sur Terre et où son petit frère écolo ne lui reprocherait pas son temps passé sous la douche sous prétexte qu'il n'y aura bientôt plus d'eau sur la planète...Cette année-là, Léa entre en cinquième. Tandis que son père et sa mère tentent de reconstruire leur vie, elle va connaître son premier amour, celui qui bouscule les certitudes sur le monde, sur les parents, celui qui fait qu'on n'est plus jamais vraiment le même. Cette année-là, chacun va peu à peu retrouver son équilibre et s'ouvrir aux autres...

Notre avis : Une semaine sur deux (et la moitié des vacances scolaires) a un petit arrière-goût de LOL (laughing out loud). En même temps, des films sur une jeunesse ballottée par des adultes divorcés souvent plus paumés que leur progéniture, il en existe bien plus que deux. Mais les sorties de ceux-ci sont assez rapprochées pour que l'on fasse le lien entre eux. Comme dans LOL, on retrouve ici une jeunesse parisienne plutôt dorée, des parents divorcés, les premiers émois et amours de chacun, les voyages de classe (quand c’est pas l’Angleterre c’est le Mont Saint-Michel), les boums chez maman, les peines de cœur et une voix-off pour nous accompagner tout du long. À quelques traits près, les deux scénarii se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Alors, prêtons-nous plutôt au jeu des différences.

Car, même si Une semaine sur deux ressemble à son grand frère, il en ressort plus drôle, plus juste et plus réaliste. Le film n’échappe pas à certains dérapages liés au genre du "teenage movie" lui-même. Mais les personnages d’Ivan Calbérac sont attachants et touchants, la jeune Bertille Chabert (Léa) en tête qui tient ici son premier rôle sur grand écran. Son petit frère Max (Jean-Baptiste Fonck) lui emboîte le pas en jeune écolo de 9 ans rêvant de travailler plus tard chez Greenpeace. Et à la place de Sophie Marceau, la très populaire Mathilde Seigner. Les dialogues sont souvent drôles et le film, guidé par la voix-off d’une jeune collégienne de 12 ans, semble beaucoup plus proche de la réalité que LOL, commenté par Lola qui semblait enfermée dans une véritable petite bulle dorée.

Une semaine sur deux n’est certes pas un film inoubliable mais il remplit très bien son rôle de bon et gentil divertissement.

Cabourg : il n’y a pas d’âge pour être romantique

Posté par kristofy, le 14 juin 2009

Les adolescents ont le vent en poupe cette année, ils sont le sujet de certaines des meilleures comédies de l’année. Les 15-25 ans sont aussi le public à courtiser : autrefois clientèle principale des exploitants, il esta ujourd'hui en déclin, sollicité par d'autres écrans (jeux, vidéos, internet...).

Le Festival de Cabourg a été un reflet de l’importance des ados à l’écran. Les  C’est la jolie surprise qu’a connue Liza Azuelos avec trois millions de spectateurs qui ont vu LOL avec Sophie Marceau en maman de Christa Theret. Le film est projeté sur la plage, et le jeune acteur Jérémy Krapone vient ici avec son groupe de rock Kaponz&Spinoza pour jouer un concert avant le film (avec aussi le groupe Jolijo de l’acteur Adrien Jolivet, Kaziel et Maëlis). 

Riad Sattouf vient lui aussi de réussir à faire l’unanimité avec Les Beaux Gosses, leader du box office hebdomadaire en France. Le cinéaste a su dessiner les embarras de l’adolescence tout en réalisant une comédie détonante. Les Beaux Gosses avec ses gamins de 14 ans parvient même à être bien meilleur que certains teen-movies américains pourtant expert dans la recette.  

Encore plus jeunes et tout aussi étonnant, Une Semaine sur deux confirme l'envol d'Ivan Calbérac ; cela devrait être une des surprises de l’été. "Je m’appelle Léa, j’ai 12 ans, je ne suis pas née dans la bonne famille…"  Mathilde Seigner et Bernard Campan ont du mal à digérer leur rupture, il vont essayer de vivre une nouvelle histoire d’amour avec quelqu’un d’autre tout en essayant de préserver leurs deux enfants. Ce décalage entre les parents qui tentent de nouvelles relations et elle qui se découvre amoureuse d’un garçon plus âgé du collège en fait un film familial idéal.  

Djamel Bensalah continue de s’intéresser aux jeunes lui aussi. Après son western en culottes courtes, Big City, un lourd échec, il revient avec Neuilly Sa Mère qui va remettre au goût du jour l’idée d’un garçon de 14 ans de banlieue qui se retrouve dans une famille bourgeoise. La vie n'est pas un long fleuve tranquille. 

Les jeunes ont eux aussi toute leur place au Festival de Cabourg : six élèves de la région en classe de seconde en section audiovisuelle forment le Jury du Prix de la Jeunesse. Ils étaient accompagnés par le réalisateur Fred Cavayé, l’écrivain Martin Page et les actrices Bérangère Allaux et Sophie Quinton.

LOL : Laughing Or Leaving

Posté par Morgane, le 3 février 2009

lol laughing out loud« - j’voulais te demander un service. Tu veux pas qu’on fasse l’amour ? »

L'histoire : LOL ? ça veut dire « Laughing Out Loud  -mort de rire- » en langage texto. C’est aussi comme ça que les amis de Lola l’appellent. Pourtant, le jour de la rentrée, Lola n’a pas le cœur à rire. Arthur, son copain, la provoque en lui disant qu’il l’a trompée pendant l’été. Et sa bande de potes a le don de tout compliquer. Tout comme sa mère, Anne, avec qui le dialogue est devenu impossible, et pas seulement parce-qu’elle ignore ce que LOL signifie. Que ses parents aient divorcé est une chose. Qu’Anne traite son ado comme une enfant en lui mentant sur l’essentiel, par exemple sur le fait qu’elle revoit son ex en cachette ou qu’elle se fait draguer par un flic, en est une autre. De son côté, Anne se demande ce qui a bien pu arriver à sa douce petite fille. De la fusion à la confusion, entre joints et capotes (chez l'une ET l'autre), les relations mère-fille bouillonnent d’amour et de LOL.

Ce que l’on en pense : La jeune Vic de La Boum de Claude Pinoteau a bien grandi. Sophie Marceau est désormais devenue maman, elle-même confrontée aux histoires d’amour, et autres, de Lola (Christa Theret, vue dans Et toi t'es sur qui?), sa fille.

Lisa Azuelos (Comme t’y es belle) filme avec beaucoup de tendresse cette jeune ado pour qui l’année de seconde ne sera pas de tout repos. Tromperies, amours, conflits, amitiés…tout est là. La caméra suit Lola, l’observe se débattre, pleurer, rire et grandir. Il semble bien dur d’être lycéenne, et c’est vrai. Mais ce que l’on peut reprocher au film réside dans son manque d’universalité. Bien loin du monde d’Entre les murs, LOL se situe aux antipodes, dans un lycée parisien plutôt bourgeois où le monde des adolescents est réduit à une petite bulle dorée faite d’appartements grandioses, de coupes de cheveux et de fringues hyper tendance, de Sms, Msn & co… La superficialité semble faire fureur laissant un peu le spectateur sur le bord de la route. Ici tout est toujours trop. Les nanas sont trop des tepu et les mecs, trop des bâtards. De l’autre côté de l’écran, le spectateur, quant à lui, fait rapidement une trop de dose de cet univers un peu loin des réalités. La candeur n’atteint pas uniquement les plus jeunes. Le personnage de Sophie Marceau, femme divorcée, la quarantaine, mère de trois enfants, vit au cœur d’une véritable naïveté maternelle. Lisa Azuelos nage alors dans les eaux roses d’un univers idéalisé où seule la légèreté régit le monde.

Néanmoins, côté divertissement, le film réussit son pari. Les personnages, dont celui de Marceau en mère poule moderne, sont marrants et assez attachants. Les grimaces de l'actrice autrefois ado et les discussions de la bande de potes de Lola  nous font sourire, quant à leurs peines de cœur, elles nous touchent. Fraîcheur et légèreté sont donc bel et bien au rendez-vous. Les ados adoreront sûrement LOL, le trouvant trop top. Pour les autres, le film sera certainement un bon moyen de prolonger l'observation sociologique de cette jeunesse incompréhensible.

Rome fait aussi son festival

Posté par MpM, le 23 août 2008

rome07.jpgAlors que tous les yeux sont tournés vers la Mostra de Venise, qui ouvre ses portes la semaine prochaine, le Festival de Rome a déjà commencé son travail de teasing. On sait ainsi que sa 3e édition se tiendra du 22 au 31 octobre et devrait accueillir Al Pacino (dans le cadre d’une rétrospective et afin de recevoir au nom de l’Actor’s studio le prestigieux prix Marc’Aurelio Acting pour l'ensemble de sa carrière), Michael Cimino (qui présentera un montage inédit des plus belles séquences de danse dans ses films) et David Cronenberg (accompagnant son exposition multimédia "Chromosomes"). Autre invitée d'honneur : Gina Lollobrigida qui recevra un prix pour sa contribution au cinéma italien.

Côté films, seront présentés toutes sections confondues La duchesse de Saul Dibb (avec Keira Knightley et Ralph Fiennes), The Baader-Meinhof Complex d’Uli Edel (avec Bruno Ganz et Alexandra Maria Lara), Un barrage contre le Pacifique de Rithy Panh (avec Isabelle Huppert et Gaspard Ulliel, d’après Marguerite Duras), Lol de Lisa Azuelos (avec Sophie Marceau) ou encore Bob Marley: Exodus 77 d’Anthony Wall sur la vie de Bob Marley. L

Le Brésil sera également à l’honneur au travers d’un "focus" sur une dizaine de films inédits et ce sera la première mondiale de Huit, un film collectif où huit personnalités (Jane Campion, Gael García Bernal, Jan Kounen, Mira Nair, Gaspar Noé, Abderrahmane Sissako, Gus Van Sant et Wim Wenders) livrent leur vision des huit objectifs définis par les Nations Unies en 2000 pour créer un monde sans pauvreté.

Avec Monica Bellucci en ouverture (L'uomo che ama) et un autre film italien en clôture, L'ultimo Pulcinello, le Festival de Rome cherche à amadouer son nouveau maire, ultra-nationaliste et jugé démagogue.

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crédit photo : Photos sur le mur d'un restaurant du Trastevere, avec Monica Bellucci en premier plan (c) vincy thomas