Pour son 8e film, dont le trailer vient d'être dévoilé, Quentin Tarantino s'est tourné vers le western, genre qui hante une grande partie de sa filmographie. The hateful eight se déroule ainsi quelques années après la guerre de sécession, lors d'une tempête de neige au beau milieu du Wyoming.
Deux chasseurs de primes, une prisonnière et un shérif se réfugient dans un chalet où ils font la connaissance de quatre autres personnages. Rapidement, comme le laisse supposer la bande-annonce, les protagonistes s'aperçoivent que l'un d'entre eux n'est pas celui qu'il prétend...
Quentin Tarantino a officiellement choisi son prochain film, un an après le triomphe populaire de Django Unchained. The Hateful Eight sera un western, qui pour l'instant ne dispose d'aucune vedette. Variety rapporte cependant qu'il aurait prévu un rôle Christoph Waltz (deux fois oscarisé grâce à ses performances dans Inglorious Basterds et Django Unchained). De même Bruce Dern (Nebraska) serait également pressenti.
Il y a deux mois Tarantino avait émis l'idée au Tonight Show de Jay Leno qu'il voulait refaire un Western : "Je me suis tellement amusé à faire Djanfo et j'adore tellement les westerns qu'après réflexion je me suis dit "OK"."
Le titre qu'on pourrait traduire par les Huit détestables est un hommage subliminal au film de John Surges, Les Sept mercenaires, avec Yul Brynner, Steve McQueen, Charles Bronson, Eli Wallach, James Coburn et Robert Vaughn.
Pour l'instant aucun studio n'est rattaché au projet. On se doute que The Weinstein Company, compagnon historique de Tarantino, sera de l'affaire.
Le tournage devrait commencer cet été. Pour une sélection à Cannes en 2015?.
Le palmarès cannois aurait pu être pire. Même si, pour nous, il manque des films dont l'esthétisme (voire le formalisme) et le propos nous ont davantage séduits, reconnaissons à Steven Spielberg et son jury d'avoir eu du cran : Une Palme pour Adèle, fallait oser. Lui Président a décidé de provoquer un acte culturel (et donc politique) majeur en remettant l'un des plus grands prix du 7e art à un film dont certaines séquences (sexualité frontale, nudité, homosexualité) l'empêcheront d'être vu dans de nombreux pays (y compris les USA) et dont la durée limitera l'intérêt des exploitants. Avec ce prix, il oblige les exploitants à s'adapter à une création hors-normes...
La Palme d'or à La vie d'Adèle, malgré nos quelques réserves sur le film, est largement justifiée tant l'oeuvre (3h) est captivante et émouvante. Hymne à l'amour et sà la liberté, l'adaptation de la BD "Le bleu est une couleur chaude" aura enthousiasmé journalistes, festivaliers, professionnels. Steven Spielberg n'a pas oublié de décerner la Palme aux deux actrices Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos. "Nous avons été privilégiés de voir ce film, et non gênés" explique le cinéaste en conférence de presse. "C'est l'histoire d'un amour profond, magnifique. Le réalisateur n'a pas du tout bridé le récit. Nous étions sous le charme du film, avec des actrices formidables. Le réalisateur a permis aux personnages de prendre réellement vie" a-t-il poursuivi.
Lorsqu'il a reçu son prix, Abdellatif Kechiche a dédié son prix "à cette belle jeunesse de France qui m'a beaucoup appris sur l'esprit de liberté", "le vivre-ensemble". Ce film est pour "une autre jeunesse, de la révolution tunisienne, pour leur aspiration à vivre eux aussi librement, et aimer librement", a déclaré le cinéaste.
Le suspens pour les César 2014 est mort ce soir.
Exceptions culturelles
Défendant l'exception culturelle, Steven Spielberg en a fait la ligne directrice de son palmarès : des films iranien (avec une actrice d'origine argentine), chinois, japonais, américains et mexicain. Le jury a privilégié des mélodrames, et tous les films primés ont de belles qualités. Jia Zhang-ke a offert cette année sa production la plus ambitieuse, entre vengeance personnelle sanglante et tragédie humaine ; Kore-eda Hirokazu n'a peut-être pas réalisé son plus grand film mais l'histoire filiale ne pouvait que séduire des cinéastes comme Spielberg et Lee qui en on fait des thèmes récurrents dans le cinéma ; le grand Bruce Dern permet à le très bon Nebraska de ne pas repartir les mains vides grâce à un personnage mémorable de vieux lunatique et taiseux ; les Coen ont manqué de peu la double Palme d'or mais leur film, l'un des chouchous des festivaliers, ont confirmé leur grand retour grâce à un blues musical qui ne manque pas de dérision : Nebraska comme Inside Llewyn Davis devraient refaire parler d'eux aux prochains Oscars ; enfin, plus surprenant, le jury a préféré un jeune metteur en scène mexicain, Amat Escalante avec son essai très soigné et plutôt réussi (quoique déjà vu) sur la violence, Heli, pour le prix de la mise en scène : c'est la deuxième fois consécutive qu'un mexicain remporte ce prix. Concluons avec le prix d'interprétation féminine pour la franco-argentine Bérénice Bejo : deux ans après la projection de The Artist (prix d'interprétation masculine), la comédienne césarisée est désormais consacrée pour son rôle dramatique dans Le passé. Ironiquement, son personnage devait être incarné par Marion Cotillard, qui doit s'en mordre les doigts.
Après avoir vu tous ses films primés, constatons que l'image, les cadrages et la musique y sont souvent sublimes. Du drame intimiste au film de genre, tout le cinéma est représenté, illustrant une 66e édition prônant haut et fort le souci de la diversité et l'envie de séduction. Mais à voir la liste, c'est surtout un certain cinéma "vérité" qui a été honoré : un regard franc sur le monde, nostalgique ou cruel.
Un an après la présentation aux festivals de Telluride et Toronto de son dernier film, The Descendants, Alexander Payne, juré du dernier Festival de Cannes, deux fois oscarisé (et six fois nominé), se lance dans son nouveau projet. Il revient ainsi à un rythme d'un film tous les deux-trois ans, après un hiatus de 7 ans entre Sideways et The Descendants.
Nebraska sera un film en noir et blanc. L'histoire est celle d'un père alcoolique qui reçoit un prix d'un million de $ lors d'une loterie. Il entraîne son fils du Montana au Nebraska pour aller chercher sa récompense. Le Nebraska, Payne connaît bien. Il y est né. Monsieur Schmidt vivait déjà dans cet Etat (pour lui, s'en sortir et aller à Denver) dans un scénario assez similaire au niveau du pitch.
Bruce Dern incarnera le père. Vétéran hollywoodien, on l'a vu dans On achève bien les chevaux, Monster, Le retour, Gatsby le magnifique, et récemment dans Twixt. Il sera aussi dans le prochain Tarantino, Django Unchained. Le fils sera interprété par Will Forte, aperçu récemment dans Rock Forever, mais surtout connu pour ses rôles récurrents dans des séries comme "The Cleveland Show", "30 Rock" et ex du Saturday Night Live.
Nebraska, modeste budget de 13 millions de $ distribué par la Paramount, se tournera cet automne. A noter : c'est la première fois que Payne réalise un scénario qu'il n'a pas écrit lui-même.
The Descendants est à ce jour le plus gros succès mondial du réalisateur avec un bon office de 177 millions de $. Sideways et Monsieur Schmidt avaient rapporté 110 millions de $.