Regards sur courts, le court métrage dans tous ses états

Posté par redaction, le 25 août 2017

Le format court sous toutes ses formes sera à l'honneur en septembre à Epinal avec le nouveau festival Regards sur Courts. Nouvelle appellation du Festival de l'image (ou Festival d'Art numérique) créé dans la cité vosgienne en 1961, cette manifestation couplera cette année pour la première fois courts métrages photos (c'est-à-dire réalisés en image fixe) et courts métrages de cinéma traditionnels.

La compétition de courts métrages photos est le résultat d'un travail de présélection parmi les oeuvres proposées par leurs auteurs. Elle réunira 58 concurrents venus d'Italie, de Norvège, de France ou encore d'Australie, tous en lice pour la très convoitée Coupe de l'Europe.

La compétition de courts métrages de cinéma a elle été l'objet d'une sélection spécifique permettant d'offrir un panorama varié de ce qu’est le court métrage contemporain en termes de genres (comédie, thriller, intimiste, social, historique, fantastique…) comme de styles (animation, prise de vue réelles, format hybride…). Elle est constituée de douze films venus de Grèce, des Pays-Bas, du Canada, de France, du Brésil... et dont la moitié sont réalisés ou co-réalisés par des femmes.

Si les deux formes de création auront chacune leur section compétitive, elles seront bel et bien réunies lors de la séance spéciale qui viendra clôturer l'édition 2017. L'occasion d'observer les nombreux points communs entre les deux formes de création, au-delà de leur format.

Parmi les films sélectionnés, on retrouve des oeuvres ayant déjà connu une belle carrière internationale, à l'image de Delusion is a redemption for those in distress de Fellipe Fernandes (vu à la Semaine de la Critique à Cannes en 2016) et Hiwa de Jacqueline Lentzhou (en compétition à Berlin cette année), mais aussi un film autoproduit dont on vous a déjà parlé : AXN de Jean-Marie Villeneuve, un film d'école repéré à Poitiers, Meral, Kizim de Süheyla Schwenk, ou encore le film précédent de Matthew Rankin (sélectionné à Cannes cette année avec Tesla : lumière mondiale) : Mynarski chute mortelle.

On peut également noter la présence en séance spéciale de L'immense retour de Manon Coubia, Léopard d'or à Locarno en 2016, et de KL de William Henne & Yann Bonnin, découvert à Annecy en juin dernier. De quoi offrir aux festivaliers spinaliens un bel aperçu de la production contemporaine de films courts, et de son immense vitalité.

La compétition de Courts métrages

Airport de Michaela Müller
AXN de Jean-Marie Villeneuve
Chez soi de François Raffenaud
La convention de Genève de Benoit Martin
Cour de récré de Francis Gavelle et Claire Inguimberty
Delusion is redemption to those in distress de Fellipe Fernandes
Hiwa de Jacqueline Lentzou
Import de Ena Sendijarevic
Meral, Kizim de Süheyla Schwenk
Mynarski chute mortelle de Matthew Rankin
The National Garden de Syni Pappa
We Will Never Be Royals de Mees Peijnenburg

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Regards sur Courts
Du 7 au 10 septembre 2017
Infos et programme sur le site de la manifestation
A suivre sur la page Facebook

Le transmedia va se doter d’un institut

Posté par vincy, le 26 août 2016

Quelques années que le transmédia émerge. Tout comme la Réalité virtuelle, ce sera sans doute l'une des grosses révolutions à venir dans la narration ludique. La ville de Charleroi en Belgique va se doter d'un Institut transmédia, le R/O Institute, partenariat public-privé entre la société Média-Participations (plus gros éditeur de BD franco-belge avec Dargaud, Le Lombard et Dupuis et producteur de séries animées déclinées de son catalogue), la région wallone et des boîtes de prod audiovisuelles et multimédias.

L'Institut, qui sera situé dans un bâtiment relifté sur les quais, accueillera ses premiers projets au début 2017. Il s'agira de développer des contenus dans un domaine qui en manque cruellement. Les lunettes pour la Réalité Virtuelle sont performantes, mais il y a peu de projets pour les rendre utiles. Du scénario au marketing, du graphismes aux outils techniques, l'Institut veut offrir un espace où les créateurs peuvent se libérer des contraintes.

Un premier appel à projets avait été lancé à Cannes. Une première salve de 40 dossiers devraient être retenus avant qu'une dizaine d'entre eux soient sélectionnés pour la première session, dans un environnement où le plus gros défi est juridique (droit d'auteur, propriété intellectuelle).

Derrière ces bonnes intentions, le R/O Institute et le R/O Lab ont aussi vocation à développer des projets dérivés des héros de la BD franco-belge afin d'en faire des héros "transmédia".

Il était une fois… le court métrage photo

Posté par MpM, le 27 septembre 2011

Nous vous en avons parlé à plusieurs reprises sur Ecran Noir, le court métrage photo est un art en pleine expansion, héritier moderne et ultra créatif du diaporama d'antan, qui a à la fois assimilé et renouvelé les procédés vidéo et l'écriture cinématographique traditionnels.

Mais la technique s'efface vite derrière des histoires qui, comme au cinéma, transportent, émeuvent, dérangent, font rire ou réfléchir.

C'est pourquoi Denys Quélever, réalisateur de courts métrages photographiques, a eu l'idée de créer un spectacle intitulé "Il était une fois" proposant une dizaine d’œuvres variées emmenant le spectateur dans une véritable traversée émotionnelle et artistique. Au programme, une trilogie sur la différence, une enquête policière, plusieurs rêveries fantastiques... et même une réflexion sur l'art urbain.

Une occasion exceptionnelle de découvrir sur grand écran un art qui n'a pas besoin de 24 images par secondes pour faire exister récits, songes et émotions.

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Il était une fois
Samedi 1er octobre à 14H30
Entrée libre

Auditorium du musée de la Poste
34 boulevard de Vaugirard
75015 Paris

Programme et informations sur le site de la manifestation

Festival d’Art numérique d’Epinal : le court métrage photo à l’honneur

Posté par MpM, le 28 avril 2011

En 1961 naissait à Epinal le Festival de l'Image, l'un des premiers à proposer cet art alors nouveau du "diaporama". Le public, qui se déplaçait en masse, venait admirer la prouesse technique consistant à projeter des diapositives en fondu enchaîné (sans noir à l'écran) avec une bande sonore. "C'est comme du cinéma !" s'enthousiasmaient les premiers spectateurs.

Cinquante ans plus tard, bien sûr, le média a fortement évolué. Paradoxalement, c'est l'arrivée du numérique qui, au lieu de provoquer sa perte, lui a permis de renaître de ses cendres et de repartir sur de nouvelles bases. Pour imaginer cela, il faut oublier tous les fichiers powerpoint qui fleurissent sur internet (présentant des séries de fleurs, d'animaux ou de paysages avec une musique lénifiante) et qui dévoient le terme. Car le diaporama du XXIe siècle est un véritable court métrage photographique qui inclut des effets vidéo, un scénario rigoureux et une bande-son soignée.

Avant tout, il raconte une histoire, en choisissant le format (fiction, documentaire, reportage, essai...) et le ton qui lui conviennent. Tous les sujets peuvent être abordés, des ravages du sida à la nécessité de scolariser les enfants jugés "différents", en passant par des intrigues de polar ou la vie de telle ou telle célébrité. Comme au cinéma, en somme, les 24 images par seconde en moins.

Depuis mardi se tient donc la 50e édition de ce Festival de l'Image devenu en 2009 Festival d'Art numérique. Au programme, des rétrospectives thématiques, un panorama des auteurs qui ont marqué les 50 dernières années et une compétition présentant 65 montages réalisés en 2010 et 2011. Mais aussi, parce que le Festival d'Epinal a toujours été ancré dans son époque, une exposition consacrée à un diaporamiste tunisien, Trabelsi Marwen, ayant immortalisé la Révolution qui vient d'avoir lieu dans son pays.

Enfin, dans une esprit de multidisciplinarité, le Festival propose la création mondiale d'une pièce musicale, Les 7 péchés capitaux du compositeur Daniel Hue, qui sera interprétée en direct sur la scène du théâtre d'Epinal pendant que seront projetés sept courts métrages photographiques spécialement créés pour l'occasion. Une version diaporamique du Ciné-concert, en quelque sorte. Preuve que ce qui rapproche les deux genres est plus important que ce qui les distingue.
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Festival international d'Art numérique d'Epinal
Jusqu'au 1er mai 2011
Renseignements et programme sur le site de la manifestation
Pour découvrir et visionner (gratuitement) des diaporamas : le musée virtuel du diaporama créatif
A voir aussi : Le jour d'avant de Denys Quélever, diffusé sur notre site dans le cadre de l'Instant court

Monstres contre aliens : la 3D en relief envahit la terre

Posté par MpM, le 20 novembre 2008

Monstres contre aliensLe cinéma en relief serait-il vraiment la plus importante révolution qu’ait connu le 7e art depuis le passage du muet au parlant et du noir et blanc à la couleur ? C’est en tout cas ce qui ressort de la présentation faite par Jeffrey Katzenberg, responsable de Dreamworks Animation, dans le cadre des rencontres Parixfx dédiées à la création numérique et aux effets visuels. Après s’être copieusement moqué des tentatives passées de cinéma en relief (qualifiées d’assez "épouvantables" et "rudimentaires"), le grand manitou de l’animation a vanté les nouveaux procédés développés par DreamWorks : les lunettes "constituées de lentilles polarisées dernier cri, si confortables qu’on les oublie très vite" (mais toujours grosses et moches) et les images "nettes, éclatantes, synchronisées et stables".

Prometteur, mais qu’en est-il en réalité ? En guise de démonstration, Jeffrey Katzenberg a présenté trois séquences du prochain film produit par DremWorks, Monstres contre aliens. Le fait est qu’on oublie très vite la présence des lunettes, de même que, rapidement, l’histoire prend totalement le pas sur les prouesses techniques. D’ailleurs, on est presque déçu par l’utilisation parcimonieuse (et assez naturelle) du relief, qui se manifeste plus dans des effets de profondeurs assez sobres (les silhouettes se découpant nettement sur le décor, les personnages en volume) que de jaillissements spectaculaires. On commence à croire Mr Dreamworks quand il assure que la 3D relief est au service d’un scénario, et non une fin en soi !

Des Monstres et des Aliens qui se battent en relief !

Ainsi, la première séquence met curieusement mieux en valeur le ton humoristique et décalé du film que les nouvelles technologies. On y découvre le président des Etats-Unis tenter de lier des liens pacifiques avec une sonde extra-terrestre… en lui jouant du synthétiseur. C’est tout de même l’occasion de lui faire gravir un monumental escalier dont chaque marche semble parfaitement réelle, et de nous emmener l’espace de quelques secondes dans un hélicoptère survolant la scène. Même chose pour la deuxième séquence, qui nous permet de faire connaissance avec les cinq "monstres" prisonniers du gouvernement et qui, face à l’imminence d’une attaque extra-terrestre, apparaissent comme la seule chance de survie de l’humanité. Un savant fou transformé en cafard (et "incarné" par le célèbre Docteur House himself, Hugh Laurie), un tas de gélatine indestructible, le "chaînon manquant" entre l’homme préhistorique et ses ancêtres subaquatiques, une grosse bestiole en peluche de plus de 100m de haut et enfin une jeune femme qui, suite à sa rencontre avec une météorite, fait désormais 15m de haut… les personnages s’avèrent immédiatement sympathiques et amusants, quoiqu’un peu stéréotypés (le glouton, le cerveau, la montagne de muscles…)

Enfin, le dernier extrait présenté par Jeffrey Katzenberg est sans doute celui qui donne l’aperçu le plus parlant des avantages de la 3D sur la 2D : on y découvre un affrontement mouvementé entre notre équipe de monstres et l’un des fameux émissaires aliens bien décidé à les déchiqueter en petits morceaux. Comme tout cela se passe dans la ville de San Francisco désertée par ses habitants, les animateurs s’en sont donné à cœur joie en termes de vues vertigineuses du haut des immeubles ou du Golden Gate Bridge. Indéniablement, le relief ajoute aux effets visuels déjà impressionnants, et apporte un souffle supplémentaire aux corps à corps. Le pari de Katzenberg semble pour le moment tenu : les vues en trois dimensions apportent quelque chose au film, mais n’en constituent pas l’essentiel.

Un investissement de près de 100 000 dollars ?

Il vaut mieux, car le film sera justement distribué dans les deux formats (2D et 3D), pour cause de manque de salles équipées avec les projecteurs adéquats ! En effet, Dreamworks prévoit qu’au moment de la sortie de Monstres contre Aliens (1er avril 2009 en France), seuls 600 à 800 écrans dans le monde seront capables de projeter le film en relief (contre 2500 aux Etats-Unis). Par contre, au moment de la sortie de Shrek 4 en 2010, le studio espère réaliser 75 à 80% des entrées américaines et 20% de celles du box-office international avec la version 3D. Car, toujours d’après Jeffrey Katzenberg, cela coûterait environ 75 000 dollars pour convertir un cinéma au numérique, et moins de 20 000 dollars pour passer du numérique au 3D… un investissement qui pourrait en valoir la chandelle, puisque les cinémas américains ont déjà prévu d’ajouter un supplément de 5 dollars par place pour les films en relief. A suivre, notamment en France, où à l’heure actuelle, à peine 140 salles sont équipées… Quoiqu’il en soit, on note la phrase de Katzenberg : "La 3D peut faire beaucoup de choses, mais elle n’est pas capable de rendre bon un film qui serait mauvais", il est fort probable qu’elle pourra resservir…

Inauguration du Théâtre et Auditorium de Poitiers

Posté par denis, le 7 septembre 2008

tappoitiers.jpgSamedi 6 septembre 2008 : ouverture officielle du TAP, le Théâtre et Auditorium de Poitiers dont la région poitevine peut s’enorgueillir avec raison. Projet dont la genèse remonte en 1977 et dont la première pierre fut posée en 2005, le TAP découlait d’une envie de construire en centre-ville un lieu entièrement dédié au spectacle vivant. Fort d’une salle de théâtre de 720 places et d’un auditorium conçu à plat de plus de 1000 places, agrémenté de trois salles de répétition et de nombreuse loges, sans compter d’autres espaces favorisant la fréquentation du lieu, le TAP a réussit son entrée dans la cour des grands sites culturels.

Le TAP est donc véritablement multi supports et la vie s’imprègne autant dans son cœur que sur son corps, ce qui en fait un lieu intrinsèquement original au même titre que l’Institut du monde arabe à Paris. Vous l’aurez compris, Poitiers dorénavant ne vibrera plus seulement aux sons et aux images du Futuroscope, mais bien plus encore à ceux du TAP. D'ailleurs, le cinéma y aura toute sa place avec pour commencer la reprise de la sélection de la Quinzaine des réalisateurs 2008. Le lieu accueillera aussi les Rencontres Henri Langlois, qu'Ecran Noir défend farouchement chaque année. Des ciné-concerts autour de films muets ou des projections événementielles s'y tiendront.

Hormis sa richesse intérieure, le TAP, conçu par l’architecte portugais Joao Luis Carrilho da Graça, se distingue aussi par son architecture singulière et homogène. De l’extérieur, il se présente comme deux parallélépipèdes aux lignes épurées enveloppés de verre sablé. Ces façades à la peau translucide, elles sont habillées d’une paroi de verre opalescent, cachent un système de projection d’images vidéo pilotées par ordinateur. Progrès technologique, écran toutes surfaces, l’édifice se transforme ainsi en support de communication et en dispositif mural pour la création numérique. Il faut noter l’attention toute particulière accordée aux matériaux utilisés à la construction de l’auditorium qui, avec ses parois latérales incurvées vers l’intérieur et ses sièges construits en partie en érable, lui permettent dans un esprit écologique d’établir une acoustique à toute épreuve en plus des diffuseurs de son au plafond.