Des propositions pour promouvoir le cinéma en Afrique francophone

Posté par vincy, le 2 juillet 2014

Lundi 30 juin, Unifrance a publié un rapport passionnant, qu'on aimerait lire pour d'autres secteurs culturels comme la musique ou le livre. Pour l'instant, il s'agit de cinéma.

Le groupe de travail Francophonie, présidé par le producteur Eric Névé, constate, d'après les chiffres de l'Organisation Internationale de la Francophonie que 50% des 220 millions de francophones dans le monde résident sur le continent africain. Ce chiffre devrait grimper à 85% à l'horizon 2050 avec 750-800 millions d'habitants. La croissance économique suivra la croissance démographique avec un PIB multiplié par 15 entre 2020 et 2040 (selon la Banque mondiale).

Autant dire que les opportunités sont énormes pour l'industrie culturelle française, surtout avec le numérique qui permet d'abolir les frontières géographiques au profit de territoires linguistiques. Les Anglais ont toujours profité de leur langue pour s'exporter, certes, aidés par la puissance américaine, mais aussi en profitant du Commonwealth. Les Espagnols ne sont pas en reste en ayant vampirisé le continent latino-américain (à l'exception du Brésil). Face à la concurrence américaine, turque, indienne et chinoise, le cinéma français doit s'engager auprès de la filière naissante d'un cinéma en Afrique francophone pour bénéficier d'un relais de croissance à fort potentiel.

Mais l'Afrique francophone souffre de multiples carences que n'ont pas l'Amérique latine ou les puissances émergentes asiatiques. En Afrique francophone, il n'y a pas de distribution et peu de production de films, des salles de cinéma très rares et finalement un public à "former". Il faudrait donc investir dans un réseau complet, des films à l'exploitation en passant par la promotion.

Le rapport d'Unifrance montre cependant que tout évolue très vite.

L'insuffisance des salles de cinéma

Les pays se ressaisissent : il faut bien divertir les nouvelles classes moyennes. Au Maroc, la fréquentation n'a jamais retrouvé ses scores des années 80 (45 millions de spectateurs, 241 salles dans le pays. Alors on reconstruit. En 2012, il n'y avait que 61 salles dans le pays et deux millions de spectateurs. Mais Megarama et ses deux nouveaux multiplexes (Casablanca et Marrakech) a contribué à la construction de 23 de ces 61 écrans et capte la moitié des entrées du pays. En Tuinisie, le CinéVog vient d'être inauguré près de Kram et d'autres salles comme le CinéMadart à Carthage ont récemment émergé.  A Kigali (Rwanda), un multiplexe de 8 salles s'est également ouvert.

Dakar, Abidjan, N'Djamena, Bamako... autant de villes où des salles équipées en numérique ont éclos. A Dakar, le Sea Néma (3 salles) s'est installé dans le centre commercial le plus moderne de la capitale sénégalaise. A Abidjan, on a restauré l'antique salle Ivoire qui est ainsi passée à l'ère numérique. A Bamako (Mali), les deux salles du Ciné Magic sont flambant neuves. L'Institut français numérise aussi ses écrans d'Abidjan, Libreville (Gabon) et Yaoundé (Cameroun). Le Cameroun justement va réouvrir et contruire des salles dans les principales villes du pays. Le Burkina Faso veut réhabiliter 50 salles.

Le petit écran peut-être une solution

La Vidéo à la Demande reste balbutiante mais elle peut aider à la diffusion de films francophones dans un si vaste territoire. Un hit en VàD c'est 1400 téléchargements. Le rapport constate qu'Orange Sénégal a 7,5 millions de clients, mais seulement 1000 en IPTV et 100000 en ADSL. Africafilm.tv est passé à une formule d'abonnement avec un objecif de 10000 abonnés cette année. Une chaîne très populaire comme TV5 Monde est un relais inestimable. Et Canal + Afrique peut aussi servir de tremplin à la promotion et la diffusion de films francophones.

Reste le plus gros problème du continent : la nocivité du piratage. Comme en Asie, les DVD piratés se vendent au grand jour. Cela condamne un segment déjà très fragile de la chaîne du cinéma : la vidéo physique.

La distribution condamnée à être innovante

Pas facile de diffuser des films quand le marché de la distribution est inexistant. Tandis que le belge Cinéart et le suisse Xenix tentent l'expérience, aucun gros distributeur français ne s'aventure sur ce terrain. Certes, la rentabilité est faible. Mais on peut aussi remarquer le manque d'entrain des distributeurs français à aller vers les marchés étrangers, même européens.

Le box office incite à la prudence. La pirogue, pourtant acclamé dans les Festivals, n'a séduit que 932 spectateurs au Sénégal et 949 au Burkina Faso. C'est grâce au cinéma itinérant, le système MobiCiné, qu'il a pu être vu par 8128 spectateurs au Sénégal.

Pour la sortie d'Aya de Yopougon, il a fallu inventer un système de distribution. L'agence Onyx s'est improvisée distributeur : elle a facturée des séances en extérieur (parfois jointes à d'autres événements comme un défilé de mode à Kinshasa) à des sociétés, institutions, etc... qui redistribuaient les tickets à leurs clients, partenaires ou sous forme de jeux concours. 21 273 spectateurs à Abidjan, 8200 dans le reste de la Cote d'Ivoire, 3898 à Dakar, 3350 à Kinshasa, 900 à Ouagadougou. Et le film va encore voyager : Libreville, N'djamena, Douala et Yaoundé.

La production très dépendante de la France

Les choses bougent mais lentement. On le voit chaque année dans les grands festivals, l'Afrique francophone propose deux à trois films par an quand il y a un bon cru. Le Maroc a cependant  augmenté sa production de 70% entre 2004 et 2012. Le Sénegal a annoncé une dotation de 1,5M€ pour le fonds de promotion de l'industrie cinématographique. Idem pour le Mali. Le Gabon vient de mettre en place un fonds d'aide à la production audiovisuelle. Et le Tchad a mis en place une taxe sur la téléphonie mobile pour financer le cinéma.

Mais plus généralement, ce sont les aides européennes et surtout françaises qui, par l'intermédiaire de coproductions, contribue à la surive d'un cinéma africain francophone, qu'il soit magrhébin ou sub-saharien. Les Emirats (Qatar, Emirats Arabes Unis) montent également en puissance avec l'objectif de favoriser un cinéma arabophone et surtout diffusable dans le monde musulman.

Pour l'instant, les grands succès africains de ces dernières années - Les chevaux de dieu, La pirogue, Timbuktu, Grigris - restent dépendants des fonds d'aides français. Au final, c'est loins d'une dizaine de films qui sont produits chaque année.

Deux propositions pour faire bouger le cinéma en Afrique francophone

Le rapport d'Unifrance affirme qu'il ne fait pas se contenter d'être un cinéma simplement exportateur, et de ne pas se contenter des films français. Il faut aussi inclure le cinéma belge, suisse et québécois dans la réflexion. d'etre français

Première proposition : un festival du film francophone itinérant (Dakar, Bamako, N'djamena, Abidjan) avec 2 films majoritairement français, 2 films africains, 2-3 films francophones, un film d'animation et un film de patrimoine. Un festival annuel et transnational destiné au public.

Seconde proposition : les rencontres du cinéma francophone, qui auraient lieu à Dakar en novembre prochain, afin de travailler "à la structuration d'un écosystème favorable à la cinématographie francophone". "Le Sénégal par exemple a fait un travail de titan en un an. Ils ont créé un fonds de production, lancé des rénovations de salles, ils sont en train de créer un centre national sénégalais (sur le modèle du CNC) et une cité du cinéma dans les nouvelles zones industrielles de Dakar!" explique Eric Névé. Dakar accueille un sommet de la Francophonie tous les ans : idéal pour des rencontres professionnelles. Dakar se veut le carrefour du cinéma francophone en Afrique de l'Ouest, comme le Nigéria a su bâtir un Nollywood.

L'objectif est évidemment de créer une Soft Power francophone à l'instar de la Chine, du Japon, de la Corée du sud. La culture est un parfait vecteur pour soutenir l'économie et étendre sa zone d'influence politique et diplomatique. Lire le reste de cet article »

Tout est faux : premier long métrage incisif cherche distributeur sincère

Posté par MpM, le 12 juin 2014

tout est fauxTout est faux est un premier long métrage fauché mais gonflé, qui capte avec une rare justesse la petite musique absurde d'une époque à bout de souffle. Son personnage principal se heurte partout à des discours vides de sens (le film a été tourné pendant la campagne pour l'élection présidentielle 2012 et est émaillé d'extraits de débats ou d'interventions télévisées), des expressions toutes faites, des mots creux. Lui-même est incapable d’articuler autre chose que des formules vagues : "oui", "non", "d'accord"... Comme si, plus la logorrhée absconse du monde l’envahissait, plus les sons s'étranglaient dans sa gorge.

Jean-Marie Villeuneuve, auteur de plusieurs courts métrages remarqués, dont The cream sélectionné au Festival Chéries, Chéris 2011, fait des films hors système depuis la fin des années 2000. "Pas par volonté", précise-t-il. "Sur certaines choses, oui, parce que c’est sympathique. Mais pour d’autres, j’aurais bien aimé avoir du financement. Il y a des scènes que je m’interdis de tourner parce que je ne peux pas les faire concrètement. Quand tu ne peux pas bloquer une rue, quand tu n’as pas les lumières pour transcender une scène… Ou alors sonoriser un lieu, avoir des figurants… Ca fait beaucoup de scènes dont on se prive, au final."

Un film bourré d'énergie pour un budget de 2000 euros

Ce n’est pourtant pas faute d’écumer les commissions d’aide, de contacter des producteurs et de remuer ciel et terre pour présenter ses scénarios. Le réalisateur peut probablement divertir ses interlocuteurs pendant toute une soirée avec les réponses (surréalistes) qu’il lui est arrivé d’obtenir. De quoi relancer le débat sur la frilosité d’un système français qui refuse de sortir de sa zone de confort. Quoi qu’il en soit, devoir toujours se battre pour imposer ses idées finit par être non seulement usant, mais surtout sclérosant. Beaucoup abandonnent. Jean-Marie Villeneuve, lui, a eu envie de tenter l’expérience du long métrage envers et contre tout.

C’est ainsi qu’est né Tout est faux, tout est fauxauto-financé avec un budget de deux mille euros qui ont principalement servi à restaurer l’équipe (à défaut de les rémunérer) et payer les lumières pour une séquence en boîte de nuit, la steadycam pour les scènes en forêt et le mixage du son. A mille lieux des clichés sur un cinéma amateur forcément bancal, et plutôt dans la lignée des œuvres auto-produites acclamées ces dernières années (Donoma, Rengaine…), le résultat est un film bourré d’énergie, ambivalent et complexe, sorte d’allégorie elliptique et parfois hallucinée de notre incapacité à prendre la parole pour dénoncer l’indécence et le cynisme, ou au contraire défendre ce qui mérite de l’être.

Un long métrage à la fois haletant (à l’image du premier long plan séquence tourné dans la rue, la caméra vissée sur la nuque du personnage principal) et cocasse, drôle et désenchanté. Si l’on s’identifie au personnage central, coincé dans un travail dépourvu de sens, désespérément solitaire au milieu d’individus agressifs ou tout simplement indifférents, privé d’une parole salvatrice ou au moins cathartique, il y a de quoi être sonné. Mais pour autant, Tout est faux raconte aussi la douceur. Celle des mondes intérieurs où il fait bon se réfugier, celle des rencontres, peut-être fugaces, peut-être fantasmées, mais plus réelles que la plupart des échanges machinaux que l’on égrène chaque jour.

Révélation d'un cinéaste

tout est fauxBien sûr, il y a des maladresses, surtout techniques (vous avez essayé de tourner un long métrage ambitieux sans moyens, vous ?), et des partis-pris qui peuvent surprendre, à l’instar du jeu complètement décalé des deux actrices qui semblent comme vues à travers une loupe déformante… mais n’est-il pas facile de faire abstraction de tout cela pour reconnaître du cinéma quand on en voit ? De comprendre instinctivement que l’on a en face de soi un cinéaste à part entière, avec son univers, son style et son ton bien à lui ?

Jusqu’à présent, le déclic se fait un peu attendre. Tout est faux est sélectionné au festival « Les saisons parisiennes » et sera projeté à Saint-Pétersbourg et à Londres. Il est également soutenu par le cinéma parisien St André des arts qui le proposera à partir du 17 septembre dans le cadre de ses "découvertes". Toutefois, aucune sortie "officielle" n’est encore prévue.

C’est vrai, le film ne battra jamais des records de fréquentation, et sans doute ne plaira-t-il pas à tout le monde, en dépit de son propos parfaitement universel. Mais qu’à notre époque, il n’existe pas de producteur assez visionnaire ou de distributeur assez courageux pour lui donner au moins une chance d’exister en salles, ou pour offrir à son réalisateur un passeport pour un 2e film, réalisé cette fois à l’intérieur des circuits traditionnels, est à la fois incompréhensible et tristement symptomatique d'une époque où l'industrie a pris le pas sur l'artistique. Depuis quand n’y a-t-il plus de place, sur les écrans, pour ceux qui aiment et font le cinéma ?

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Tout est faux de Jean-Marie Villeneuve, au St André des Arts à partir du 17 septembre

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Trop de films français ? Le point de vue de 5 personnalités

Posté par kristofy, le 24 février 2014

cesarIl y a déjà eu plusieurs polémiques, comme celle du cachet trop élevés de certains acteurs, à retrouver par exemple ici.

A quelques jours de l'auto-célébration des César, la question qui se pose depuis quelques mois concerne surtout le volume de films produits en France et par ricochets, le nombre trop élevé de films médiocres. 209 films ont été produits en 2013 (dont 154 entièrement français). A peine un quart sera rentabilisé au bout de la chaîne (et seulement une vingtaine aura recouvré son budget lors de son exploitation en salles).

Voici synthétisé ici le point de vue de 5 personnalités d’horizons divers et représentatives d’une certaine diversité qui ont évoqué le problème récemment :
- Catherine Deneuve – actrice, dans près de 120 films (European Film Award honorifique en 2013, Palme d'honneur du festival de Cannes en 2005, Ours d'Or pour l'ensemble de sa carrière et Lion d'argent en 1998, deux César)
- Abdel Raouf Dafri – scénariste, co-scénariste de Le Prophète, Mesrine, Gibraltar, mais aussi de la série Braquo/saison 2
- Xavier Gens – réalisateur de ‘films de genre’ comme Frontière(s) qui a eu une sortie réduite en salles en étant interdit aux moins de 16 ans alors qu'il a été un succès très rentable aux Etats-Unis ou Divide produit aux Etats-Unis et qui n’est jamais sorti en salles en France (mais uniquement en vidéo)
- Amel Lacombe – distributrice, présidente de la société de distribution Eurozoom qui a sorti en France récemment des films qui visent les jeunes adultes (Struck, Imogene, The Spectacular Now) et qui a évoqué le comportement du public français par rapport à ces productions.
- Bruno Dumont – réalisateur de ‘films d’auteur’ : L’Humanité et Flandres (récompensés à Cannes par le Grand prix du jury, un doublé rare), Camille Claudel 1915 (en compétition au festival de Berlin en 2013)

Ils abordent certains aspects de la question, en particulier celui de la qualité des films mais aussi la difficulté d’attirer assez de spectateurs dans les salles.

- Catherine Deneuve :
« Quand je lis un scénario, j’espère qu’il est bon, et que ça ferait un bon sujet pour un film. Je n’ai pas d’autre idée en tête lorsque je lis un scénario. Mais c’est très difficile d’avoir un très bon scénario entre les mains. C’est très rare. Maintenant, il y a plus de films qu’avant. Il est clair qu’en France, nous faisons trop de films. Très souvent, je pense que les scénarios ne sont pas assez travaillés. Il y a trop de films qui, peut-être, devraient être réécrits et attendre un peu plus avant de se tourner. Mais notre politique dans le cinéma français pour les scénaristes est compliquée. On ne peut pas se permettre de travailler pendant un an sans rien toucher. C’est un sujet compliqué. »

- Abdel Raouf Dafri:
« Aux Etats-Unis, le scénario c'est ce qu'il y a de plus sacré. Qu’est ce que c’est que raconter une histoire ? En France on a perdu ça, on ne valorise pas l'écrit, nous ne valorisons pas le matériau scénario. Quand vous regardez Le loup de Wall Street vous avez un acteur, une star internationale, comme Leonardo di Caprio qui se fait mettre une bougie dans le cul, qui se drogue à la coke, qui fait un numéro outrancier au possible, et ça passe. A 71 ans Martin Scorsese envoie le bois. En France c’est très policé, on ne peut pas dire ça ni ça…, et pourquoi on ne peut pas le dire ? Le scénario on le rabote. Quand vous regardez le cinéma français vous pleurez. On fait de l’aseptisé, les gens n’y vont plus. »

- Xavier Gens :
« Le problème du cinéma français c’est qu’on considère la mise en scène dans l’espace, et pas le travail de mise en scène au niveau de l’image. En France on filme un long-métrage comme on filmerait une série télé, 90% des films sont fait comme de la captation de pièce de théâtre. C’est vraiment dommage. Pour moi c’est primordial de raconter quelque chose avec sa caméra, le moindre plan a une signification. Il faut qu’on se serve de cet outil comme un peintre se sert de ses pinceaux pour appliquer des couleurs, la caméra doit servir d’outil pour raconter. »

- Amel Lacombe :
« J'en viens à me dire que plus on fait de pub et de buzz, plus on sert les téléchargements illégaux. Le réflexe, c'est : "je vois de la pub pour le film dans le métro, la presse en dit du bien, hop je le télécharge". Heureusement, tout le monde ne télécharge pas, mais pour les jeunes adultes de la génération smartphone, c'est une autre histoire. Télécharger illégalement un blockbuster qui sort sur 800 copies, c'est moralement et légalement répréhensible. Mais quand on fait la même chose avec un film indépendant qui sort sur moins de 50 copies, les effets sont dévastateurs sur les entrées du film. Sa survie en salles et celle de son distributeur sont alors mises en péril. A côté de ça, on vend de moins en moins en DVD et de moins en moins aux télévisions. Tout ça ne sent pas bon. »

- Bruno Dumont :
« Le cinéma est un art avant un divertissement. Ce qui est grave c’est d’estimer un film en fonction de son nombre d’entrée. Beaucoup de films sont des projets industriels plus que de la culture… Le public n’a pas l’habitude de voir des films d’auteur. Ce sont les médias qui choisissent de ne pas cultiver et d’abrutir le public. Il faut diffuser plus de cinéma, il faut éduquer les masses. »

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Source des extraits de citations : Catherine Deneuve en décembre 2013 à Berlin (pour son European Film Award), Abdel Raouf Dafri en janvier 2014 (via AlloCiné), Xavier Gens en décembre 2013 (via ScreenMania), Amel Lacombe en janvier 2014 (via MetroNews), Bruno Dumont en février 2013 à Berlin (via EcranNoir)

Sundance 2014 : le cinéma indépendant à la croisée des chemins

Posté par vincy, le 16 janvier 2014

robert redford au festival de sundance

Il y a deux ans, Sundance présentait Margin Call de J.C. Chandor en avant-première mondiale. Chandor a ensuite enrôlé Robert Redford pour être l'unique acteur de All is Lost. Robert Redford, 77 ans, va savoir cet après midi s'il reçoit une deuxième nomination à l'Oscar du meilleur acteur pour ce film, 40 ans après celle qu'il a obtenu pour L'Arnaque. Mais aujourd'hui, son esprit est ailleurs. Son festival, Sundance, ouvre sa 30e édition. En fanfare : 121 films présentés, et un statut de manifestation majeure dans l'agenda de l'industrie cinématographique.

Robert Redford est devenu au fil du temps le grand défenseur du cinéma indépendant, même si ce genre a varié avec les années. Les studios hollywoodiens s'en sont mêlés, investissant dans des productions "art et essai" à travers des filiales spécifiques, puisant dans la liste des cinéastes révélés à Sundance pour leur confier des projets plus "ambitieux".

Au fil des entretiens donnés ces jours-ci, l'acteur-réalisateur affirme que cette trentième édition revient à ses origines. "On revient un petit peu à nos racines, puisqu'on retrouve des films indépendants très différents, et même encore plus différents que ce que nous avons pu voir ces dernières années." Mais c'est aussi l'une des rares éditions où de nombreux cinéastes déjà sélectionnés les années précédentes vont revenir, tels de fidèles abonnés à l'événement. Leur intérêt n'est pas de se retrouver au palmarès (ils sont souvent hors-compétition) : il est beaucoup plus pragmatique.

De Sundance aux Oscars

Sundance, festival reconnu, est avant tout un marché. Redford ne l'ignore pas : il faut séduire les acheteurs (distributeurs). La crise de 2008-2011 semble passée. Dans un contexte où les blockbusters et autres tentpoles sont de plus en plus risqués financièrement, les studios n'hésitent plus à financer des films moins coûteux mais souvent plus rentables. Et le label Sundance est un atout : un film primé au Festival accentue son buzz en passant par les cases Berlin ou Cannes. Le box office de films comme Precious, Les bêtes du sud sauvage ou Fruitvale Station confirment les choix du Festival. Les nominations aux Oscars consacrent définitivement, un an plus tard, ces productions tournées à l'écart du système.

Cette année, les professionnels sont optimistes : avec beaucoup de films de genre, la programmation de Sundance affiche un profil plus grand public, de ceux qui séduisaient les Miramax (années 90) ou Focus (années 2000).

Mais là aussi le jeu a changé. Un Lionsgate a désormais les moyens de produire une franchise comme Hunger Games ou un hit comme Insaisissables et s'invite ainsi dans le Top 5 des distributeurs américains en répliquant le modèle des studios. Weinstein Company, Fox Searchlight, Focus Features, le nouveau venus CBS Films et Sony Classics, leaders du cinéma indépendant, pèsent autant que la Paramount au box office nord-américain. Et leur poids pourrait encore croître avec leurs stratégies de plus en plus axées sur des films fédérateurs.

House of Cards

Mauvaise nouvelle pour les cinéastes qui s'aventurent hors des sentiers battus? Pas forcément. Le jeu a changé. Désormais les "deals" se négocient pour des sorties en salles mais aussi pour des diffusion sur des plateformes numériques. De nouveaux acquéreurs comme Amazon ou Netflix sont aux aguets, ce qui stimule le marché, de plus en plus fragmenté, pour ne pas dire segmenté. Certains films de Sundance ne seront jamais dans les cinémas, uniquement visibles en vidéo à la demande, avec l'accord des cinéastes. La forte croissance du secteur (télévision connectée inclue), la place prépondérante des réseaux sociaux leur permettent d'atteindre une notoriété, qui aurait été illusoire avec le circuit traditionnel.

La recette idéale n'est pas encore connue. Sundance se transforme en laboratoire où chacun essaie une formule magique : sortie en salles, en VàD, mix des deux... C'est ici que se joue sans doute le modèle économique du cinéma. Cette année sera déterminante pour comprendre comment les "décideurs" choisissent leurs projets, et la manière dont ils vont le diffuser.

La pépinière Sundance était un festival, puis un institut (accompagnement dans l'écriture, la production), et même une télévision. Retour aux sources artistique peut-être, mais économiquement, Sundance devenu davantage un lieu de prospective.

Boom de la fréquentation en Chine : le cinéma français s’y attaque enfin!

Posté par vincy, le 14 juillet 2013

Le premier semestre 2013 confirme que la Chine est bien le 2e plus important marché mondial du cinéma. Alors qu'aux USA, les recettes ont baissé de 2% par rapport au premier semestre 2012, que la fréquentation en France subit un coup de froid de plus de 6%, le box office chinois a vu ses recettes progresser de 36%! 11 milliards de Yuans soit 1,36 milliards d'euros sont entrés dans les caisses des 13 000 salles de l'Empire du milieu ces six premiers mois de l'année.

Cela a essentiellement profité aux films chinois (+144%) alors que les films étrangers ont vu le public les bouder (-21%). Déjà les analystes pensent que le marché chinois sera plus important que le marché américain (leader historique) d'ici la fin de la décennie. Le box office US a quand même récolté 4,2 milliards d'euros du 1er janvier au 30 juin 2013.

A date, les champions de l'année sont le nouveau Stephen Chow (200 M$ de recettes), Iron Man 3 (123M$) et le romantique So Young (117M$).

Les films européens sont inexistants. Pour remédier à cette régression (il fut un temps où il allait jusque dans les campagnes chinoises) liée notamment à un manque de films d'action ou d'aventures mais surtout aux limites protectionnistes imposées par le gouvernement de Pékin (quotas de 80 films étrangers par an, censure), Eric Garandeau (futur ex-président du CNC) a profité d'un déplacement en Chine pour jouer les Ambassadeurs, changer de stratégie et convaincre ses homologues. Depuis la signature d'un accord de coproduction entre les deux pays en 2010, les choses bougent un peu. Même François Hollande a évoqué le dossier lors de sa visite en Chine en avril (lire notre actualité). Le Festival du Film français en Chine a rencontré un beau succès, public comme professionnel.


Visas simplifiés, partenariats multipliés

Fin juin, la Commission du film d'Ile-de-France a annoncé que les ressortissants chinois qui viennent tourner des films en France obtiendront des visas plus facilement. Le texte précise que "les demandes groupées sont désormais instruites par le consulat dans le ressort duquel une entreprise chinoise a son siège social et non en fonction du lieu de résidence des employés."

On note une augmentation des tournages audiovisuel dans l'Hexagone ; récemment Jackie Chan a profité d'un château en région parisienne. Et l'inverse est aussi vrai. En visite récemment en Chine, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, s'est rendue sur les plateaux de Portrait de femme, de Charles de Meaux, avec Melvil Poupaud et Fan Bingbin.

Europacorp a signé un accord avec le distributeur chinois Fundamental pour 15 films à venir, dont 3 seront coproduits par son partenaire chinois. La comédie noire maffieuse Malavita (de Luc Besson, avec De Niro et Pfeiffer) sera le premier film à bénéficier de ce partenariat de distribution. Pierre-Ange le Pogam a créé en mai une coentreprise avec le Chinois Bruno Wu pour développer des films d’action. Jean-Jacques Annaud a choisi un best-seller chinois, un producteur chinois et un tournage dans la région de la Mongolie intérieure pour son prochain film, Wolf Totem.

Les producteurs et les cinéastes chinois accèdent ainsi à des financements extérieurs et, surtout, au savoir-faire français. Les français de leurs cotés gagnent des écrans pour diffuser leur film, mais avant tout, ils créent des oeuvres qui sont certaines de plaire au public local et à la censure.

Reste à vérifier d'ici quelques années, la réussite de cette stratégie.

Un film en avant-première exclusive sur Xbox

Posté par MpM, le 5 mars 2013

pulp

Le film anglais indépendant Pulp réalisé par Adam Handy et Shaun Magher est devenu le premier long métrage à sortir en exclusivité sur Xbox. Cette comédie apparemment délirante, qui est disponible moyennant des "points Microsoft", met en scène un éditeur de comics books confronté à un gang qui utilise une autre maison d'éditions pour blanchir son argent sale...

"Microsoft ne semble peut-être pas le partenaire le plus évident pour une comédie indépendante, mais l'industrie du film a changé", a expliqué Adam Handy pour justifier ce choix atypique. "La Xbox 360 peut distribuer instantanément Pulp à des millions de spectateurs britanniques et lui offrir une visibilité impossible par les moyens traditionnels".

Bien que le film ait été bien accueilli dans le circuit des festivals (Marbella, SFX, Las Vegas...), il n'aurait en effet selon le réalisateur pas pu bénéficier d'une large sortie en salles en raison de son budget réduit et de la frilosité des distributeurs traditionnels. Microsoft pourrait d'ailleurs renouveler l'expérience à l'avenir en proposant régulièrement de nouveaux titres sur Xbox.

Si c'est la première fois qu'un film bénéficie d'une sortie sur ce support, cela fait suite à plusieurs initiatives du même type qui prennent leurs distances avec la sacro-sainte sortie en salles, comme la diffusion gratuite de TBB QFK: the pirate bay away from keyboard de Simon Klose sur youtube dès sa présentation officielle au Festival de Berlin et celle Des paradis artificiels de Marcos Prado sur dailymotion avant sa sortie en salles, ce qui avait créé un début de polémique sur la remise en cause de la chronologie des médias.

On manque encore de recul pour déterminer si cette manière d'offrir un canal supplémentaire à certaines œuvres fragiles ou militantes peut vraiment porter ses fruits, et surtout quel modèle économique peut en découler. Mais il ne fait aucun doute que la question ne cessera de se poser dans les mois et années à venir avec à la clef, peut-être, les bases d'un nouveau système de distribution.

Berlin 2013 : un film en sélection cartonne déjà (légalement) sur youtube

Posté par MpM, le 11 février 2013

Présenté dans la section Panorama, le documentaire TPB QFK: the pirate bay away from keyboard du Suédois Simon Klose (sur les fondateurs de The Pirate Bay) est disponible gratuitement et légalement sur youtube depuis sa présentation berlinoise le 8 février dernier. Le cinéaste (cité par Screen international) assure que plus de 200 000 personnes ont regardé le film durant les premières 20 heures. Trois jours plus tard, le nombre frise les 900 000, à quelques encablures seulement de l'objectif (désormais parfaitement réaliste) d'un million en une semaine.

D'autant que d'après Klose, il s'agit là simplement du nombre de fois où la vidéo a été vue sur youtube, sans tenir compte des échanges sur les réseaux de partage de fichiers, difficilement calculables. Ce n'est pas la première fois qu'un film est mis légalement à disposition sur internet avant sa commercialisation en salles (voir notamment notre news du 31 octobre), mais il s'agit de la première opération d'une telle envergure, intervenant aussi amont dans la chronologie traditionnelle de diffusion des films. Une opération pas totalement neutre puisque le cinéaste a déclaré avoir déjà reçu 30 000 dollars de donation de la part des internautes.

Bien sûr, le procédé pose un certain nombre de questions, et notamment la possibilité pour le film de connaître une carrière en salles après avoir été ainsi mis à la disposition de tout un chacun sur le web. Il pourrait même singulièrement remettre en cause le circuit traditionnel de distribution (à l'image de certains films qui sortent directement en dvd, on peut imaginer une diffusion directement sur internet) et offrir un canal supplémentaire à certaines oeuvres fragiles ou militantes. Indéniablement, le sujet risque de revenir régulièrement dans les mois à venir, tant internet change la donne en matière de diffusion et de distribution des oeuvres. C'est sûr, des systèmes restent à imaginer et tester. Car quel réalisateur ne rêverait pas d'attirer un million de spectateurs en seulement quelques jours ?

En attendant, pour ce qui est de la qualité intrinsèque de TPB AFK, puisque c'est possible, et recommandé par l'auteur, le mieux est encore de se faire sa propre idée :

Les magasins Virgin s’apprêtent à baisser le rideau

Posté par vincy, le 4 janvier 2013

L'un des cinq gros distributeurs de produits culturels, Virgin, est en passe de mettre la clé sous la porte. Propriété de Butler Capital Partners, la chaîne, détenue à 20% par Lagardère, n'est plus en mesure de payer ses créanciers. Ce sont 26 magasins, 1000 employés qui sont ainsi menacés. Parmi eux, le navire amiral des Champs Elysées, véritable symbole de la plus belle avenue du monde. Sans ce "paquebot culturel", la chaîne était condamnée. Le Megastore représente 20% du chiffre d'affaire de Virgin Stores. Or, l'immeuble a été repris plus tôt en 2012 par un fonds qatari et le loyer, exhorbitant, poussait l'enseigne à partir, au profit, selon les dernières informations, du groupe automobile Volkswagen.

A ce coup de massue s'ajoutent des ventes de livres en baisse, un marché de la vidéo sinistré, sans oublier le déclin inexorable de la musique sous forme de produit matériel. En quatre ans les ventes de DVD ont baissé de 15%! Les pertes s'accumulent, les magasins ferment, les plans sociaux s'enchaînent... Le numérique aurait donc tué Virgin.

Lundi 7 janvier, devrait-être déclaré la cessation de paiement de la société, 25 ans après l'inauguration du magasin des Champs-Elysées, à l'époque le plus grand magasin culturel du monde. S'ensuivra certainement une procédure de redressement ou une liquidation judiciaire

L'entreprise avait réalisé un chiffre d'affaires de 286 millions d'euros en 2011 (contre 400 millions il y a quelques années). Mais la dette grossit. On l'estime entre 22 et 40 millions d'euros. Malgré l'arrivée d'une nouvelle équipe en 2012, rien n'y aura fait. Les loyers en centre-ville, où la chaîne est très présente, explosent : le site de téléchargement de la chaîne Virgin Mega ne suffit pas à compenser l'inflation des coûts. Que pèse Virgin face à Amazon, Apple, Google et même la Fnac? Pas grand chose...  Même la Fnac, d'ailleurs, affront de grosses difficultés, contrainte de se diversifier, de réduire les espaces de ventes de produits culturels.

Ainsi l'Empire Virgin se disloque. En 2008, c'était la branche britannique des magasins qui avait disparu.

« Les paradis artificiels » victime de l’implacable loi de la chronologie des médias

Posté par vincy, le 31 octobre 2012

Le film Les paradis artificiels, premier long métrage de Marcos Prado, devait sortir dans 15 salles françaises ce mercredi. Mais, in extremis, il a été retiré de 12 d'entre elles. Pour son distributeur Damned, le coup est rude. Cette déprogrammation - le film n'est désormais projeté qu'au Publicis à Paris, au Club à Grenoble et aux Ambiances à Clermont-Ferrand - serait une mesure de rétorsion. Le film avait en effet été diffusé en avant-première sur Dailymotion. Il aurait été consulté plus de 6 000 fois. Comparativement, à la séance de 14h au Publicis Champs Elysées, le film n'a été vu que par 14 spectateurs.

Le film est l'histoire d'Erika et Lara qui viennent participer et mixer à une immense rave party. Elles vont s'initier aux extases de l'amour et des drogues. Deux ans plus tard, Erika rencontre Nando. Entre plaisirs éphémères et sensations éternelles, ils ressentent immédiatement une passion qui les dépasse.

Pour le distributeur, il s'agissait de dynamiser le bouche à oreilles, contournant ainsi le problème de visibilité dont souffrent les petits films actuellement. Il avait été mis en ligne lundi à 22 heures pour un temps limité. Il s'agissait de faire une avant-première ouverte à tous, gratuite et peu coûteuse, mais sur le web. En avril dernier, Dailymotion avait diffusé gratuitement le film polonais Fear of falling, de Bartosz Konopa, finalement sorti le 26 septembre.

En s'autorisant cette webdiffusion, le distributeur a aussi contourné la chronologie des médias, déjà assouplie il y a trois ans. Pour l'instant, le cinéma est, légalement, la première fenêtre de diffusion. Mais, pragmatique, la profession réfléchit à d'autres solutions, notamment les sorties simultanées. Ainsi l'Arp voudrait tester "Tide" (Transversal international distribution in Europe) en sortant quatre films dans cinq territoires européens avec le modèle "Day-and-Date" (sorties simultanées ou quasi-simultanées en salle et en Vidéo à la demande).

Expérimentations et sanctions

Aux dernières Rencontres cinématographiques de l'ARP à Dijon, le sujet a été longuement débattu, mettant l'accent sur la multiplicité des supports. L'Association a demandé aux pouvoirs publics de "repenser une chronologie des médias adaptée à l’économie et aux conditions de diffusion des films, en préservant l’exclusivité de la salle". En étant disponible sur plusieurs écrans, un petit film a sans doute plus de chance d'exister selon les défenseurs de ces expérimentations. Cependant, Le film français rapporte que Rodolphe Belmer, le Dg du groupe Canal+, a mis en garde tout le monde : "Il ne faut pas créer de statut particulier pour des petits films par rapport à des gros films".  Et Alain Sussfeld, Dg d'UGC, a répliqué "qu’il était hors de question de sortir dans le circuit UGC un film qui n’aurait pas respecté la chronologie des médias en vigueur."

Les Paradis artificiels, comme d'autres avant (La journée de la jupe par exemple), a donc subit ce couperet de la part des exploitants.

Qu'en sera-t-il de Nuit #1, premier long métrage canadien distribué par Fondivina Films qui sera disponible durant 12 heures, lundi 5 novembre à partir de 18 h, en France sur Dailymotion alors qu'il sera en salles deux jours plus tard?

DreamWorks Animation prépare son divorce avec Paramount Pictures

Posté par vincy, le 2 août 2011

C'était attendu, c'est apparemment certifié, si l'on en croit The Hollywood Reporter qui a annoncé lundi 1er août le divorce entre DreamWorks Animation et son distributeur Paramount Pictures. Le conseil d'administration de DreamWorks Animation a rejeté l'extension du contrat de distribution, qui arrive à terme en 2012. Même pour un an.

DreamWorks ne veut plus reverser 8% de ses recettes pour distribuer ses films. Paramount avait anticipé le problème en annonçant il y a quelques semaines la création d'une branche dédiée à l'animation (voir actualité du 7 juillet).

Pour DreamWorks Animation, il ne reste plus qu'à trouver son nouveau partenaire, à ses conditions pour 2013 et au delà. Soit le studio choisit des distributeurs par territoire, soit il signe avec un distributeur unique pour le monde entier. Warner Bros semblerait alors un choix logique puisqu'il ne dispose pas d'une filiale d'animation mais a une solide expérience dans le domaine.

Pour Paramount, c'est d'abord un sacré manque à gagner. Kung-Fu Panda 2 a rapporté 609 millions de $ dans le monde depuis la fin du mois de mai. le distributeur a diffusé dix films d'animation de DreamWorks Animation, dont Shrek The Third, Shrek Forever After, Dragons, Kung Fu Panda, Monstres Vs. Aliens et Madagascar 2. Ils ont rapporté, chacun, entre 430 millions et 800 millions de $ dans le monde. Sans Kung Fu Panda 2, Paramount n'aurait pas la première place des distributeurs américains cette année. L'an dernier, il aurait été 5e et non pas 2e.  Idem en 2009.

D'ici 2013, il lui reste à distribuer Puss in Boots (Le Chat Potté), Madagascar 3 et Rise of the Guardians. DreamWorks a déjà prévu cinq autres films entre 2013 et 2014, dont la suite de Dragons et Moi et mon ombre (voir actualité du 30 décembre).