Chine: MK2 s’associe avec Jia Zhangke

Posté par vincy, le 17 septembre 2016

MK2 met un pied en Chine. Le producteur et exploitant français a signé un partenariat avec Fabula Entertainment, la société du réalisateur Jia Zhangke.

Plus précisément, l'accord comprend la coproduction et le codéveloppement de films, la coproduction et le codéveloppement de contenus en réalité virtuelle et de lieux dédiés à la réalité virtuelle et à la réalité augmentée, ainsi que la promotion et la distribution de films asiatiques dans le monde et la distribution non exclusive de films du catalogue MK2 en Chine selon le communiqué de MK2.

Le groupe français soutiendra également Fabula Entertainment dans le développement d’Open village, un réseau de salles de cinéma récemment créé en Chine continentale, avec trois cinémas en projet à ce jour, à Shanghai, Pingyao et Taiyuan.

"Nous sommes très fiers de continuer notre collaboration avec Jia Zhangke à une plus grande échelle, et de participer activement au futur développement du cinéma chinois et à la promotion du meilleur du cinéma mondial en Chine", a déclaré le directeur général de MK2, Nathanaël Karmitz, qui ajoute: "Cette collaboration avec Jia Zhangke nous a paru naturelle. Notre relation a été établie il y a des années, quand mk2 a commencé à opérer les ventes internationales de ses films."

Les deux groupes collaboraient déjà depuis huit ans pour la vente internationale des films de Jia Zhangke (A Touch of Sin, Au-delà des montagnes).  "Je collabore avec mk2 depuis 24 City, il y a huit ans, en 2008", explique Jia Zhangke. "Maintenant, il y aura une collaboration plus large entre ma société Fabula et mk2, de la fabrication des films à la construction de salles de cinéma. Je suis convaincu que l’esprit de mk2 nous aidera à améliorer la qualité des films et des salles ici en Chine, et ainsi à partager les films les plus créatifs du monde avec les chinois. Ce projet est assez excitant parce que, à des lieues d’Hollywood, collaborer avec une société comme mk2 contribuera à coup sûr à préserver la diversité culturelle dans ce pays antique" explique le cinéaste chinois.

Bastille Day retiré des salles

Posté par vincy, le 17 juillet 2016

A la suite de l'attentat de Nice, qui a causé la mort de 84 personnes et blessé 200 autres, le distributeur Studiocanal a indiqué dimanche 17 juillet avoir demandé aux 237 salles de cinéma de déprogrammer le thriller Bastille Day qu'elles ont à l'affiche. Le film est sorti mercredi dernier et avait déjà attiré 37000 spectateurs lors de ses deux premiers jours d'exploitation.

Bastille Day est l'histoire d'une jeune Française (Charlotte Le Bon) préparant un attentat à la veille du 14 Juillet, jour surnommé « Bastille Day » aux Etats-Unis. Sean Briar, un agent de la CIA (Idris Elba), cherche à empêcher l'attentat.

"Nous avons demandé hier matin (samedi matin) à tous les exploitants, tous les complexes et toutes les salles sur nos 237 copies de faire le maximum pour retirer Bastille Day de l'affiche parce que certains aspects du film ne sont pas en phase avec l'esprit de recueillement national", a déclaré dimanche à l'AFP une porte-parole, confirmant une information du Figaro.

"Nous n'avons pas le pouvoir de le faire à la place des exploitants", a-t-elle néanmoins expliqué.

On ignore le nombre de salles qui ont déprogrammé le film. Dès vendredi, au lendemain de l'attentat de Nice, le distributeur avait maintenu la diffusion en salles de ce film et avait alors souligné que les cinémas pourraient décider de le retirer de l'affiche. Mais toutes les publicités sur le film avaient été retirées.

Rappelons qu'au lendemain des attentats du 13 novembre à Paris, Made in France avait été aussi déprogrammé. Reste à savoir si Moi, Olga connaîtra le même sort puisque le film tchèque, inspiré d'un fait divers des années 1970, met en scène une jeune femme asociale qui écrase volontairement des passants au volant d’un camion.

Edito: Mine de diamant et mine de sel

Posté par redaction, le 9 juin 2016

On ne le dira jamais assez mais le cinéma indépendant en France va mal. Ça peut sembler étonnant vu la vigueur de la fréquentation et le nombre d'entrées souvent incroyable dans d'autres pays de petits films, mais c'est un fait. La distribution est financièrement vulnérable. Et l'exploitation est de plus en plus fragile. En clair, pour certains, le cinéma est une mine de diamant et pour les autres, de plus en plus, une mine de sel.

Le rapport de Pierre Kopp, remis hier, montre que la politique des multiplexes y est pour beaucoup. Ils ne représentent que 10% du parc français mais concentrent 60% des entrées grâce à davantage de séances et de fauteuils, mais aussi grâce aux fameuses cartes de fidélités. La domination des grands groupes est indéniable et les salles plus petites en souffrent. pas toutes. On le voit bien avec le succès du Louxor à Paris par exemple. Mais les trois grands réseaux Gaumont-Pathé, UGC et CGR attirent plus de la moitié des spectateurs en France. A Paris, Gaumont-Pathé, UGC et MK2 s'accaparent même 89% de parts de marché alors qu'ils n'ont que 71,5% des écrans.

Or, selon les règles européennes, on peut être considéré comme "dominant" un marché avec 40% de celui-ci.

La distribution souffre du même problème. Cinq distributeurs captent 46% des entrées et les 11 premiers dépassent les trois quarts des spectateurs. Forcément, la concurrence est faussée. Ces distributeurs ont plus de poids pour négocier les "bons" écrans, plus longtemps qui plus est, face à une exploitation qui a besoin de remplir ses fauteuils et vendre du pop corn. D'un côté les distributeurs indépendants préfèrent avoir accès un multiplexe, au risque de casser le lien, voire de créer un conflit, avec une salle art et essai pourtant mieux ciblée a priori. De l'autre les exploitants auraient tendance, dans les villes moyennes notamment, à vouloir un blockbuster plutôt qu'un film artistiquement plus approprié à son public acquis.

« La domination des grands groupes sur la filière du cinéma fausse la concurrence et nuit profondément à la diversité du cinéma français. La domination économique remplace la compétition, aux dépens de la création et du public, mais également au mépris des règles du droit »

Le rapport Kopp émet plusieurs recommandations. Quelques unes méritent débat. Réguler la programmation des films notamment pour éviter la surexposition des grosses machines et pour protéger les petits films en leur donnant plus d'accès aux salles ; faire un audit des cartes illimitées ; améliorer la promotion des oeuvres indépendantes ; revoir les aides aux salles en fonction de critères pré-établis, parmi lesquels la diversité des films diffusés et l'accent mis sur des films dits fragiles.

C'est donc toute la politique des multiplexes qui est remise en cause. Or, c'est aussi avec ces nouveaux écrans que le cinéma a retrouvé son public, notamment avec son offre de salles neuves et confortables. De même les cartes illimitées ont permis à de nombreux spectateurs de s'aventurer en découvrant des films qu'ils n'auraient sans doute pas vu au tarif plein.

Mais le rapport Kopp a raison sur son constat: certains groupes comme Gaumont-Pathé et UGC dominent le parc dans certaines villes tout en étant aussi un distributeur important. La concentration est horizontale et verticale. Par ailleurs, certains films n'ont pas le temps de s'installer dans la durée, évincés au bout d'une semaine pour certains. Il y a un équilibre à trouver, des règles à revoir. Cela ne résoudra cependant pas tous les problèmes: le grand nombre de films qui sortent chaque semaine et le besoin d'avoir des films porteurs pour les salles indépendantes restent une équation difficile à résoudre. Car un cinéma reste un "commerce". Un libraire a besoin d'Harry Potter comme un cinéma a besoin, parfois, d'un film de super-héros. Il en va de sa viabilité financière et cela lui permet de prendre des risques sur un film qui dépend davantage du bouche à oreille que d'un marketing coûteux.

Sony Pictures s’engage sur deux premiers films francophones

Posté par vincy, le 29 mai 2016

De nombreux studios américains ont déjà distribué des films français dans les salles: Warner Bros (Tu veux ou tu veux pas, Stars 80), Paramount (Un peu beaucoup aveuglément, Le convoi), Walt Disney (Il était une forêt, Mon maître d'école), et Universal (Babysitting et sa suite, Amis publics). Sony était l'un des rares à ne pas avoir franchi le pas.

C'est désormais dans les tuyaux. Avec le transfert de Stéphane Huard, Directeur général d'Universal Pictures France depuis 2008, qui a pris la direction générale de Sony Pictures Releasing France en janvier dernier, la stratégie du distributeur américain évolue.

Sony a pour ambition de vouloir accompagner la sortie de films populaires. A Cannes, les deux premiers films ont été annoncés. Sony distribuera avec Orange Studios Faut pas lui dire, premier film de la belge Solange Cicurel (Einstein était un réfugié). Cette comédie romantique à petit budget rassemble Camille Chamoux (Les gazelles), la chanteuse Jenifer Bartoli, Tania Garbarski, Stéphanie Crayencour, Laurent Capelluto, Fabrizio Rongione, Charlie Dupont, Brigitte Fossey et Arié Elmaleg. L'histoire est celle de quatre amies, l'une d'elle s'apprête à se marier mais le fiancé dissimule son homosexualité. La sortie est prévue cet hiver.

Si Sony a annoncé son film en premier, c'est un autre qui inaugurera le line-up français du distributeur puisque le studio sortira le 12 octobre La pièce, les derniers seront les premiers, là aussi un premier long métrage signé Lamine Diakité et produit par Dawala Badiri Diakité (Maître Gims, Sexion d'assaut, tous distribués par ... Sony Music). Ce "feel-good movie", avec Thiebault Viel, Fahmi Guerba et Dawala Badiri Diakite, suit un jeune SDF qui, avec l'aide de jeunes de cités, s'investit dans de bonnes actions en banlieue.

Edito: Ça y est, on est dans le futur!

Posté par redaction, le 22 octobre 2015

Le 21 octobre 2015 est passé. Retour vers le futur est désormais définitivement dans le passé et nous dans le futur. Le futur a toujours été difficile à imaginer pour les romanciers comme pour les cinéastes. Mélange de fantasmes, visions et connaissances scientifiques, il est souvent trop audacieux, trop avant-gardistes et passe souvent à côté de l'essentiel. Nom de Zeus, ils n'avaient même pas imaginé Internet!

Le futur proche est plus facilement prévisible. D'ici la fin de l'année, le cinéma américain risque bien d'écraser le box office français. James Bond, Hunger Games, le Disney de Noël et bien entendu Star Wars menacent la part de marché des films français sous les 30%. Aladin peut toujours frimer. Cela ne suffira sans doute pas pour le village gaulois de résister à l'envahisseur. Le plus regrettable dans tout cela c'est le nombre de très bons films qui vont être confrontés à ces grosses machines. Un ou deux, en bons contre-programmes, devraient tirer leur épingle du jeu.

Mais il y a de quoi être très inquiet pour les autres, les dizaines d'autres, qui vont devoir lutter pour exister. Et là c'est bien plus que le réveil de la Force dont les distributeurs auront besoin. Mais à voir l'attente démesurée des internautes (et même de critiques et journalistes) concernant les quelques gros morceaux de fin d'année, on peut craindre que cela ne suffise pas...

On va donc garder la foi dans ce futur un peu sombre.

StudioCanal prend 30% de Mars films

Posté par vincy, le 29 septembre 2015

Nombreux sont ceux qui se focalisent sur les polémiques et les déboires de la chaîne Canal +, mais son actionnaire le groupe Vivendi est aussi très actif dans ses autres secteurs, et notamment le cinéma.

Vivendi a annoncé aujourd'hui qu'il allait prendre 30% de Mars films, producteur et distributeur, désormais filiale de StudioCanal, l'un des rares groupes transnationaux avec Pathé (présents dans plusieurs territoires). Le patron de Mars, Stéphane Célérier devient président de StudioCanal. La présidence de StudioCanal est assurée par Didier Lupfer, qui occupait déjà le poste de directeur cinéma du groupe Canal +.

Mars avait déjà été un label de Canal + avant de prendre son indépendance. C'est donc un retour en arrière. Ancienne filiale de distribution de BAC Films, Mars Films avait été acquise à 80% par Studiocanal en 2000, puis avait retrouvé son autonomie en 2002. StudioCanal possède un catalogue de 5000 titres, et dispose de filiales en France, au Royaume-Uni, en Allemagne ainsi qu'en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Dans son communiqué, Vivendi affirme: "au-delà des accords récemment conclus avec le cinéma français, Vivendi, avec Canal+, entend accroître son engagement afin de notamment favoriser l’éclosion de nouveaux talents. Le Groupe Canal+ financera et mettra en place un projet d’ateliers d’écriture dans le but de faire émerger de nouvelles formes de narration et de nouveaux auteurs."

Le Groupe Vivendi/Canal+ investit 800M€ par an dans le cinéma.

Avec Mars films, StudioCanal va surtout devenir une major en France. Si on prend l'année 2015, StudioCanal a sorti 12 films depuis le début de l'année et pèse 3,56% des entrées (10e). Avec Mars films, c'est un total de 25 films (soit plus que n'importe quel distributeur) et une part de marché de 11,93%, soit la 2e place derrière Universal Pictures International France. Mars a distribué cette année Le dernier loup, Un moment d'égarement, Un homme idéal et Une nouvelle amie, tous à plus de 500000 entrées. Le distributeur prépare les sorties de Maryland (demain), Un homme irrationnel (Woody Allen), Lolo (Julie Delpy et Dany Boon). StudioCanal s'apprête à sortir L'étudiante et Monsieur Henri, Mon roi, Avril et le monde truqué et Legend.

Mais le catalogue de Mars est surtout riche de films populaires comme Fahrenheit 9/11, Billy Elliot, Brigdet Jones, Million Dollar Baby, Welcome, Prête-moi ta main, L'auberge espagnole, Les poupées russes, Polisse, Des Hommes et des dieux, 12 Years a Slave, Potiche, et La famille Bélier.

La question est désormais de savoir si le secteur de la distribution en France va commencer une vague de concentration alors que de nombreux distributeurs sont de plus en plus fragiles. Seuls 20 d'entre eux ont dépassé le million de tickets vendus depuis le début de l'année et le Big 5 concentre à lui tout seul 54% des entrées.

7 chiffres-clés pour décrypter le marché de l’animation en France

Posté par vincy, le 19 juin 2015

asterix le domaine des dieux

Tandis que le Festival du film d'animation d'Annecy bat son plein, le CNC a fournit les chiffres détaillés du secteur (cinéma, télévision, vidéo) pour l'année 2014. Un secteur d'une centaine d'entreprise employant plus de 5000 personnes, soit 100M$ de masse salariale, ce n'est pas négligeable.

Devis en baisse

9 longs métrage d'animation ont été produits en 2014. Soit 3 de plus qu'en 2013 mais 3 de moins qu'en 2012. Le devis moyen est en baisse de 48,3%. Au total, 70,64 millions d'euros ont été investis (contre 91,05M€ en 2013 et 137,73M€ en 2012) dans ces 9 films financés à 38,7% par des apports étrangers et à 20,5% par des producteurs français. Trois films ont disposé d'un gros budget: The Red Turtle (10,38M€), Mune (14,07M€) et le film canado-français La véritable histoire des petits rats de l'Opéra (26,9M€). Si l'animation ne représente que 3,5% des longs métrages agréés l'an dernier, leurs devis prend une part de 7,1% dans l'ensemble des devis agréés.

Peu de films, beaucoup d'entrées

29 films inédits d'animation ont été distribués l'an dernier - soit le plus faible nombre depuis 2010 - dont 6 films français (- 3 par rapport 2013 et même 2012), 12 films américains (+1), 4 films européens (-3) et 7 films venus d'ailleurs (+1). C'est donc au total 4 de moins qu'en 2013. 15 distributeurs ont sortis un film d'animation. Les films d’animation représentent 4,4 % des films inédits sortis en 2014, ils génèrent 12,4 % des entrées de l’ensemble de ces films et 11,2 % des recettes.

Des recettes en baisse

23,29 millions d'entrées. C'est une baisse de 9,1% par rapport à 2013. Les recettes sont en chute libre, sans doute un effet de l'opération 4€ pour les enfants (les 3-14 ans représentant 40,7% du public), passant ainsi de 6,44€ par entrée à 5,83€ par entrée. Notons quand même que les films français ont attiré 5,04 millions de spectateurs (+265,2%) et les films américains 16 millions (-29%). En part de marché, les films américains passent sous la barre des 70% (68,7%) et les films français dépassent les 20% (21,6% contre 5,4% en 2013). Le spectateur type est une fille de moins de 14 ans qui va régulièrement au cinéma. Mais cela peut varier aussi selon les films. Les enfants ont été majoritairement voir Planes 2 et M. Peabody et Sherman alors que Le vent se lève et Jack et la mécanique du coeur ont attiré moins d'un quart de gamins parmi leurs spectateurs (ce sont essentiellement les 25-49 ans qui ont été voir ces deux films).

Une belle année pour l'animation française

34,5 % des films inédits d’animation réalisent plus d’un million d’entrées, contre 8,1 % de l’ensemble des films. La bonne performance des films français d’animation est portée par le succès de Minuscule, la vallée des fourmis (1,5 million d’entrées) et Astérix et le domaine des dieux (2,68 millions, 3e film d'animation le plus vu de l'année). D'ailleurs avec 840000 entrées en moyenne, les films français n'ont jamais connu une si belle année depuis 2006 alors que les films américains, avec 1,3 millions d'entrées en moyenne, connaissent leur pire année depuis 2005. En 2014, seuls trois films ont dépassé les 2 millions d'entrées (un chiffre qui n'avait jamais été aussi bas depuis 2008) mais 10 autres ont connu un succès variant de de 500 000 à 2 millions de spectateurs. Seuls 8 films ont attiré moins de 100000 spectateurs (contre 13 en 2013 et 12 en 2012).

Année mineure à l'export

3,46 millions d'entrées réalisées à l'étranger pour les films français en 2014. Cela reste une année "mineure" comparée à 2007 et 2008. 7 films inédits sont sortis (2 de moins par rapport 2013), 38 films étaient en exploitation (-4). Mais le nombre de spectateurs a progressé de 24% par rapport à 2013. Seul Astérix et le domaine des Dieux a cartonné avec 683 000 entrées dans 7 pays étrangers. Sur la période 2005-2014, les films d'animation français cumulent 45,6 % de leurs entrées à l'étranger.

Des investissements publicitaires en hausse

En dix ans, les investissements publicitaires bruts en faveur des films d’animation ont presque doublé. Parmi les 29 films d’animation sortis en salle, 28 titres ont fait l’objet d’une campagne de publicité sur au moins un des six grands médias (affichage, cinéma, presse, radio, télévision et internet), soit un montant de 41,69M€ (30,09M€ en 2013) et une moyenne de 1,489 M$ par films. A titre de comparaison, 75,3 % des 663 films inédits sortis en salles en 2014 tous genres confondus font l’objet d’une campagne publicitaire. Le cinéma reste le média le plus important (19,67M€) devant la presse (11,57M$) et l'affichage (5,52M€).

Largement distribués

En 2014, un film d’animation inédit est distribué en moyenne dans 358 établissements en première semaine, contre 137 établissements tous genres confondus. 9 films d'animation sur 29 sont sortis dans plus de 500 salles et 6 dans moins de 50. En 2014, la 20th century Fox (avec son accord DreamWorks) a accaparé 39,4% de parts de marché devant Walt Disney (16,7%,) et SND (15,2%). Sur une décennie, Walt Disney continue de dominer le marché avec 25,9% des entrées devant la 20th Century Fox (19,3%) et Paramount Pictures (17,9%).

Un hologramme pour le Roi: un an après son tournage, le film avec Tom Hanks trouve un distributeur américain

Posté par vincy, le 4 juin 2015

Au marché de Cannes, un film avec Tom Hanks a (enfin) trouvé son distributeur aux Etats-Unis. La particularité de ce "deal" est que le film est déjà en boîte. Un Hologramme pour le Roi a été tourné entre mars et juin 2014, au Maroc et en Allemagne. Il est assez rare qu'un film avec une star deux fois oscarisé comme Hanks ait été produit avant même de trouver son distributeur américain.

Lionsgate, Saban Films et Roadside Attractions ont fait équipe pour acquérir les droits de distribution du film aux Etats Unis. Pour l'instant aucune date de sortie n'est prévue.

Le film, réalisé par Tom Tykwer (Cloud Atlas, Le parfum, Cours, Lola, Cours), réunit également Sarita Choudhury, Omar Elba, Tracey Fairaway, Jane Perry, Khalid Laith, David Menkin et Tom Skerritt. Il s'agit de l'adaptation du best-seller éponyme signé par Dave Eggers, l'un des romanciers américains contemporains les plus réputés du moment. Il raconte l'histoire insolite d'un quinquagénaire américain au bout du rouleau, Alan Clay, qui, après avoir contribué à la faillite de nombreux fleurons industriels américains, décide de devenir consultant pour une boîte de télécom. Il est chargé de convaincre le roi d'Arabie Saoudite de signer un contrat avec sa société pour installer une technologie de visioconférence par hologramme dans une ville nouvelle, future Dubai ou mirage fantasmé d'un monarque, King Abdullah Economic City. C'est la dernière chance pour Alan Clay qui doit prouver qu'il n'est pas qu'un homme d'échecs et qui doit aussi éponger ses dettes.

BIFFF 2015 – Bernard Rose (Candyman) revient aux sources avec Frankenstein

Posté par kristofy, le 14 avril 2015

Le BIFFF (Bruxelles International Fantastic Film Festival) profite de son statut pour présenter quelques films en avant-première mondiale. C'est le cas de Frankenstein en présence de son réalisateur britannique Bernard Rose.

Son Frankenstein est porté par un casting de choix : Xavier Samuel très impressionnant (em>My Best Men, Perfect Mothers, Fury...), Carrie-Ann Moss (la Trinity de Matrix), Danny Houston (qui était dans son Two Jacks) et Tony Todd (Candyman).

Pour le réalisateur, c'est à la fois un retour aux sources du fantastique et un retour devant son premier public: son film Paperhouse avait gagné au BIFFF le prix du Corbeau d’Or en 1989, et présenté le film qui a fait sa renommée, le célèbre Candyman en 1992.

Durant les années 90 Bernard Rose a aussi signé deux films prestigieux Ludwig van B. (avec Gary Oldman et Isabella Rossellini, 1994) et Anna Karénine (avec Sophie Marceau et Sean Bea, 1997n), puis d'autres films comme Mr Nice (avec Rhys Ifans et Chloë Sevigny, 2010) ou Two Jacks (avec Billy Zane et Sienna Miller, 2012). Ses autres réalisations fantastiques ont eu moins de succès, mais elles représentent sa version de genres revenus à la mode comme le 'torture-porn' avec Snuff-movie en 2005 (suite aux Saw et Hostel...) et le 'found-footage' avec Sx Tape en 2013 (suite aux Rec et Paranormal activity...). Son tout nouveau film est en quelque sorte à la croisée de sa filmographie : l'adaptation d'un classique de la littérature et une version moderne du personnage du monstre...

Monstre moderne

Le roman de Mary Shelley se situe dans l'Angleterre de 1818, et Bernard Rose transpose cette histoire de nos jours à Los Angeles. «Je trouve que cette histoire du docteur Frankenstein n’est pas à propos de quelqu’un qui a créée un monstre mais peut-être davantage perçue comme quelqu’un qui donne la vie.» Donc un 'être humain' se découvre dans ce qui ressemble à une salle d’hôpital, il découvre les gens autour de lui qu'il identifie comme des parents mais eux découvrent une erreur de mutation cellulaire qui lui cancérise la peau... Leur créature va leur échapper et se retrouver dans la ville, avec des policiers à ses trousses. Il trouvera refuge auprès d'un SDF, avant que la panique ne grandisse... Si le décor est moderne, Bernard Rose à garder en voix-off et le ton poétique du roman :  «puisque je ne peux inspirer l’amour, que je cause l’effroi.»

© kristofy / ecrannoir.frA l'issue de la projection Bernard Rose a partagé avec le public sa vision du mythe de Frankenstein :

Dupliquer la nature est un fantasme scientifique

«Le roman original a été écrit au début de la révolution industrielle, il y a environ 200 ans, on découvrait peut-être à peine que l’électricité puisse avoir comme pouvoir d’animer un tissus humain. C’est le premier roman de science-fiction, le premier roman d’horreur. Deux siècles après aujourd’hui on arrive à la création de nouveaux tissus humains comme de la peau ou même des organes artificiels avec une imprimante 3D. Si on créer un être humain de toute pièce, qu’en est-il de la conscience ? Le roman était novateur et en quelque sorte prévoyant, l’histoire est toujours passionnante à notre époque. Le fantasme de créer la vie de manière scientifique est peut-être quelque chose qui vient plus d’un homme que d’une femme. Dans le film, il y a un créateur médecin homme mais aussi une femme médecin, d’ailleurs le roman qui évoque les questions de ce danger a été écrit par une femme. En tout cas dupliquer la nature est un fantasme scientifique.
Pour moi le film devait commencer avec l’éveil à la vie du monstre et finir avec sa mort, le film est raconté de son point de vue à lui. Une chose amusante, c’est la scène où un policier tue un chien : beaucoup de gens trouve ce moment violent ou triste. Dans les films on peut voir des dizaines de personnes se faire tuer et ça passe, mais quand c’est un chien, bizarrement, ça touche plus les émotions de certains spectateurs, c’est étrange non ?»

Le défi c'est la distribution des films

«La production de films est en quelque sorte plus facile aujourd’hui par rapport à avant. Le défi c'est surtout la distribution des films. Presque tout se retrouve sur internet quasiment gratuitement, sans que des droits d’auteur soient reversés. Peut-être que des auteurs vont demander de l’argent aux fournisseurs d’accès à internet ? A la télévision on voyait des films gratuitement mais ce sont les chaines de télévision qui payaient des droits pour les diffuser, avec l’argent des publicités. Aujourd’hui les spectateurs vont de la télévision vers Internet pour les films.»

Le film n'a toujours pas de distributeur en France.

Wild Bunch et Senator, un mariage franco-allemand dans le cinéma européen

Posté par vincy, le 27 juillet 2014

Vendredi 25 juillet, la société française Wild Bunch et la société allemande Senator Entertainment ont annoncé leur mariage pour former un groupe européen de production et de distribution de films. A elles deux, les sociétés couvrent plusieurs pays (France, Allemagne, Espagne, Italie, Bénelux).

Le nouveau groupe aura son propre nom, basé à Berlin et côté à Francfort. Autant dire que Wild Bunch devient plutôt allemand. L'ensemble pèsera 185 millions d'euros. La direction comprendra les trois fondateurs de Wild Bunch, Vincent Grimond qui en sera le P-DG, Vincent Maraval le directeur des contenus et Brahim Chioua, directeur des opérations. Les finances seront réservées à l'Allemand Max Sturm.

Les deux catalogues fusionnés représenteront plus de 2200 titres. L'objectif est d'être présent sur tous les canaux de diffusion. Rappelons que Wild Bunch possède notamment la plateforme de VàD/SVàD FilmoTV.

Wild Bunch a distribué des films comme The Artist, Le discours d'un roi, La vie d'Adèle, Des hommes et des Dieux, Polisse, 9 mois ferme, le dernier Astérix et récemment Les vacances du petit Nicolas et Sous les jupes des filles. Elle produit actuellement le nouveau film d'Emanuelle Bercot, La tête haute, et les prochains films de Roschdy Zem (Boydbuilder) et Jérôme Bonnell (A trois on y va), tout comme le dernier Ken Loach (Jimmy's Hall) ou le Hazanavicius (The Search), tous deux à Cannes cette année.

Senator Entertainment a distribué en Allemagne des films comme Mandela, The Reader, Le discours d'un roi, De l'autre côté du périph', Happiness Therapy, Intouchables, et de nombreux films d'auteurs ou comédies et polars germaniques. Depuis 1987, elle a développé trois unités de production et coproduction en Allemagne et possède déjà à parité une filiale avec Wild Bunch, Central Film Verleih.