Dexter Fletcher dans l’univers de Dracula

Posté par vincy, le 6 décembre 2019

Dexter Fletcher, actuellement en campagne pour que Rocketman ne soit pas oublié par les Oscars, est désormais rattaché à une nouvelle version de Dracula, Renfield.

C'est un revirement pour Universal, qui avait lancé la franchise Dark Universe, inspirée de la célèbre série de films d'horreurs du studio, Universal Monsters. A l'origine c'était d'ailleurs le vampire qui devait démarrer cet univers, en 2014, avec Dracula Untold de Gary Shore. Finalement, l'univers est créé en 2017 avec La Momie d'Alex Kurtzman, avec Tom Cruise. Un tel navet, et un échec financier (environ 70M$ de pertes). Au début de l'année 2019, malgré de nombreux projets dans les cartons, Universal met son Dark Universe au placard.

Mais, parallèlement, le studio continue de plancher sur des films de monstres. Renfield, que pourrait réaliser Dexter Fletcher, est centré sur l'acolyte de Dracula, à partir d'une idée originale de Robert Kirkman, scénarisé par Ryan Ridley..

Dans le roman original de Bram Stocker, R.M. Renfield était un détenu dans un asile d'aliénés victime d'hallucinations. Il se révèle être un serviteur de Dracula, partagé entre sa soumission et une envie de rébellion contre le vampire. Le docteur John Seward qui le soigne: "Renfield est un maniaque homicide d'une espèce particulière. Je vais devoir inventer une nouvelle classification pour son cas – je l’appellerai un maniaque zoophage. Il ne désire rien que d'absorber le plus de vie possible."

Le changement de stratégie pour Universal est en fait de demander à des cinéastes reconnus de réaliser des films dont les personnages sont issus de son catalogue. A la manière du Joker ou du futur Batman de Warner, le studio veut des histoires centrés sur des personnages et leur souffrance. Paul Feig serait en discussion pour un film de (ce) genre. En attendant c'est Leigh Whannell, spécialiste des films d'épouvante, qui s'est attaqué à L'homme invisible, dont la sortie est prévue le 28 février 2020.

Christopher Lee s’est échappé (1922-2015)

Posté par vincy, le 11 juin 2015

L'immense Christopher Lee aura laissé une trace indélébile dans le cinéma populaire. Il aura été de toutes les grandes sagas - James Bond, Star Wars, Le Seigneur des Anneaux - et surtout l'incarnation la plus mythique de Dracula mais aussi de Frankenstein et de Raspoutine. Né le 27 mai 1922, il est décédé dimanche dernier à l'âge de 93 ans. Dans la plus grande discrétion.

Du haut de son mètre quatre-vingt-quinze, l'acteur britannique, aussi inquiétant à l'écran que doux et gentil dans la vie réelle, avait tout pour être un affreux méchant du cinéma. Sa voix grave, une véritable basse, ajoutait même un soupçon de frayeur à son regard assombri par d'épais sourcils.

Christopher Lee a pourtant tout d'un aristocrate, en digne descendant de Charlemagne. 11 fois Dracula, y compris en se parodiant chez Edouard Molinaro dans Dracula père et fils, il s'est gavé de ce personnage jusqu'à plus soif; renvoyant Bela Lugosi, Max Schrek et Gary Oldman à leurs cercueils.

Monstres sacrés

Pilote de la Royal Air Force durant la guerre (il est fils de colonel après tout), latiniste et helléniste, assez doué en langues étrangères parlant couramment 9 langues (il a joué dans un français parfait pour Les Rivières pourpres 2: Les anges de l'Apocalypse), mélomane, aimant Wagner comme le Heavy Metal, grand lecteur, Christopher Lee a commencé au théâtre avant de décroché des petits rôles. Il incarne un attaché militaire dans Le Corsaire rouge en 1952 et le peintre Seurat dans Moulin Rouge en 1953. Il participera aussi à Capitaine sans peur de Raoul Walsh et Amère victoire de Nicholas Ray. Mais c'est Frankenstein, dans une production Hammer de 1957, qui le fait décoller. Même quand il joue un monstre, il y apporte une forme d'allure noble, un jeu presque précieux. Il a beau être Fu Manchu, Jekyll ou Hyde, Sherlock Holmes, ou un vampire, Lee avait ce talent de rendre classieux n'importe quel film de genre, même des séries B.

Cet aspect élégant, on le retrouve dans son personnage de Scaramanga face à James Bond dans L'Homme au pistolet d'or. Il donne une distance chic et une froideur calculée, presque cérébrale, qui contraste avec la fadeur de Roger Moore et sauve le film.

De Frankenstein s'est échappé aux Deux visages de Docteur Jekyll, l'acteur n'aura tourné pendant 3 ans qu'avec Terence Fisher au sein de la Hammer Film Productions. Suivent La Malédiction des Pharaons, l'Attaque de San Cristobal, ... Des péplums aux pirates, des sacrifices humains aux sciences occultes, l'acteur n'a jamais hérité de rôles sympathiques ni participé à des chefs d'oeuvres.

Burton, Spielberg, Scorsese, Jackson, Lucas...

Avec une filmographie qui frôle les 300 films et téléfilms (dont une partie où il n'est pas au générique) sur 8 décennies, il est assurément l'un des acteurs les plus prolifiques de l'Histoire du cinéma. Car Christopher Lee a aussi tourné de nombreux films d'aventures, de guerre, des séries TV (y compris dans Chapeau melon et bottes de cuir). Il fut même Rochefort dans Les trois mousquetaires, On l'appelait Milady et Le Retour des mousquetaires.

Mais, de Tim Burton (qui le recruta pour Sleepy HollowCharlie et la Chocolaterie et Dark Shadows) à Steven Spielberg (qui l'invita à être un Capitaine nazi dans son désopilant 1941), il a ses fans. Martin Scorsese l'enrôla récemment pour être Monsieur Labisse dans Hugo Cabret. Acteur culte des années 50 à 70, il s'offre une seconde jeunesse à l'ère des blockbusters en images de synthèse. Et pas seulement chez Peter Jackson (3 Seigneur des Anneaux, si on prend en compte la version longue de 3e opus, et deux Hobbits). George Lucas l'enrôle pour la deuxième trilogie de Star Wars pour les épisodes II et III, où il devient le Comte Dooku aka Dark Tyranus. On le choisissait pour être dans l'excès, l'extravagance, l'extrême limite de personnages complètement maléfiques et dérangés.

Sacré par un BAFTA d'honneur en 2011 et par un prix honorifique du British Film Institute en 2013, star des festivals de films fantastiques à Porto, Troia, Sitgès, il aura attendu pour être reconnu parmi les plus grands comédiens britanniques de son temps. Locarno lui a décerné un prix d'Excellence il y a deux ans. C'était mérité tant sa silhouette reconnaissable, sa présence charismatique, son jeu si distingué ont marqué le 7e art et alimenté nos fantasmes les plus inavouables.

BIFFF 2013 : rencontre avec Dario Argento

Posté par kristofy, le 15 avril 2013

Dario Argento, il maestro del Giallo, est déjà venu plusieurs fois au BIFFF et cette fois c’est pour son dernier film, Dracula 3D. Pour l’occasion, une masterclass était organisée. Racontant de nombreux souvenirs de ses tournages, le réalisateur s’est montré très bavard mais aussi drôle et chaleureux, partageant photos et autographes avec tout le monde…

Ses influences...

Dario Argento a un point commun avec les cinéastes de la Nouvelle Vague : c’est un critique de film qui est devenu scénariste (notamment pour le célèbre Il était une fois dans l’ouest de Sergio Leone), puis réalisateur et aussi producteur de ses films (une structure de production avec son frère Claudio et son père Salvatore Argento).

Il a étudié un peu en France, et à Paris il passait son temps à la Cinémathèque à regarder quantités de films. Le jeune Dario a commencé à écrire des critiques sur les films qu’il aimait, c’était des critiques partiales. Il a contribué à écrire pour une revue communiste qui préférait le cinéma politique plus que les cinéma français ou américain ou d’aventures : on lui disait que tel western qu’il admirait n’était pas dans la ligne du journal, même si le directeur de la revue l'aimait aussi.

Parmi les cinéastes qui ont pu à un moment forger son goût pour le cinéma, il cite Alfred Hitchcock, Ingmar Bergman, Fritz Lang, Luis Bunuel, Carl Theodor Dreyer, la Nouvelle Vague et surtout au moins un millier de films…

Ses premiers pas au cinéma...

Son premier film en tant que réalisateur, L’oiseau au plumage de cristal, était à l’origine un scénario que devait tourner un réalisateur anglais dont il n’appréciait pas le travail. Il choisi de faire le film lui-même. Il a trouvé facile sa première expérience de metteur en scène. Mais certains techniciens et acteurs (surtout un terrible avec lequel c’était une lutte continue) le considéraient comme un débutant alors qu'il savait depuis longtemps comment faire du cinéma.

Il se souvient : "Mario Brava avait déjà fait deux ou trois films de giallo, pas beaucoup, mais c’était très différent de moi, et lui n’aimait pas la musique dans les films. Depuis mon travail avec Sergio Leone, j’étais devenu ami avec le compositeur Ennio Morricone, mon père aussi était ami avec lui, moi j’étais jeune encore et plus tard il a fait des musiques pour mes films. Un jour j’étais allé chez lui avec les disques que j’aimais comme exemple d’accompagnement pour mon film, il m’a dit de les ranger et qu’il ne voulait pas les voir, il m’a dit qu'il composerait de la musique contemporaine originale et on a travaillé plusieurs fois ensemble par la suite".

La censure...

"La censure et moi c’est une longue histoire, depuis mon premier film même. Une fois devant un comité italien qui voulait faire trop de coupures dans mon film je me suis énervé, et ils ont appelé la police pour me faire sortir.

J’ai produit avec George A. Romero Zombie et en France la censure nous a d’abord empêché de sortir le film. Il nous ont dit non, 6 mois après on l’a représenté avec des coupes et non, encore des coupures et toujours interdiction, et encore.

Il a fallu attendre l’élection d’un nouveau gouvernement français plus libéral, on a alors représenté le film dans sa version originale sans coupures et cette fois la censure a autorisé le film, il est sorti sur les Champs-Elysées avec les sous-titres français, c’était magnifique de le voir là. Mes films ont été presque tous interdit en Israël mais je ne sais pas pourquoi, pareil en Scandinavie alors qu’ils produisaient de la pornographie sans limite, et plus tard tous mes films sont sortis en même temps.

En Angleterre sur une affiche de Ténèbres qui montre une femme avec la gorge tranchée qui saigne, ils ont mis à cet endroit une sorte de papillon pour cacher. Aujourd’hui, s'il y a de la censure, elle est surtout chez les producteurs."

Souvenirs...

Dracula 3DDario Argento aime raconter diverses anecdotes de ses souvenirs de tournage. Par exemple, sur le tournage de Dracula 3D, l’acteur Rutger Hauer qui avait une après-midi de libre s’est retrouvé complètement perdu au milieu d’une forêt sans savoir dire où il était et comment le retrouver…

Le réalisateur est en revanche un peu ému de parler de sa compagne Daria Nicolodi (collaboratrice, actrice et co-scénariste de plusieurs de ses films) et préfère évoquer plus longuement son travail avec sa fille Asia Argento qui fréquentait ses plateaux de tournage lors de vacances scolaires avant qu’elle ne devienne une de ses actrices et qu’elle réalise à son tour des films.

Il se montre également très intéressé par la technologie qu’il compare à de la poésie : qu’il s’agisse d’un vieux type de pellicule qui n’existe plus et dont il faut travailler la gélatine, des progrès dans les effets spéciaux, les trucages numériques, et la 3D, ce sont les moyens de créer les images de son imaginaire. Concernant son dernier film, la figure du vampire est évidemment attractive pour lui : un personnage qui est mort mais qui vit encore et qui se nourrit de sang… Toutefois, Dracula 3D n’a pas encore de date de sortie cinéma en France.

Jonathan Rhys Meyers arrive dans La Cité des ténèbres

Posté par vincy, le 18 août 2012

Passage à vide. Alcool, rubrique des faits divers, passage devant les tribunaux... Jonathan Rhys Meyers, 35 ans, n'a aucun hit à son actif depuis Mission : Impossible III en 2006. Acteur en vogue, révélé il y a 15 ans, le comédien a triomphé dans la série Les Tudors (2007-2010) en incarnant avec brio le Roi Henry VIII. Mais sinon, au cinéma, hormis des seconds rôles ou caméos, des séries B ou des films de genre, rien. Cette année, il était client de l'hôtel où travaillait Albert Nobbs. Tandis que Henry Cavill, son fidèle bras droit dans Les Tudors, se faisait enrôler pour être le nouveau Superman. Cruel.

Il a tourné il y a 2 ans une nouvelle version de Belle du Seigneur, où il tient le rôle principal, Solal. Le film n'est toujours pas sorti en salles.

L'heure du come-back est-elle venue? Jonathan Rhys Meyers vient de rejoindre le casting de The Mortal instruments, réalisé par le norvégien Harald Zwart (The Karate Kid en 2010). Il interprétera Valenntine Morgenstern, le vilain charismatique de l'histoire. Le film rassemble également Kevin Durand, Lily Collins, CCH Pounder, Robert Maillet et Jared Harris. Collins tiendra le rôle principal de Clary Fray. Dans cette histoire à dormir debout, cette jeune fille rousse de 15 ans se laisse charmer par un garçon très séduisant qui se faire tuer sous ses yeux par 3 chasseurs d'ombres qu'elle ne devrait pas être en mesure de voir. Le corps de ce garçon disparaît d'un seul coup. Elle va se retrouver dans une guerre qui fait rage entre les chasseurs d'ombres et les forces démoniaques...

Adapté de la série de best-sellers de Cassandra Clare (en français La cité des ténèbres), le film sortira le 23 août 2013 aux USA. Cette série de livres pour la jeunesse est composée pour l'instant de cinq tomes (aux USA, quatre ont été traduits en France). Un sixième doit paraître en 2014.

Rhys Meyers reviendra également l'an prochain, mais sur le petit écran, dans la peau de Dracula, série de 10 épisodes où le célèbre vampire plante ses dents dans les nuques de londonniens.