Last ride pour Peter Fonda (1940-2019)

Posté par vincy, le 18 août 2019

Fils de. Frère de. Peter Fonda a toujours été dans l'ombre de son père, Henry, légende hollywoodienne, et de sa sœur, Jane, star mondiale. Même sa fille, Bridget, lui a piqué la vedette. Pourtant, il a su être, à sa manière, une icône, celle de la contre-culture, égérie masculine des hippies, figure emblématique du Nouvel Hollywood. Il a suffit pour cela d'un film, le cultissime Easy Rider, réalisé par Dennis Hopper et présenté à Cannes en 1969 (et primé comme meilleure première œuvre). Co-scénariste du film, Fonda reçoit sa première nomination aux Oscars dans la catégorie scénario.

Biker à jamais, casque vissé sur la tête, filant vers sa destinée d'Est en Ouest, à la fois anticonformiste et sexy... Easy Rider est un hymne à la liberté, un film anti-réactionnaire, un manifeste à la Kerouac. Easy Rider peut-être aujourd'hui regarder comme une utopie contestataire, un point de bascule. Tarantino d'ailleurs évoquait le film dans ses récentes interviews. 1969, année où se déroule Once Upon a Time in Hollywood, c'est la fin des hippies, la fin de l'innocence, l'arrivée d'un nouveau cinéma et de cinéastes qui allaient transformer l'industrie. C'est le meurtre de Sharon Tate et le carton d'Easy Rider. C'est l'échec des rêves américains... Il s'apprêtait à fêter les 50 ans du film.

Né le 23 février 1940 à New York, Peter Fonda est mort des suites d'un cancer à Los Angeles le 16 août à l'âge de 79 ans. 50 ans après le surgissement de sa Captain America sur les grands écrans.

Peter Fonda n'a jamais eu la carrière de son père et de sa sœur. Il a tourné pour Roger Corman dans les années 1960, notamment Les Anges sauvages en 1966, une histoire de gangs de motards. Après un rôle de shérif dans The Last Movie de Dennis Hopper, il se lance dans la réalisation, avec un western, L’Homme sans frontière. En tant que comédien, on le croise dans Brève rencontre à Paris (Two People) de Robert Wise, Colère froide (Fighting Mad) de Jonathan Demme, L'Équipée du Cannonball (The Cannonball Run) de Hal Needham, où il parodie son personnage d'Easy Rider, Los Angeles 2013 (Escape from L.A.) de John Carpenter, L'Anglais (The Limey) de Steven Soderbergh, Le Livre de Jérémie d'Asia Argento, Ghost Rider de Mark Steven Johnson, 3 h 10 pour Yuma de James Mangold... Souvent des seconds-rôles, souvent dans des films oubliés. Il est néanmoins nommé pour l’Oscar du meilleur acteur et lauréat d'un Golden Globe du meilleur acteur dans L’Or de la vie de Victor Nuñez (1997), pour un personnage de père de famille apiculteur. Il était d'ailleurs militant écologiste et n'hésitait pas à produire le documentaire The Big Fix en 2012 sur la gigantesque marée noire du Golfe du Mexique.

"We Blew it" disait-il dans Easy Rider. Amer constat d'un homme qui n'avait jamais lâché ses convictions ni caché ses colères, que ce soit contre Obama ou Trump.

On le verra une dernière fois au cinéma dans The Last Full Measure, qui Lionsgate sort le 25 octobre aux USA, film de Todd Robinson, avec Samuel L. Jackson, William Hurt, Ed Harris, Sebastian Stan, Christopher Plummer, et Jeremy Irvine.

Cannes 2019: Luis Bunuel, Lina Wertmüller, Milos Forman, Easy Rider, Shining et La Cité de la peur à Cannes Classics

Posté par vincy, le 26 avril 2019

Le programme de Cannes Classics est riche et éclectique avec en vedette les 25 ans de La Cité de la peur, Shining présenté par Alfonso Cuarón en séance de minuit, les 50 ans d’Easy Rider en compagnie de Peter Fonda, Luis Buñuel à l’honneur en trois films, un hommage à la première réalisatrice nommée aux Oscars, Lina Wertmüller, le Grand Prix de 1951 Miracle à Milan de Vittorio De Sica, un ultime salut à Milos Forman et le premier film d’animation en couleur du cinéma japonais!

A l'honneur

Easy Rider (1969, 1h35, États-Unis) de Dennis Hopper

The Shining (Shining) de Stanley Kubrick (1980, 2h26, Royaume-Uni / États-Unis)

La Cité de la peur, une comédie familiale (1994, 1h39, France) d’Alain Berbérian

Los Olvidados (The Young and the Damned) (1950, 1h20, Mexique) de Luis Buñuel

Nazarín (1958, 1h34, Mexique) de Luis Buñuel

L’Âge d’or (The Golden Age) (1930, 1h, France) de Luis Buñuel

Pasqualino Settebellezze (Pasqualino / Seven Beauties) (1975, 1h56, Italie) de Lina Wertmüller

Miracolo a Milano (Miracle à Milan / Miracle in Milan) (1951, 1h40, Italie) de Vittorio De Sica

Lásky jedné plavovlásky (Les Amours d’une blonde / Loves of a Blonde) (1965, 1h21, République tchèque) de Milos Forman

Forman vs. Forman (République tchèque / France, 1h17) de Helena Trestikova et Jakub Hejna

Films restaurés

Toni de Jean Renoir (1934, 1h22, France)

Le Ciel est à vous (1943, 1h45, France) de Jean Grémillon

Moulin Rouge (1952, 1h59, Royaume-Uni) de John Huston

Kanal (Ils aimaient la vie / They Loved Life) (1957, 1h34, Pologne) d’Andrzej Wajda

Hu shi ri ji (Diary of a Nurse) (1957, 1h37, Chine) de Tao Jin

Hakujaden (Le Serpent blanc / The White Snake Enchantress) (1958, 1h18, Japon) de Taiji Yabushita (pour les 100 ans de l'animation japonaise)

125 Rue Montmartre (1959, 1h25, France) de Gilles Grangier

A tanú (Le Témoin / The Witness) (1969, 1h52, Hongrie) de Péter Bacsó

Tetri karavani (La Caravane blanche / The White Caravan) (1964, 1h37, Géorgie) d’Eldar Shengelaia et Tamaz Meliava

Plogoff, des pierres contre des fusils de Nicole Le Garrec (1980, 1h48, France)

Caméra d’Afrique (20 ans de cinéma africain / ) (20 Years of African Cinema) de Férid Boughedir (1983, 1h38, Tunisie / France)

Dao ma zei (The Horse Thief / Le Voleur de chevaux) (1986, 1h28, Chine) de Tian Zhuangzhuang et Peicheng Pan

The Doors (Les Doors) (1991, 2h20, États-Unis) d’Oliver Stone

Documentaires

Making Waves: The Art of Cinematic Sound (Etats-Unis, 1h34) de Midge Costin

Les Silences de Johnny (55mn, France) de Pierre-William Glenn

La Passione di Anna Magnani (1h, Italie / France) d’Enrico Cerasuolo

Cinecittà - I mestieri del cinema Bernardo Bertolucci (Italie, 55mn) de Mario Sesti

Le « Nouvel Hollywood » à l’honneur à la Filmothèque du Quartier latin

Posté par MpM, le 14 septembre 2016

Le "Nouvel Hollywood", c'est cette veine du cinéma américain du début des années 70 qui, opposé à la stratégie des studios, participe à la grande révolte qui va secouer la jeunesse du monde. Parmi les principaux représentants du courant, on retrouve les producteurs Bert et Harold Schneider, fils d’un dirigeant de Columbia Pictures, et leur équipe composée notamment de Peter Fonda, Bob Rafelson, Bruce Dern, Denis Hopper, Peter Bogdanovitch, Karen Black, Henry Jaglom, Stephen Blauner et bien sûr  Jack Nicholson.

Sous l'acronyme « BBS », ils donnent naissance à l’un des espaces de création les plus emblématiques de l'histoire du cinéma américain qui sera à l'origine de films devenus cultes comme Easy Rider de Dennis Hopper, La dernière séance de Peter Bogdanovitch ou Drive, he said de Jack Nicholson.

La Filmothèque du Quartier latin, qui se targue de proposer "le meilleur du cinéma classique et contemporain", propose dès aujourd'hui une programmation consacrée à cet âge d'or du cinéma américain indépendant. Le cycle, qui commence en beauté avec Easy Rider (14 septembre), se poursuit avec Cinq pièces faciles (21 septembre) et The king of Marvin Gardens (28 septembre) de Bob Rafelson. Tous trois seront projetés en version numérique restaurée.

Suivront en octobre La dernière corvée de Hal Ashby, La dernière séance de Peter Bogdanovitch et Drive, he said de Jack Nicholson.

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Rétrospective Le Nouvel Hollywood, les productions BBS
Filmothèque du Quartier latin
9 rue Champollion
75005 Paris
A partir du 14 septembre 2016

Le comédien Dennis Hopper laisse deux films posthumes

Posté par vincy, le 30 mai 2010

dennis hopper the last film festivalDécédé à l'âge de 74 ans, après une longue bataille contre son cancer de la prostate, le réalisateur-auteur-acteur-photographe-collectionneur-peintre et  même monteur (sur son film The Last Movie) Dennis Hopper avait traversé six décennies de cinéma américain, de James Dean à Penelope Cruz, de Francis Ford Coppola à Ron Howard. Il avait su varier les genres, les auteurs (Wenders le fit tourner deux fois), et même les rôles, parfois seconds mais toujours marquants. De la série "24 heures Chrono" à l'envoûtant Blue Velvet de David Lynch, il n'y avait pas de frontières pour ce rebelle hollywoodien, l'un des rares à avoir assumer son double vote pour George W. Bush et son revirement envers Obama.

Dennis Hopper a surtout marqué le cinéma américain avec sa réalisation Easy Rider en 1969. Héritier du néo-réalisme italien et de la nouvelle vague française, Hopper fondera le mouvement du Nouvel Hollywood, qui fera émerger des oeuvres libérées des carcans hollywoodiens désuets, et souffrant de la rivalité de la télévision. Ce Nouvel Hollywood sera l'occasion de faire émerger des cinéastes comme Scorsese, Coppola, Lucas, Spielberg, Nichols, Ashby, Altman, Romero ou encore Carpenter... Easy Rider, gros succès de l'année (en France : 1,83 million d'entrées), gagnera le prix de la meilleure première oeuvre au Festival de Cannes. En revanche Hopper, seulement cité deux fois aux Oscars, n'obtiendra jamais de reconnaissance importante dans son pays. Hollywood daignera lui offrir une étoile sur son Walk of Fame le 26 mars... 2010.

Ses deux derniers films (An American Carol, The Palermo Shooting)  datent de 2008. Après, Hoppera tourné une saison de la série TV "Crash", adaptée du film oscarisé de Paul Haggis.

Il reviendra à l'affiche de deux manières différentes. Il sera l'une des voix principales du film d'animation Alpha et Omega, prévu cet automne dans les salles. Et on pourra le voir une dernière fois dans The Last Film Festival (photo), comédie de Linda Yellen, où il interprète un producteur sur le déclin.