Le comédien Dennis Hopper laisse deux films posthumes
Décédé à l'âge de 74 ans, après une longue bataille contre son cancer de la prostate, le réalisateur-auteur-acteur-photographe-collectionneur-peintre et même monteur (sur son film The Last Movie) Dennis Hopper avait traversé six décennies de cinéma américain, de James Dean à Penelope Cruz, de Francis Ford Coppola à Ron Howard. Il avait su varier les genres, les auteurs (Wenders le fit tourner deux fois), et même les rôles, parfois seconds mais toujours marquants. De la série "24 heures Chrono" à l'envoûtant Blue Velvet de David Lynch, il n'y avait pas de frontières pour ce rebelle hollywoodien, l'un des rares à avoir assumer son double vote pour George W. Bush et son revirement envers Obama.
Dennis Hopper a surtout marqué le cinéma américain avec sa réalisation Easy Rider en 1969. Héritier du néo-réalisme italien et de la nouvelle vague française, Hopper fondera le mouvement du Nouvel Hollywood, qui fera émerger des oeuvres libérées des carcans hollywoodiens désuets, et souffrant de la rivalité de la télévision. Ce Nouvel Hollywood sera l'occasion de faire émerger des cinéastes comme Scorsese, Coppola, Lucas, Spielberg, Nichols, Ashby, Altman, Romero ou encore Carpenter... Easy Rider, gros succès de l'année (en France : 1,83 million d'entrées), gagnera le prix de la meilleure première oeuvre au Festival de Cannes. En revanche Hopper, seulement cité deux fois aux Oscars, n'obtiendra jamais de reconnaissance importante dans son pays. Hollywood daignera lui offrir une étoile sur son Walk of Fame le 26 mars... 2010.
Ses deux derniers films (An American Carol, The Palermo Shooting) datent de 2008. Après, Hoppera tourné une saison de la série TV "Crash", adaptée du film oscarisé de Paul Haggis.
Il reviendra à l'affiche de deux manières différentes. Il sera l'une des voix principales du film d'animation Alpha et Omega, prévu cet automne dans les salles. Et on pourra le voir une dernière fois dans The Last Film Festival (photo), comédie de Linda Yellen, où il interprète un producteur sur le déclin.
Tags liés à cet article : cannes, deces, dennis hopper, easy rider, hollywood, Prix.
Quand je pense Dennis Hopper, je pense à Frank Booth de ‘Blue Velvet’ (David Lynch, 1986), à l’ex-flic, père de Clarence Worley (Christian Slater) de ‘True Romance’ (Tony Scott, 1993) et à Howard Payne de ‘Speed’ (Jan de Bont, 1994).
En tant que réalisateur, je retiens ‘Easy Rider’, ‘Colors’ (1987) et ‘The Hot Spot’ (1990).
RIP.