Une pétition pour défendre les cinéastes émergents

Posté par vincy, le 1 décembre 2017

Il y a déjà plus de 1500 signataires à la pétition "Faisons le pari de la jeune création cinématographique !".

"Année après année, les financements privés, principalement issus des chaînes de télévision, se sont raréfiés, se portant d’abord sur les auteurs déjà reconnus, les valeurs les plus sûres, les genres les plus porteurs" se plaignent jeunes rééalisateurs et cinéastes confirmés qui ont signé l'appel, parmi lesquels Marie Amachoukeli, Jacques Audiard, Lucas Belvaux, Julie Bertuccelli, Bertrand Bonello, Pascal Bonitzer, Catherine Corsini, Claire Denis, Yann Gonzalez, Robert Guédiguian, Agnès Jaoui, Cédric Klapisch, Tonie Marshall, Katell Quillévéré, Pierre Salvadori, Céline Sciamma, ou encore Rebecca Zlotowski, mais aussi des scénaristes, producteurs et techniciens du cinéma.

Précarisation

Rappelant qu'à Cannes, la Caméra d’or (prix du meilleur premier film) a récompensé trois fois en quatre ans le jeune cinéma français, ils interpellent la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, en signalant que "ce sont justement les premières œuvres et les projets les plus audacieux, ceux sur lesquels il est le plus risqué de « parier », qui sont aujourd’hui grandement fragilisés, jusqu’au seuil de la précarité pour certains." Ajoutant: "le plafonnement des aides publiques affecte violemment la fabrication, l’imaginaire, l’ambition artistique et visuelle des projets : équipes techniques réduites, figuration inexistante, temps de tournage de plus en plus contraints, scénarios élagués…Cette précarisation s’étend sans cesse et bride l’éclosion d’une nouvelle génération d’auteurs, d’acteurs, de techniciens."

Changement de la politique d'aides

"L’absence d’une chaîne de télévision en pré-financement - ou la faiblesse des montants proposés - génère presque automatiquement une majorité de financements publics, plafonnés à 60% pour les films à petit budget. L’absurdité du système pousse ces films à renoncer à certaines aides, notamment au crédit d’impôt" constatent-ils.

Les signataires proposent d'autoriser "un maximum de 70 % d’aides publiques dans le budget de ces films" , soit un coût financier marginal puisque très peu de films sont concernés. Ils demandent "une plus grande égalité entre les films face au crédit d’impôt, un dispositif fiscal qui devrait être ouvert à tous, sans aucune exception."

Actuellement, la réglementation française limite à 50% le seuil d'aide publique à la production (60 % pour les premiers et deuxièmes films, et pour ceux dont le budget est inférieur à 1,25 million d'euros). Ce dispositif est issu d'une règle européenne mais chaque Etat membre peut l'adapter.

La pétition accompagne un amendement (permettant le relèvement de la limite de l'aide publique) au Projet de loi de financer, déposée par la députée parisienne Brigitte Kuster (Les Républicains). Il a reçu un " avis défavorable " du ministre de l'action et des comptes publics Gérald Darmanin. Il ne reste qu'à espérer qu'un sénateur prendra le relais...

Une cinémathèque pour le documentaire

Posté par vincy, le 6 juin 2017

La nouvelle ministre de la Culture, françoise Nyssen, aux côtés de Frédérique Bredin, Présidente du CNC, Christine Carrier, DG de la Bpi du Centre Pompidou, Anne Georget, Présidente de la Scam, Laurence Engel, Présidente de la BnF, Delphine Ernotte Cunci, P-DG de France Télévisions, Jean-Claude Petit, Président de la Sacem, Patrick Bézier, DG du Groupe Audiens, Jean-Marie Barbe, Fondateur de Ardèche Images, Arnaud de Mézamat, Président de Film-documentaire.fr et Jean-Yves de Lépinay, Président d'Images en Bibliothèques (ouf!), ont signé durant le festival de Cannes une convention en vue de créer la Cinémathèque du documentaire. La création avait été actée en août dernier, par l'ancienne ministre de la Culture Audrey Azoulay, lors des Etats généraux du documentaire de Lussas.

Ce groupement d'intérêt public sera en charge de fonder cette nouvelle institution culturelle, coordonnée par la Bpi. "La création de cette Cinémathèque marque la volonté des pouvoirs publics, associés à des partenaires privés, de permettre au documentaire d'investir l'espace public, et de jouer pleinement le rôle central qui est le sien depuis l'origine du cinéma : saisir le réel, éclairer le présent et libérer l'imaginaire" explique le communiqué. Cette Cinémathèque du documentaire sera basée à la Bibliothèque Publique d’Information du Centre Pompidou et devra donner une caisse de résonance aux nombreuses initiatives qui, partout en France œuvrent depuis des années en régions pour la conservation et la diffusion du documentaire.

"La Cinémathèque du documentaire aura pour mission de contribuer au recensement et à l'identification des oeuvres, de favoriser leur circulation en procédant à des acquisitions communes, de mettre en valeur les différentes actions du réseau et d'être force de propositions" ajoutent les signataires, qui veulent avant tout en faire "un réseau irriguant tous les territoires."

Un patrimoine à sauver et valoriser

Cette création est la concrétisation des recommandations du Rapport de décembre 2015 rédigé par François Hurard, de l'Inspection générale des Affaires culturelles du ministère. Il soulignait notamment que les coûts de numérisation et de conservation des catalogues ou des fonds constituaient "un frein pour l'exploitation et le rayonnement des œuvres documentaires", rappelant au passage le travail de l'ADAV, de la Bpi, de la BNF et du Forum des Images. Selon le rapport, "On peut chiffrer à près de 40 000 œuvres environ ce patrimoine francophone" documentaire. Il avait demander la création d'un lieu emblématique dédié à ce patrimoine, la contribution à la recherche et à l'élaboration d'outils permettant d'agréger ce patrimoine, de fédérer et de soutenir les initiatives de la mise en valeur du patrimoine sur tous les supports et dans tout le territoire.

Le marché du documentaire reste vigoureux en France avec en moyenne une grosse trentaine de films agréés chaque année pour le cinéma. Sur les vingt documentaires ayant attiré plus d'un million d'entrées dans l'histoire du cinéma français, 11 sont sortis après 2000, dont les récents Les saisons et Demain.

La cinéphile Françoise Nyssen, nouvelle ministre de la Culture

Posté par vincy, le 17 mai 2017

Directrice des éditions Actes sud, Françoise Nyssen est la nouvelle ministre de la Culture du gouvernement français. Depuis 25 ans, Actes sud coédite avec l'Institut Lumière les livres de cinéma de l'institution lyonnaise présidée par Bertrand Tavernier et dirigée par Thierry Frémaux.

La dernière publication en date des deux éditeurs, Au travail avec Eustache : making of de Luc Béraud, vient de recevoir la semaine dernière le premier Prix du livre de cinéma, remis au CNC par un jury où se côtoyaient Yasmina Reza (présidente), Alexandre Bompard (patron de la Fnac) ou encore le journaliste François Busnel. Françoise Nyssen était d'ailleurs présente, avec Bertrand Tavernier et l'auteur, pour recevoir le prix. Ce dernier est aussi directeur de collection au sein d'Actes sud, où il sélectionne des livres qui ont été à l'origine des Westerns.

Françoise Nyssen est résolument cinéphile. Les bureaux d'Actes sud, éditeur multi-récompensé, notamment par trois prix Goncourt, sont situés au dessus d'un cinéma art et essai dans la ville d'Arles. Fan de 7e art, elle devait venir passer ses congés au Festival de Cannes, liée par son amitié avec Thierry Frémaux. Finalement, elle montera les marches en tant que ministre.

Les dossiers ne manquent pas, et notamment un qui est tout chaud sur la Croisette: la chronologie des médias et la diffusion des films sur les plateformes comme Netflix.