Cannes 2020: la sélection Cannes Classics, et un avant-goût du Festival Lumière

Posté par vincy, le 15 juillet 2020

La sélection Cannes Classics sera présentée, en grande partie, au festival Lumière de Lyon (10-18 octobre), puis aux Rencontres cinématographiques de Cannes (23-26 novembre).

25 longs métrages de fictions et sept documentaires qui composent un panorama éclectique du patrimoine cinématographique mondial, avec en exergue les 20 ans d'In the Mood for Love de Wong Kar-wai. mais aussi un Pasolini, le centenaire de Fellini, les 60 ans de deux grands classiques, et pas mal de films méconnus.

In the Mood for love (2000, 1h38, Hong Kong) de Wong Kar-wai, prix interprétation masculine en 2000 pour Tony Leung
Sortie en France le 2 décembre 2020.

Friendship’s Death (1987, 1h12, Royaume-Uni) de Peter Wollen, qui marque le premier grand rôle de Tilda Swinton au cinéma.

The Story of a Three-Day Pass (La Permission) (1968, 1h27, France) de Melvin Van Peebles

Lyulskiy dozhd (Pluie de juillet / July Rain) (1966, 1h48, Russie) de Marlen Khutsiev

Quand les femmes ont pris la colère (1977, 1h15, France) de Soizick Chappedelaine et René Vautier
Sortie en France en 2021.

Préparez vos mouchoirs (Get Out Your Handkerchiefs) (1977, 1h50, France) de Bertrand Blier

Hester Street (1973, 1h30, États-Unis) de Joan Micklin Silver

Ko to tamo peva ? (Qui chante là-bas ? / Who’s Singing Over There ?) (1980, 1h26, Serbie) de Slobodan Šijan
Sortie en France le 21 octobre 2020.

Prae dum (Black Silk) (1961, 1h58, Thaïlande) de R.D. Pestonji

Zhu Fu (New Year Sacrifice) (1956, 1h40, Chine) de Hu Sang

Feldobott ko (La Pierre lancée) (1968, 1h25, Hongrie) de Sándor Sára

Neige (1981, 1h30, France) de Juliet Berto et Jean-Henri Roger
Sortie en France au printemps 2021.

Bambaru Avith (The Wasps Are Here) (1978, 2h, Sri Lanka) de Dharmasena Pathiraja

Bayanko: Kapit sa patalim (Bayan Ko) (1984, 1h48, Philippines / France) de Lino Brocka
Sortie en France en février 2021.

La Poupée (1962, 1h34, France) de Jacques Baratier
Sortie en France encore non communiquée.


Sanatorium pod klepsydra (La Clepsydre / The Hourglass Sanatory) (1973, 2h04, Pologne) de Wojciech J. Has
Sortie en France en mai 2021.

L’Amérique insolite (America as Seen by a Frenchman) (1959, 1h30, France) de François Reichenbach

Deveti krug (Neuvième cercle / The Ninth Circle) (1960, 1h37, Croatie) de France Štiglic

Muhammad Ali the Greatest (1974, 2h03, France) de William Klein

La Film Foundation de Martin Scorsese fête ses 30 ans

Accattone (Accatone) (1961, 1h57, Italie) de Pier Paolo Pasolini

Shatranje bad (The Game Chess of the Wind) (1976, 1h33, Iran) de Mohammad Reza Aslani

Federico: 100 ans !

La strada (1956, 1h48, Italie) de Federico Fellini

Luci del varietà (Les feux du music-hall) (1950, 1h37, Italie) d’Alberto Lattuada et de Federico Fellini

Fellini degli Spiriti (Fellini of the Spirits) d’Anselma dell’Olio (1h40, Italie / Belgique)

Les 60 ans d’À Bout de souffle et de L’Avventura

À Bout de souffle (Breathless) (1960, 1h29, France) de Jean-Luc Godard
Sortie en France en automne 2020. Sortie vidéo le 4 novembre 2020.

L’Avventura (1960, 2h20, Italie / France) de Michelangelo Antonioni
Sortie en France en novembre 2020.

Les documentaires 2020

Wim Wenders, Desperado d’Eric Friedler et Andreas Frege (2h, Allemagne)

Alida (Alida: In Her Own Words) de Mimmo Verdesca (1h45, Italie)

Charlie Chaplin, le génie de la liberté (Charlie Chaplin, The Genius of Liberty) de François Aymé et Yves Jeuland, réalisé par Yves Jeuland (2h25, en deux parties : 1h05 et 1h20, France)

Be Water de Bao Nguyen (1h44, États-Unis)

Belushi de R.J. Cutler (1h48, États-Unis)

Antena da raça de Paloma Rocha et Luís Abramo (1h20, Brésil)

Les prix Henri Langlois récompensent Pasolini, Lellouche et Corsini

Posté par vincy, le 24 janvier 2019

Le Palmarès des Prix Henri Langlois 2019 a été dévoilé le mardi 22 janvier à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine.

Le Grand prix a été décerné à Théorème de Pier Paolo Pasolini. Cette adaptation du roman éponyme du réalisateur, critique de la bourgeoisie Italienne, avait fait scandale à sa sortie en 1968. Le film avait été récompensé à Venise avec un prix d'interprétation féminine pour Laura Betti. Lors de cette Mostra, le Bureau du cinéma catholique avait distingué le film avant de devoir retirer son prix à cause des critiques du pape Paul VI. Le film fut confisqué par la police et le cinéaste accusé d'obscénités, avant d'être acquitté.

Les autres prix ont récompensé Faces de John Cassavetes (interprétation), "pour l’interprétation globale et mythique de chacun des acteurs", If... de Lindsay Anderson (musique), Palme d'or, avec la Bande Originale composée par Marc Wilkinson et Il Etait une Fois dans l’Ouest de Sergio Leone (prix du public).

Le prix les regards d'Henri a distingué Un Amour Impossible de Catherine Corsini, qui a récolté hier trois nominations aux César. Dans la catégorie film étranger, c'est L'Île aux chiens de Wes Anderson qui a remporté ce prix, tandis que la série primée est Hippocrate de Thomas Lilti. Enfin le prix du long métrage comédien/réalisateur a fait triompher Le grand bain de Gilles Lellouche.

Plusieurs autres prix ont été remis lors de la soirée: le Prix d'honneur Henri Langlois au Festival International du Film de Venise, en présence d'à Alberto Barbera, directeur de la Mostra, à l’occasion de son 75ème anniversaire.

La mention jeune festival a été légitimement donnée au Festival des Arcs pour le 10e anniversaire du festival du cinéma européen.

Enfin une mention spéciale a été attribuée à Mon Tissu Préféré de Gaya Jiji.

Les prix Henri Langlois, récompensent des techniciens, comédiens, réalisateurs, fondations et cinémathèques remarquées, aux quatre coins du monde, pour leur contribution à la connaissance et à la transmission du patrimoine cinématographique.

LaCinetek démocratise les films du patrimoine avec une nouvelle offre

Posté par vincy, le 14 septembre 2018

Inaugurée en 2015, LaCinetek a lancé le 10 septembre son offre par abonnement. Les abonnés pourront découvrir 10 nouveaux chefs-d'œuvre du cinéma de patrimoine pour 2,99€ (sans engagement). A cela s'ajoute deux autres offres: un abonnement annuel de 30€ pour douze mois (soit deux mois offerts et 120 films par an) et un abonnement annuel à 59€ qui comprend un an d'accès à la Sélection du mois et 12 films à la carte issus du catalogue, dont le plus vieux film date de 1907!

Par conséquent, la nouvelle offre permet de voir 10 par mois sélectionnés autour d'une thématique, accompagnés de bonus exclusifs livrant l’analyse de réalisateurs et/ou d’extraits d’émissions sur le cinéma. Pour lancer cette offre, LaCinetek a fait appel aux internautes via Kiss Kiss Bank Bank pour assurer cette nouvelle formule. Près de 750 participants se sont ainsi pré-abonnés pour une valeur totale de 20000€, dépassant ainsi l'objectif initial.

Deux ans après son lancement, LaCinetek a séduit 20000 cinéphiles et compte 1000 abonnés. La plateforme propose déjà 62 listes de réalisateurs, de Audiard à Ozon, de Kiarostami à Kore-eda, un catalogue de plus de 925 films dont 200 inédits (introuvables sur les services concurrents.) en VàD, provenant de 60 pays, mais également 141 bonus exclusifs et 203 bonus archives. La boutique a vu son nombre de locations augmenter de 175% depuis début 2017. Les films les plus vendus sont Conversation secrète de Francis Fors Coppola, La Chèvre de Francis Veber, Les quatre cent coups de François Truffaut, Théorème de Pier Paolo Pasolini, Meurtre mystérieux à Manhattan de Woody Allen et L'Homme de Rio de Philippe de Broca.

Les films sont disponibles à la location (2,99 en SD et 3,99 en HD) et à l’achat (7 ,99 en SD et 9,99 en HD). Par ailleurs, depuis juin 2018, LaCinetek est aussi proposée aux abonnés Freebox.

Une personnalité invitée parrainera également chaque mois son film coup de cœur parmi les 10 de la liste, en le présentant dans une courte vidéo. Cette rentrée, Béatrice Dalle présente Accatone de Pier Paolo Pasolini, qu'elle considère comme un génie.

La thématique de l'offre de lancement tourne autour de la Première œuvre, "celle qui contient toutes les autres" avec au programme, outre Pasolini, Jacques Demy (Lola), Jean-Luc Godard (A bout de souffle), David Lynch (Eraserhead), Alain Resnais (Hiroshima mon amour), Jean Vigo (L’Atalante), George A. Romero (La Nuit des morts vivants), Gus Van Sant (Mala Noche), Georges Franju (La Tête contre les murs) et Barbara Loden (Wanda).

En octobre, les abonnés auront le droit à une sélection Boys Meets Girls, en novembre à l'Eternelle adolescence et en décembre à Enfance et cinéma.

LaCinetek est est une association loi 1901 fondée en 2014 par La Société des Réalisateurs de Films (La SRF) et LMC/UniversCiné, premier éditeur et prestataire technique VoD au service du cinéma indépendant. L'association est présidée par Pascale Ferran, vice-présidée par Cédric Klapisch et administrée par Laurent Cantet.

Le grand départ d’Anne Wiazemsky (1947-2017)

Posté par vincy, le 5 octobre 2017

Elle avait les traits de Stacy Martin dans Le redoutable, en compétition cette année à Cannes. Anne Wiazemsky avait raconté sa rencontre, son mariage et sa séparation avec Jean-Luc Godard, dont elle fut la muse, dans un livre, Un an après (Gallimard), qui a inspiré le film de Michel Hazanavicius.

La romancière (Grand prix du roman de l'Académie française, Prix Goncourt des lycées, Prix Renaudot des lycéens, entre autres), petite-fille de l'écrivain François Mauriac, ex-épouse de Godard, amie de Pasolini, Truffaut, Cohn-Bendit (et on en passe), est morte ce jeudi 5 octobre à l'âge de 70 ans, succombant à son cancer.

Avant d'être écrivain, Anne Wiazemsky a été actrice. Elle a débuté chez Robert Bresson en 1966, avec Au hasard Balthazar. Ensuite elle rencontre Jean-Luc Godard qui fait d'elle la vedette de La chinoise, prix spécial du jury à Venise en 1967. Ils tourneront ensemble plusieurs films: Week-end, Le gai savoir, Sympathy for the Devil, Vent d'est, Vladimir et Rosa, et Tout va bien en 1972, qui marque la fin de leur collaboration. Pour JLG, elle s'amuse à jouer les révolutionnaires, les révoltés, les idéalistes ou les rebelles.

L'actrice a tourné dans des œuvres aussi diverses que La bande à Bonnot de Philippe Fourastié, Raphaël ou le débauché de Michel Deville, Le train de Pierre Granier-Deferre, Le retour d'Afrique d'Alain Tanner, Couleur chair de François Weyergans. Mais ce sont les cinéastes italiens qui lui offrent ses plus belles prestations cinématographiques: Pier Paolo Pasolini dans Théorème en 1968 puis l'année suivante dans Porcherie ; Marco Ferreri dans La semence de l'homme ; L'empreinte des géants de Robert Enrico. Car, à l'écran Waziemsky est l'image d'une jeune intellectuelle au service de cinéastes avant-gardistes, entre insolence et subversion.

A partir des années 1980, elle se fait plus rare. Elle va amorcer sa carrière d'écrivaine. Elle prend quand même le temps de tourner: un documentaire de Delphine Seyrig (Sois belle et tais-toi), deux films de Philippe Garrel (L'enfant secret, Elle a passé tant d'heure sous les sunlights) et même un Téchiné (Rendez-vous).

L'écriture va l'accaparer : elle scénarise US Go Home de Claire Denis et adapte son roman Hymnes à l'amour pour Jean-Paul Civeyrac (le film est intitulé Toutes ces belles promesses). Elle réalise aussi trois documentaires (dont Danielle Darrieux, une vie de cinéma en 2007).

Venise 2015: « Desde allà », Pablo Trapero, Charlie Kaufman, Valeria Golino, Fabrice Luchini au tableau d’honneur

Posté par vincy, le 12 septembre 2015

Desde allà de Lorenzo Virgas lion d'or venise 2015

Pour la Compétition du 72e Festival de Venise, le jury d'Alfonso Cuaron, entouré d'Emmanuel Carrère, Diane Kruger, Hou Hsiao-hsien, Nuri Bigle Ceylan, Lynne Ramsey, Elizabeth Banks, Pawel Pawlikowski et Francesco Munzi, a choisi parmi les 21 films sélectionnés:

Lion d'or: Desde allà de Lorenzo Virgas
Lion d'argent du meilleur réalisateur: Pablo Trapero (El Clan)
Grand prix du jury: Anomalisa de Charlie Kaufman et Duke Johnson
Coupe Volpi de la meilleure actrice: Valeria Golino (Por amor vostro de Giuseppe M. Gaudino)
Coupe Volpi du meilleur acteur:
Fabrice Luchini (L'hermine de Christian Vincent)
Prix Marcello Mastroianni: Abraham Attah (Beasts Of no nation de Cary Joji Fukunaga)
Prix du meilleur scénario: Christian Vincent (L'Hermine)
Prix spécial du jury: Frenzy (Abluka) d’Emin Alper (Turquie)


Pour la section Orizzonti, le jury de Jonathan Demme, accompagné d Anita Caprioli, Fruit Chan, Alix Delaporte et Paz Vega, a choisi parmi les 18 films en course:

Meilleur film: Free in Deed de Jake Mahaffy
Prix de la meilleure réalisation: Brady Corbet pour The Childhood of a Leader
Prix spécial du jury: Boi Neon de Gabriel Mascaro
Prix du meilleur acteur: Dominique Leborne (Tempête de Samuel Collardey)
Prix du meilleur court-métrage: Belladonna de Dubravka Turic

Pour le prix de la Première oeuvre, le jury de Saverio Costanzo, qui a fait un appel en faveur des réfugiés, a élu:
Prix Luigi de Laurentis: The Childhood of a Leader de Brady Corbet, avec Robert Pattinson, Stacy Martin, Liam Cunningham, Berenice Bejo et Yolande Moreau.

Enfin, dans la section Venezia Classic, le prix a été remis dans la catégorie documentaire au canadien The 1000 Eyes of Dr Maddin, d'Yves Montmayeu, portrait du cinéaste Guy Maddin et dans la catégorie film restauré à Salò ou les 120 jours de Sodome de Pier Paolo Pasolini.

Deux films sur Pier Paolo Pasolini sinon rien

Posté par vincy, le 3 juillet 2014

Pier Paolo PasoliniMardi, le tournage de La Macchinazione a débuté à Rome. Le film de David Grieco (qui fut nominé aux David di Donatello pour son film Evilenko) raconte les derniers jours du réalisateur et scénariste italien Pier Paolo Pasolini, assassiné mystérieusement en 1975. Pasolini est incarné par Massimo Ranieri (dont sa première performance dans Metello en 1970 lui valu un prix David di Donatello).

Selon Le Film français, le générique comprend également François-Xavier Demaison, Milena Vikotic (Le charme discret de la bourgeoisie, Cet obscur objet du désir) dans le rôle de la mère de Pasolini, Libero de Rienzo (Fortapàsc, Miele), Roberto Citran (Hotel Rwanda, La petite Venise) et Matteo Taranto (Le premier qui l'a dit). L'assassin présumé, Pino Pelosi, est interprété par Alessando Sardelli.

Le réalisateur et co-scénariste David Grieco a bien connu Pasolini : il fut acteur pour lui dans Teorema à l'âge de 16 ans, avant de devenir son assistant réalisateur. Pier Paolo Pasolini est mort dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975 sur la plage d'Ostie, près de Rome. A cette époque, il finissait de monter son film sulfureux Salo ou les 120 Journées de Sodome.

Ce film là sortira en 2015.

Mais avant, nous devrions voir le projet d'Abel Ferrara, sobrement intitulé Pasolini. Le film s'est tourné au printemps, avec Willem Dafoe dans le rôle du cinéaste, le bello ragazzo Riccardo Scamarcio (Gibraltar, Polisse, Eden à l'Ouest, Romanzo Criminale, Nos meilleures années) dans celui de Pino Pelosi, mais aussi Maria de Medeiros.

Olivier Père, patron d'Arte France Cinéma depuis 2012 et ancien directeur artistique du Festival de Locarno, expliquait le projet dans son blog : "Le scénario a connu plusieurs réécritures mais l’idée initiale était déjà de se concentrer sur les dernières heures de Pasolini, entre la postsynchronisation de Salò et les 120 journées de Sodome, un long entretien accordé à la presse française, ses retrouvailles romaines avec ses plus proches amis (Laura Betti, Ninetto Davoli) et ses dragues nocturnes dans les bars autour de la stazione Termini, jusqu’à sa rencontre avec un jeune « ragazzo » Giuseppe Pelosi qui le conduira à la mort."

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Lire aussi Pasolini Roma, exposition à la Cinémathèque française

La française Carlotta s’aventure aux Etats-Unis

Posté par vincy, le 15 octobre 2013

Mauvais sang Leos Carax Denis Lavant Juliette Binoche

La société de distribution française Carlotta, spécialisée dans les ressorties de films classiques, lancent une structure équivalente aux Etats-Unis, Carlotta Films Us.

Variety a révélé l'information cette nuit. La branche américaine effectuera sensiblement le même métier, se concentrant sur les ressorties en salles, et l'exploitation de films classiques dans les festivals, en DVD, Blu-Ray, VàD et télévision. L'annonce a été confirmée lors du Festival Lumière à Lyon, qui s'est ouvert hier.

Trois films des années 80 ouvriront le bal. Léos Carax avec les versions restaurées de Boy meets Girl et Mauvais Sang, ses deux premiers long métrages, sera à l'honneur, ainsi que le film de Charles Lane, Sidewalk Stories (qui est en salles en France depuis le 9 octobre). Sidewalk Stories sera projeté durant une semaine, celle du 8 novembre à New York tandis que Mauvais Sang sortira le 29 novembre et Boy Meets Girl début 2014. Pour le public américain, la présence au générique de Juliette Binoche, alors à ses débuts, devrait susciter de l'intérêt. Carlotta a acquis les droits de ces deux films au dernier festival de Cannes et a déjà vendu les ressorties pour plusieurs territoires.

Fondée il y a 15 ans, Carlotta a récemment distribué en salles des films de Yasujiro Ozu, Brian de Palma et Michelangelo Antonioni. Cette semaine, le distributeur ressort Médée de Pier Paolo Pasolini, avec Maria Callas, à l'occasion de l'exposition sur le cinéaste à la Cinémathèque française. Dans son programme, sont prévus prochainement Voyage au bout de l'enfer et Lettre d'une inconnue.

7 raisons pour aller à la Cinémathèque française cet automne

Posté par vincy, le 27 août 2013

pier paolo pasolini et l'évangile selon matthieu

- MICHEL PICCOLI (7 septembre/7 octobre) : une rétrospective dédiée à l'un des plus grands acteurs français. De Sautet à Moretti, de Bunuel à Rivette, de Chahine à Malle, de Costa-Gavras à Demy, il a traversé les cinémas des plus grands auteurs depuis les années 50 jusqu'à aujourd'hui. Le comédien a su imposer son charme naturel, une certaine nonchalance (au summum avec Le Mépris) et un joli mystère presque féminin au service de personnages de plus en plus avides de liberté. En bonus un dialogue avec Serge Toubiana le 7 septembre.

- BERNARDO BERTOLUCCI (11 septembre/13 octobre) : le président du jury du 70e Festival de Venise sera à l'honneur de la Cinémathèque française. Cinéaste sacralisé par une pluie d'Oscars avec Le dernier Empereur, il a réalisé quelques films les plus marquants du cinéma italien : 1900, Le conformiste, Le dernier tango à Paris... Deux avant-premières (Le dernier empereur 3D et son dernier film Moi et Toi et une leçon de cinéma (le 14 septembre) complètent cette intégrale.

- JEAN COCTEAU (à partir du 2 octobre) : L'exposition au Musée du cinéma sera consacrée à l'un des artistes les plus fascinants du siècle dernier : poète, dramaturge, dessinateur, écrivain, cinéaste... La fantasmagorie de Cocteau s'est traduite sur différents supports. A l'occasion des 50 ans de sa mort, la Cinémathèque dévoile affiches, scénarios, lettres, ouvrages, dessins, photos, costumes ... Parallèlement, une rétrospective, incluant ses courts-métrages, accompagnera ce parcours anachronique et allégorique. En bonus, la version restaurée de La belle et la bête et la programmation du Festival du Film maudit, qui s'était déroulé à Biarritz en 1949.

- LES FRÈRES COEN (2-27 octobre) : Leur dernier film, Inside Llewyn Davis a reçu le Grand prix du Festival de Cannes (projeté en avant-première le 17 octobre). Auteurs singuliers du cinéma américain, oscarisés, Palme d'or, ils sont aussi adorés du public grâce à plusieurs films cultes, saignants ou drôles, intimes ou existentiels. Ils tordent la morale et le politiquement correct avec des personnages cocasses, faillibles, inoubliables, tout en touchant à tous les genres : polar, western, film noir, comédie... Une intégrale savoureuse qui s'ouvrira avec Fargo.

- PIER PAOLO PASOLINI (16 octobre/26 janvier 2014) : Il s'agira de l'événement de cette fin d'année. Expositions, spectacle, lecture, rétrospective... La passion Pasolini envahira la Cinémathèque. Son nom cingle comme une marque (sulfureuse) mais combien de spectateurs ont vu ses films? Créateur dérangeant, combattant insatiable, icône romaine, Pasolini, dont le destin tragique a souvent masqué le regard porté sur son oeuvre, à la fois radicale et lyrique, était un cinéaste génial et un immense écrivain. L'exposition, qui promet d'être la plus riche sur l'auteur, sera un parcours chronologique en six étapes, avec quelques éléments rares et précieux révélant certaines de ses facettes. La programmation comprendra également les films dont il était le réalisateur mais aussi ceux qu'il a écrit pour Bertolucci, Olmi, Fellini, Citti et Bolognini.

- RAYMOND DEPARDON (14 novembre/1er décembre) : Le plus célèbre documentariste français sera à l'honneur avec ses courts, moyens et longs métrages. L'occasion de mettre en perspective son long travail d'ancien reporter observant une France où les solitudes se fracassent devant des paysages presque vides de civilisation, dans un contexte économique et social souvent précaire. Des fictions (La captive du désert) à ses docus (Urgences, Journal de France, 1974 Une partie de campagne), l'oeuvre de Depardon donne la parole au peuple et dévoile des institutions fragiles. Une exposition au Grand Palais, "Raymond Depardon, un moment si doux" permettra aussi d'apprécier son travail photographique.

- JOÀO CÉSAR MONTEIRO (décembre) : Rétrospective hommage à l'un des poètes du cinéma du XXe siècle, décédé il y a dix ans. L'iconoclaste qui aimait mélanger burlesque et tragédie, fable et mysticisme, avait créé Jean de Dieu, "dandy misanthrope et érotomane", héros de ses comédies grinçantes et désespérées depuis Souvenirs de la maison jaune où il se mettait lui-même en scène. Anti-clérical, anti-fasciste, il aura marqué le cinéma portugais durant près de 50 ans. Grand prix du jury mais aussi Lion d'argent du meilleur réalisateur à Venise, Monteiro, par ailleurs écrivain, a signé une oeuvre polémique et outrancière, laissant perplexe certains cinéphiles incapables de la classer dans un genre particulier. Ce qui faisait tout son charme et même sa beauté.

Aurélie Filippetti remet les insignes de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres à Nanni Moretti

Posté par vincy, le 21 mai 2012

Ministre depuis quelques jours, Aurélie Filippetti, en charge de la Culture et de la communication, réalise une opération de charme sur la Croisette. Parmi les temps forts de sa visite de 48 heures, la remise des insignes de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres à 65e édition du festival de Cannes.

Au Café des Palmes, dans le Palais des Festivals, en cette fin d'après midi, on côtoie Gilles Jacob, Thierry Frémaux, le jury du festival au grand complet, Eric Garandeau, Président du CNC, David Kessler, tout juste nommé conseille culture et médias du président de la République, les responsables communication des différentes institutions... La Ministre arrive, serre les mains. Elle va commencer son discours, avec à ses côtés le cinéaste de La chambre du fils, Palme d'or en 2001.

Elle commence avec l'histoire qui relie le réalisateur au Festival. Six de ses films ont été sélectionnés. "En 1978, il réalise Ecce Bombo qui raconte les rapports difficiles d’un étudiant avec son entourage. Gilles Jacob qui vient de prendre ses fonctions de Délégué général du Festival de Cannes, décide de le programmer en sélection officielle car il pressent déjà le devenir du réalisateur Nanni Moretti." Elle n'oublie pas les autres sélections : "En 2004, la Quinzaine des Réalisateurs lui rend hommage en lui décernant le Carrosse d’or en hommage à « Un italien qui a su rendre l’honneur à son pays par la qualité d’œuvres singulières de ses films, ses prises de positions publiques et son courage politique » déclare à cette occasion Pascal Thomas, alors délégué Général de la Quinzaine."

Rappelant sa polyvalence (producteur, acteur, exploitant, distributeur...), elle loue ses initiatives, notamment celle d'avoir "donner aux jeunes cinéastes qui débutaient la chance que vous-même aviez eue".

Dans un bel hommage, Aurélie Filippetti évoque son travail : "Dans vos œuvres, vous avez souvent semblé parler de vous, au premier abord. C’est votre présence qui donne à votre cinéma sa cohérence. Mais c’est en fait pour mieux parler des autres, et de ce qui vous entoure. (...) Pour interroger, souvent, cette Italie que vous aimez, que nous aimons ; pour évoquer les crises qui ébranlaient « il bel Paese »."

Les origines italiennes de la Ministre, ainsi que son engagement politique, donnent une tournure particulière à cette remise de médaille. "Vous n’avez pas hésité à vous engager publiquement au tournant des années 2001/2002. Comment oublier ces rondes citoyennes, ces « girotondi » impulsées notamment par vous, face au pouvoir de l'époque?"

"Comme l’a écrit Serge Toubiana, à travers votre cinéma, tel un sismographe, vous avez raconté l’histoire de l’Italie de ces trente dernières années" poursuit-elle. Saluant "l'immense créateur formel", remémorant "ce long travelling vous filmant en Vespa à travers les rues de Rome déserte en plein mois d’août, jusqu’à la plage d’Ostie" avec  "en fond sonore, une composition de Keith Jarrett", s'arrêtant su cette plage d'Ostie pour prendre "dans nos bras tremblants le corps martyrisé de Pier Paolo Pasolini, immense cinéaste, poète, romancier, dramaturge : la quintessence de l’artiste total", elle rend hommage aux artistes engagés, aux artistes du monde.

Elle conclura en italien, bien qu'elle ait hésité à le faire, son discours. "Vous êtes, pour toujours, une page vibrante de notre «  journal intime »".

Une fois la médaille autour du cou, Nanni Moretti parle à son tour. "Je suis un spectateur heureux a Cannes." commence-t-il. "Ma Vespa que vous avez cité, je l'ai encore et malheureusement pour mon dos, je n'arrive pas à m'en passer." Il remercie chaleureusement la France, où son "cinéma n'a toujours pas été recalé" à l'examen. Comme il l'avait dit lors de la conférence de presse du jury, mercredi 16 mai, il "remercie la Ministre pour l'attention" qu'elle "porte, pas seulement aux films, mais au cinéma en tant que fait artistique et  culturel". "Les Français sont généreux avec mes films et c'est une histoire d'amour qui continue", a-t-il ajouté. Il termine son discours en remerciant tout le monde et notamment "Jacob et Frémaux". Moretti est désormais El Commandor, comme l'avait surnommé Alexander Payne, membre du jury, la veille de l'ouverture du Festival.

Pour ses 10 ans, Carlotta Films s’occupe des cadeaux

Posté par MpM, le 4 octobre 2008

carlotta-10-ans.jpgQu’ont en commun Blue velvet de David Lynch, La société du spectacle de Guy Debord et  Les enchaînés d’Alfred Hitchcock ? Tous trois figurent au catalogue de Carlotta Films et célèbrent les 10 ans de la fameuse maison lors d’une rétrospective fastueuse au Champollion, en plein cœur du Quartier latin.

En plus du polar vénéneux de Lynch et du plus long baiser interrompu du monde, on pourra revoir jusqu’au 28 octobre une trentaine d’autres titres distribués par Carlotta, parmi lesquels un nombre incalculable de chefs d’œuvre signés Ozu, Fassbinder, Wilder, Fellini, Peckinpah ou Pasolini.

En complément, Fenêtre sur Cour, autre film signé Sir Alfred, bénéficiera d’une ressortie en salles et en copies neuves (le 22 octobre, Ecran Noir y reviendra), tandis que différentes offres DVD devraient se succéder, du coffret de luxe et en série limitée à quelques titres Blue-ray, en passant par des éditions collector à bas-prix.

De quoi séduire aussi bien les cinéphiles de salles obscures que ceux d'appartement, parisiens ou non... et de présager pour le mieux des dix prochaines années !

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A consulter : le programme sur le site du Champollion
Pour en savoir plus sur les offres DVD tout au long du mois d'octobre : le site de Carlotta