Cannes 2011 : tous les cinémas en un seul jury pour la compétition

Posté par vincy, le 19 avril 2011

Jude Law, Uma Thurman, Olivier Assayas, Mahamat Saleh Haroun, Johnny To, Martina Gusman, Nansun Shi et Linn Ullmann entoureront Robert de Niro pour former le jury de la Compétition officielle du 64e Festival de Cannes.

C'est résolument un jury très glamour, et, comparé à l'an dernier, beaucoup plus féminin. Avec tous les continents représentés (si l'on excepte l'Océanie), c'est aussi un jury cosmopolite.

Jude Law est venu récemment pour un film en compétition (My blueberry nights de Wong Kar-wai en 2007) et un film hors compétition (The imaginarium of Docteur Parnassus de Terry Gilliam en 2009). Il est aussi l'égérie de la marque de luxe Dior. L'Oréal va apprécier.

Uma Thurman est plutôt Givenchy et Alfa Roméo. Elle ne s'appellera pas Giuletta sur la Croisette car le monopole est réservé à Renault (elle aura au moins l'excuse de ne pas connaître ses chansons). Grande habituée de la Croisette, elle est venue pour Mad Dog and Glory (avec Robert De Niro, tiens tiens) en 1993, puis en 1994 pour Pulp Fiction, en 2000 pour La coupe d'or et Vatel, et en 2004 pour Kill Bill volume 2.

Olivier Assayas a défrayé la chronique cannoise l'an dernier avec son Carlos, pas sélectionné puis choisi hors-compétition, avant de glaner des prix dans le monde entier. Il fut membre du jury des courts métrages en 2008 et a présenté son premier film à Cannes en 1983 (Laisse inachevé à Tokyo). On l'a revu comme réalisateur avec L'eau froide, Irma Vep, Les destinées sentimentales, Demonlover, Clean, Boarding Gate et un segment de Paris je t'aime. Il est aussi venu comme scénariste de deux films d'André Téchiné (Rendez-vous et Le lieu du crime).

Le tchadien Mahamat Saleh Haroun a marqué les esprits l'an dernier avec Un homme qui crie, prix du jury. Le chinois Johnnie To est un fidèle des années 2000 avec deux films en compétition (Election, Vengeance) et trois hors compétition (Breaking News, Election 2, Triangle).

Martina Gusman, actrice ET productrice, en plus d'être la muse et la compagne de Pablo Trapero, a frôlé le prix d'interprétation en 2008 avec Leonera et a séduit l'an dernier avec son rôle d'infirmière idéaliste dans Carancho.

Autre productrice, et autre venue de Hong Kong, Nansun Shi, née Shi Nan-sun est la femme d'un autre grand cinéaste, Tsui Hark, dont elle a produit le film Detective Dee, demain en salles. On lui doit des films comme Once upon a time in China. Elle est associée et cofondatrice de la société de production de Tsui Hark, Film Workshop. Elle a trente ans de métiers et a contribué à l'émergence du cinéma de Hong Kong aujourd'hui célébré dans tous les festivals.

Finissons avec Linn Ullmann, norvégienne, fille de Ingmar Bergman, Palme des Palmes en 1997, et de Liv Ullmann, ex Présidente de jury cannois. Journaliste, critique littéraire, elle est aussi écrivaine. Actes Sud a publié en septembre dernier Je suis un ange venu du nord, son quatrième roman, après Miséricorde, Vertiges et Avant que tu ne t'endormes (tous trois chez Plon).

Quai Branly : le métissage en images

Posté par vincy, le 12 novembre 2008

quaibranly_metissage.jpgDu 12 au 23 novembre, le Musée du Quai Branly (Paris) propose un cycle de cinéma, complétant son exposition Planète métisse, to mix or not to mix?  - le Quai Branly aime beaucoup les slogans anglophone. Alors que l'on vante les exploits politiques ou sportifs des Obama et Hamilton, le cinéma n'a pas attendu pour observer, explorer, témoigner des mélanges culturels ou même charnels. Avec "Métissages de l'image métissages du regard", le musée propose 17 films et 14 séances.

Ce qui frappe, au delà du message à laquel nous adhérons forcément, c'est bien la qualité de cette programmation. A Taipeh, on songe à Paris avec Tsai Ming Liang (Et là bas quelle heure est-il?). A Pékin, on visite un monde en miniature avec Jia Zhang Khe (The World). De Hong Kong, Johnny To visite la sino-portugaise Macao (Exilé). Kim Ki-duk s'intéresse aux métis américano-coérens (Adresse inconnue). Wong Kar-wai exporte une histoire d'amour homosexuelle et sensuelle de deux chinois à Buenos Aires (Happy Together). Gina Kim se penche et s'épanche sur l'intégration mutuelle d'une américaine et de son mari coréen dans leurs univers respectifs (Never forever).

Karan Jodhar symbolisera les nombreux films abordant l'immigration hindoue au Royaume Uni (La famille indienne). Stephen Frears a été choisi pour représenter la communauté pakistanaise à Londres (My beautiful laundrette, qui évoque par ailleurs d'autres tabous liés aux fossés culturels comme la condition féminine et l'homosexualité). Fatih Akin, cinéaste germano-turc, nous fait découvrir le son d'Istambul (Crossing the bridge).  Autre cinéaste connu pour son regard pointu, Carlos Reygadas qui se focalise davantage sur les amérindiens noyés ou isolés dans cette Mexico City tentaculaire (Bataille dans le ciel). Il y a ceux qui passent les frontières (Tex-Mex dans Trois enterrements et Babel, tous deux primés à Cannes)

Le futur n'est pas oublié où les androïdes se mélangent aux humains dans Metropolis (Fritz Lang), et les mangas, Ghost in the Shell II et Natural City. Et la programmation invite aussi des films aux genres mixés comme Il était une fois dans l'Ouest ou Les larmes du tigre noir. Il y a  de quoi avoir envie de voyager...

Ajoutons que l'accès est gratuit dans la limite des places disponibles! Il n'y a donc aucune excuse pour manquer ce rendez-vous coloré et dépaysant.