Venise 2019 : Ad Astra, de James Gray, avec Brad Pitt

Posté par kristofy, le 29 août 2019

Un nouveau film de James Gray, c' est forcément très attendu, et d' ailleurs le Festival de Cannes l' attendait aussi. James Gray est l' un des cinéastes 'abonné' de Cannes : quatre de ses films ont été sélectionnés en compétition (The Yards en 2000, We Own the Night en 2007, Two Lovers en 2008 et The Immigrant en 2013) mais sans jamais y recevoir de prix. Sur la Croisette, il avait aussi été membre du jury en 2009.

Ad Astra, à cause de ses effets spéciaux spectaculaires promis, et de leur post-production  plus longue que prévue, n' avait pu être achevé à temps pour mai. Par ailleurs, la Fox, tout juste rachetée par Disney, voyait son planning de sortie mis en stand-by.

C' est donc le Festival de Venise qui intègre le film en compétition, avec ce qui semblait être un gros blockbuster SF, avec Brad Pitt. Pour l'anecdote, Venise aime la SF depuis quelques années : Gravity et First Man: le premier homme sur la Lune ont tous deux été en compétition, avec ce thème commun d'une odyssée spatiale pour comprendre ce qui est le plus important en soi et sur Terre. Ad Astra, en latin vers les étoiles, se révèle être autant une exploration a travers l'espace qu'une exploration du lien intime entre un fils et son père...

Le pitch: L’astronaute Roy McBride s’aventure jusqu’aux confins du système solaire à la recherche de son père disparu et pour résoudre un mystère qui menace la survie de notre planète. Lors de son voyage, il sera confronté à des révélations mettant en cause la nature même de l’existence humaine, et notre place dans l’univers.

James Gray situe son histoire dans le futur certes mais un futur proche qui ressemble en tout point a notre époque: il n y aura aucun robot ni gadget de science-fiction, seulement l'espace, déjà conquis. On découvre qu' il y a divers bâtiments installés sur la Lune, la planète Mars a été explorée, et c'est plus loin, vers Neptune que l' on envoie des fusées. La recherche d'une éventuelle autre forme de vie ou de conscience est un projet porté par la génération d' avant, comme le héros Clifford McBride (Tommy Lee Jones), officiellement disparu. Désormais on construit des colonies sur la Lune et diverses stations en orbites. C'est là que travaille l' astronaute Roy McBride (Brad Pitt). Mais un étrange phénomène provoque de graves perturbations électriques entraînant une possible réaction en chaine. Roy McBride est choisi pour comprendre le problème, avec une motivation personnelle qui le guide dans cette mission...

Ad Astra débute avec un incident très spectaculaire: une chute vertigineuse depuis une structure spatiale, vers la Terre. Après cette séquence d'ouverture épatante, la base de l'histoire est assez rapidement posée.

James Gray suit le chemin de ces films où notre planète est menacée, et où l'espace est la tranchée de résistance: Armageddon de Michael Bay en 1998 (avec Liv Tyler, que 'l on retrouve dans Ad Astra), Space Cowboys de Clint Eastwood en 2000 (avec Tommy Lee Jones et Donald Sutherland, eux aussi dans Ad Astra !), Sunshine de Danny Boyle en 2007 (chef d'oeuvre à revoir)... soit autant de films où s' envoler dans les étoiles est un acte héroïque, voire un sacrifice de soi.

Une histoire de liens invisibles

Mais Ad Astra se démarque nettement de ce genre démonstratif. S'il y a bien une enquête qui créé le suspens, l'histoire est surtout celle d' une quête intime. Une introspection de ce qui peut relier un homme à sa famille, tout autant qu'une définition de la masculinité. Ce sont ses liens avec son père, son mentor, perdu dans la galaxie, et sa femme, restée sur Terre, qui importent au cinéaste.

Brad Pitt en conférence de presse: "Nous avons tous les deux [James Gray et lui] grandi à une époque où on nous demandait, en tant qu'hommes, d'être forts… et cela a une valeur, mais c'est aussi une barrière, car vous cachez certaines de ces choses dont vous avez honte. Nous cachons et portons tous la douleur et les blessures individuelles."

Bien entendu comme tout film de voyage spatial, Ad Astra contient quelques éléments communs, comme autant de clichés obligés : conflits entre membres d'équipage ou accident imprévisible et fatal. Cependant, il ne faut pas espérer de grosses scènes d'action explosives (ce n'est d'ailleurs pas le style de James Gray).

La narration compte d'ailleurs beaucoup sur la voix off de Roy McBride qui (se) raconte ses observations. Il doit régulièrement auto-évaluer son état psychologique, et il parle toujours avec un minimum d'émotion, à l'instar de ses rapports dictés à la base. Cette voix de Brad Pitt, souvent en analyse, participe beaucoup a rendre le film plus introspectif que démonstratif. Ce qui ne l'empêche pas d'être épique, et de flirter avec 2001 de Kubrick, dès qu'il s'agit de questions existentielles dans une dimension extraordinaire.

L'envie d'aventures

A l'instar de son précédent film The Lost City Of Z (présenté à Berlin), James Gray (produit par Brad Pitt) avait raconté une autre forme d' exploration "avec sa part de mystère et de mystique" comme nous l'écrivions à l'époque, "où l'homme est seul face à lui-même, préférant risquer sa vie à avoir vu l'invisible plutôt que de se laisser vivre dans le confort du vécu", Ad Astra est une sorte de variation des ces mêmes thèmes mais dans une jungle toute aussi inconnue, celle du système solaire. Le réalisateur signe finalement une belle œuvre sur la solitude des êtres, cette solitude qui traverse tous ses films et envahit tous ses personnages principaux depuis 25 ans (Little Odessa).

Les réponses que nous cherchons n'ont jamais été aussi proches... et il faudra les découvrir dans les salles de cinéma françaises le 18 septembre.

Dernière course d’obstacles pour Ad Astra

Posté par vincy, le 19 mars 2019

Brad Pitt deux fois à Cannes? L'acteur devrait monter les marches avec Once Upon A Time in Hollywood de Quentin Tarantino. Cet habitué du Festival de Cannes est déjà venu en compétition avec Babel d'Alejandro G. Inarritu, président du jury cette année, Inglorious Basterds, de Tarantino, The Tree of Life de Terrence Malick, Palme d'or, et Killing Them Softly (Cogan, la mort en douce) d'Andrew Dominik. Hors-compétition, la star a présenté Troy et Ocean's Thirteen.

Plutôt rare sur les écrans depuis Alliés en 2016 - il a été au générique de War Machine, sur Netflix, et s'est offert un caméo dans Deadpool 2 l'an dernier -, il a privilégié ses activités de producteur avec Plan B (Moonlight, Oscar du meilleur film, The Lost City of Z, Okja, My Beautiful Boy, Si Beale Street pouvait parler, Vice...).

Aussi mai 2018 devrait être son grand retour sur les écrans avec le si longtemps attendu Ad Astra de James Gray. Le film est pour l'instant prévu pour une sortie mondiale entre le 22 et le 24 mai, en plein Festival de Cannes. Le réalisateur et l'acteur vont enfin concrétiser leur rencontre puisque Pitt devait, à l'origine, être le héros de The Lost City of Z, sorti en 2017, lui aussi après une longue gestation, et d'un projet inabouti, The Gray Man.

Ad Astra (Vers les étoiles traduit du latin) est l'histoire d'un homme (Brad Pitt) qui traverse le système solaire pour retrouver son père (Tommy Lee Jones). Le cinéaste espère avoir un peu bousculé le genre avec cette histoire père-fils, thème transversal de son œuvre.

James Gray fait partie de ces cinéastes chouchous de la Croisette, avec quatre films en compétition (The Yards en 2000, We Own the Night en 2007, Two Lovers en 2008 et The Immigrant en 2013) sans avoir obtenu un seul prix du jury (ni avoir été nommé une seul fois aux Oscars, ce qui est pire).

Avec ce space-opéra de Science-fiction, qu'il promet spectaculaire, il vise pour la première fois la conquête du grand public avec une sortie calée pour le Memorial Day dans plus de 2500 salles aux Etats-Unis (dans sa carrière, seul We Own the Night a eu le droit à une sortie nationale, dans 2300 salles). Les spectateurs américains auront le choix entre ce Brad Pitt, la version en prises de vues réelles d'Aladdin, une comédie hype d'Olivia Wilde et un film d'horreur d'Elizabeth Banks.

En attendant, James Gray espère toujours présenter son film à Cannes. La Fox, désormais dans le giron de Disney, frapperait un grand coup marketing face à la concurrence. Mais, le studio peut aussi décider de décaler Ad Astra, face à Aladdin, priorité de Disney, et changer le calendrier du film en vue des Oscars. A Hollywood, l'hypothèse est estimée sérieuse tant on ignore comment Disney va digérer le catalogue de la Fox dans son planning des sorties.

Une autre inconnue s'invite dans l'agenda. Les effets spéciaux sont toujours en cours de fabrication et les sociétés qui en ont la charge ont jusqu'à fin avril/début mai pour rendre leur travail. Soit moins de trois semaines pour que James Gray finalise ensuire une copie acceptable à Cannes et aux multiplexes. James Gray révèle quand même dans une récente interview qu'il doit être prêt pour le Festival le 18 mai. Cependant, le réalisateur souligne qu'il souhaite que les effets visuels soient parfaits et que sa présence à Cannes est secondaire par rapport au résultat final du film. Les dernières rumeurs renforcent l'idée que le film ne sera pas prêt à temps. Il faudra peut-être attendre Venise.

Après Ad Astra, James Gray mettra en scène un opéra à Los Angeles, Le mariage de Figaro de Mozart, programmé pour juin 2020. Une toute autre aventure.

L’instant Glam’: Monica Bellucci, Tommy Lee Jones, Mélanie Laurent, Gérard Depardieu, les Expandables…

Posté par cynthia, le 18 mai 2014

Oyé, oyé cinéphiles! Ce cinquième jour du Festival de Cannes est sous le signe de l'audace ! Vacancier, clown et narcissique, voici un petit récapitulatif de ce qui a fait les Marches hier soir.

On commence par celle que l'on ne présente plus. En prononçant son nom, des millions d'hommes et de femmes ont des étoiles pleins les yeux. Le glamour par excellence : Monica Bellucci. L'actrice, tout de noir vêtue, représente à elle-même la beauté à l'italienne dans sa longue robe. Il ne manquait plus qu'un verre de San Pellegrino, et on se serait cru sur la terrasse d'un café à Naples.

Après la terrasse d'un café, on bascule dans les rues de Saint-Tropez avec Gérard Depardieu en mode Les bronzés. L'acteur est arrivé sur la Croisette sans cravate ni nœud papillon, la chemise légèrement entr'ouverte. Bref, en mode vacances (en Russie ?).

Mélanie Laurent, quant à elle, a débarqué en tenue digne des robes des personnages féminins de Game of Thrones. Part-elle en croisade ? Veut-elle faire une apparition dans la série signé HBO ? En tout cas, ce n'est pas sa robe si étrange qui lui faire perdre le Nord lorsque le reporter Didier Allouch lui demande comment était son travail de metteur en scène sur le film Respire. En effet, la blonde platine répond avec toute la modestie qu'on lui connaît "C'est un travail facile à faire!" Bah oui quelle question! Mélanie Laurent est la reine du septième art et des tapis rouges - sarcasme- elle excelle dans son art - sarcasme - et elle joue divinement bien dans tous ses films - sarcasme bis - ! Mais on me dit dans mon oreillette que le film est réussi, alors on lui pardonne.

Juste après l'actrice-réalisatrice-chanteuse, c'est la somptueuse Hilary Swank qui a fait son entrée toute stressée. Normal me direz-vous, puisqu'il s'agissait de sa première venue à Cannes. Et qui ne stresse pas avant une première fois ? La belle était tellement enthousiasmée qu'elle a photographié l'assemblée. Et toc les photographes, à votre tour d'être flashés!

Pendant que l'actrice aux deux Oscars tremblait dans sa robe blanche, Tommy Lee Jones (son partenaire dans The Homesman) signait des autographes malgré son retard sur les marches. Un grand monsieur ! Il avait même mis ses lunettes de vue pour mieux voir ses fans.

Ce qui était bien visible en revanche, et même sans lunettes, c'était Sylvester Stallone, qui, pour l'occasion, rendait un hommage au personnage des Simpsons Krusty le clown en arborant un maquillage plus qu’exagéré et une veste couleur lavande. Il ne manquait plus que le nez rouge et on se serait cru au cirque Pinder. Juste derrière lui le Papa Noël... heu attendez deux secondes... ah non c'est Mel Gibson ! Je ne l'avait pas reconnu avec sa barbe en mode Russell Crowe dans le film Noé.

D'ailleurs en parlant de noyade,  n'est-ce pas ce qu'à subi la Croisette avec la vague de hurlements à la vue de l'acteur Jason Statham? Oh oui, on en avait mal aux oreilles! Mais cela se comprend, car l'acteur remontait le blason du film Expendables 3 de son costard classe et de ses lunettes de soleil très Experts à Miami. A croquer ! On peut en dire autant d'Harrisson Ford qui, malgré les années qui passent, reste toujours aussi attirant en costume.  Pourtant, même si le style de chacun fut différent, on salue la bonté de tout le casting du film d'avoir arpenté les marches de Cannes en brandissant fièrement les pancartes "Bring back our girls". Voir des légendes du cinéma d'action porter un intérêt à une si noble cause, ça donne des frissons. Et ça change du tank qui défilait cet après-midi dans Cannes pour assurer la promotion du film.

Des frissons, on en attend aussi ce soir avec encore du beau monde (ou pas), encore du mauvais goût, encore du glamour... Cannes au sommet! On pense frôler l'hystérie avec Robert Pattinson, qui montera les marches ce soir et demain soir!

Leonardo DiCaprio et la malédiction des Oscars

Posté par cynthia, le 4 mars 2014

leonardo dicaprio matthew mcconaughey oscars 2014À 39 ans, l'une des plus grandes stars hollywoodiennes (depuis près de 20 ans) et l'un des acteurs les plus respectés a (encore) vu l'Oscar lui passé sous le nez. Pour la quatrième fois, Leonardo DiCaprio n'a pas pu monter sur la scène et brandir la statuette du vainqueur. Matthew McConaughey lui a été préféré pour <Dallas Buyers Club.. Malédiction?

Tommy Lee Jones

La maudite histoire de Leonardo Dicaprio et de la (tant convoitée) statuette dorée a débuté en 1994. L'acteur, alors âgé de 19 ans fut nommé pour l'Oscar du meilleur second rôle suite à son interprétation (spectaculaire) du jeune frère intellectuellement retardé de Johnny Depp dans le film Gilbert Grape. Sa prestation était tellement forte que de nombreuses personnes s'arrêtaient dans la rue souhaitant lui venir en aide en pensant qu'il souffrait vraiment d'une déficience mentale. Malgré cette anecdote, l'académie préfère donner l'Oscar à l'acteur Tommy Lee Jones pour Les fugitifs. Le vétéran plutôt que le novice. La quête de l'Oscar ne fait que commencer...

Après plusieurs films indépendant, Leonardo Dicaprio est découvert par le grand public en 1996 dans l'adaptation moderne et originale de Romeo + Juliette. Un an plus tard, il devient une star planétaire (ainsi que le fantasme de toute une génération) en incarnant le rôle du romantique Jack Dawson dans Titanic. Si le film devient l'un des films les plus oscarisé de l'histoire, avec 11 statuettes, Leo ne reçoit aucune nomination. Premier choc et même premier scandale.

Se faisant littéralement diabolisé par les médias à cause de la Leo-mania (imaginez juste l'effet One Direction puissance 1000 et vous obtiendrez son quotidien), l'acteur poursuit sa carrière tranquillement (L'homme au masque de fer,Celebrity), puis prend une année sabbatique avant de renaître tel le phœnix. Dans les années 2000 il travaille avec les plus grands réalisateurs. Il est quand même oublié pour Gangs of New York et Attrape-moi si tu peux deux ans auparavant.

Jamie Foxx et Forest Whitaker

Il retrouve Scorsese, dont il devient l'égérie, pour The Aviator. Cette fois l'acteur est nommé dans la catégorie meilleur acteur pour avoir incarné l'un des personnages les plus emblématiques du cinéma américain, Howard Hugues. Crise de larmes, hypocondrie et jeu époustouflant ne suffiront pourtant pas à séduire la galerie face à la prestation de Jamie Foxx dans Ray. Leonardo DiCaprio repart bredouille, les larmes aux yeux, dépité, persuadé que sa notoriété et son talent suffisaient pour être oscarisé.

Entre quelques conquêtes de Victoria's secret, Leonardo Dicaprio tourne et confirme, film après film, à quelque point il est un grand acteur (incompris?). En 2007, il bluffe en incarnant le rôle d'un trafiquant de diamant dans Blood Diamond. A la Meryl Streep, il prend même l'accent africain et reçoit une troisième nomination pour l'Oscar du meilleur acteur dans un film de genre (entre action, aventure et cinéma engagé). On pourrait croire que sa double présence à l'écran cette année-là (avec Les infiltrés) serve sa cause. Mais, jamais deux sans trois : c'est l'acteur Forest Whitaker, certes impressionnant, qui l'emporte pour Le dernier roi d'Écosse. Le sortilège va-t-il prendre fin?

Leonardo Dicaprio est un immense acteur. Il est également populaire. C'est aussi un bon producteur. Mais on va bientôt finir par croire qu'il est mal aimé à Hollywood. Intense et dramatique dans Les noces rebelles, il est zappé en 2008. Sa formidable incarnation de John Edgar Hoover dans J.Edgar de Clint Eastwood en 2011 est toute autant snobée par l'Académie. Ce fut, après Titanic, un deuxième choc (médiatique). Et on pourrait évoquer Inception ou Django Unchained : il n'est même pas cité.

Matthew McConaughey

Rebelote cette année, l'acteur est nommé pour le film Le loup de Wall Street de Martin Scorsese. Cette fois on y croît en se disant qu'ils vont quand même, enfin, récompenser la star. Le jeu est ouvert : il s'agit même de l'une des rares catégories où il existe un peu de suspenses. Matthew McConaughey était le rival le plus sérieux : il a remporté la plupart des prix d'interprétation cet hiver. On sait aussi que les votants aiment les transformations physiques, les rôles qui défient le simple jeu. Et puis, il y a également Chiwetel Ejiofor (12 Years a Slave) qui incarne toutes les nuances d'un homme subissant la dure loi de l'esclavage. Mais on sait aussi que les Oscars, parfois, sont un peu irrationnels. On peut récompenser davantage une carrière qu'un rôle, remercier une star pour services rendus à l'industrie plutôt qu'une performance singulière. Le problème est que McCoonaughey cumulait un peu tout cela, en plus d'un statut de revenant (et Hollywood aime les come-backs).
Conscient de toutes ces "données", l'acteur décide de changer de stratégie : jusque là très distant avec le "lobbying" pré-Oscars, il n'hésite plus à donner des interviews, participer à des tables rondes professionnelles, fouler les tapis rouges des différentes cérémonies, construire une image de vainqueur potentiel. Il passe d'outsider à oscarisable. Les médias américains vont jusqu'à évoquer que c'est peut-être la bonne année pour DiCaprio.

En vain. Il manque une nouvelle fois la statuette et ne peut même pas se consoler sur le "selfie" (autoportrait) de Bradley Cooper qui a été twitté plus de 3 millions de fois à travers le monde.

Redford, Clift, Grant, Cotten, et confrères

Internet préfère en rire. Il est vrai que si l'acteur n'a toujours pas ce qu'il mérite, il n'en est pas moins devenu le roi du gif animé concernant cette malédiction autour des Oscars. Gags, parodies : des véritables perles interactives montrant avec humour cette injustice circulent sur le net depuis quelques années. Leonardo sans Oscars, c'est devenu une habitude. On se demande même si le jour où il l'aura, les quatre chevaliers de l'apocalypse ne vont pas faire une descente sur Hollywood.

On a conscience que DiCaprio n'a pas besoin d'un Oscar. Les Oscars auraient davantage besoin d'inscrire un DiCaprio dans ses annales. Après tout, ils sont nombreux à ne pas l'avoir reçu et à être restés dans le Panthéon hollywoodien : Warren Beatty, Charles Boyer, Richard Burton, Montgomery Clift, Cary Grant, Marcello Mastroianni, Peter O'Toole, Robert Redford ont tous été nominés et jamais récompensés. Certains (Pacino, Newman, Jeff Bridges, Henry Fonda) ont attendu quelques décennies avant de l'obtenir.
Et n'oublions jamais que les Oscars n'ont jamais nominé Richard Gere, Joseph Cotten, Jim Carrey, John Barrymore, Donald Sutherland, Edward G. Robinson, Danny Glover, Steve Martin, Malcolm McDowell, Dennis Quaid ou Bruce Willis.

Argo, Daniel Day-Lewis, Jennifer Lawrence parmi les vainqueurs des Screen Actors Guild Awards

Posté par vincy, le 28 janvier 2013

6 prix. 5 films récompensés. Et toujours Argo en leader de la course aux Oscars.

Les Screen Actors Guild Awardsont rendu leur verdict. 150 000 votants dont 1289 qui votent aux Oscars, soit 20% des électeurs pour la plus célèbre des statuettes. Autrement dit le lobby le plus puissant d'Hollywood.

Argo, après avoir remporté le prix du meilleur film de la Guilde des producteurs samedi, a été récompensé pour l'ensemble de son casting par les SAG Awards.De quoi conforter sa place de favori pour l'Oscar du meilleur film. Ben Affleck n'avait pas préparé de discours mais a tenu à remercier ses 150 comédiens : "Ils parlaient anglais ou iranien, mais la chose qu'ils avaient en commun étaient la motivation à venir tous les jours sur le plateau, même s'ils n'avaient qu'une phrase à dire ou un regard à donner, ou deux phrases ou dix ..."

Bien sûr ce prix ne garantit rien : l'an dernier, La couleur des sentiments l'avait emporté et The Artist avait reçu l'Oscar du meilleur film. cependant la moitié des films distingués par ce trophée ont finit par empocher l'Oscar un mois plus tard.

La lutte contre Lincoln sera cependant féroce : le film de Steven Spielberg est reparti avec deux prix, celui du meilleur acteur pour Daniel Day-Lewis, qui semble impossible à battre pour l'Oscar du meilleur acteur, et celui du meilleur second rôle masculin pour Tommy Lee Jones. Pour Day-Lewis, il s'agit de son troisième prix aux SAG, ce qui en fait, de loin, le plus primé des comédiens par la Guilde. Lee-Jones reçoit son premier prix.

La jeune Jennifer Lawrence a été récompensée pour sa prestation dans Happiness Therapy. L'actrice a déjà reçu un Golden Globe et le prix de la meilleure actrice des Critiques de Los Angeles pour son personnage de jeune veuve névrosée. Pour les Oscars, elle devient une sérieuse compétitrice face à Jessica Chastain...

Dans la catégorie second-rôle féminin, Anne Hathaway a conquis tout le monde pour son personnage de Fantine dans Les Misérables. Là encore, on voit mal comment l'Oscar va lui échapper, deux semaines après avoir été adoubée par les Golden Globes.

Enfin Skyfall n'a pas été oublié puisque ses cascadeurs ont été honorés pour leurs performances.

Dustin Hoffman, Ewan McGregor, Tommy Lee Jones, Oliver Stone et John Travolta honorés à San Sebastian

Posté par vincy, le 15 septembre 2012

Pour son 60e anniversaire, et ce malgré la crise économique qui frappe durement l'Espagne, le Festival international de cinéma de Saint-Sébastien (21-29 septembre), l'événement cinématographique le plus important du monde hispanique, remettra une flopée de prix honorifiques.

Dustin Hoffman recevra le prix spécial du 60e anniversaire du festival pour "sa carrière brillante". Deux Oscars, une carrière de réalisateur qui débute cette année avec Quartet (en clôture de l'événement) et quelques uns des rôles les plus marquants du cinéma depuis sa performance dans Le Lauréat en 1967 justifient amplement cet honneur.

Oliver Stone recevra également ce prix spécial anniversaire. Son film Savages y fera son avant-première internationale.

Ils ne seront pas les seuls à recevoir un prix d'honneur pour l'ensemble de leur carrière.

Ainsi John Travolta, Ewan Mc Gregor et Tommy Lee Jones seront récompensés par des Prix Donostia pour leur apport au 7e art.

Ils succèdent, entre autres, à une longue liste de stars occidentales.
Côté nord-américains : Glenn Close (2011), Julia Roberts (2010), Meryl Streep (2008), Richard Gere (2007), Matt Dillon (2006), Willem Dafoe et Ben Gazzara (2005), Annette Bening, Jeff Bridges et Woody Allen (2004), Robert Duvall et Sean Penn (2003), Jessca Lange et Dennis Hopper (2002), Warren Beatty (2001), Robert De Niro (2000), Anjelica Huston (1999), John Malkovich (1998), Michael Douglas (1997), Al Pacino (1996), Lana Turner et Anthony Quinn (1995), Susan Sarandon (1994), Robert Mitchum (1993), Lauren Bacall (1992), Anthony Perkins (1991), Bette Davis (1989), Glenn Ford (1987), Gregory Peck (1986).
Côté européens : Ian McKellen (2009), Antonio Banderas (2008), Liv Ullmann (2007), Max von Sydow (2006), Isabelle Huppert (2003), Bob Hoskins (2002), Julie Andrews et Francisco Rabal (2001), Michael Caine (2000), Fernando Fernan Gomez et Vanessa Redgrave (1999), Jeanne Moreau et Anthony Hopkins (1998), Jeremy Irons (1997), Catherine Deneuve (1994), Claudette Colbert (1990, naturalisée américaine), Vittorio Gassman (1988).

Les derniers films de Fernando Trueba, Costa-Gavras, Laurent Cantet, Bahman Ghobadi, Lasse Hallström, Sergio Castellitto seront en compétition. Argo de Ben Affleck sera présenté hors-compétition. Voir le programme intégral.

Robert De Niro, Michelle Pfeiffer, Tommy Lee Jones au générique du prochain Besson

Posté par vincy, le 20 juillet 2012

Luc Besson a bouclé le casting américain de son prochain film, prévu dans les salles en 2013. Malavita réunira Robert de Niro, Michelle Pfeiffer, Tommy Lee Jones, le jeune John D'Leo et Dianna Agron (Numéro 4, Glee).

Le scénario rédigé par le cinéaste est adapté du livre Malavita de Tonino Benacquista, écrit en 2004 et auquel il a donné une suite en 2008.

Le tournage débute cet été dans les nouveaux studios de La Cité du Cinéma, près de Paris, dont Besson est l'initiateur.

Malavita raconte l'histoire d'une famille de mafieux, les Manzonis (la famille Blake dans le livre), qui déménagent en Normandie dans le cadre du programme de protection des témoins. Elle espère se fondre dans la population locale, mais le même jour, une famille américaine s'installe dans la villa d'en face. Il s'agit en fait d'une équipe du FBI, car dans la région, personne n'ignore qui ils sont. Leur adaptation ne va pas se faire sans dégâts...

Berlin : Chabrol,Tavernier, Lioret… les Français en force

Posté par MpM, le 8 février 2009

tarvernier berlinale 2009Après la présentation du nouveau film de François Ozon (Ricky), c’était samedi au tour de Bertrand Tavernier de faire son entrée dans la course à l’Ours d’or avec l’adaptation du roman Dans la brume électrique avec les morts confédérés de James Lee Burke. Le film, qui aura finalement mis plus d’un an à sortir (apparemment suite à des problèmes de production), est un polar poisseux et envoûtant situé en Louisiane. Tommy Lee Jones y incarne un policier enquêtant sur des meurtres sadiques de jeunes femmes marginales tout en essayant de résoudre une autre affaire vieille de plus de quarante ans… L’acteur, absolument formidable en vieux dur à cuire à qui on ne la fait pas, manie avec autant de talent humour et violence rageuse. Il est parfaitement mis en valeur par un Tavernier en pleine forme qui excelle à recréer l’ambiance des polars d’autrefois tout en donnant une résonance actuelle à l’intrigue qui vient nous rappeler qu’aucun combat n’est jamais définitivement gagné, ni perdu.

Deux autres cinéastes français, et non des moindres, étaient également représentés dans les sections parallèles. Claude Chabrol, honoré par le prix "Berlinale caméra", a montré en avant-première son Bellamy, comédie sociale à prétexte policier qui réunit entre autres Gérard Depardieu, Jacques Gamblin, Clovis Cornillac et Marie Bunel (Les Choristes, "La crim'", La fille coupée en deux). Une sorte d’hommage nonchalant et enlevé aux enquêtes policières de Miss Marple ou du Commissaire Maigret (le film est d’ailleurs dédié aux "deux George", Simenon et Brassens) doublé d’une réflexion sur la famille et les apparences qui là, plus que jamais, s’avèrent trompeuses…

Dans un registre plus dramatique, l’impeccable adaptation du roman d’Olivier Adam par le réalisateur de Je vais bien ne t'en fais pas (autre livre d'Olivier Adam), Philippe Lioret. A l’abri de rien en librarie est devenu Welcome pour le cinéma et a fait sensation en section panorama. Comme presque toujours chez le cinéaste, la mise en scène (classique et discrète) est tout entière dévouée à l’intrigue et à la meilleure manière de rendre hommage aux personnages. Comme il s’est saisi d’une histoire en elle-même extrêmement forte (la lutte acharnée d’un jeune Iraquien pour quitter le no man’s land de la zone des réfugiés de Calais et rejoindre l’Angleterre), le résultat est bouleversant. Mais pas de sensationnalisme : les émotions faciles sont pudiquement transformées en une énergie brute de révolte et de colère. Magasins interdits aux réfugiés, harcèlement des bénévoles qui tentent de les secourir, intrusion policière dans la vie privée de ceux qui refusent de s’écraser… le portrait que le film dresse de la France, patrie des Droits de l’Homme, donne tout simplement envie de vomir. Dominent également des sentiments mêlés de honte, de gâchis et d’incommensurable tristesse. Une nouvelle voix, audible et intelligente, dans le chœur de plus en plus nombreux de ceux qui protestent contre ce qui est perpétré sur le territoire français (et en leur nom). Dans une ville au passé historique tel que celui de Berlin, le message résonne avec force et génère d’autant plus d’inquiétude envers l’avenir...

Quai Branly : le métissage en images

Posté par vincy, le 12 novembre 2008

quaibranly_metissage.jpgDu 12 au 23 novembre, le Musée du Quai Branly (Paris) propose un cycle de cinéma, complétant son exposition Planète métisse, to mix or not to mix?  - le Quai Branly aime beaucoup les slogans anglophone. Alors que l'on vante les exploits politiques ou sportifs des Obama et Hamilton, le cinéma n'a pas attendu pour observer, explorer, témoigner des mélanges culturels ou même charnels. Avec "Métissages de l'image métissages du regard", le musée propose 17 films et 14 séances.

Ce qui frappe, au delà du message à laquel nous adhérons forcément, c'est bien la qualité de cette programmation. A Taipeh, on songe à Paris avec Tsai Ming Liang (Et là bas quelle heure est-il?). A Pékin, on visite un monde en miniature avec Jia Zhang Khe (The World). De Hong Kong, Johnny To visite la sino-portugaise Macao (Exilé). Kim Ki-duk s'intéresse aux métis américano-coérens (Adresse inconnue). Wong Kar-wai exporte une histoire d'amour homosexuelle et sensuelle de deux chinois à Buenos Aires (Happy Together). Gina Kim se penche et s'épanche sur l'intégration mutuelle d'une américaine et de son mari coréen dans leurs univers respectifs (Never forever).

Karan Jodhar symbolisera les nombreux films abordant l'immigration hindoue au Royaume Uni (La famille indienne). Stephen Frears a été choisi pour représenter la communauté pakistanaise à Londres (My beautiful laundrette, qui évoque par ailleurs d'autres tabous liés aux fossés culturels comme la condition féminine et l'homosexualité). Fatih Akin, cinéaste germano-turc, nous fait découvrir le son d'Istambul (Crossing the bridge).  Autre cinéaste connu pour son regard pointu, Carlos Reygadas qui se focalise davantage sur les amérindiens noyés ou isolés dans cette Mexico City tentaculaire (Bataille dans le ciel). Il y a ceux qui passent les frontières (Tex-Mex dans Trois enterrements et Babel, tous deux primés à Cannes)

Le futur n'est pas oublié où les androïdes se mélangent aux humains dans Metropolis (Fritz Lang), et les mangas, Ghost in the Shell II et Natural City. Et la programmation invite aussi des films aux genres mixés comme Il était une fois dans l'Ouest ou Les larmes du tigre noir. Il y a  de quoi avoir envie de voyager...

Ajoutons que l'accès est gratuit dans la limite des places disponibles! Il n'y a donc aucune excuse pour manquer ce rendez-vous coloré et dépaysant.