Jacqueline Pagnol s’en est allée rejoindre Marcel (1920-2016)

Posté par MpM, le 24 août 2016

Elle était née Jacqueline Bouvier et avait commencé sa carrière au début des années 40, devant la caméra du réalisateur belge Albert Valentin (La maison des sept jeunes filles, 1942) puis de Pierre Prévert (Adieu Léonard, 1943) et Jean Faurez (Service de nuit, 1944). Devenue Jacqueline Pagnol, elle a survécu plus de 40 ans à son illustre époux et vient de s'éteindre à l'âge de 95 ans.

A la fin de la guerre, la jeune actrice croise pour la seconde fois Marcel Pagnol, qui lui propose de jouer Naïs aux côtés de Fernandel et Raymond Pellegrin. Elle illumine le film, et séduit l'écrivain-réalisateur avec lequel elle se marie la même année. Il dira souvent d'elle qu'elle était "son brin de poésie et de tendresse". Elle l’inspire, et il lui confie le rôle féminin principal de La belle meunière (avec Tino Rossi) puis de Topaze. Elle apparaît également devant la caméra de Jean Boyer (Le rosier de Madame Husson) et Fernandel (Adhémar ou le jouet de la fatalité).

Mais c'est dans Manon des sources, écrit et réalisé pour elle par Marcel Pagnol, qu'elle marquera définitivement les esprits. Par la suite, on la voit à nouveau chez Jean Boyer (La terreur des dames) et dans Carnaval d'Henri Verneuil.

Après le décès de Marcel Pagnol en 1974, elle veille à faire exister son oeuvre et à honorer sa mémoire, en créant notamment le Prix Littéraire Marcel Pagnol. L'Académie des César lui avait rendu hommage à travers un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière en 1981.

Marius de Marcel Pagnol à Cannes Classics

Posté par vincy, le 26 février 2015

marius de marcel pagnol

Pour le 120e anniversaire de la naissance de l'écrivain et cinéaste Marcel Pagnol, le Festival de Cannes diffusera la version restaurée de Marius (1931), dans la sélection Cannes Classics. Marius est le premier film de la trilogie qui comprend Fanny (1932) et César (1936), également en cours de restauration. Ces travaux de restauration se dérouleront sous la supervision de Nicolas Pagnol et de Guillaume Schiffmann, chef opérateur des récents films de Michel Hazanavicius.

Marius sortira également en salles dans cette version et sera diffusé sur Arte.

Le travail de restauration a été rendu possible grâce aux aides d'Arte, du CNC, du Fonds culturel franco-américain et de la Cinémathèque française. Par ailleurs, un appel aux dons avait été lancé en décembre dernier. Il manquait 50000€, et finalement CMF-MPC (présidé par le petit-fils Nicolas Pagnol) a récolté 75400€ sur Ulule
.
A terme, les 17 films de Marcel Pagnol devraient connaître la mêle cure de jouvence... Les négatifs de Marius sont tachés, avec des moisissures, des déchirures, des collures endommagées. Fanny n'a jamais été restauré et César est très abimé. C'est la version longue de césar qui bénéficiera de ce travail de restauration. Les négatifs seront aussi numérisés.

Marius est le premier film tiré de l'œuvre théâtrale de Marcel Pagnol. Il fût produit par Paramount et réalisé par Alexander Korda. Premier "grand" film parlant français, son succès fut considérable et "starisa" Raimu, Pierre Fresnay et Charpin.

Marius et Fanny : la passion de Pagnol selon Auteuil

Posté par cynthia, le 9 juillet 2013

Raphaël Personnaz Victoire Belezy mairus fanny

Sous le soleil du vieux port de Marseille, Marius est fou amoureux de Fanny et Fanny est folle amoureuse de Marius. Dit comme ça on pourrait penser que tout va bien dans le meilleur des mondes et pourtant... l'amour n'est pas si simple, surtout chez Pagnol

Deux ans après La fille du Puisatier, Daniel Auteuil récidive avec les deux premiers films de sa trilogie, dont César sera l'aboutissement, en 2014.

Véritable Roméo et Juliette provençal, les nouvelles générations découvriront sans doute l'histoire de Marius qui met du temps à prendre conscience de ses sentiments pour son amie d'enfance. Crise de jalousie, regard caché, le jeune homme ne sait même plus ce qu'il ressent pour la belle marseillaise. Du côté de cette dernière, c'est l'amour fou pour le jeune homme. Un amour qu'elle n'arrive pas à exprimer mais qui hante ses pensées toute la journée. Pudiquement. Lorsque Marius finit enfin par admettre ses sentiments pour Fanny, leur amour éclate et se fracasse contre le mur de la dure réalité. Sa dulcinée rêve d'appartement, de mariage et de bébé (ce qui semble un peu désuet) alors qu'il ne rêve que de bateau, de découverte et de mer lointaine. S'ajoute à cela le vieux Panisse, «Monsieur Panisse», qui est prêt à tout pour se marier avec la jeune et jolie Fanny et voilà que l'on nage en plein amour impossible.

En salles simultanément le même jour, Marius et Fanny se suivent à la scène près, permettant au spectateur de vivre en continue cette aventure portée par des acteurs beaux et talentueux (Victoire Belezy et Raphaël Personnaz), avé l'assent. Evidemment il manque Raimu. Et aussi doué soit-il Auteuil n'est pas le monstre sacré. Pêché d'orgueil?

Loin de pouvoir et même vouloir comparer le Marius d'Alexandre Korda (1931) ou le Fanny de Marc Allégret (1932), il est évident qu'Auteuil ne cherchait pas à rivaliser avec eux. Peu importe : des spectateurs qui iront le voir, combien ont en tête les films originels? Les dialogues cultes, l'époque, authentique, et pas reconstituée, sont un sommet du cinéma de l'entre deux-guerres.

Mais voilà : il faut rafraîchir, rajeunir, reprendre le patrimoine, ce qui donne des remakes en pagaille depuis la nuit des temps. Une oeuvre doit se transmettre quitte à la reproduire, ici en couleurs et avec la nostalgie d'un monde disparu. mais toujours avec les phrases, immortelles.

Auteuil se laisse donc guider par quelques fulgurances : un désir refoulé dans le regard, une danse langoureuse mais timide dans une salle, un éclat de rire dans un bar. L'amour se ressent partout dans le film. Dans chaque scène, chaque réplique, nos héros le respirent pour que notre cœur batte la chamade. Comme dans les séries TV contemporaines, Marius et Fanny sont en quelque sorte l'illustration de cette jeunesse apeurée par l'amour. On préfère se chamailler plutôt que de s'aimer. On s'enivre d'amour même si une dague plane au dessus de notre tête.

On est donc déchiré par cette passion. Elle est identique ou presque à celle d'il y a 80 ans. Car Auteuil n'a pas cherché à faire un autre film, à porter un autre regard. Marseille est un décor (de carton), la partition musicale s'accorde aux thèmes du moment, et finalement, Auteuil ne filme pas plus mal qu'Allégret, ce qui rend service à la postérité de Korda, seul cinéaste à avoir su capter l'essence même de Pagnol. Même l'immense Claude Berri s'était heurté au mythe en écrasant les paysages par des personnages envahissants.

Le pari sera réussi si les jeunes redécouvrent Pagnol grâce à Auteuil. Mais on ne peut s'empêcher de songer à un cinéma français qui ne sait plus raconter des histoires d'amour aussi tragiques et belles que celles-ci. En "feuilletonnant" la trilogie César, les spectateurs auront peut-être l'impression de voir un de ces feuilletons romanesques à gros budgets diffusés à la télévision. C'est ultraclassique, c'est mélo. Mais au moins, Auteuil, après l'écueil de son premier film, parvient à être un formidable directeur d'acteurs. Sa sincérité vaut au moins qu'on s'attarde, sans cynisme, à son projet, aussi conservateur soit-il. Et puis il y a le texte, jamais trahi. Et ça, c'est beau, peuchère, et ça continue de nous fendre le coeur.

Marseille ouvre une Maison des cinématographies dans le château de Pagnol

Posté par vincy, le 6 août 2011

La Maison des cinématographies de la Méditerranée de Marseille s'est installé au début de l'été dans le château de la Buzine, située dans le 11e arrondissement de la ville, acheté en 1941 par l'écrivain-cinéaste Marcel Pagnol et immortalisé dans Le château de ma mère, deuxième opus (littéraire et cinématographique) de sa trilogie sur l'enfance.

Cette bâtisse, construite en 1867, domine la vallée de l'Huveaune. Pagnol l'avait acquise dans l'espoir d'y créer une "cité du cinéma" mais la seconde guerre mondiale avait brisé son rêve. Depuis elle est tombée en ruine. revendue par Pagnol il y a 38 ans, juste avant son décès, la bâtisse est devenue une propriété de la ville de Marseille en 1995 avant d'être inscrite à l'inventaire des Monuments historiques.

Après quatre années de restauration et pour un coût de 11,4 millions d'euros, le lieu sera consacré au cinéma méditerranéen.

L'espace s'étend sur 4 000 m2 ;  il est doté d'une salle de cinéma de 350 places (pour des ciné concerts et des projections), mais aussi de salons de réception abritant des expositions temporaires, d'un parcours scénographique axé sur la Méditerranée (au fil d'extraits de films, des frères Lumière à Almodovar, en passant par Visconti, Vadim, Guédiguian....), d'une bibliothèque et d'une vidéothèque.

Ce voyage en "Pagnolie" comporte cinq escales: le café, la place du village, où le spectateur regarde les vidéos sur des draps qui sèchent ou à travers des trous de serrure, la maison, où il faut ouvrir porte et tiroirs pour découvrir des oeuvres, les paysages, où on plonge dans la garrigue ou la mer, la trilogie "Marius - Fanny - César", enfin, se reflétant dans des miroirs. Des manifestations événementielles autour du 7e art sont prévues.

Le parc de plus de cinq hectares a été réaménagé pour un budget de 2,6 millions d'euros. Ce "château pagnolesque" devrait trouver toute sa place dans le cadre de Marseille 2013, capitale européenne de la culture.

Seule fausse note : la famille de Pagnol n'a pas pris part au projet ; Nicolas Pagnol regrette que "la promotion soit faite sur son nom" sans qu'un véritable hommage lui soit rendu.

_______

Site internet du Château de la Buzine

Daniel Auteuil fait une OPA sur Pagnol

Posté par vincy, le 24 mars 2011

La première réalisation de Daniel Auteuil sort en salles le 20 avril. La fille du puisatier est le remake du film de Marcel Pagnol, tourné en 1940 avec Raimu et Fernandel.

Alain Sarde et Pathé ont signé pour qu'il poursuive sa réinterprétation de l'oeuvre de l'auteur provençal. Trois pièces de théâtre de Pagnol - Marius, Fanny, César - seront donc adaptées par Auteuil, dès 2012. Marius en 1931, Fanny en 1932 et César en 1936 ont déjà existé au cinéma, respectivement filmés par Alexandre Korda, Marc Allégret et Marcel Pagnol lui-même. Fanny a aussi fait l'objet d'une adaptation à Broadway sous forme de comédie musicale et et à Hollywood en film musical. La trilogie avait aussi été tournée pour la télévision en 2000.

L'oeuvre de Pagnol a toujours été populaire au cinéma, même après sa mort. Yves Robert a rencontré un immense succès avec La gloire de mon père et Le château de ma mère. Claude Berri fut sacré grâce au diptyque de L'eau des Collines (Jean de Florette, Manon des Sources)... dans lequel on croisait un certain Auteuil dans le rôle d'Ugolin. Avec ce personnage, sa carrière a viré de bord, passant des comédies potaches et séries B aux films d'auteur français les plus respectables. Et il gagna son premier César.

Daniel Auteuil retrouve Pagnol pour sa première réalisation

Posté par vincy, le 2 mai 2010

Pour ses 60 ans, Daniel Auteuil se lance lui aussi dans la réalisation. Son premier long métrage, actuellement en tournage, est le remake de La Fille du puisatier, tragédie mélodramatique de 1940 d'un auteur à qui il doit beaucoup : Marcel Pagnol. Il y a 24 ans, Auteuil crevait l'écran en inoubliable Ugolin dans Jean de Florette et Manon des Sources. Il avait obtenu un César du meilleur acteur pour sa prestation et sa carrière 'était alors orientée vers des rôles plus dramatiques et des films d'auteurs prestigieux.

Il a réunit des acteurs avec lesquels il n'a pas souvent tourné en tant que comédien : Kad Merad, Sabine Azéma (son épouse dans Peindre ou faire l'amour), Jean-Pierre Darroussin (avec qui il partageait l'affiche de Dialogue avec mon jardinier), Nicolas Duvauchelle (tous deux dans Le deuxième souffle) et la jeune Astrid Bergès-Frisbey. Cette dernière, remarquée dans Un barrage contre le Pacifique et La première étoile sera aussi à l'affiche du quatrième Pirates des Caraïbes.

la fille du puisatier affiche 1940Auteuil sera lui-même devant la caméra, reprenant le rôle du puisatier que tenait Raimu dans la version originale. Bergès-Frisbey incarnera la fille qui tombe amoureuse de l'aviateur (Duvauchelle). Mais quand celui-ci part à la guerre, il laisse le champ libre à un autre courtisan : l'assistant du puisatier, joué par Kad Merad, qui reprend ici le rôle de Fernandel. Il ignore que la jeune fille est enceinte. Darroussin et Azéma interpréteront les parents, pas forcément sympathiques, de l'aviateur.

Le tournage a lieu dans les environs de Saint-Rémy de Provence et se déroulera jusqu'au 12 juin. La sortie est prévue pour les fêtes.

Outre ses propres films,Pagnol a toujours été une source inépuisable du cinéma et de la télévision. Les gros succès populaires de Jean de Florette et Manon des Sources (de Claude Berri) puis de La Gloire de mon père et du Château de ma mère (d'Yves Robert) avaient relancé l'auteur dans les années 1986-1990. Puis Gérard Oury avait refait Le Schpountz en 1999, qui fut un lourd fiasco financier.