Tanguy revient chez ses parents

Posté par vincy, le 1 mars 2018

On comprend Etienne Chatiliez: son dernier succès, Tanguy, date de 2001. Ses trois films suivants - La confiance règne (495000 entrées), Agathe Cléry (1,25 million d'entrées) et L'oncle Charles (2960000 entrées en 2012) ont été de sacrées déceptions (à tous les niveaux) après une succession de films populaires (et même cultes). Tanguy avait ainsi séduit 4,3 millions de spectateurs.Le prénom devenait lui-même le synonyme d'un phénomène de société: ces enfants qui restaient chez leur parent jusqu'à la trentaine.

Aussi, sans trop se risquer, plutôt que d'imaginer de nouveaux personnages, Etienne Chatiliez a décidé de retrouver Tanguy et ses parents, selon les informations du Film français. A la fin du film, il quittait enfin le nid parental pour s'installer en Chine avec Meï Lin.

Dans Tanguy 2, le fils a 44 ans, et vient de se faire plaquer par sa femme. Il revient donc en France vivre chez ses géniteurs, avec sa fille Zhu. Les parents Paul et Edith essaient de lui redonner le goût de vivre. Mais à force d'en faire trop, Tanguy commence à se dire qu'il resterait bien dans le foyer familial, compromettant la paisible retraite de ses parents.

Eric Berger, Sabine Azéma et André Dussollier ont été réquisitionnés pour reprendre leur rôle. Le tournage est annoncé en mai.

Locarno 2017: les présidents des jurys révélés

Posté par vincy, le 29 juin 2017

La 70e édition du Festival de Locarno (2-12 août) s'offre Olivier Assayas comme président du jury de la compétition internationale. Il avait déjà été membre du jury en 2004. Prix de la mise en scène à Cannes en 2016, prix du scénario à Venise en 2012, le cinéaste français a sorti l'an dernier Personal Shopper et il a également co-écrit l'adaptation du nouveau Polanski, D'Après une histoire vraie.

Le réalisateur égyptien Yousry Nasrallah, récompensé à Locarno pour son film El Medina (1999), présidera le jury Cineasti del presente (Cinéastes du présent).

L'actrice française, deux fois césarisée, Sabine Azéma sera quant à elle à la tête du jury de la compétition Pardi di domani (Léopards de demain).

[L'instant Glam'] Cannes 2016 – Jour 3: Juliette oh ma Juliette…

Posté par cynthia, le 13 mai 2016

Oyé oyé cinéphiles, orages, cheveux ébouriffés et glamour ont été les maîtres mots de cette troisième journée à Cannes. Le vent a soufflé à en exhiber les culottes de ces dames.

Le film Ma Loute a été à l'honneur sur le tapis rouge. Et question honneur Juliette Binoche le représente avec une classe indéfinissable! La belle brune incendiaire a montré qu'elle ne comptait pas pour des prunes en affichant sa beauté quinquagénaire dans une robe noire drapée et illustrée par un maquillage assorti à sa tenue. Bon Cristina Cordula n'aurait pas aimé, mais nous on s'en foutn c'est Juliette Binoche, et Juliette Binoche est radieuse! On ne peut pas en dire autant de Valeria Bruni-Tedeschi qui a confondu ses dessous avec sa robe. Couverte de dentelle transparente, on s'est même demandé comment Fabrice Luchini a gardé son sang-froid à ses côtés. Parlons-en de Fabrice Luchini justement. Il était tout en élégance sur le tapis rouge tout comme Blake Lively (toujours) qui squatte la Croisette et envoie des photos sur Facebook toutes les 15 minutes... Quelque chose nous dit qu'elle est ravie d'être là.

Celle qui doit être moins ravie c'est Soko, venue présenter le film La Danseuse elle va devoir se farcir son ex (aka Kristen Stewart pour les incultes) dans les soirées pendant la durée du festival... Franchement, ça la met mal. Déjà qu'un apéro avec son ex, ce n'est généralement pas la joie mais alors un festival...
Aux côtés de la chanteuse/actrice/trash, on a aperçu le fruit de l'amour (car il y en avait avant Amber Heard) entre Johnny Depp et Vanessa Paradis: Lily Rose Depp. Toute de noire vêtue elle a embrasé le red carpet tandis que Melanie Thierry faisait la gueule aux côtés de Gaspard Ulliel. Comment peut-on faire la tranche à côté de cette bombe sexuelle aux yeux de braise? Qu'on arrache notre robe, qu'on lui arrache son costume, qu'on se caresse les tétons je peux comprendre mais qu'on fasse la gueule?

Ce qui faisait également la gueule sur le tapis rouge c'était la coiffure de Sabine Azema. L'humidité a dominé son opulente chevelure de feu au point qu'on voulait déposer un 49.3 dans la face de son coiffeur...!

En attendant le rêve, espérons que nos stars du grand écran continuent de nous faire rire durant le festival! Mais il ne faudrait pas qu'elles oublient que ce 69e festival a le climat changeant.

Cannes 2015: Sabine Azéma, présidente du jury de la Caméra d’or

Posté par vincy, le 5 mai 2015

sabine azema

Sabine Azéma présidera le Jury de la Caméra d’or, en charge de désigner le meilleur premier film présenté à Cannes, toutes sélections confondues.

L'actrice française, muse et compagne de feu Alain Resnais, deux fois césarisée, succède à Nicole Garcia.

Le communiqué du festival de Cannes indique qu'elle sera entourée d'un jury 100% français: la réalisatrice Delphine Gleize, le comédien Melvil PoupaudClaude Garnier qui représente l’Association Française des directeurs de la photographie Cinématographique (AFC), Didier Huck, qui représente la Fédération des Industries du Cinéma, de l’Audiovisuel et du Multimédia (FICAM), le cinéaste Yann Gonzalez, qui représente la Société des Réalisateurs de Films (SRF) et Bernard Payen, responsable de la programmation de la Cinémathèque française, qui représente le Syndicat Français de la Critique de Cinéma (SFCC).

La Caméra d’or, créée en 1978 par Gilles Jacob, se départagera cette année entre 26 films.

En 2014, c’est le film français Party Girl, présenté à Un Certain Regard, qui avait été récompensé.

Le prix sera remis durant la cérémonie de clôture, le 24 mai.

1922. Alain Resnais. 2014. Fin.

Posté par vincy, le 2 mars 2014

alain resnaisL'un des plus grands cinéastes français de ses cinquante dernières années, Alain Resnais, né le 3 juin 1922 à Vannes, est mort le 1er mars 2014 à Paris à l'âge de 91 ans. Appelant à des funérailles nationales comme Fellini en avait reçu de l'Italie, Gilles Jacob, président du Festival de Cannes, a réagit sur tweeter : "Alain n'est plus, nous sommes orphelins: le cinéma français, le cinéma tout court. Il a passé sa vie à chercher et à trouver. Il est vivant."

Il voulait être comédien. Il est devenu un Maître du cinéma européen. Il commence comme monteur, juste après la seconde guerre-mondiale. Dans les années 40 et 50, il réalise des courts et moyens métrages documentaires : Van Gogh, Gauguin, Guernica et en 1956, Nuit et brouillard, premier film de référence sur les camps de concentration.

En 1959, il réalise son premier long métrage, Hiroshima mon amour, suivit de L'Année dernière à Marienbad en 1961. Les récits sont déstructurés, la poésie omniprésente. Il devient l'un des représentants du Nouveau cinéma, brisant les codes narratifs classiques. Mais, contrairement à de nombreux cinéastes, il n'écrit pas ses scénarios. Cela ne l'empêche pas d'être considéré comme un grand auteur, changeant de style, de genre, film après film, jusqu'à déconcerter ou dérouter les cinéphiles avec un cinéma très expérimental où la peinture, la bande dessinée, la musique, la peinture et le théâtre pouvaient déconstruire un film artistiquement, le transformant parfois en concept.

En 18 films, il fait appel aux plus grands pour lui écrire ses films, de Marguerite Duras à Alain Robbe-Grillet, de Jorge Semprún à Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, en passant par Jean-Michel Ribes. Derrière les artifices et parfois même un formalisme factice ou trop stylisé, Resnais savait valoriser ses comédiens, les fidèles comme les vedettes, avec un cadrage parfait, sans faute, et un montage précis. Qu'il évoque la mort ou le rêve,  la difficile appréhension de la vie ou l'art, l'impossible harmonie permanente des couples ou le conditionnement des classes (principalement la bourgeoisie), Resnais était le cinéaste de la mélancolie mais aussi de la joie, de la jeunesse et de l'envie. Celle d'aimer, de boire, de chanter, de se risquer sur des territoires inexplorés. Il était un aventurier du 7e art. Un curieux capable d'adapter les thèses d'un biologiste (Mon oncle d'Amérique), un fait divers réel (Stavisky)  ou une pièce d'Henry Bernstein (Mélo).

Avant-gardiste jusqu'au bout

Malade, Resnais, chevelure blanche et lunettes noires, n'était pas au dernier Festival de Berlin, où son ultime film, Aimer, boire et chanter, a remporté le prix Alfred Bauer, qui récompense, ô ironie!, les cinéastes avant-gardistes. Son producteur Jean-Louis Livi, qui venait d'annoncer que le cinéaste préparait son prochain film, a officialisé son décès. Il n'y aura plus de prochain film. Thierry Frémaux, directeur général du Festival de Cannes, s'en est désolé sur l'antenne de France Info : "Ce n'est pas tant qu'Alain Resnais est mort, c'est qu'il n'y aura plus de films d'Alain Resnais". Resnais tire sa révérence avec une oeuvre inclassable, iconoclaste, audacieuse et théâtrale, un hymne à la vie, comme tous ses récents films, chacun bravant la Mort.

Du nouveau roman à la comédie musicale, de la fantaisie au drame, le cinéaste puisait son inspiration dans des "vaudevilles" où le mouvement disparaissait au profit d'une mise en scène figée. Mais chaque plan devenait un tableau. Chaque scène se transformait en photographie. Rien n'était naturaliste, ni même naturel. Comme si l'art devait métamorphoser la réalité, comme si l'esprit était plus fort que les mots.

Cinéaste du rêve. Réalisateur de l'irréel. Il était le témoin, hors-champs, et racontait ce qu'il voyait, à sa manière, usant d'astuces populaires comme une chanson de variété (On connaît la chanson) ou une case de bande dessinée (I Want to Go Home) pour traduire les inconscients embrouillés des personnages.

Il y a un mystère Resnais. L'homme était fantomatique. L'artiste, incontestablement, était singulier. Un joueur. Il avait abordé le cinéma avec des oeuvres romantiques (et cérébrales) puis politiques (Muriel ou le Temps d'un retour, La guerre est finie) mais avait rapidement bifurqué vers la comédie et parfois l'absurde (Mon oncle d'Amérique, Smoking / No smoking, Les herbes folles) et même le délire d'une nuit d'ivresse (Providence). Resnais était aussi un voyageur. Il se transportait dans d'autres mondes (comme les héros des "comics" qu'il affectionnait tant). Sa vie était finalement un roman.

L'amour comme seul moteur

Et justement rien de plus emblématique que ce film qu'il réalise en 1983, avec pour la première fois Sabine Azéma devant sa caméra : La vie est un roman est l'histoire de ce comte Forbek (comment ne pas y voir un double du cinéaste) qui propose une expérience pour vivre un état de bonheur permanent, à condition d'être enfermé, totalement, "déconditionné" en oubliant son passé, rééduqué en sélectionnant tout ce qui est harmonieux. Tout ce beau schéma s'écroule avec l'intrusion de l'amour et de la passion. Si tous ses films sont formellement différents, chacun d'entre eux raconte la même chose : cette quête perpétuelle de la jeunesse, cette envie permanente d'être aimé et d'aimer.

Alain Resnais quitte le monde réel. Il laisse derrière lui une oeuvre qu'on analysera longtemps dans les écoles de cinéma. Son palmarès est impressionnant : Oscar du meilleur court métrage (Van Gogh), trois César du meilleur film (Providence, Smoking / No Smoking, On connaît la chanson), deux César du meilleur réalisateur (Providence, Smoking / No Smoking) et six autres nominations dans cette catégorie, deux fois Prix Jean Vigo (Les statues meurent aussi, Nuit et brouillard), Lion d'or à Venise (L'Année dernière à Marienbad), Lion d'argent de la meilleure mise en scène à Venise (Coeurs), trois fois Prix Louis-Delluc (La guerre est finie, Smoking / No Smoking, On connaît la chanson), Grand prix du jury à Cannes (Mon oncle d'Amérique) et Prix exceptionnel du jury pour Les Herbes folles et l'ensemble de son œuvre, deux fois Ours d'argent à Berlin pour la meilleure contribution artistique (Smoking / No Smoking et pour On connaît la chanson et l'ensemble de sa carrière).

D'abord marié avec Florence Malraux, la fille d'André Malraux, il partageait depuis la fin des années 80 la vie de Sabine Azéma, qu'il a épousée en 1998.

Insatiable jouisseur, le promeneur aimait la vie, la légèreté et la grâce. Discret et modeste, il rappelait que "Faire des films c'est bien mais voir des films c'est encore mieux".

Alain Resnais mérite-t-il un traitement de faveur?

Posté par vincy, le 11 février 2014

sabine azema andré dussollier berlinale 2014

Alain Resnais était présenté à la presse présente à la Berlinale lundi 10 février. Aimer, boire et chanter, sa dernière "fantaisie" comme on aime définir ce genre d'ovni théâtral cinématographique, est en compétition.

La conférence de presse réunissait son fidèle producteur Jean-Louis Livi et les acteurs Sabine Azéma, Sandrine Kiberlain, André Dussolier et Hippolyte Girardot.

En l'absence de Resnais, malade, Livi s'est donc fait le porte-parole d'une colère "saine", trouvant  la situation du financement d'oeuvres comme celles de Resnais "terriblement désolante" et "absolument indigne". Il ajoute même que c'est "injuste que des créateurs comme Alain Resnais ou Roman Polanski aient du mal à réaliser ce qu'il ont envie de réaliser".

Il invoque donc le rayonnement de la France (qui pourtant n'est pas vraiment en péril comparé aux cinémas d'ailleurs). Il ose même appelé "de tous (ses) voeux l'administration française du cinéma afin d'aider autant que faire se peut de tels artistes".

Un vaudeville immobile pour le cinéma

Et pourquoi pas un cinéma d'Etat avec des réalisateurs "officiels" dans ce cas là? Et sur quels critères on les choisit? La gloire passée? La notoriété dans les festivals? Car, Aimer Boire et Chanter aurait été signé de n'importe quel autre cinéaste que Resnais, il n'aurait certainement pas été en compétition à Berlin : la sélection Panorama accueille de nombreux films "expérimentaux" dans son genre. Car cette adaptation est bien une expérimentation, sorte de mise en abyme d'une pièce de théâtre où des comédiens répètent un rôle tout en batifolant dans un vaudeville un peu désuet et très conservateur. ici les décors sont des rideaux peints, la plupart des situations décrites par les dialogues sont hors-champs et l'aspect général oscille entre le théâtre, le dessin (qui introduit les lieux) et la vidéo (notamment quand les visages sont incrustés dans un fond d'écran zébré). Quelque chose entre son bien plus intéressant Smoking/No Smoking et une bande dessinée verbeuse. C'est parfaitement cadré. La mise en scène respecte une grammaire sans fautes. C'est tout aussi immobile (le mouvement de caméra est réduit à son stricte minimum et les personnages sont souvent figés). C'est daté, dépassé malgré un formalisme qui se veut moderne, et étouffant.

Cette "fantaisie" aura coûté 6 millions d'euros : un budget correct pour un film français, sachant que les récents films du cinéaste n'ont jamais été rentable. Comme le dit Azéma, "il fait un cinéma particulier, très ambitieux". Pourquoi oublier d'invoquer l'âge du capitaine, et sa santé fragile, qui est une donnée non négligeable quand des financiers s'engagent sur un film? Mais peu importe. Resnais est un grand réalisateur, c'est indéniable. Il veut tourner, c'est honorable.

Réclamations de mauvais goût

Que Resnais soit en situation précaire personnellement, on peut s'en désoler. Que son cinéma ne soit pas "mainstream", on ne peut que s'en féliciter. Libre à chacun d'aimer ou pas. La critique est partagée, certains adorent, d'autres détestent. Certains riaient, d'autres dormaient.
Mais qu'on exige un statut particulier pour un réalisateur (au détriment, forcément d'autres talents, d'autres styles) ou qu'on vienne se plaindre publiquement de problèmes d'argent devant la presse internationale alors que le cinéma français est considéré comme  privilégié (il suffit de voir l'état du cinéma espagnol, anglais ou italien), c'est un peu grossier. Voire de mauvais goût.
Car après tout, parce que c'est Resnais il a un traitement de faveur : la compétition à Cannes ou à Berlin, des têtes d'affiche, une médiatisation disproportionnée par rapport à ce genre de films, qui, répétons-le, participe activement à la diversification du cinéma. Godard ou Oliveira, pour ne citer que deux vétérans respectables et respectés, ou encore Greenaway et ses expériences esthétiques, sans oublier les nombreux anciens grands cinéastes au chômage technique ou reconvertis sur le petit écran, tous ces grands noms n'ont pas eut le droit forcément à tous ces honneurs, cette liberté, cette chance pour chacun de leurs derniers films.

Alors pourquoi Resnais et pas un autre? Paradoxe suprême de l'absurdité du raisonnement du producteur : rJean-Louis Livi a annoncé que, malgré tout cela, ils préparaient ensemble "son prochain" film.

Alain Resnais : « Aimer, boire, chanter » et filmer

Posté par vincy, le 3 avril 2013

Aimer, boire, chanter. Tel est le titre du nouveau film d'Alain Resnais, dont le tournage démarre aujourd'hui, le 3 avril.

Son 21e long métrage est l'adaptation de la pièce d'Alan Ayckbourn, Life of Riley (voir notre actualité du 16 mai 2012). Le scénario a été écrit par Alex Réval, Laurent Herbiet (tous deux ont déjà scénarisé les deux derniers films du cinéastes, Les herbes folles et Vous n'avez encore rien vu) et Jean-Marie Besset (metteur en scène, auteur et traducteur de pièce de théâtre).

Pour les trois couples qui s'entrecroiseront, Resnais a choisi des fidèles comme Sabine Azéma et André Dussollier, des réguliers tels que Michel Vuillermoz et Hippolyte Girardot, et des nouvelles têtes dans son univers, Sandrine Kiberlain et Caroline Silhol.

Le budget est confortable (7 millions d'euros). Le film a reçu l'avance sur recettes du CNC. Distribué par Le Pacte, il devrait sortir dans les salles d'ici la fin de l'année et pourrait être à Berlin en 2014.

Vous n'avez encore rien vu avait été présenté à Cannes en compétition en 2012. Snobé aux Césars, le film a également été un échec cuisant au box office avec 160 000 spectateurs (en comparaison Les herbes folles avait séduit 466 000 spectateurs). Tout cela n'empêchera pas le ColCoa Film Festival de Los Angeles (15-22 avril) de lui réserver un focus, avec la projection de plusieurs de ses films. La réputation du maître est intacte...

Alain Resnais l’affirme : Vous n’avez encore rien vu

Posté par vincy, le 14 février 2011

Alain Resnais est de nouveau sur les plateaux, à 88 ans. Depuis deux semaines il tourne Vous n'avez encore rien vu, inspiré d'Eurydice, la pièce de Jean Anouilh.

Elle fut jouée la première fois en 1942, en pleine occupation, puis reprise, notamment, en 1991, mise en scène par Georges Wilson, avec Lambert Wilson et Sophie Marceau.

Le scénario de Alex Réval et Laurent Herbiet, déjà auteurs de l'adaptation des Herbes Folles, le précédent film de Resnais, réinterprète la pièce, mélange de scepticisme et de romance, de passion et de mysticisme. "Ah! que c'est difficile, que c'est difficile de toujours expliquer tout!..." est-il dit dans la pièce. Expliquons quand même :  Orphée revu et corrigé par Resnais qui y voit l'occasion de parler des mythes universels (la vie, l'amour et la mort). Eurydice, dans la mythologie grecque, était l'épouse d'Orphée, poète et musicien. Mordue par un serpent, elle meurt, et son mari va la chercher aux enfers. Ici Orphée est violoniste et Eurydice une comédienne en tournée : ils quittent pour vivre leur amour. Mais la jalousie d'Orphée va tout gâcher.

Sabine Azéma et Anne Consigny incarneront deux Eurydice. Les deux actrices étaient déjà partenaires sur Les herbes folles. Elles seront entourées d'Anny Duperey (la mère), Mathieu Amalric (Monsieur Henri), Pierre Arditi et Lambert Wilson (Orphée et son double). Ce dernier était déjà Orphée dans la pièce de son père. Duperey retrouve Resnais 38 ans après le tournage de Stavisky. Les autres sont des compagnons familiers du Maître.

Le casting est aussi étoffé par des rôles plus furtifs : Hippolyte Girardot, Jean-Noël Brouté, Michel Piccoli, Denis Podalydès, Andrzej Seweryn, et Michel Vuillermoz.

Le tournage s'achevant en avril, le film pourrait être présenté à Venise dès cette année pour une sortie avant les fêtes. À moins que Berlin ne l'optionne... De toute façon Resnais a été honoré dans les trois grands festivals...

Daniel Auteuil retrouve Pagnol pour sa première réalisation

Posté par vincy, le 2 mai 2010

Pour ses 60 ans, Daniel Auteuil se lance lui aussi dans la réalisation. Son premier long métrage, actuellement en tournage, est le remake de La Fille du puisatier, tragédie mélodramatique de 1940 d'un auteur à qui il doit beaucoup : Marcel Pagnol. Il y a 24 ans, Auteuil crevait l'écran en inoubliable Ugolin dans Jean de Florette et Manon des Sources. Il avait obtenu un César du meilleur acteur pour sa prestation et sa carrière 'était alors orientée vers des rôles plus dramatiques et des films d'auteurs prestigieux.

Il a réunit des acteurs avec lesquels il n'a pas souvent tourné en tant que comédien : Kad Merad, Sabine Azéma (son épouse dans Peindre ou faire l'amour), Jean-Pierre Darroussin (avec qui il partageait l'affiche de Dialogue avec mon jardinier), Nicolas Duvauchelle (tous deux dans Le deuxième souffle) et la jeune Astrid Bergès-Frisbey. Cette dernière, remarquée dans Un barrage contre le Pacifique et La première étoile sera aussi à l'affiche du quatrième Pirates des Caraïbes.

la fille du puisatier affiche 1940Auteuil sera lui-même devant la caméra, reprenant le rôle du puisatier que tenait Raimu dans la version originale. Bergès-Frisbey incarnera la fille qui tombe amoureuse de l'aviateur (Duvauchelle). Mais quand celui-ci part à la guerre, il laisse le champ libre à un autre courtisan : l'assistant du puisatier, joué par Kad Merad, qui reprend ici le rôle de Fernandel. Il ignore que la jeune fille est enceinte. Darroussin et Azéma interpréteront les parents, pas forcément sympathiques, de l'aviateur.

Le tournage a lieu dans les environs de Saint-Rémy de Provence et se déroulera jusqu'au 12 juin. La sortie est prévue pour les fêtes.

Outre ses propres films,Pagnol a toujours été une source inépuisable du cinéma et de la télévision. Les gros succès populaires de Jean de Florette et Manon des Sources (de Claude Berri) puis de La Gloire de mon père et du Château de ma mère (d'Yves Robert) avaient relancé l'auteur dans les années 1986-1990. Puis Gérard Oury avait refait Le Schpountz en 1999, qui fut un lourd fiasco financier.

Auteuil est l’homme recherché de Mergault

Posté par vincy, le 26 août 2009

Le projet avec Adjani étant tombé à l'eau, Isabelle Mergault rebondit avec Daniel Auteuil, qui sera le personnage principal de Un homme très recherché, et Sabine Azéma.

Mergault peut tout se permettre côté casting : Je vous trouve très beau (Michel Blanc) a séduit 3,5 millions de spectateurs en 2006 et Enfin veuve (Michèle Laroque) a attiré 2,2 millions de spectateurs en 2008.

Un homme très recherché se focalise sur un évadé de prison, condamné pour assassinat. Réfugié sur une péniche dans un village presqu'abandonné, il va distiller de la vie chez des habitants désespérés.  Son cas s'aggrave quand une femme qui le reconnaît accepte de se taire si il tue quelqu'un.

Le tournage, en Île de France, commence lundi et se terminera début octobre. Gaumont prévoit de distribuer ce film le 31 mars 2010.