Julie Andrews recevra un Lion d’or d’honneur à Venise

Posté par vincy, le 9 mars 2019

La 76e Mostra de Venise (28 août - 7 septembre) décernera un Lion d'or d'honneur à l'actrice Julie Andrews, 83 ans, l’ensemble de sa carrière qui a débuté en 1949 - il y a 70 ans donc - avec un programme de la BBC.

"Je suis très honorée de recevoir le Lion d’or, a déclaré l’actrice. La Mostra de Venise est depuis longtemps considérée comme l’un des festivals les plus importants et je remercie la Biennale pour la reconnaissance de mon travail. Je suis impatiente d’arrivée dans cette ville magnifique pour cette occasion si spéciale" a déclaré la comédienne.

Lauréate d'un Golden Globe et d'un Oscar pour Mary Poppins en 1965, et d'un autre Golden Globe pour Victor Victoria en 1983, récompensée par un Disney Legends en 1991 pour sa contribution à la magie de Disney, elle a aussi été nommée à l'Oscar de la meilleure actrice pour La mélodie du bonheur et pour Victor Victoria, et sept fois aux Golden Globes (Millie, Star !, Darling Lili, The Julie Andrews Hour, Elle, That's Life! et Duo pour une soliste). Comédienne sur les planches de Boradway, elle a aussi reçu trois nominations aux Tony Awards (My Fair Lady, Camelot, Victor Victoria).

Parmi ses autres distinctions, soulignons ses trois Grammy Awards (dont un pour l'ensemble de sa carrière), un Bafta de la meilleure actrice, deux Emmy Awards, un prix pour l'ensemble de sa carrière des Screen Actors Guild Awards. Elle a son étoile à Hollywood depuis 1979.

Pour Alberto Barbera, le président du Festival, "le succès de son premier film hollywoodien, Mary Poppins, lui a donné son statut de star, qui s'est confirmé par la suite avec un autre trésor du cinéma, La mélodie du bonheur. Ces deux rôles la projettent dans l’Olympe de la célébrité internationale, faisant d’elle une figure iconique adorée de nombreuses générations de cinéphiles."

Mais il rappelle aussi que "Julie Andrews a elle-même contribué à éviter de rester enfermée dans le cinéma familial, en choisissant d’incarner des rôles dramatiques, ouvertement provocateurs ou tintés d’ironie. C’est le cas dans Les jeux de l'amour et de la guerre d’Arthur Hiller, ou dans les nombreux films dans lesquels elle a tourné sous la direction de son mari Blake Edwards. Le Lion d’or est la reconnaissance légitime d’une carrière extraordinaire qui a admirablement réussi à concilier succès populaire et ambitions artistiques sans jamais céder à la facilité."

Julie Andrews a en effet une jolie liste de cinéastes dans sa filmographie avec Le Rideau déchiré d'Alfred Hitchcock, Millie de George Roy Hill, Duo pour une soliste d'Andreï Kontchalovski, mais aussi deux films de Robert Wise (La Mélodie du bonheur et Star!). Evidemment sa collaboration avec Blake Edwards - 6 films ensemble - reste l'une des plus importantes contributions au cinéma américain tout en lui permettant de casser son image "Disney".

Ces 20 dernières années, Julie Andrews a surtout été au casting de comédies familiales (la série En coulisse avec Julie, sur Netflix) ou romantiques (Princesse malgré elle de Garry Marshall). Mais c'est sa voix qui a été avant tout sollicitée puisque l'actrice est Karathen dans Aquaman, la reine Lillian de Shrek et de Marlena Gru dans Moi moche et méchant, ou encore la narratrice de Il était une fois (Enchanted).

La véritable histoire de Mary Poppins, avec Tom Hanks dans le rôle de Walt Disney

Posté par vincy, le 24 septembre 2012

Depuis mercredi, Saving Mr. Banks est en production. Ce film des studios Disney, attendu dans les salles en 2013, revient sur l'histoire d'un serpent de mer hollywoodien. Il s'agit du récit des vingt années passées par Walt Disney à tenter d’acheter les droits d’adaptation cinématographique de Mary Poppins, les très populaires romans pour la jeunesse de Pamela Lyndon Travers.

L'an dernier, le scénario du film était considéré comme l'un des meilleurs circulant à Hollywood, tout en n'étant toujours pas mis en production. C'est désormais chose faite. Et ce sera l'occasion de célébrer de nouveau la plus enchanteresse des magiciennes...

Rappelez-vous. Mary Poppins, réalisé par Robert Stevenson, avec Julie Andrews et Dick Van Dyke, est sorti en 1964 aux USA et en 1965 en France. 5 fois oscarisé (dont meilleure actrice) sur 13 nominations, la comédie musicale a rapporté 102 millions de $ à l'époque au box office nord-américain (l'équivalent de 627 millions de $ aujourd'hui, soit le score de The Avengers). Il n'avait coûté que 6 millions de $. En France, 4,3 millions de spectateurs l'avaient vu.

17 ans de négociations

La série Mary Poppins de l'écrivain australienne a commencé à être publiée en 1934. Walt Disney découvre le livre au début des années 40. Il cherche à en adapter les droits, mais l'auteure venait déjà de rejeter une offre de Samuel Goldwyn et s'avère peu commode. La collaboration sera "tendue" entre un "cinéaste enthousiaste" et une "auteure intraitable" explique le communiqué du studio pour expliquer ce film sur le film.

Il faudra en effet 17 ans de négociations pour convaincre Pamela Lyndon Travers.

Le communiqué indique que "La personne qu’elle aimait et admirait le plus fut son père aimant et attentionné, Travers Goff, un banquier contrarié qui, avant sa mort prématurée, lui procura affection et instruction. Il sera l’inspiration du patriarche de l’histoire, Mr. Banks, le personnage solitaire auquel la célèbre nounou apportera son aide. Même si elle rechigne à accorder à Disney les droits de son livre, Pamela Lyndon Travers finira par prendre conscience que le célèbre conteur de Hollywood a des motifs personnels de vouloir faire le film – des motifs qui, tout comme pour l’auteur, ont trait aux relations qu’il entretenait avec son propre père, au début du XXe siècle, dans le Midwest."

Elle obtient le droit de choisir le personnage principal, de valider le scénario (une première dans l'histoire du studio), un pourcentage des recettes et un cachet de 100 000$ comme le révèle une enquête du New Yorker en 2005. Tout cela changera considérablement la vision du film qu'avait Disney.

Tom Hanks face à Emma Thompson

Le format final, une comédie musicale mélangeant animation et prises de vues réelles, n'était pas forcément le choix initial de Walt Disney. Pourtant, les scénaristes vont prendre de grandes libertés avec les livres.

C'est donc ce que veut nous raconter Saving Mr. Banks, Banks comme le patronyme du père coincé et autoritaire des enfants pris en charge par Mary Poppins. Tom Hanks incarnera Walt Disney et Emma Thompson la romancière intransigeante. Nous suivrons l'écrivaine depuis son enfance en Australie au début du XXe siècle jusqu'à au tournage du film au début des années 60.  Un duo chic et choc pour cette confrontation mythique. Colin Farrell hérite du rôle du père de Pamela Travers, Ruth Wilson sera son épouse, Rachel Griffiths la tante.

Côté Mary Poppins, on croisera Bradley Whitford dans le rôle du scénariste Don DaGradi, Jason Schwartzman et B.J. Novak seront les frères Sherman, auteurs-compositeurs, Paul Giamatti "le gentil chauffeur de limousine qui escorte Travers durant ses deux semaines à Hollywood", et Kathy Baker une associée de confiance de Disney au studio.

Disney a confié la réalisation à John Lee Hancock, scénariste de Un monde parfait et Blanche neige et le chasseur, réalisateur de The Blind Side (qui valu l'oscar à Sandra Bullock), Alamo et The Rookie.

Le film est entièrement tourné dans la région de Los Angeles, et les principaux lieux de tournage compteront Disneyland à Anaheim et les studios Disney de Burbank.

Danny Boyle, Saigneur des anneaux des Jeux Olympiques

Posté par vincy, le 28 juillet 2012

Orchestrée par le réalisateur Danny Boyle, assisté par Stephen Daldry, la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Londres n'a pas fait dans la demi-mesure : des stars, 10 000 figurants, 23 000 costumes et un budget total évalué à 34,5 millions d'euros.

Baptisé "Isle of Wonder", le spectacle n'avait pourtant rien de merveilleux. Gros barnum patriotique où les anachronismes (et oublis de l'histoire digne d'un révisionnisme positif) en faisait une pièce montée (certes verdoyante et plantée de drapeaux) souvent indigeste, le show devait être difficile à comprendre pour les spectateurs du stade. Pour les téléspectateurs (à qui ce divertissement était destiné), entre films pré-tournés, reconstitution en "live" et rituels obligatoires (le défilé des athlètes a bien plombé l'ambiance), c'était surtout très long...

Ce que l'on peut reprocher à Boyle, c'est d'avoir fait côtoyer le pire avec le meilleur, sans avoir fait le tri. La trame sonore est sans doute ce qu'il y a eu de mieux : un régal jouissif pour les oreilles. Insufflant du punk, du rock, de la pop, du hip-hop, le cinéaste était dans son élément. D'ailleurs, on reste bien plus convaincu par ses virgules audiovisuelles que par sa mise en scène pesante comme un pudding congelé. L'histoire du pays s'est ainsi transformée en foire kitsch médiévale avant de basculer dans l'ère industrielle en fer fondu. Ces anneaux incandescents dans le ciel était sans doute l'idée la moins inspirée et la plus banale qui soit. Un peu plus et on nous plaçait les sponsors au détour d'une séquence subliminale...

Toute la première partie, déroulée par un Kenneth Branagh tempêtant hors-jeu, a démontré que le Royaume Uni avec des chansons, des comédiens, mais aucun sens du bon goût artistique. Heureusement, ils ont aussi de l'humour. Rowan Atkinson, alias Mister Bean, jouant du Vangélis (Les chariots de feu) façon David Guetta (une note, toujours la même), nous a amuéé avec un sketche où la triche est autorisée. Au second degré, il y a aussi David Beckham en pilote de hors-bord sur la Tamise, style James Bond avec sa belle ou pub de parfum cheveux au vent - on hésite tellement c'était peu crédible et assez risible. Mais le summum est évidemment l'arrivée en taxi au Palais de Buckingham de 007, le "vrai", c'est-à-dire Daniel Craig. Pour la première fois, la Reine d'Angleterre a accepté d'apparaître dans une (courte) oeuvre de fiction, escortée par l'espion au service d'elle-même, sa Majesté. Une façon peu royale d'arriver au stade : un saut en parachute d'un hélicoptère. Insolite, classe et drôle.

En réutilisant tous les mythes britanniques, Boyle a montré que la culture de son pays était universelle, de Shakespeare à J.K. Rowling (présente en personne, accompagnée d'un Voldemort gigantesque) en passant par "Alice au pays des merveilles" et Mary Poppins. La séquence "enfance" n'était pas réellement séduisante ni dynamique. Boyle fut plus inspiré avec celle sur la jeunesse, avec les réseaux sociaux, la télévision et la musique en valeurs étalon. Fouillis mais pêchu.

On peut regretter que son hommage au cinéma ait été si bâclée (Chaplin, 4 mariages et un enterrement, une auto-citation avec Trainspotting), que la comédie musicale ait été oubliée. Que l'ensemble était finalement assez laid ou trop niais, selon les tableaux. Cette cérémonie boursouflée s'est cependant achevée avec une véritable belle idée : des pétales enflammés s'élevant à l'unisson vers le ciel d'un stade prêt à déclencher son feu d'artifice pour ne former qu'une seule torche, gigantesque. Révérence et référence à Mordor et Tolkien.

Hélas après trois heures de spectacle et de défilé, le téléspectateur n'avait plus le courage de s'enflammer. Comme un gros blockbuster aussi vite vu qu'oublié, Boyle nous aura plus ennuyé qu'excité.