Venise 2020: Tilda Swinton et Ann Hui à l’honneur

Posté par vincy, le 20 juillet 2020

Venise fait comme si de rien n'était. Les festivals sont de plus en plus virtuels voire annulés (Telluride par exemple). les grosses sorties reportées (dernière en date, Tenet, désormais hors calendrier). Mais la Mostra continue d'y croire malgré une pandémie de Covid-19 toujours intense sur la planète.

Toujours est-il que pour cette 77e Mostra, Alberto Barbera a choisi ses deux Lions d'or d'honneur pour l'ensemble de leur carrière: l'actrice britannique Tilda Swinton, actuellement en tournage à Madrid avec Pedro Almodovar (photo), et la réalisatrice hongkongaise Ann Hui.

Tilda Swinton, 59 ans, est "unanimement reconnue comme une des interprètes les plus originales et les plus intenses à s'être fait connaître à la fin du siècle dernier", a expliqué dans son communiqué le directeur de la Mostra, Alberto Barbera. Oscarisée pour Michael Clayton, deux fois Teddy Award à Berlin, meilleure actrice européen pour We need to talk about Kevin, et prix d'interprétation à Venise pour Edward II en 1991, Tilda Swinton est l'un des actrices les plus éclectiques dans les genres, mais aussi les plus fidèles à ses cinéastes (Jarmusch, Anderson, Guadagnino...). Elle sera à l'affiche cet automne de The French Dispatch et de The Personal History of David Copperfield.

"Ann Hui est une des réalisatrices les plus appréciées, prolifiques et polyvalentes du continent asiatique", a rappelé Alberto Barbera. Elle a commencé comme assistante de réalisation auprès du maître du cinéma d'arts martiaux King Hu. Figure fondatrice de la Nouvelle vague hongkongaise, elle a déjà réalisé 26 longs métrages de fiction (notamment Nu ren si shi, son plus grand film) et deux documentaires. Lauréates des principaux prix majeurs en Asie (dont 7 fois le prix du meilleur cinéaste aux oscars hongkongais), elle aussi obtenu deux prix à Berlin (dont une Berlinale Camera pour son œuvre) et quatre prix parallèles à Venise pour Une vie simple en 2011

Venise 2019: Un Lion d’or d’honneur pour Pedro Almodovar

Posté par vincy, le 14 juin 2019

Le cinéaste espagnol Pedro Almodovar va recevoir un Lion d'or d'honneur au 76e Festival du film de Venise (28 août-7 septembre). Cette récompense couronnera l'ensemble de sa carrière. Don Pedro s'est dit à la fois excité et honoré de ce "don". Il se souvient d'avoir fait ses débuts internationaux à la Mostra en 1983 avec Dans les ténèbres. "C'était la première fois qu'un de mes films sortait d'Espagne" explique-t-il. Il est revenu sur le Lido avec son premier grand succès international, Femmes au bord de la crise de nerfs en 1988, qui avait remporté le Prix du meilleur scénario, sa première récompense. "Ce Lion va devenir mon animal domestique, à côtés des deux chats qui m'accompagnent" ajoute le maître espagnol.

Inutile de signaler que Pedro Almodovar est l'un des réalisateurs les plus réputés dans le monde. Parle avec elle lui a valu un Oscar du meilleur scénario (en plus d'une nomination à titre de meilleur réalisateur), Tout sur ma mère a été choisi pour l'Oscar du meilleur film en langue étrang§re. Il a reçu 4 Baftas, un Teddy Award à Berlin, un prix du scénario et un autre de la mise en scène à Cannes (en plus de prix d'interprétation pour les actrices de Volver et pour Antonio Banderas dans Douleur et Gloire), 4 César, 7 European Film Awards, et de nombreux Goyas dans son pays: meilleur film et meilleur scénario original pour Femmes au bord de la crise de nerfs, meilleur film et meilleur réalisateur pour Tout sur ma mère, meilleur film et du meilleur réalisateur pour Volver... Il a également été sacré par un Prix Lumière du Festival éponyme de Lyon il y a 5 ans.

Depuis 40 ans, Pedro Almodovar n'est pas seulement le "cinéaste qui nous a offert les portraits les plus variés, les plus controversés et les plus provocants de l’Espagne post-franquiste" comme l'explique le Festival de Venise, ni "seulement le réalisateur espagnol le plus important et le plus influent depuis Buñuel". "Almodóvar excelle avant tout dans la peinture de portraits féminins d'une originalité incroyable, grâce à une empathie exceptionnelle qui lui permet de représenter leur puissance, leur richesse émotionnelle et leurs faiblesses inévitables avec une authenticité rare et touchante" s'enthousiasme la Mostra.

"Les thèmes de la transgression, du désir et de l’identité sont le terrain de prédilection de ses films, qu’il imprègne d’un humour corrosif et orne d’une splendeur visuelle qui confère un éclat inhabituel au camp esthétique et au pop art auxquels il fait explicitement référence. Le chagrin d'amour, le chagrin d'abandon, les contradictions du désir et les déchirures de la dépression convergent dans des films qui chevauchent le mélodrame et sa parodie, atteignant des pics d'authenticité émotionnelle qui rachètent tout excès formel potentiel" a déclaré Alberto Barbera.

Julie Andrews recevra un Lion d’or d’honneur à Venise

Posté par vincy, le 9 mars 2019

La 76e Mostra de Venise (28 août - 7 septembre) décernera un Lion d'or d'honneur à l'actrice Julie Andrews, 83 ans, l’ensemble de sa carrière qui a débuté en 1949 - il y a 70 ans donc - avec un programme de la BBC.

"Je suis très honorée de recevoir le Lion d’or, a déclaré l’actrice. La Mostra de Venise est depuis longtemps considérée comme l’un des festivals les plus importants et je remercie la Biennale pour la reconnaissance de mon travail. Je suis impatiente d’arrivée dans cette ville magnifique pour cette occasion si spéciale" a déclaré la comédienne.

Lauréate d'un Golden Globe et d'un Oscar pour Mary Poppins en 1965, et d'un autre Golden Globe pour Victor Victoria en 1983, récompensée par un Disney Legends en 1991 pour sa contribution à la magie de Disney, elle a aussi été nommée à l'Oscar de la meilleure actrice pour La mélodie du bonheur et pour Victor Victoria, et sept fois aux Golden Globes (Millie, Star !, Darling Lili, The Julie Andrews Hour, Elle, That's Life! et Duo pour une soliste). Comédienne sur les planches de Boradway, elle a aussi reçu trois nominations aux Tony Awards (My Fair Lady, Camelot, Victor Victoria).

Parmi ses autres distinctions, soulignons ses trois Grammy Awards (dont un pour l'ensemble de sa carrière), un Bafta de la meilleure actrice, deux Emmy Awards, un prix pour l'ensemble de sa carrière des Screen Actors Guild Awards. Elle a son étoile à Hollywood depuis 1979.

Pour Alberto Barbera, le président du Festival, "le succès de son premier film hollywoodien, Mary Poppins, lui a donné son statut de star, qui s'est confirmé par la suite avec un autre trésor du cinéma, La mélodie du bonheur. Ces deux rôles la projettent dans l’Olympe de la célébrité internationale, faisant d’elle une figure iconique adorée de nombreuses générations de cinéphiles."

Mais il rappelle aussi que "Julie Andrews a elle-même contribué à éviter de rester enfermée dans le cinéma familial, en choisissant d’incarner des rôles dramatiques, ouvertement provocateurs ou tintés d’ironie. C’est le cas dans Les jeux de l'amour et de la guerre d’Arthur Hiller, ou dans les nombreux films dans lesquels elle a tourné sous la direction de son mari Blake Edwards. Le Lion d’or est la reconnaissance légitime d’une carrière extraordinaire qui a admirablement réussi à concilier succès populaire et ambitions artistiques sans jamais céder à la facilité."

Julie Andrews a en effet une jolie liste de cinéastes dans sa filmographie avec Le Rideau déchiré d'Alfred Hitchcock, Millie de George Roy Hill, Duo pour une soliste d'Andreï Kontchalovski, mais aussi deux films de Robert Wise (La Mélodie du bonheur et Star!). Evidemment sa collaboration avec Blake Edwards - 6 films ensemble - reste l'une des plus importantes contributions au cinéma américain tout en lui permettant de casser son image "Disney".

Ces 20 dernières années, Julie Andrews a surtout été au casting de comédies familiales (la série En coulisse avec Julie, sur Netflix) ou romantiques (Princesse malgré elle de Garry Marshall). Mais c'est sa voix qui a été avant tout sollicitée puisque l'actrice est Karathen dans Aquaman, la reine Lillian de Shrek et de Marlena Gru dans Moi moche et méchant, ou encore la narratrice de Il était une fois (Enchanted).

Venise 2018 – David Cronenberg: « En voyant La Strada, j’ai compris que le cinéma pouvait être un art »

Posté par kristofy, le 6 septembre 2018

cronenberg ©ecran noir

Chaque année la Mostra de Venise décerne un Lion d'or d'honneur pour l'ensemble de leur carrière à différents talents du 7e art. Les derniers récipiendiaires ont été Jean-Paul Belmondo et Jerzy Skolimowski en 2016, Jane Fonda et Robert Redford l'année dernière. Cette année c'est l'actrice britannique Vanessa Redgrave (en ouverture du fesstival) et le réalisateur canadien David Cronenberg.

"Même si Cronenberg est resté confiné au début aux territoires marginaux des films d'horreur, dès son premier film scandaleusement subversif, le réalisateur a monté qu'il voulait séduire un public au-delà des limites de son genre, et il a a su construire, un film après l'autre, un édifice original et très personnel. En évoluant autour de la relation indissociable entre le corps, le sexe et la mort, son univers est peuplé de difformités et d'accouplements terrifiants, une horreur qui reflète la peur devant les mutations produites dans le corps par la science et la technologie, la maladie et la décadence physique. Tous ses thèmes - la violence, la transgression sexuelle, la confusion entre la réalité et le virtuel, le rôle déformant de l'image dans nos sociétés contemporaines - ont contribué à faire de lui l'un des plus audacieux et stimulants cinéastes de l'Histoire, un innovateur de formes et de langages qui n'est jamais lassé.", a déclaré Alberto Barbera, le directeur du Festival.

Parmi tous ses films et ses multiples prix, David Cronenberg a reçu un Ours d'argent à Berlin pour eXistenZ, un prix spécial du jury à Cannes pour Crash, Cannes où il a présenté cinq films en compétition, un Carrosse d'Or pour son œuvre et deux nominations au César du meilleur film étranger (Eastern Promises, A History of Violence). Il a reçu cinq fois "l'Oscar" du meilleur réalisateur au Canada. A Venise il a présenté son film A Dangerous Method en compétition en 2011. David Cronenberg n'a rien tourné depuis Maps to the Stars en 2014, mais il a écrit le roman Consumed (qui sera adapté en série) et il travaille sur un projet de série dont il devrait réaliser les deux premiers épisodes...

cronenberg ©ecran noirDavid Cronenberg reçoit ce Lion d'or d'honneur ce soir en préambule d'une projection spéciale de son film M. Butterfly. Avant cette soirée de gala, il s'est livré lors d'une masterclass en forme de réponses aux questions de spectateurs :

Lion d'or :
Réaliser un film c'est quelque chose de très dur physiquement et émotionellement, c'est un engagement de plusieurs longs mois voir de plusieurs années. Le festival de Venise m'a demandé quel film je souhaitais pour la projection de la séance spéciale de remise de leur récompense. J'ai choisi M. Butterfly parce que tout le monde ne l'a pas vu. Ce tournage a eu lieu en Chine à Pékin, à Budapest, à Paris; ça à été une expérience fabuleuse pour moi de le faire. La plupart de mes films parle d'identité, surtout de création d'identité.

Crash :
N'importe quel artiste qui repousse des frontières dans son art risque de faire face à une certaine censure. Crash a été censuré dans certains endroits, la Norvège par exemple. Il y a eu aussi deux versions avec 10 minutes de moins pour certains DVD, c'est regrettable. Le grand moment pour moi avec ce film a été la projection de Crash au festival de Cannes. Gilles Jacob avait proposé une projection en milieu de festival pour que ça explose comme une bombe, et ça a été le cas avec beaucoup de haine et beaucoup de passion pour ce film.

Enfance :
Quand j'étais gamin, le moyen d'accès à des fictions c'était la radio, il y a eu des grandes séries radiophoniques, Orson Welles en a fait quelques unes. En écoutant ça à la radio, il était possible d'être terrifié. Ce type de séries a disparu remplacé par les séries à la télévision et maintenant celles en streaming via internet. Petit, j'allais au cinéma voir des dessins-animés ou des films d'aventures avec des pirates, je pensais que le cinéma était un divertissement pour les enfants. J'habitais dans un quartier de Toronto qui était devenu italien, avec assez d'italiens pour que le cinéma proche de chez moi passe des films italiens. Un jour j'ai vu des gens sortir du cinéma avec des larmes aux yeux, je me suis demandé quel film pouvait bien avoir ce pouvoir sur des adultes : c'était La Strada de Fellini. C'était la première fois que je comprenais que le cinéma pouvait être un art.

Nouvelles technologies :
Avant notre époque du tout digital, vous savez que la fabrication du film était analogique avec différents procédés de développement de la pellicule. On travaillait à obtenir des couleurs parfaites pour le négatif qui servait d'étalon, mais ça arrivait que la copie projetée en salles de cinéma montre une définition de couleurs un peu différente. Chaque génération de duplication est une dégénération de l'original, un peu comme les enfants (sourire). Le numérique a apporté cette même qualité parfaite pour chaque copie. Les films en Réalité Virtuelle doivent trouver leur propre grammaire, le procédé est fascinant mais quoi en faire ? Moi au bout d'une dizaine de minutes ça me donne envie de vomir, ce n'est pas agréable sur une longue durée. Les drones aujourd'hui deviennent un nouvel outil de cinéma d'ailleurs très utilisé dans des séries, j'en ai acheté un moi-même. Avec, on peut faire des plans qui étaient très coûteux auparavant car il fallait une grue ou un hélicoptère. La technologie est une extension de notre cerveau.

Venise 2016: Ryan Gosling et Emma Stone vont enchanter le Lido avec La La Land

Posté par vincy, le 17 juin 2016

Sam Mendes, président du jury de la 73e Mostra de Venise, aura à prendre en compte le film d'ouverture du Festival puisque celui-ci est en compétition. Le 31 août prochain, La La Land de Damien Chazelle lancera les festivités, avec sur le tapis rouge Emma Stone, Ryan Gosling, John Legend et JK Simmons, oscarisé pour Whiplash, précédent film du réalisateur qui avait été présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.

La La Land est un "surprenant hommage à l'âge d'or des comédies musicales américaines" comme Un Américain à Paris selon le directeur artistique du festival Alberto Barbera. Film musical et chanté, donc, où le duo de Crazy, Stupid, Love, Emma Stone et Ryan Gosling vont sans doute enchanter le Lido. Barbera est déjà conquis: "C’est un film qui, en plus de réinventer le genre, lui donne un vrai nouveau souffle. Si Whiplash était la révélation d’un nouveau réalisateur, La La Land est définitivement, bien que précocement, sa consécration parmi les grands réalisateurs du nouveau paysage hollywoodien."

L’histoire est celle de Mia, une aspirante actrice qui sert des cafés aux stars du cinéma entre deux auditions, et de Sebastian, jazzman dédié à la musique qui se fait un peu d’argent en jouant dans des pianos bar. Alors que le succès arrive, le couple va devoir faire face à des décisions qui vont mettre en danger leur romance.

Le film sortira en France le 30 novembre sous pavillon SND et le 16 décembre aux Etats-Unis pour parier sur les Oscars.

Alexandre Desplat présidera le jury du 71e Festival de Venise

Posté par vincy, le 23 juin 2014

alexandre desplat

C'est une première parmi les trois grands festivals de cinéma de la planète. La 71e Mostra de Venise innove en nommant comme président du jury un compositeur de musique de films. En l'occurrence, le français Alexandre Desplat.

A 53 ans, il est l'un des musiciens les plus récompensés de l'industrie du cinéma. Ours d'argent de la meilleure musique de film à Berlin et César de la meilleure musique du film pur De battre mon coeur s'est arrêté, Golden Globe pour Le Voile des illusions, César encore pour The Ghost Writer et De Rouille et d'os, Grammy Award et British Award pour Le discours d'un roi, European Film Award pour The Queen... Sans oublier 6 nominations aux Oscars (The Queen, Benjamin Button, Fantastic Mr. Fox, Le discours d'un roi, Argo, Philomena).

Desplat a travaillé avec Wes Anderson, Roman Polanski, Stephen Frears, Kathryn Bigelow, Ang lee, Terrence Malick, David Fincher, Patrice Leconte, Lasse Hallström, Xavier Giannoli, Jérôme Salle, Robert Guédiguian, George Clooney, Angelina Jolie, Chris Weitz...

Pour le directeur du Festival italien, Alberto Barbera, Alexandre Desplat "n'est pas seulement l'un des plus grands compositeurs de musiques de films aujourd'hui, c'est également un ardent cinéphile, dont l'extraordinaire sensibilité artistique est soutenue par une profonde connaissance du cinéma, de son histoire, de son langage".

Desplat a communiqué qu'ils s'agissait pour lui d'un "grand honneur et une responsabilité ardue". Ajoutant que "le cinéma italien a influencé autant mes goûts que ma musique, plus que n'importe quel autre."

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Lire aussi notre entrevue avec Alexandre Desplat

Venise 2013 : Vive la crise!

Posté par vincy, le 26 juillet 2013

70e festival de venise 2013

Les sélections :
Venise 2013 : Dolan, Franco, Miyazaki, Gilliam, Frears et Garrel en compétition
Venise 2013 : Albator, Gravity, Kim Ki-Duk et Amazonie hors-compétition
Venise 2013 : une sélection Orizzonti qui mise sur la découverte
Venise 2013 : les Venice Days accueillent Hiam Abbass, Daniel Radcliffe et Bruce LaBruce
Venise 2013 : La Semaine de la Critique dévoile sa sélection

La Mostra de Venise va célébrer sa 70e édition (28 août - 7 septembre) avec des films sombres, miroir de la réalité contemporaine.

"Le cinéma reflète les crises que nous traversons, économique, sociale, familiale, il est le miroir d'une réalité souvent tragique", a commenté devant la presse le directeur du Festival Alberto Barbera. Aussi les films dépeignent des "abus sexuels, violences sur les femmes, dissolution des liens familiaux, parents défaillants, crise des valeurs... Les cinéastes ne donnent pas de signal d'optimisme ou de voie d'issue".

Et pour en rajouter une couche, Barbera invite deux documentaires dans la compétition et un docu-fiction en clôture.

Malgré le casting alléchant de cette Mostra, Venise, qui a de plus en plus de mal à rivaliser avec Toronto, ne sera pas aussi glamour qu'attendu. "Notre travail n'est pas d'amener les acteurs sur le tapis rouge" justifie Alberto Barbera. Certes il y a "des motifs économiques". "Aujourd'hui ça coûte énormément d'argent d'amener les stars et leur staff imposant sur le Lido", concède-t-il. Mais, comme pour augmenter l'aspect dépressif, il n'y aura pas non plus matière à rire : "les comédies semblent être ce qui est le plus difficile à faire". De là à présenter des films de 2 à 4 heures...

Aussi Venise risque de désintéresser beaucoup de médias : la vie y est plus chère qu'à Cannes, l'absence de grand marché isole les festivaliers, et la plupart des oeuvres événementielles sont à Toronto. De quoi décourager les journalistes américains. Quant aux journalistes chinois ou coréens, qui déferlent à Cannes, ils n'auront pas assez de films asiatiques pour justifier leur déplacement.

scarlett johansson under the skinPourtant, cette 70e Mostra intrigue : des jeunes cinéastes comme James Franco (déjà sélectionné cette année à Cannes) qui adapte Cormac McCarthy ou Xavier Dolan avec une histoire très singulière, un film violent de Kim Ki-duk et une expérience spatiale signée Alfonso Cuaron, le nouveau Kelly Reichardt qui s'aventure dans le cinéma écolo-terroriste, Scarlett Johansson en extra-terrestre chez le réalisateur de Birth (photo), un film qui reconstitue l'assassinat de Kennedy, le nouveau Miyazaki, un Frears dont on murmure qu'il est à la hauteur de The Queen, et un Gilliam énigmatique avec l'acteur culte du moment, Christoph Waltz. Sans oublier le premier film d'Agnès B, un tour de périphérique romain, un Albator version cinéma...Venise continue de tracer un chemin singulier : pas forcément pointu, ni vraiment prestigieux. Juste l'envie de "patchworker" tous les cinémas quand l'uniformisation écrase toute tentative d'originalité.

Si toutes les crises pouvaient stimuler autant la créativité, alors, en effet, vive la crise!

Venise 2013 : Paul Schrader présidera le jury de la section Orizzonti

Posté par vincy, le 10 juin 2013

the canyons lindsay lohan james deenLa 70e Mostra de Venise a choisi Paul Schrader pour présider le jury de la section Orizzonti. Scénariste de Taxi Driver d'Obsession et de Raging Bull, réalisateur d'American Gigolo et d'Affliction, Schrader présentera également son prochain film, The Canyons (photo), sélectionné hors-compétition au Festival.

Le film, portrait contemporain de Los Angeles et de la jeunesse hollywoodienne, a été écrit par le romancier Bret Easton Ellis, et met en vedette Lindsay Lohan, le cinéaste Gus Van Sant et la star du porno James Deen.

Pour Alberto Barbera, directeur du festival, "Paul Schrader a continuellement exercé son intelligence au service du cinéma et de ses besoins constants de renouvellement". La section Orizzonti, qui décerne 5 prix, présentera 20 films (au maximum) principalement réservés aux nouveaux talents ou aux films expérimentant de nouvelles esthétiques ou des narration innovantes.

Le 70e festival de Venise se déroulera du 28 août au 7 septembre. Bernardo Bertolucci présidera le jury de la compétition (lire notre actualité).

Bernardo Bertolucci, président du jury du Festival de Venise 2013

Posté par vincy, le 9 mai 2013

Bernardo Bertolucci présidera pour la deuxième fois le jury du Festival de Venise. Pour sa 70e édition, la Mostra (28 août - 7 septembre) n'a pas été cherché très loin. Bertolucci avait présidé le jury vénitien en 1983 (décernant le Lion d'or à Jean-Luc Godard pour Prénom Carmen). "A cette époque, je demandais aux films surprise et plaisir. Je n'ai pas beaucoup changé", a-t-il expliqué. Son jury était prestigieux : Jack Clayton, Peter Handke, Leon Hirszman, Marta Meszaros, Nagisa Oshima, Cleb Panfilov, Bob Rafelson, Ousmane Sembène, Mrinal Sen, Alain Tanner et Agnès Varda.

Depuis 1956, la Mostra n'avait jamais donné le rôle de président du jury une deuxième fois à un artiste. Il avait reçu deux prix à Venise : un Lion d'or d'honneur en 2007 et le prix Pietro Bianchi en 1997. Avant tout, il avait montré son premier film, Les recrues en 1962... à Venise.

"Bernardo Bertolucci peut être considéré comme le réalisateur italien en activité le plus célèbre au monde", a indiqué la Biennale. Mais comment ne pas célébrer la 70e édition du Festival (né en 1932) avec un cinéaste italien? Palme d'or d'honneur en 2011 (lire notre actualité), honoré également par les European Film Awards l'an dernier, il a surtout été neuf fois oscarisé avec Le dernier empereur (et le seul italien à avoir gagné un Oscar du meilleur réalisateur).

Alberto Barbera, directeur artistique de la Mostra explique que Bertolucci est de ceux qui continuent d'explorer "avec une curiosité insatiable le monde qui nous entoure et les évolutions narratives du cinéma". Il a présenté Toi et moi, film intimiste en 3D, l'an dernier hors-compétition à Cannes. Malade, il n'avait rien réalisé depuis 8 ans.

C'est la première fois depuis 2005 que le Festival de Venise confie la présidence du jury à un italien. A l'époque, il s'agissait de Dante Ferretti, chef décorateur ayant collaboré avec Tim Burton, Martin Scorsese, Brian de Palma et Federico Fellini.

Ken Loach refuse son prix honorifique au 30e Festival de Turin

Posté par vincy, le 23 novembre 2012

ken loach cannes 2012"C'est avec grand regret que je suis contraint de refuser le prix que m'a accordé le festival du film de Turin" a déclaré Ken Loach dans un courrier envoyé au Festival du film de Turin (Italie), où il devait recevoir le Grand Premio Torino, prix en hommage à l'ensemble de sa carrière, le 26 novembre prochain. Le Festival a indiqué que "pour des raisons dont il n'est pas responsable", Loach ne viendra pas dans la ville italienne et, par conséquent, "la projection de La Part des anges est annulée".

Loach veut être ainsi solidaire avec les employés chargés du nettoyage et de la sécurité du Musée national du cinéma de la ville, organisateur du festival du Festival de Turin. Selon le cinéaste, impliqué politiquement très à gauche, les travailleurs du musée "ont perdu leur boulot parce qu'ils s'opposaient à des réductions de salaires". "Il est injuste que les plus pauvres payent pour une crise économique dont ils ne sont pas responsables".

Pataquès en vue dans un pays habitué aux scandales lors de ses festivals : Alberto Barbera, directeur du Musée mais aussi directeur artistique de la Mostra de Venise, a été interrogé par l'AFP. Il dit "tomber des nues" et rappelle à son ami "Ken", qu'"il fait une erreur grossière, il se trompe de cible". Selon Barbera, ces travailleurs sont employés par une coopérative qui n'a fait état d'aucun conflit social.

Ettore Scola doit également recevoir un Grand Premio Torino le 1er décembre. Le Festival du film de Turin, dont on célèbre cette année la 30e édition, débute aujourd'hui et s'achève le 1er décembre.