Screen Actors Guild Awards : 12 Years a Slave, August : Osage County et Le Majordome favoris

Posté par vincy, le 11 décembre 2013

12 Years A Slave

Les votants des Screen Actors Guild Awards, qui représentent le plus fort contingent de votants aux Oscars, ont réservé quelques surprises avec leur crû. Déjà notons l'absence de trois grands favoris : Le loup de Wall Street de Martin Scorsese, Inside Llewyn Davis des frères Coen et Her de Spike Jonze.

Le grand vainqueur des nominations est le film de Steve McQueen, 12 Years of Slave, nommé dans 4 catégories. August : Osage County marque aussi de nombreux points.

C'est aussi un match des multinominés. C'est la 9e nomination pour Meryl Streep dans la catégorie meilleure actrice, la 7e pour Cate Blanchett, la 6e pour Judi Dench, la 3e pour Jennifer Lawrence. Côté masculin, Tom Hanks reçoit sa 4e nomination.

Et puis l'arrivée de Daniel Brühl, ou la confirmation des comédiens du Majordome et de Nebraska, montrent à quel point cette année le jeu est très ouvert.

Un prix honorifique sera remis à Rita Moreno (West Side Story, Chantons sous la pluie, Le Roi et moi, The Ritz).

Meilleur acteur
Bruce Dern (Nebraska)
Chiwetel Ejiofor (12 Years of Slave)
Tom Hanks (Captain Phillips)
Matthew McConaughey (Dallas Buyers Club)
Forest Whitaker (Le Majordome)

Meilleure actrice
Cate Blanchett (Blue Jasmine)
Sandra Bullock (Gravity)
Judi Dench (Philomena)
Meryl Streep (August : Osage County)
Emma Thompson (Saving Mr. Banks)

Meilleur second-rôle masculin
Barkhad Abdi (Captain Phillips)
Daniel Brühl (Rush)
Michael Fassbender (12 Years a Slave)
James Gandolfini (All about Albert)
Jared Leto (Dallas Buyers Club)

Meilleur second-rôle féminin
Jennifer Lawrence (American Bluff)
Lupita Nyong'O (12 Years a Slave)
Julia Roberts (August : Osage County)
June Squibb (Nebraska)
Oprah Winfrey (Le Majordome)

Meilleur ensemble d'acteurs
12 Years a Slave
American Bluff
August : Osage County
Dallas Buyers Club
Le Majordome

2013 : 13 événements que l’on attend…

Posté par vincy, le 29 décembre 2012

Ils changent de registre. Ou reviennent, après une longue absence, à leurs origines. Ils excitent nos désirs cinéphiles. Ou prennent des risques. 12 films ou/et stars, et un Festival sont déjà inscrits à notre agenda parce qu'ils stimulent notre curiosité. De quoi voir venir 2013 avec le sourire. En espérant du plaisir.

Wong Kar-wai. Trois ans de retard et quelques semaines. Le perfectionnisme du Maître de Hong Kong a atteint des niveaux qu'on croyait indépassables. 6 ans après My Blueberry Nights, Il retrouve son acteur fétiche Tony Leung. Zhang Ziyi revient également dans un rôle qui rappellera celui de Tigre et Dragon qui la révéla.

WKW revient avec un film où les Arts martiaux prennent le pas sur le mélo. Changement de genre pour l'esthète. Le cinéaste présentera The Grandmasters en ouverture à Berlin, où il présidera le jury.

Le film sortira le 17 avril en France.

Ryan Gosling. Culte, vénéré, adulé, bandant. Il est incontestablement l'acteur dont on attend le plus les trois films dans lesquels il va jouer.

The Place Beyond the Pines, prévu en mars (sûrement à Berlin pour l'avant-première) de Derek Cianfrance (Blue Valentine) ; The Gangster Squad, au milieu d'un casting 4 étoiles, blockbuster hivernal ; et Only God Survives, où il retrouve le cinéaste de Drive, Nicolas Winding Refn.

On le verra donc tour à tour papa poule cascadeur et braqueur, flic intègre des années 30 et boxeur trafiquant de drogue à Bangkok. En moto, avec un flingue ou avec ses poings, Gosling a décidé de parvenir à ses fins par tous les moyens.

Pedro Almodovar. Il boudera Cannes cette année. En pleine crise économique et culturelle en Espagne, il a décidé de sortir une comédie légère et délurée, gay-friendly et "planante".

A bord d'un avion en folie, Les amants passagers sera une histoire de "famille" avec les retours de Cecilia Roth, Javier Camera, Penelope Cruz, Antonio Banderas, Paz Vega et Lola Duenas. Ce sera sa première comédie (hystérique) depuis Attache-moi en 1989. Un véritable retour aux sources, ou une envie de ne pas se répéter.

Comme s'il voulait hisser les couleurs arc-en-ciel dans un monde si grisâtre, voire un peu orageux...

L'Ecume des jours. Boris Vian. Michel Gondry. Un roman culte et un cinéaste qui ne cesse de surprendre. C'est sans doute le pari le plus insensé de l'année.

Prévu pour sortir avant Cannes, fin avril, on imagine mal, s'il est réussit, ne pas voir sa sortie décalée. Romain Duris, Audrey Tautou (le couple sera aussi à l'affiche du nouveau Klapisch), Omar Sy et Gad Elmaleh auront la responsabilité d'incarner à la fois la poésie, la mélancolie et le romantisme dans un film où les objets et inventions ont autant d'importance que les êtres.

Ce drame fantaisiste sera aussi la première fiction française depuis 7 ans.

Promised Land. C'est avant tout la réunion de Gus Van Sant et de Matt Damon, après Good Will Hunting et Gerry. C'était il y a une éternité. Tout comme pour Will Hunting, Van Sant a accepté de tourner un scénario coécrit par Damon.L'acteur devait passer à la réalisation avec ce film et a préféré passer la caméra à l'éclectique Gus.

C'est aussi un film engagé, écolo et politique. Après le combat d'Harvey Milk, ce sera celui d'un enseignant contre un groupe énergétique. Damon en Erin Brokovitch?

Le film fera sa première à Berlin et sortira dans la foulée en France.

Jean Dujardin à Hollywood. En février, l'Oscarisé français sera à l'affiche de Möbius, qui signera le grand retour d'Eric Rochant dans un genre qu'il avait abandonné, le thriller. Face à Cécile de France et Tim Roth, il sera pour la première fois un espion.

Mais c'est surtout de l'autre côté de l'Atlantique que nos yeux seront tournés. Martin Scorsese l'a enrôlé pour Wolf of Wall Street, où il est confronté à Leonardo DiCaprio, Jonah Hill et Matthew McConaughey.

Vers la fin de l'année, il sera aussi du casting du prochain film de George Clooney, The Monuments Men, où se côtoieront Daniel Craig, Cate Blanchett et Bill Murray. Chouchou dans les étoiles...

Stoker. Ou l'arrivée du sud-coréen Park Chan-wook aux Etats-Unis. L'invasion asiatique continue à Hollywood. Le réalisateur d'Oldboy débarque avec un thriller hitchcockien, à sa sauce.

Le casting est à la hauteur puisqu'on y verra Mia Wasikoswka, Matthew Goode et Nicole Kidman. Respectivement la fille, son oncle (mystérieux) et sa mère (instable), ils seront immergés dans un drame familial teinté d'horreur et de suspens psychologique. La manipulation, grand thème du cinéaste, sera au coeur de l'intrigue.

Le film sort en mars. Il fera son avant-première mondiale à Sundance en janvier. A noter que Spike Lee sortira le remake d'Oldboy à l'automne.

Jaoui / Bacri. Il aura fallu cinq ans pour se remettre du semi-échec d'Après la pluie. Premier faux pas dans la carrière triomphale du duo à la plume comme à l'écran. Bacri en a profité pour jouer ailleurs, Jaoui pour chanter et materner. Ils se sont remis au travail, se donnant rendez-vous dans un restaurant italien à Odéon régulièrement.

Au bout du conte est un retour au film choral pour les "Jabac". Un film sur les croyances, la foi, le doute, les incertitudes, avec, encore une fois, un sens du casting détonnant : Agathe Bonitzer, Arthur Dupont, Benjamin Biolay, Dominique Valadié, Clément Roussier.

Pas de stars mais beaucoup de curiosité. Réponse début mars.

Julia/Meryl. C'est le choc féminin de l'année. La reine de la comédie romantique et la reine des Oscars. Deux championnes du box office qui ont déjà tout obtenu (récompenses, dollars, grands films) et sont assurées de rester dans le panthéon hollywoodien. C'est un peu comme réunir les deux Hepburn.

Dans August : Osage County, de John Wells (The Company Men), adaptation d'une pièce de théâtre à succès,les deux monstres sacrés sont de la même famille dans une histoire qu'on promet hilarante, noire et émouvante. Des femmes fortes, pleines d'esprit, un peu névrosées pour un match au sommet.

Avec Weinstein en producteur, on peut imaginer les Oscars en 2014.

Marjane Satrapi. Elle fut auteure de BD reconnue. Persépolis l'a fit percer dans le cinéma (prix à Cannes, nomination aux Oscars). Poulet aux prunes a déçu mais montrait une véritable envie de cinéma. Elle revient avec un film bricolé avec un très très petit budget (même pas le prix d'un appartement), La bande des Jotas, comédie trash et saignante.

Un délire improvisé qui montre qu'on peut encore faire du cinéma juste pour le plaisir, entre potes. Satrapi ne change pas seulement de style cinématographique, en se détachant de son oeuvre BD, elle fera aussi son grand saut dans le monde de la peinture, où elle exposera ses toiles du 30 janvier au 23 mars à la galerie Jérôme de Noirmont.

Avant de partir à Hollywood pour réaliser son premier film américain...

Saving Mr Banks. Ou la résurrection de Mary Poppins. Le grand classique de Disney sera sur les planches de Mogador à Paris, sous forme de "musical", si les producteurs parviennent à trouver la perle rare qui l'incarnera. Mais c'est surtout sur le grand écran qu'elle sera attendue. Ni en 3D, ni en remake. Juste avec l'histoire vraie des tractations qui ont permis à Walt Disney d'adapter le roman de Pamela Lyndon Travers. L'écrivain australienne, revêche, exigeante, en a fait baver au roi du dessin animé. Plus de 20 ans de négociations.

Un film sur les coulisses d'un des plus grands succès populaires de l'histoire du cinéma, avec Tom Hanks et Emma Thompson dans les rôles principaux. Réalisé par John Lee Hancock, le film s'annonce comme l'un des grands événements des fêtes de fin d'année.

Jacques Demy. La Cinémathèque française va rendre un hommage qui attirera des fans du monde entier : une exposition parmi les plus attendues, tous arts confondus, de la saison. Le prince de la comédie musicale français sera à l'honneur du 10 avril au 4 août. L'occasion de redécouvrir son univers : les villes portuaires, les chassés-croisés amoureux, les couleurs flamboyantes et pastels.

Ce sera pop, nostalgique, "en-chanté", féerique...

19 films qui seront reliés les uns aux autres, 23 après la mort du cinéaste, qui inspire les plus grands, de Kar-wai à Almodovar. On y découvrira aussi pour la première fois ses travaux photographiques et ses tableaux. L'occasion aussi de revoir ses films les plus cultes, avec Deneuve, Aimée, ... et de découvrir ses plus méconnus.

Et puis il y aura Cannes. On y attend Desplechin, Gray, Refn, Dahan, Von Trier, Luhrmann, Coppola (fille), Ferran, Sattouf, Kechiche, Jarmusch, Farhadi... Forcément c'est sur la Croisette que les événements se concentreront. Un treizième mois cinématographique à lui-seul, ce Festival.

Disney gonfle ses muscles avec Lucasfilms, Marvel et Pixar

Posté par vincy, le 2 novembre 2012

Après avoir acquis Pixar et Marvel, et mardi dernier Lucasfilms (lire notre actualité, Disney a décidé de passer à la vitesse supérieure et d'aligner un agenda plus musclé que prévu à partir de 2014 (lire aussi notre actualité du 2 octobre).

En 2013, le studio a déjà prévu une version du Magicien d'Oz par Sam Raimi, Iron Man 3 (avec une version 3D, lire aussi notre actualité du 30 avril), Monsters University (la suite de Monstres et Compagnie), Lone Ranger (avec Johnny Depp mais sans pirates), Thor 2, Frozen et un spin-off de Mary Poppins (Saving Mr. Banks).

A partir de 2014, le calendrier s'est rempli. Marvel a prévu de sortir Guardians of the Galaxy le 1er août 2014 et  Ant-Man en novembre 2015. La suite de Captain America, désormais baptisée The Winter Soldier, est programmée pour avril 2014. Toujours en 2014, Disney avait déjà prévu Maleficient, Robopocalypse, et The Good Dinosaur. S'ajoute un Pixar, Phineas et Ferb et un film d'animation sans titre pour le début du mois de novembre de cette année là (lire également notre actualité du 22 août). Sans oublier Bear, production de Disney Nature.

C'est surtout la confirmation de la suite de The Avengers qui affole Hollywood. Disney l'a calé au 1er mai 2015. Et avec l'acquisition de Lucasfilms, le groupe a annoncé la sortie d'un 7e Star Wars la même année. De quoi effrayer la Fox, ancien distributeur de la saga, qui avait prévu de sortir son nouveau film d'animation, Trolls une semaine après The Avengers 2.

Disney a pour ambition de redevenir le studio leader à Hollywood, ce qui ne lui est pas arrivé depuis 2003 (Le monde de Nemo, Pirates des Caraibes). Pour l'instant, avec 14% de parts de marché (mais avec beaucoup moins de films que ses concurrents), Buena Vista est le 3e distributeur en Amérique du nord cette année grâce à The Avengers (Marvel) et Rebelle (Pixar). Hélas le flop de John Carter et la déception de Frankenweenie ne permettent au studio d'espérer reprendre la pôle position cette année. Il lui reste une carte à jouer : Le monde de Ralph.

La véritable histoire de Mary Poppins, avec Tom Hanks dans le rôle de Walt Disney

Posté par vincy, le 24 septembre 2012

Depuis mercredi, Saving Mr. Banks est en production. Ce film des studios Disney, attendu dans les salles en 2013, revient sur l'histoire d'un serpent de mer hollywoodien. Il s'agit du récit des vingt années passées par Walt Disney à tenter d’acheter les droits d’adaptation cinématographique de Mary Poppins, les très populaires romans pour la jeunesse de Pamela Lyndon Travers.

L'an dernier, le scénario du film était considéré comme l'un des meilleurs circulant à Hollywood, tout en n'étant toujours pas mis en production. C'est désormais chose faite. Et ce sera l'occasion de célébrer de nouveau la plus enchanteresse des magiciennes...

Rappelez-vous. Mary Poppins, réalisé par Robert Stevenson, avec Julie Andrews et Dick Van Dyke, est sorti en 1964 aux USA et en 1965 en France. 5 fois oscarisé (dont meilleure actrice) sur 13 nominations, la comédie musicale a rapporté 102 millions de $ à l'époque au box office nord-américain (l'équivalent de 627 millions de $ aujourd'hui, soit le score de The Avengers). Il n'avait coûté que 6 millions de $. En France, 4,3 millions de spectateurs l'avaient vu.

17 ans de négociations

La série Mary Poppins de l'écrivain australienne a commencé à être publiée en 1934. Walt Disney découvre le livre au début des années 40. Il cherche à en adapter les droits, mais l'auteure venait déjà de rejeter une offre de Samuel Goldwyn et s'avère peu commode. La collaboration sera "tendue" entre un "cinéaste enthousiaste" et une "auteure intraitable" explique le communiqué du studio pour expliquer ce film sur le film.

Il faudra en effet 17 ans de négociations pour convaincre Pamela Lyndon Travers.

Le communiqué indique que "La personne qu’elle aimait et admirait le plus fut son père aimant et attentionné, Travers Goff, un banquier contrarié qui, avant sa mort prématurée, lui procura affection et instruction. Il sera l’inspiration du patriarche de l’histoire, Mr. Banks, le personnage solitaire auquel la célèbre nounou apportera son aide. Même si elle rechigne à accorder à Disney les droits de son livre, Pamela Lyndon Travers finira par prendre conscience que le célèbre conteur de Hollywood a des motifs personnels de vouloir faire le film – des motifs qui, tout comme pour l’auteur, ont trait aux relations qu’il entretenait avec son propre père, au début du XXe siècle, dans le Midwest."

Elle obtient le droit de choisir le personnage principal, de valider le scénario (une première dans l'histoire du studio), un pourcentage des recettes et un cachet de 100 000$ comme le révèle une enquête du New Yorker en 2005. Tout cela changera considérablement la vision du film qu'avait Disney.

Tom Hanks face à Emma Thompson

Le format final, une comédie musicale mélangeant animation et prises de vues réelles, n'était pas forcément le choix initial de Walt Disney. Pourtant, les scénaristes vont prendre de grandes libertés avec les livres.

C'est donc ce que veut nous raconter Saving Mr. Banks, Banks comme le patronyme du père coincé et autoritaire des enfants pris en charge par Mary Poppins. Tom Hanks incarnera Walt Disney et Emma Thompson la romancière intransigeante. Nous suivrons l'écrivaine depuis son enfance en Australie au début du XXe siècle jusqu'à au tournage du film au début des années 60.  Un duo chic et choc pour cette confrontation mythique. Colin Farrell hérite du rôle du père de Pamela Travers, Ruth Wilson sera son épouse, Rachel Griffiths la tante.

Côté Mary Poppins, on croisera Bradley Whitford dans le rôle du scénariste Don DaGradi, Jason Schwartzman et B.J. Novak seront les frères Sherman, auteurs-compositeurs, Paul Giamatti "le gentil chauffeur de limousine qui escorte Travers durant ses deux semaines à Hollywood", et Kathy Baker une associée de confiance de Disney au studio.

Disney a confié la réalisation à John Lee Hancock, scénariste de Un monde parfait et Blanche neige et le chasseur, réalisateur de The Blind Side (qui valu l'oscar à Sandra Bullock), Alamo et The Rookie.

Le film est entièrement tourné dans la région de Los Angeles, et les principaux lieux de tournage compteront Disneyland à Anaheim et les studios Disney de Burbank.