Le biopic sur Montgomery Clift (1920-1966) a trouvé l'acteur pour incarner la star torturée des années 50 et 60. Le beau Matt Bomer a été choisi pour Monty Clift, le film de Larry Moss (qui finalise actuellement son premier long métrage Relative Insanity avec Helen Hunt). La sortie n'est pas prévue avant 2015.
Matt Bomer, 35 ans, qui a récemment fait son coming-out, a jusque là joué plutôt des seconds-rôles (Flight Plan, Time Out et l'an dernier Magic Mike, où il savait vanter ses arguments physiques). On le verra prochainement aux côtés de Will Smith (Winter's Tale), dans B.O.O.: Bureau of Otherworldly Operations et dans Space Station 76. A la télé, plus présent, il est davantage connu comme étant la star de la série White Collar (FBI: Duo très spécial). Il vient aussi de terminer un téléfilm pour HBO, The Normal Heart, aux côtés de Julia Roberts et Mrk Ruffalo, transposition de la pièce autour du sida de Larry Kramer.
Le biopic sur Montgomery Clift a été écrit par Chris Lovick.
Il démarre avec le tournage d'Une place au soleil, en 1950, où le jeune Montgomery Clift tombe amoureux d'Elizabeth Taylor. Le film abordera largement sa vie privée (ouvertement homosexuel, il ne supportait ni le jugement des autres, ni l'idée d'avoir à s'inventer des idylles avec des femmes) et les conséquences de son accident de voiture en 1956.
D'Hitchcock à Huston
Clift est propulsé dans le star-système hollywoodien, tournant dans des drames ou tragédies réalisées par les plus grands cinéastes de son époque : Alfred Hitchcock (La Loi du silence), Fred Zinnemann (Tant qu'il y aura des hommes), Vittorio De Sica (Station Terminus), Edward Dmytryck (L'Arbre de vie, Le bal des maudits), Joseph Mankiewicz (Soudain l'été dernier), Elia Kazan (Le fleuve sauvage), John Huston (Les désaxés, avec Clark Gable et Marilyn Monroe), Stanley Kramer (Jugement à Nuremberg). Il a reçu quatre nominations aux Oscars.
Jugé, encore aujourd'hui, comme l'un des meilleurs acteurs de son époque, l'icône a cependant souffert de l'ombre faite par la célébrité de Marlon Brando et de James Dean, à la même période. Épuisé par les premiers tournages, il effectue une première retraite en 1953 (et devient alcoolique et dépendant de pilules), détruisant sa santé. Elizabeth Taylor, sa grande amie, le convaincra souvent de revenir au cinéma, lui qui était passionné de théâtre, préférant New York à Hollywood. Mais à peine revenu sur les plateaux de cinéma, il est victime d'un accident grave de voiture, en 1956, d'où il en sort défiguré. La chirurgie plastique recompose son visage, mais pas complètement. Sa grande beauté est ainsi abimée. C'est, paradoxalement à partir de là qu'il tourne ses plus grands films.
Malgré ses "addictions" et ses problèmes psychologiques, il continue en effet de briller à l'écran, avec l'aide de Brando et Taylor (qui le fait enrôler dès qu'elle peut). Mais son déclin physique, les tournages éprouvants ont raison de son talent : il interrompt sa carrière, pour la troisième fois, en 1962. Il ne reviendra que pour un film de Raoul Levy, en 1996, L'Espion, après avoir refusé Fahrenheit 451 de François Truffaut. Il accepte malgré tout de retourner avec son amie Liz Taylor pour le prochain film de John Huston, Reflet dans un oeil d'or.
Hélas, le 23 juillet 1966, son compagnon Lorenzo James le découvre mort dans sa chambre. L'infarctus dont il aura été victime à 45 ans a conclu une autodestruction longue de 13 ans.