15 400 photos de Stanley Kubrick en ligne

Posté par vincy, le 29 mai 2014

montgomery clift par stanley kubrick © sk film archives / museum city of new yorkLe SK Film Archives et le Museum of the City of New York ont mis en ligne, à disposition plus de 15 400 photos de Stanley Kubrick.

L'ensemble de l'oeuvre photographique de Stanley Kubrick, qui fut photographe avant de devenir le cinéaste légendaire que l'on connaît, propose des portraits de new-yorkais et des scènes de la vie quotidienne.

Avec son Graflex, acheté par son père pour son treizième anniversaire, il a photographié le monde qui l'entourait. A 16 ans, le magazine Look lui achète pour 25 dollars le cliché d’un vendeur de journaux, abattu de tristesse, alors que les titres annoncent la mort du président Franklin D. Roosevelt. En 1949, il réalise une série de 175 instantanés de Montgomery Clift, pas encore star mais déjà "sex-symbol". L'acteur de 28 ans apparaît au naturel, dans son appartement, les yeux fixant rarement l'objectif.

Car plus intéressant dans cette somme de clichés est bien l'évolution du regard de Kubrick, de plus en plus froid malgré le chaos qui cerne toutes les situations, de moins en moins frontal avec des gens qui fuient l'appareil photo.
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Lire aussi : L'exposition Stanley Kubrick à la Cinémathèque française

Matt Bomer sera Montgomery Clift

Posté par vincy, le 22 septembre 2013

Matt Bomer Montgomery Clift

Le biopic sur Montgomery Clift (1920-1966) a trouvé l'acteur pour incarner la star torturée des années 50 et 60. Le beau Matt Bomer a été choisi pour Monty Clift, le film de Larry Moss (qui finalise actuellement son premier long métrage Relative Insanity avec Helen Hunt). La sortie n'est pas prévue avant 2015.

Matt Bomer, 35 ans, qui a récemment fait son coming-out, a jusque là joué plutôt des seconds-rôles (Flight Plan, Time Out et l'an dernier Magic Mike, où il savait vanter ses arguments physiques). On le verra prochainement aux côtés de Will Smith (Winter's Tale), dans B.O.O.: Bureau of Otherworldly Operations et dans Space Station 76. A la télé, plus présent, il est davantage connu comme étant la star de la série White Collar (FBI: Duo très spécial). Il vient aussi de terminer un téléfilm pour HBO, The Normal Heart, aux côtés de Julia Roberts et Mrk Ruffalo, transposition de la pièce autour du sida de Larry Kramer.

Le biopic sur Montgomery Clift a été écrit par Chris Lovick.
Il démarre avec le tournage d'Une place au soleil, en 1950, où le jeune Montgomery Clift tombe amoureux d'Elizabeth Taylor. Le film abordera largement sa vie privée (ouvertement homosexuel, il ne supportait ni le jugement des autres, ni l'idée d'avoir à s'inventer des idylles avec des femmes) et les conséquences de son accident de voiture en 1956.

D'Hitchcock à Huston

Clift est propulsé dans le star-système hollywoodien, tournant dans des drames ou tragédies réalisées par les plus grands cinéastes de son époque : Alfred Hitchcock (La Loi du silence), Fred Zinnemann (Tant qu'il y aura des hommes), Vittorio De Sica (Station Terminus), Edward Dmytryck (L'Arbre de vie, Le bal des maudits), Joseph Mankiewicz (Soudain l'été dernier), Elia Kazan (Le fleuve sauvage), John Huston (Les désaxés, avec Clark Gable et Marilyn Monroe), Stanley Kramer (Jugement à Nuremberg). Il a reçu quatre nominations aux Oscars.

Jugé, encore aujourd'hui, comme l'un des meilleurs acteurs de son époque, l'icône a cependant souffert de l'ombre faite par la célébrité de Marlon Brando et de James Dean, à la même période. Épuisé par les premiers tournages, il effectue une première retraite en 1953 (et devient alcoolique et dépendant de pilules), détruisant sa santé. Elizabeth Taylor, sa grande amie, le convaincra souvent de revenir au cinéma, lui qui était passionné de théâtre, préférant New York à Hollywood. Mais à peine revenu sur les plateaux de cinéma, il est victime d'un accident grave de voiture, en 1956, d'où il en sort défiguré. La chirurgie plastique recompose son visage, mais pas complètement. Sa grande beauté est ainsi abimée. C'est, paradoxalement à partir de là qu'il tourne ses plus grands films.

Malgré ses "addictions" et ses problèmes psychologiques, il continue en effet de briller à l'écran, avec l'aide de Brando et Taylor (qui le fait enrôler dès qu'elle peut). Mais son déclin physique, les tournages éprouvants ont raison de son talent : il interrompt sa carrière, pour la troisième fois, en 1962. Il ne reviendra que pour un film de Raoul Levy, en 1996, L'Espion, après avoir refusé Fahrenheit 451 de François Truffaut. Il accepte malgré tout de retourner avec son amie Liz Taylor pour le prochain film de John Huston, Reflet dans un oeil d'or.

Hélas, le 23 juillet 1966, son compagnon Lorenzo James le découvre mort dans sa chambre. L'infarctus dont il aura été victime à 45 ans a conclu une autodestruction longue de 13 ans.

Joyeux Anniversaire… Québec

Posté par vincy, le 3 juillet 2008

open-1.jpg end06-react-b.jpgshadow-quebec.jpgVous allez me dire : quel rapport entre les 400 ans de la Ville de Québec et le cinéma ? A priori aucun. Ecran Noir n’est pas né un 3 juillet mais le 12, et c’était à Montréal.

Pourtant, la Ville de Québec, toute concentrée à ses célébrations festives, a perdu son Commissariat au cinéma et à la télévision en mai dernier. 400 ans et quasiment inexistante au cinéma. C’est d’autant plus incompréhensible qu’elle est l'une des rares villes cinégéniques d’Amérique du Nord. Le Vieux Québec, comme la Nouvelle Orléans ou Boston, a un aspect européen romantique bien mieux préservé que son équivalent à Montréal. La vue sur les environs, notamment sur l’esplanade du Château Frontenac, offre un panorama somptueux qui n’a d’égal que celui de San Francisco.

shadow-confessional.jpgDans son communiqué daté du 7 mai, le Gouvernement du Québec a enterré le Commissariat, ses employés avec, après trois ans d’existence. Hélas, peu de réactions ont émergé. Le scandale provoqué par la destruction du Bureau du film (1987-2004) ne se répètera pas. Le Gouvernement estime, en se fondant sur un audit des surestimés consultants de PriceWaterHouse Coopers - leur pensée unique étant formatée comme un Powerpoint en « slides » enchaînées, ils ne se sont intéressés qu’au point de vue des producteurs -, que l’environnement multimédia aura raison dans quelques années d’une approche trop classique (des tournages audiovisuels dans des décors naturels). La priorité n’est donc plus de faire de Québec une ville de tournage mais un pôle multimédia et technologique, où la croissance serait plus forte. Montréal doit bien rigoler, elle qui investit tant pour séduire les productions hollywoodiennes… et empocher les retombées économiques qui en découlent.

movie-react-c.jpgSi vous voulez tourner à Québec, il restera le service de la culture de la Ville pour vous guider dans « ses vieilles forteresses », « ses ruelles étroites recouvertes de pavés », et aux alentours, « ses montagnes, gorges et falaises ». Eventuellement, la Ville vous accordera « une réduction substantielle quant aux coûts des services municipaux fournis lors des tournages. »

Peut-être que l’indifférence politique, la concurrence des contributeurs d’aide entre eux, l’absence de résultats sur le nombre de tournages produits dans la région, ont eu raison de cet organisme. Evidemment, les demandes transiteront ailleurs, les financements viendront d’autre part. Il n’y a pas péril en la demeure.

Reste que la vieille dame du Saint-Laurent  se voit marginalisée sur la carte des lieux de tournage, alors même que l’industrie de l’image nécessite une dynamique alliant les nouvelles technologies, le divertissement, la création et le financement.

react3-c.jpgIl est vrai aussi que Québec a échoué à attirer les créateurs et les producteurs étrangers. Il y a bien eu Taking Lives, un thriller de serial-killer avec Anjelina Jolie et Ethan Hawke ou une brève séquence d’ Arrête-moi si tu peux de Steven Spielberg. Bollywood a réalisé un de ses films comme ils vont en Corse pour s'encanailler dans des paysages exotiques.  Michel Boujenah y a tourné la conclusion de son Père et fils, ultime film de Philippe Noiret. Rien de transcendant. Québec souffre sans doute du poids d’un mythe. Qui oserait tourner dans la ville de La Loi du Silence (I Confess), film d’Alfred Hitchcock, entre foi, meurtre et culpabilité, avec Montgomery Clift et Anne Baxter. Dans l’ombre du maître, Québec est condamnée depuis 55 ans à attendre qu’un grand cinéaste la courtise de nouveau...

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