Salut l’ami! Bud Spencer (1929-2016) est mort

Posté par vincy, le 28 juin 2016

Il était le double de Terrence Hill. Le Hardy de Laurel des Western spaghetti. L'acteur italien Bud Spencer est décédé hier à Rome à l'âge de 86 ans, selon sa famille.

Carlo Pedersoli pour l'état civil était né à Naples le 31 octobre 1929. Avec Terence Hill, il avait tourné 18 films de 1959 à 1994, des western spaghetti ou des films policiers tous burlesques ou comiques. Il faisait rire les enfants, les ados. Ses baffes faisaient des bruits synthétisés accentués. Leur duo a longtemps, inégalement certes, attiré les foules en salles. Premier gros succès de la pair, On l'appelle Trinita en 1971 a atteint les 2,6 millions d"entrées, suivis de Cul et chemise en 1979 a séduit 2,2 millions de spectateurs en France, Salut l'ami, adieu le trésor en 1981 a frôlé 1,9 million d'entrées, Quand faut y aller, faut y aller dépasse en 1983 et Attention les dégâts en 1984 ont drainé 1,3 millions de fans. Mais leur plus gros hit reste On continue à l'appeler Trinita en 1972 avec plus de 3 millions de français dans les salles.

Avec son physique et sa bonhomie à la Obélix, la barbe en plus, il excellait dans les grosses beignes et l'humour potache. De Rome à Rio de Janeiro, il passe une jeunesse tranquille, brillant étudiant et excellent nageur. Ses qualités athlétiques vont lui permettre d'entrer à Cinecittà pour figurer dans des péplums comme Quo Vadis. Jusqu'en 1957, il tourne sous son vrai nom (Un héros de notre temps de Mario Monicelli, L'Adieu aux armes de Charles Vidor). Puis il se consacre à sa carrière sportive.

Sportif olympique

Après avoir été demi-finaliste du 100 mètres nage libre aux JO de Helsinki et ceux de Melbourne, et un septième titre de champion d'Italie - il est le premier Italien à descendre sous la minute dans un 100 m nage libre - , il abandonne définitivement la natation et retourne en Amérique du Sud pour fonder une famille avec la fille d'un producteur de cinéma.

A 38 ans, il tourne son premier western, Dieu pardonne, moi pas, de Giuseppe Colizzi, avec un certain Mario Girotti, dit Terrence Hill. Il trouve son pseudo, mélange d'un nom de bière et d'un hommage à Spencer Tracy. Il frappe les méchants durement mais il a un coeur gros comme ça.

Pourtant, il n'aura pas tourné que ce genre de films. Dans sa quarantaine de films, il est souvent inspecteur, shériff, sergent et même génie d'Aladin. Il est tête d'affiche de ses propres comédies, de gros cartons en Italie, signées Michele Lupo ou Steno. En guise de requiem cinématographique, on l'a vu en vieux capitaine dans En chantant derrière les paravents d'Ermanno Olmi, en 2004.

Il avait aussi essayé de se faire élire comme conseiller régional en 2006 sur la liste du parti de Silvio Berlusconi. Depuis quelques années, il écrivait ses Mémoires, dont les deux premiers tomes sont parus en Italie en 2010 puis 2014.

Ultime plongeon pour la sirène d’Hollywood Esther Williams (1921-2013)

Posté par vincy, le 7 juin 2013

esther williamsElle était une grande nageuse et une star de cinéma. Esther Williams a fait son ultime plongeon hier à l'âge de 91 ans. Née le 8 août 1921 dans une banlieue populaire de Los Angeles, elle s'est éteinte le 6 juin 2013 dans la beaucoup plus chic (et assez proche) Beverly Hills.

"La sirène d'Hollywood" (aussi appelée "la reine du surf") fut l'une des stars hollywoodiennes les plus populaires des années 40 et 50, drainant des millions de spectateurs dans les salles : sa beauté, son sourire généreux, son regard accrocheur et ses formes sublimes n'étaient pas le seul motif.

A l'origine, Esther Williams est une nageuse brillante. Elle devient championne nationale (avec un record à la clé) en 100 mètres nage libre. Mannequin éphémère, elle est est repérée pour pour participer au show The Aquacade, aux côtés de Johnny Weissmuller. Williams s'apprête alors à participer aux J.O. de 1940, mais le seconde guerre mondiale en décide autrement. Louis B. Mayer (MGM) l'a repérée lors du show Aquacade et lui propose un contrat : il veut sa star sportive comme la Fox (qui brille avec la patineuse Sonja Henie). Son contrat lui donne accès à la piscine du Beverly Hills Hotel et l'oblige pendant 9 mois à n'apparaître devant aucune caméra, le temps d'apprendre à jouer, danser, chanter...

De ce passé de nageuse, elle va donc faire sa fortune. Au cinéma, elle inventera les compositions aqua-musicales, figures chorégraphiques de natation synchronisée. "Je ne sais pas jouer, je ne sais pas danser et je ne sais pas chanter. Les photos de moi ont été récupérées dans la poubelle de mon producteur", disait-elle. Esther Williams était pourtant une très belle femme, modeste et surtout sans grandes affaires de moeurs (elle se maria quatre fois : Leonard Kovner, Ben Gage, Fernando Lamas et Edward Bell).

Sa carrière prit vite son envol ; de 1942 à 1956, elle tourna sans interruption. Elle prit sa retraite en 1963. Dans sa filmographie, on remarque Un nommé Joe (1943, avec Spencer Tracy et Irene Dunne), Match d'amour (1949, avec Gene Kelly et Frank Sinatra), Une vedette disparaît (1951), Ziegfeld Follies (1945), Inflation (1942), La pluie qui chante (1946), Frisson d'amour (1945), Andy Hardy's Double Life (son premier film en 1942, avec Mickey Rooney), L'enquête de l'inspecteur Graham (1956) et trois films emblématiques de son talent : Le bal des sirènes (1944), La première sirène (1952, avec Victor Mature) et La fille de Neptune (1949).

Républicaine et conservatrice (elle soutiendra Eisenhower, Nixon, Reagan, Bush...), Esther Williams se consacrera à la gestion de son nom en tant que marque (piscines, mode...) et à sa famille ; elle sera aussi conseillère du comité olympique des J.O. de Los Angeles, et chroniqueuse pour la TV lors des épreuves de natation. Elle écrira son autobiographie avant que sa santé ne décline gravement dans les années 2000. Elle est morte dans son sommeil.

Sport (3) : Les J.O. trop gros pour le cinéma?

Posté par vincy, le 8 août 2008

chariotsdefeu.jpgC'est le cinéaste chinois Zhang Yimou qui  est le metteur en scène du spectacle d'ouverture des Jeux Olympiques de Pékin. Autrefois chef de file de la cinquième génération du cinéma chinois, récompensé dans tous les grands festivals pour ses oeuvres dramatiques et intimes, il s'est reconverti dans les fresques patriotiques et spectaculaires. Sa création devrait d'ailleurs retracer l'histoire de la Chine.

Toujours est-il que si les Jeux Olympiques s'inspirent du cinéma, l'inverse n'est pas forcément vrai. La profusion de documentaires sur le sujet masque le peu de films qui prennent les J.O. comme décor. L'olympisme est soit considéré comme un rêve, souvent brisé, une aspiration, soit traité à travers un athlète autrefois médaillé.

Le plus emblématique des films est évidemment Les chariots de feu (photo), de Hugh Hudson. Avec la musique de Vangélis, ces images de Britanniques en longs caleçons blancs courant sur une plage, ces Chariots nous renvoient aux épreuves de 1924 (Paris). 4 Oscars dont celui de meilleur film, pourtant un peu surfait.  Toujours dans la même époque, les jeux de Berlin en 1936 a attiré Charlie Chan (Charlie Chan at the Olympics) et Jean-Paul Belmondo (L'as des as). Et dans Sunshine, Ralph Fiennes devient champion olympique d'escrime avant la guerre. Le cinéma nous fait ainsi découvrir un écossais lanceur de marteau (Geordie et les jeux de Melbourne en 1956), une nageuse néo-zélandaise (Alex, qui se prépare pour les jeux de Rome en 1960), des marathoniens de différentes nationalités (The Games) ou un décathlonien américain pas amateur (A million to one).

Les J.O. d'hiver ont aussi leur part de navets : les jeux de Calgary (1988) qui suscitent une rivalité de patineurs (The Cutting Edge) ou une manipulation opportuniste (Ice Pawn), ceux de Stokholm avec une attaque terroriste (Spangären). Les jeux dramatiques. Spielberg en fait même le point de départ de Munich avec ce véritable attentat qui a enflammé les jeux de 1972. Rien à voir avec la comédie délirante Cool Runnings, où une équipe jamaïcaine se lance dans l'épreuve de Bobsleigh à Calgary.

Quelques biopics sur des médaillés (la nageuse Dawn Fraser, les coureurs Billy Mills ou Steve Prefontaine, le coach de hockey Herb Brooks, le boxeur Mohammed Ali) complètent le tableau. Parfois la flamme passe dans un village (Les fous du stade, avec Les charlots). Pas de quoi  s'enflammer ou même obtenir l'or sur l'écran d'argent.