Gérard Rinaldi (1943-2012) : Les Charlots en deuil

Posté par vincy, le 2 mars 2012

Un Charlot s'en va. Et pas n'importe lequel, le premier d'entre eux. Gérard Rinaldi est mort à l'âge de 69 ans. Si sa carrière fut plus remarquée à la télévision (notamment le sitcom "Marc et Sophie") et au théâtre (principalement des classiques du vaudeville), il fut dans les années 70 l'un des comédiens les plus populaires du cinéma français, même si ce ne fut pas forcément pour les meilleurs films de l'époque. Rinaldi était aussi un doubleur reconnu. Outre la série "NCIS" et de multiples personnages des "Simpsons", il a été la voix française occasionnelle de Ted Danson, Tommy Lee Jones, John Malkovich, Steve Martin, Burt Reynolds, Dustin Hoffman et même du choixpeau magique d'Harry Potter. Sa voxographie est presque plus impressionnante que sa filmographie.

Rinaldi chantait aussi, bien avant Patrick Sébastien, des chansons à la fois satiriques et paillardes. Leurs parodies rencontrent de grands succès à la fin des années 60. Dès 70, Philippe Clair enrôle les Charlots (Gérard Filipelli, Jean Sarrus, Luis Rego et Jean-Guy Fechner) pour La grande java. Le début de la glorieuse décennie.

4 films avec Claude Zidi (la série Les bidasses), 5 films des Charlots, un Pierre Richard... Le roi du cinéma potache était le seul à pouvoir lutter au box office contre Richard et De Funès, empereurs du genre à l'époque. Rinaldi fera une quinzaine de films avec sa bande. Il sera aussi le premier à les quitter en 1984. A cette date, il a essayé de reprendre en main sa carrière avec Gérard Lautner (La vie dissolue de Gérard Floque), Francis Girod (Descente aux enfers), Patrick Timsit (Quelqu'un de bien, en 2002, son avant-dernière apparition au cinéma).

Passionné pour les sciences, et notamment l'astronomie et l'astrophysique, il s'était engagé dans l'association "Vaincre l'autisme". Il est décédé d'un lymphome en région parisienne ce vendredi 2 mars.

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Box office de Gérard Rinaldi (en millions de spectateurs):

Les bidasses en folie (1971) : 7,46
Les fous du stade (1972) : 5,74
Les Charlots font l'Espagne (1972) : 4,16
Les bidasses s'en vont en guerre (1974) : 4,15
Le grand bazar (1973) : 3,91
La grande Java (1970) : 3,385
Bons baisers de Hong Kong (1975) : 2,86
Quatre Charlots mousquetaires (1974) : 2,19
Je sais rien mais je dirai tout (1973) : 1,485
Le retour des Bidasses en folie (1983) :1,11
Les Charlots en délire (1979) : 1,10
La vie dissolue de Gérard Floque (1986) : 0,65
Charlots Connection (1984) ; 0,578
Les Charlots contre Dracula (1980) : 0,556

Christian Fechner s’éclipse (1944-2008)

Posté par MpM, le 26 novembre 2008

fechner.jpgLe producteur de cinéma Christian Fechner est décédé dans la nuit de mardi à mercredi des suites d’un cancer. Lui qui voulait "faire des films plus jolis que la vie" a fait rire et vibrer le public français pendant plus de trente ans, avec des succès comme L'aile ou la cuisse de Claude Zidi, Papy fait de la résistance de Jean-Marie Poiré, Marche à l’ombre de Michel Blanc, Chouchou de Merzak Allouache ou encore Les bronzés 3 de Patrice Leconte. Il avait également lancé ou conforté de nombreuses carrières, comme celles de Pierre Richard, Louis de Funès, Jean-Paul Belmondo ou encore Claude Zidi et Patrice Leconte.

Malgré les 500 millions d’entrées que ses films avaient cumulés de par le monde, Christian Fechner avait bien compris que le cinéma n’est pas une science exacte. "L'important, c'est de fabriquer des films avec le maximum de sincérité. Il n'y a pas de recette. S'il y en avait, on serait formidablement riches !", disait-il par exemple. D’ailleurs, ses immenses succès publics ne l’avaient pas empêché de se tromper quelques fois, notamment sur Les Amants du Pont-Neuf de Leos Carax, un important échec commercial.

Comme ses films, sa carrière avait connu de nombreux rebondissements : tout d’abord producteur de disques (il a lancé Antoine et accompagné les Charlots pour leur passage au cinéma), puis de films, PDG de Gaumont studio, directeur de TV6, réalisateur (Justinien trouvé ou le Bâtard de Dieu) et même… magicien, puisque grand amateur de cette discipline, il avait été deux fois sacré champion du monde. Aujourd’hui, hélas, il a exécuté son plus mauvais tour.

Sport (3) : Les J.O. trop gros pour le cinéma?

Posté par vincy, le 8 août 2008

chariotsdefeu.jpgC'est le cinéaste chinois Zhang Yimou qui  est le metteur en scène du spectacle d'ouverture des Jeux Olympiques de Pékin. Autrefois chef de file de la cinquième génération du cinéma chinois, récompensé dans tous les grands festivals pour ses oeuvres dramatiques et intimes, il s'est reconverti dans les fresques patriotiques et spectaculaires. Sa création devrait d'ailleurs retracer l'histoire de la Chine.

Toujours est-il que si les Jeux Olympiques s'inspirent du cinéma, l'inverse n'est pas forcément vrai. La profusion de documentaires sur le sujet masque le peu de films qui prennent les J.O. comme décor. L'olympisme est soit considéré comme un rêve, souvent brisé, une aspiration, soit traité à travers un athlète autrefois médaillé.

Le plus emblématique des films est évidemment Les chariots de feu (photo), de Hugh Hudson. Avec la musique de Vangélis, ces images de Britanniques en longs caleçons blancs courant sur une plage, ces Chariots nous renvoient aux épreuves de 1924 (Paris). 4 Oscars dont celui de meilleur film, pourtant un peu surfait.  Toujours dans la même époque, les jeux de Berlin en 1936 a attiré Charlie Chan (Charlie Chan at the Olympics) et Jean-Paul Belmondo (L'as des as). Et dans Sunshine, Ralph Fiennes devient champion olympique d'escrime avant la guerre. Le cinéma nous fait ainsi découvrir un écossais lanceur de marteau (Geordie et les jeux de Melbourne en 1956), une nageuse néo-zélandaise (Alex, qui se prépare pour les jeux de Rome en 1960), des marathoniens de différentes nationalités (The Games) ou un décathlonien américain pas amateur (A million to one).

Les J.O. d'hiver ont aussi leur part de navets : les jeux de Calgary (1988) qui suscitent une rivalité de patineurs (The Cutting Edge) ou une manipulation opportuniste (Ice Pawn), ceux de Stokholm avec une attaque terroriste (Spangären). Les jeux dramatiques. Spielberg en fait même le point de départ de Munich avec ce véritable attentat qui a enflammé les jeux de 1972. Rien à voir avec la comédie délirante Cool Runnings, où une équipe jamaïcaine se lance dans l'épreuve de Bobsleigh à Calgary.

Quelques biopics sur des médaillés (la nageuse Dawn Fraser, les coureurs Billy Mills ou Steve Prefontaine, le coach de hockey Herb Brooks, le boxeur Mohammed Ali) complètent le tableau. Parfois la flamme passe dans un village (Les fous du stade, avec Les charlots). Pas de quoi  s'enflammer ou même obtenir l'or sur l'écran d'argent.