L’inde en deuil avec le décès d’Om Puri (1950-2017)

Posté par vincy, le 6 janvier 2017


La star indienne Om Puri est décédée ce vendredi 6 janvier des suites d'une crise cardiaque à son domicile de Mumbay, rapporte le Press Trust of India. Acteur sans frontières, passant du cinéma indépendant aux productions hollywoodiennes, du drame à la comédie, des premiers rôles dans des hits bollywoodiens aux seconds rôles où il s'amusait avec son statut de patriarche du cinéma national, Om Puri avait 66 ans et tournait toujours plusieurs films chaque année.

Né le 18 octobre 1950, Om Puri avait débuté dans les années 1970 dans des films en marathi, avant de tourner dans de nombreuses productions en hindi, et même dans certains films pakistanais. Mais son statut de vedette du cinéma bollywoodien et de tête d'affiche du cinéma art et essai indien a pris une autre ampleur lorsqu'il a été l'un des premiers grands acteurs du pays à joué dans des productions occidentales, et notamment Gandhi, la monumentale fresque de Richard Attenborough, huit fois oscarisée. Om Puri a aussi été vu dans La Cité de la joie et La Prophétie de l'anneau (The Lovers) de Roland Joffé , Wolf et La Guerre selon Charlie Wilson (où il incarnait l'ancien président pakistanais Mohammed Zia) de Mike Nichols, L'ombre et la proie de Stephen Hopkins, The Mystic Masseur d'Ismail Merchant, L'Intégriste malgré lui (The Reluctant Fundamentalist) de Mira Nair ou Les recettes du bonheur de Lasse Hallström, qui se déroulait en France. Om Puri aura donc donné la réplique à Ben Kingsley, Patrick Swayze, Jack Nicholson, Tom Hanks, Michael Douglas, Helen Mirren...

Son immense filmographie, étendue sur cinq décennies, ne peut pas être résumée. Il avait notamment été distingué comme meilleur acteur aux National Film Awards de l'Inde en 1982 pour Arohan et en 1984 pour Ardh Satya (qui lui valu aussi le prix d'interprétation masculine au festival de Karlovy Vary), au Festival international du film de Bruxelles de 1998 pour My Son the Fanatic. Aux FilmFare Awards, l'une des récompenses les plus prestigieuses et la plus populaire du cinéma indien, il avait reçu le prix du meilleur second-rôle masculin pour Aakrosh en 1981, en plus d'être nommé trois fois au cours de sa carrière et d'être honoré par un prix pour l'ensemble de sa carrière en 2009. Le Festival des Films du Monde de Montréal et le Festival de Telluride lui ont aussi décerné un prix pour toute sa carrière, respectivement en 2000 et 2001.

Enfin, les BAFTA (Oscars britanniques) l'avaient nommé dans la catégorie second-rôle masculin pour sa performance dans Fish & Chips (East is East), jolie comédie sociale britannique de Damien O'Donnell sortie en 1999. Gros succès en Grande Bretagne qui a éclipsé l'énorme succès en Inde de A.K.47, un polar en langue Kannada. Ce coup double révélait bien la curiosité et l'audace d'un comédien toujours juste et charismatique.

Deauville way of life, jour 2: les recettes de l’émotion

Posté par cynthia, le 7 septembre 2014

recettesOn sort (enfin) les petites robes et les sandales à Deauville, les nuages ont laissé place au soleil. Alors on déguste une délicieuse crêpe sur la plage et on file fissa dans les salles obscures! Oui, parce que je vous le rappelle, le cinéma passe avant la détente et la bronzette!

Jour 2 : On débute la compétition avec un film des plus étranges : A girl walks home alone at night d'Ana Lily Amirpour. Ou l'histoire d'une femme vampire iranienne qui se lie d'amitié avec un dealer et une prostituée... bref... même si au bout de quelques minutes on regrette de ne pas être resté avec sa crêpe sur la plage, il faut noter qu'il s'agit d'une coproduction américano-iranienne, sans doute l'une des premières de l'histoire du cinéma, vus les rapports houleux entre les deux pays. Le film rentre donc dans l'histoire malgré son côté soporifique.

On continue dans l'ennui avec Un homme très recherché d'Anton Corbijn, sorte de pâle copie de Mensonges d'Etat de Ridley Scott. Bon, ennui, j'exagère : j'ai juste piqué du nez 4 fois en 2h03 de film, et c'était surtout au début, car le temps était un peu long tout de même. En effet, il faut attendre la fraîcheur de Rachel McAdams pour rouvrir les yeux. Yeux emplis de larmes face au regretté Philip Seymour Hoffman, toujours aussi magistral. Une nouvelle fois, il a prouvé qu'il va cruellement manquer au cinéma.

Bon on ne fait que pleurer en ce deuxième jour du festival ou quoi? Eh bien, ce ne sont pas les prestations de Jessica Chastain et James McAvoy dans The Disappearance of Eleanor Rigby: Them de Ned Benson (présenté à Cannes en mai dernier) qui ont séché nos globes oculaires. On pleure, on ricane, et on commence à croire en l'amour.

Le festival a ensuite choisi de terminer la journée avec finesse et humour par Les recettes du bonheur de Lasse Hallström. Helen Mirren, Om Puri et Charlotte Le Bon nous ont tant émus et mis l'eau à la bouche que l'on regrette (encore une fois) cette foutue crêpe du début de journée que l'on a mangée trop vite. Après tout, la nourriture, c'est comme le cinéma, il faut savoir en savourer chaque miette.

Mira Nair en ouverture de la Mostra de Venise

Posté par vincy, le 22 juillet 2012

Le 69e Festival de Venise s'ouvrira le 29 août avec le nouveau film de la réalisatrice indienne Mira Nair. L'intégriste malgré lui (The Reluctant Fundamentalist), sélectionné pour la compétition, est l'adaptation du livre de Mohsin Hamid, publié en France en 2007 chez Denoël.

Le tapis rouge sera étoilé puisque le film est interprété par Kate Hudson (en brune), Liev Schreiber, Kiefer Sutherland, Riz Ahmed et Om Puri. Tourné il y a bientôt deux ans,entre Atlanta, Istanbul, le Pakistan, New Delhi et New York, le film retrace l'histoire d'un jeune Pakistanais (Riz Ahmed, récemment vu dans Trishna et Or noir),  installé aux Etats-Unis et sa vie avant et après les attentats du 11 septembre 2001. A l'issue de brillantes études à Princeton, il intègre une entreprise de consultants à Wall Street et espère un jour conquérir Erica, une jeune Américaine qui a du mal à oublier son précédent ami, mort d'un cancer. Sa vie et les valeurs auxquelles il croyait s'écroulent le jour des attentats. Il est alors tiraillé entre son intégration américaine et ses origines pakistanaises.

"Mira Nair a réalisé une adaptation remarquable d'un roman qui traite d'un sujet d'actualité, l'intégrisme sous toutes ses formes", a expliqué le président du festival Alberto Barbera dans un communiqué. "La nuit d'ouverture du festival mettra en valeur un film qui est très stimulant intellectuellement".

En 2001, Mira Nair avait reçu de Nanni Moretti, président du jury , un Lion d'or à Venise pour son film Le mariage des moussons. Son film Mississipi Masala (1991) avait été également primé au Festival vénitien. En 2004, elle avait été en compétition pour Vanity Fair, la foire au vanité.

Elle a parallèlement participé au film collectif Words with Gods, aux côtés d'Emir Kusturica, Guillermo Arriaga, Hideo Nakata, Alex de la Iglesia et Bahman Ghobadi. Le film devrait sortir cette année.