14 événements marquants de l’année cinéma 2014

Posté par vincy, le 4 janvier 2015

scarlett johansson under the skin

L'année cinéma ne fut pas de tous repos. Hormis ce qui compte le plus, les films, l'industrie a connu de fortes turbulences et parfois même quelques séismes faisant bouger les plaques tectoniques les plus solides. Le cinéma reste un art fragile, mué par une industrie qui cherche en vain des formules, recettes, et autres martingales rassurant les investisseurs.

La preuve la plus spectaculaire est évidemment l'énorme opération de piratage qui a ébranlé le géant Sony Pictures. Alors que le studio lançait en fanfare le tournage du nouveau James Bond, Spectre, ses ordinateurs étaient "hackés". Et les "Gardiens de la Paix", qui revendiquent l'acte de "vandalisme" pour reprendre le mot de Barack Obama, se sont délectés: révélation des salaires des dirigeants, des contrats pour les films, des courriels (parfois très politiquement incorrects) entre les dirigeants, diffusion de films en ligne et, en point d'orgue, menace d'attentats pour quiconque projetterait le film The Interview. Ce dernier fait marquant a créé un dangereux précédent: Sony a d'abord annulé la sortie du film, avant de négocier avec quelques 300 salles et une plateforme en ligne. En capitulant devant des terroristes, en censurant une comédie satirique, Sony s'est mis Hollywood et une grande partie de la classe politique à dos...

Mais l'année 2014 ce n'était pas que ça. A Hollywood, les mines sont peu enjouées: le box office est en retrait, les suites produites n'ont pas été les cartons annoncés. Seuls les super-héros et franchises pour la jeunesse ont vraiment cartonné (les deux films les plus populaires de l'année sont finalement un Hunger Games). Pas étonnant alors que tous les studios se soient lancés dans un programme ambitieux de sagas, avec en tête une guerre déclarée entre Disney-Marvel-Star Wars et Warner Bros-DC Comis-Harry Potter. Les plannings sont prêts jusqu'en 2020. Un véritable travail à la chaîne.

Mais Hollywood a les yeux rivés au-delà. Du financement à la distribution, désormais c'est du côté de la Chine que ça se passe. L'Empire du milieu, déjà 2e marché cinéphile du monde, va devenir rapidement la plus grosse réserve de spectateurs. Certains films américains y font un box office presque supérieur à celui qu'ils réalisent en Amérique du nord. Partenariat, coopération, joint-venture: tout le monde veut sa place là bas. C'est le nouvel eldorado.

Même les Français s'y investissent. Ironiquement d'ailleurs, c'est un remake chinois d'un film français réalisé par un cinéaste français qui représentait la Chine aux Oscars. Tout un symbole d'ouverture. Tandis que dans l'Hexagone, on joue à Jean-qui-rit/Jean-qui-pleure. La fréquentation des salles est à un excellent niveau. La part de marché des films français a rarement été aussi bonne.  Trop tôt pour dire si l'opération 4€ pour les moins de 14 ans a joué un effet déclencheur sur les films familiaux. Mais avec deux symboles, le carton à 12 millions d'entrées de Qu'est-ce-qu'on a fait au Bon Dieu? et le triomphe international de Lucy, le cinéma français continue de séduire (y compris à la télévision puisqu'Intouchables s'est offert une audience de coupe du monde avec 13 millions de téléspectateurs). Mais, dans le même temps, la production française connaît une crise sans précédent avec une réduction drastique des tournages et des budgets. A cela s'ajoute une véritable vulnérabilité du modèle économique et des tensions sociales toujours d'actualité.

Le cinéma est une économie périlleuse. Des studios Ghibli au Japon qui décident de fermer temporairement leur département long métrage aux festivals (Film asiatique de Deauville, Paris Cinéma) qui mettent la clef sous le rideau, la crise touche tout le monde, même des valeurs qu'on croyaient sûres. Cela oblige de nombreux acteurs de l'industrie de modifier leurs stratégies. L'événement le plus flagrant fut sans doute la mise en ligne par Wild Bunch, en Vidéo à la demande, de Welcome to New York, d'Abel Ferrara, avec Gérard Depardieu, sans passer par la case salles. Evénement qui a parasité Cannes et qui sera de plus en plus courant. Dans le même temps Wild Bunch a d'ailleurs créé une société de e-distribution et s'est marié avec un groupe allemand.

Le numérique est de plus en plus présent dans toutes les strates du cinéma: tournage, diffusion, et même marketing et promotion. Un selfie aux Oscars fait davantage de bruit et d'impact qu'une campagne de publicité massive. Même si la tendance du selfie peut agacer (sur les marches de Cannes), tous les distributeurs profitent désormais des réseaux sociaux pour promouvoir leurs films. Les stars aussi. James Franco en a même un peu abusé...

Évidemment, d'autres faits ont marqué cette année 2014. A commencer par les disparitions de personnalités qui nous manqueront devant ou derrière l'écran. L'émotion mondiale a été à son comble avec l'overdose de Philip Seymour Hoffman et le suicide de Robin Williams, deux immenses acteurs américains. De l'émotion, il y en a eu cette année. Nous resterons marqués par les adieux discrets et humbles, mais ô combien touchants, de Gilles Jacob sur la scène du Palais des Festivals à Cannes, après avoir remis la Caméra d'or, qu'il a créé, à un premier film français revigorant (Party Girl).

Mais finalement, 2014 n'est-ce-pas Scarlett Johansson qui l'incarne le mieux, en étant, paradoxalement, l'actrice la plus désincarnée de l'année? Voix virtuelle et numérique dans Her, super-héroïne se muant en clé USB dans Lucy, girl next door irrésistible en second-rôle dans Chef et personnage de BD en tête d'affiche dans Captain America : Le soldat de l'hiver, elle est toutes les femmes sans en être une seule. Elle est à la fois la belle et la bête. Elle incarne le vide existentiel de notre époque, reflète nos fantasmes, nous renvoie l'image d'une star caméléon, jusqu'à se désintégrer pour bien nous prouver qu'elle n'est pas réelle dans Under the Skin. En cela, en alien-vampire s'humanisant au contact des hommes qu'elle piège, créature hybride mise à nue par la souffrance de notre monde, Scarlett Johansson illustre numériquement et charnellement (antagonismes?) ce que le cinéma cherche encore et toujours: la restitution de la réalité à travers un imaginaire de plus en plus technologique.

Deauville way of life, jour 2: les recettes de l’émotion

Posté par cynthia, le 7 septembre 2014

recettesOn sort (enfin) les petites robes et les sandales à Deauville, les nuages ont laissé place au soleil. Alors on déguste une délicieuse crêpe sur la plage et on file fissa dans les salles obscures! Oui, parce que je vous le rappelle, le cinéma passe avant la détente et la bronzette!

Jour 2 : On débute la compétition avec un film des plus étranges : A girl walks home alone at night d'Ana Lily Amirpour. Ou l'histoire d'une femme vampire iranienne qui se lie d'amitié avec un dealer et une prostituée... bref... même si au bout de quelques minutes on regrette de ne pas être resté avec sa crêpe sur la plage, il faut noter qu'il s'agit d'une coproduction américano-iranienne, sans doute l'une des premières de l'histoire du cinéma, vus les rapports houleux entre les deux pays. Le film rentre donc dans l'histoire malgré son côté soporifique.

On continue dans l'ennui avec Un homme très recherché d'Anton Corbijn, sorte de pâle copie de Mensonges d'Etat de Ridley Scott. Bon, ennui, j'exagère : j'ai juste piqué du nez 4 fois en 2h03 de film, et c'était surtout au début, car le temps était un peu long tout de même. En effet, il faut attendre la fraîcheur de Rachel McAdams pour rouvrir les yeux. Yeux emplis de larmes face au regretté Philip Seymour Hoffman, toujours aussi magistral. Une nouvelle fois, il a prouvé qu'il va cruellement manquer au cinéma.

Bon on ne fait que pleurer en ce deuxième jour du festival ou quoi? Eh bien, ce ne sont pas les prestations de Jessica Chastain et James McAvoy dans The Disappearance of Eleanor Rigby: Them de Ned Benson (présenté à Cannes en mai dernier) qui ont séché nos globes oculaires. On pleure, on ricane, et on commence à croire en l'amour.

Le festival a ensuite choisi de terminer la journée avec finesse et humour par Les recettes du bonheur de Lasse Hallström. Helen Mirren, Om Puri et Charlotte Le Bon nous ont tant émus et mis l'eau à la bouche que l'on regrette (encore une fois) cette foutue crêpe du début de journée que l'on a mangée trop vite. Après tout, la nourriture, c'est comme le cinéma, il faut savoir en savourer chaque miette.

Comic Con 2014: 8 événements qu’il ne fallait pas rater

Posté par cynthia, le 29 juillet 2014

Le Comic-Con de San Diego vient de s'achever après avoir fait vibrer les fans. l'événement BD est de plus en plus la rampe de lancement de blockbusters hollywoodiens (SF, super héros, fantasy) devenant un Festival spécialisé à part entière, avec ses stars et ses révélations.

Retour sur les nouveautés de cet événement.

Qu'est-ce que la Comic-con de San Diego?

Si vous ne savez pas ce qu'est le Comic-Con de San Diego c'est que soit vous avez été kidnappé par des Aliens il y a 60 ans puis relâchez aujourd'hui, soit vous vivez dans une grotte isolée en Islande... mais bon au cas où voici une petite explication de cette événement exceptionnel.

Le Comic-Con de San Diego, en Californie, est l'une des manifestations les plus importantes consacrées aux bd, mangas et comics et à leurs divers produits dérivés. Du 23 au 27 juillet, il vient de rassembler plus de 150 000 visiteurs (certains estiment même 200 000). Depuis sa fondation par Shel Dorf en 1970, présentant à l'origine essentiellement des bandes dessinées, le Comic-Con s'est élargi au fil des années pour s'ouvrir à une frange plus large allant des séries TV, aux films en passant par les cartoons.  Il n'est donc pas étonnant de croiser Benedict Cumberbatch au détour du même couloir que Daniel Radcliffe (qui cette année a troqué sa tenue de Quidditch pour le costume de Spiderman à l'occasion de la Comic-Con).

Vous l'avez compris, les styles et les goûts se mélangent. Super-héros, dragons, rebelles et autres seigneurs d'un autre temps, cette année, la Comic- Con a une nouvelle fois tapé fort. Attention risque de spoilers!

wonder woman dans batman vs superman1) Batman et Xena...euh Wonder Woman pardon

La Comic-Con a dévoilée les toutes premières images de Ben Affleck en Batman, dans Batman vs Superman: Dawn of justice. Si les fans sceptiques ont été quelque peu rassurés sur le choix de l'acteur, cela fut l'effet inverse pour son acolyte Wonder Woman. L'apparition de Gal Gadot en Wonder Woman a créé beaucoup d'émoi. Et pour cause... bye bye le short étoilé et le lasso, cette nouvelle héroïne est sanglée dans une tenue de cuir et porte une épée en mode Xena (photo) qui part à l'assaut du trône de fer. Pourtant c'est bien dans Batman vs Superman qu'elle apparaîtra et non dans la suite de 300. Et même si on est perplexe, elle rejoint tout de même Ben Affleck (Batman), Henry Cavill (Superman) et Amy Adams (Loïs Lane) dans un casting qui doit viser le milliard de dollars de recettes en 2016. Patience.

2) Les nouveaux personnages de Game of Thrones

On ne sait pas combien de temps ils vont survivre mais en tout cas les nouveaux acteurs, fraîchement débarqués dans la série la plus regardée et buzzée du moment, Game of Thrones, se sont dévoilés le temps d'une vidéo sur le net. Très excités, ils se sont présentés auprès de leur fans en décrivant quel personnage ils allaient interpréter. C'est ainsi que nous découvrons la famille d'Oberyn Martell (légèrement cabossé durant la saison 4) composée de son frère et de plusieurs de ses filles. Côté Tagaryen, on découvre un nouvel esclave aux côtés de la belle Khalessi.

Ont-ils signé pour plusieurs saisons ou vont-ils nous quitter aussi vite qu'ils sont arrivés? George R.R. Martin adore tuer ses héros après tout. Affaire à suivre...

3) L'arrivée en trombe de l'équipe d'Avengers

Si vous étiez d'une humeur maussade, il fallait passer du côté Avengers pour avoir le moral. L'équipe (presque) au grand complet et venue présentée les premières images d' Avengers 2: Age of Ultron (prévu en salles au printemps 2015) est arrivée avec classe et en chanson sur un tube de Mickael Jackson. Robert Downey Jr a ouvert le bal avec un pas de danse dont lui seul à le secret, suivit de très près par Jeremy Renner, Samuel L Jackson, Mark Ruffalo, Chris Hemsworth, Cobie Smulders et Chris Evans qui a agité son joli popotin à la joie de l'assemblée. Mais l'événement de ce jour (non ce n'était pas l'absence remarquée de Scarlett Johansson, immobilisée pour cause de grossesse) était sans nul doute la présentation des deux nouveaux membres de l'équipe Aaron-Taylor Johnson et Elizabeth Olsen.

Les deux acteurs, mariés dans la dernière version de Godzilla, incarnent ici des frères et sœurs aux pouvoirs dévastateurs. "Nous jouons un frère et sa sœur et […] nous avons essayé de changer notre dynamique par rapport à celle que nous avions dans Godzilla, où nous étions mari et femme" confie l'acteur Aaron-Taylor Johnson. On ne sait pas encore si l'alchimie sera aussi fulgurante qu'elle a été bien promue, mais une chose est sûre ces deux personnages sont autant attendus au tournant que les deux qui vont suivre...

4) Un calendrier chargé pour Marvel

Disney et Marvel ont fait une OPA sur le calendrier des sorties en salles des 5 prochaines années.

On savait déjà certaines de ces dates. En 2015, The Avengers: Age of Ultron est prévu pour le 1er mai et Ant-Man pour le 17 juillet. En 2016, Captain America 3 débarque le 6 mai et Doctor Strange le 8 juillet. En 2017, un Marvel surprise sera dans les salles le 5 mai (on pense évidemment à Iron Man 4), la suite des Gardiens de la Galaxie le 27 juillet et un autre film pour l'instant inconnu le 3 novembre. A priori Thor 3 tient la corde. Marvel a également bloqué le 6 juillet 2018 et le 2 novembre 2018 ainsi que le 3 mai 2019. Un spin-off avec la Veuve noire, un troisième Avengers, un quatrième Captain America, une suite à Doctor Strange ou AnMan (en fonction de leur box office) sont envisageables/interchangeables.

Pendant ce temps Sony a décalé Spider-Man 3 de deux ans (désormais calé à 2018) et a remplacé son créneau de 2016 (le 10 juin) par Uncharted, l'adaptation du jeu vidéo avec comme héros Nathan Drake. Sony en profite aussi pour développer la franchise Spider-Man avec deux spin-off: Venom et Sinister Six, déjà calé au 11 novembre 2016.

5) Hunger Games 3: La Révolte Partie 1 se dévoile légèrement

La première bande annonce de Hunger Games - La révolte Partie 1 a été révélé à San Diego (quand on vous dit que c'est l'événement de l'année). On y retrouve Jennifer Lawrence en une Katniss plus dévastée que jamais qui va devoir mener la révolte à son apogée. Pas de trace de Peeta (chers compatriotes lecteurs vous savez pourquoi) mais nous retrouvons le tristement regretté Philip Seymour Hoffman dans un de ses derniers rôles, ainsi que Natalie Dormer (The Tudors, Game Of Thrones) dans le rôle de Margaery Tyrell, et Julianne Moore récemment récompensée à Cannes.

6) Mad Max, la nouvelle version

Courses endiablées dans le désert, explosions et machines futuristes alimentent le remake de Mad Max: Fury Road, dont la sortie est prévue en 2015. Là encore, la bande annonce a été révélée lors du Comic-Con. Tom Hardy et Charlize Theron feront-ils oublier le duo Mel Gibson/Tina Turner? Réponse en suspend. Mais ça déménage...

7) Mais qui va mourir dans Les Simpsons?

C'est le stress du mois, de l'année et même du siècle pour des millions de fans à travers le monde. L'équipe de la série la plus connue à travers le monde, Les Simpsons, est venue présenter la prochaine saison... et quelle saison! Les scénaristes ont révélé qu'un personnage allait mourir. Comble du comble, ils ont laissé en émois les fans avec un teaser dévoilant un Homer Simpson souffrant. Le papa le plus chou et drôle de la TV va-t-il tirer sa révérence? Préparons nos mouchoirs mais en attendant on se ronge les ongles jusqu'au sang! On parie plutôt pour un rôle secondaire, genre le voisin ou un pilier de bar.

8) et la cerise sur le gâteau : Interstellar

Christopher Nolan et Matthew McConaughey sont venus présentés un teaser inédit d'Interstellar et dialoguer avec les fans. Là nous n'aurons besoin d'attendre que novembre pour découvrir le film.

Berlin 2014 : hommages à Philip Seymour Hoffman et Maximilian Schell

Posté par vincy, le 6 février 2014

Il était logique que la 64e Berlinale, qui s'ouvre aujourd'hui, rendent hommage aux deux grands comédiens disparu la week-end dernier : l'américain Philip Seymour Hoffmann et l'autrichien Maximilian Schell.

Pour Philip Seymour Hoffman, le Festival projettera le film Truman Capote mardi 11 février, qui était en compétition à Berlin en 2006. Plusieurs de ses films avaient été projetés dans l'histoire récente de la Berlinale : Owning Mahowny, La 25e heure, Le talentueux Monsieur Ripley et Magnolia, qui emporta l'Ours d'or en 2000. Truman Capote de Bennett Miller avait valu à l'acteur le Golden Globe et l'Oscar du meilleur acteur.

Deux jours avant, le dimanche 9 février, c'est la mémoire de Maximilian Schell qui sera honoré avec la projection du documentaire qu'il consacra à sa soeur l'actrice Maria Schell, Meine Schwester Maria. Maximilian Schell, qui fut oscarisé pour son rôle dans Jugement à Nuremberg, avait été deux fois en compétition au Festival de Berlin : en tant que réalisateur avec son documentaire Marlene et en tant qu'acteur avec le film Left Luggage.

Le talentueux Philip Seymour Hoffman est mort (1967-2014)

Posté par vincy, le 2 février 2014

philip seymour hoffmanPhilip Seymour Hoffman, né le 23 juillet 1967, a été retrouvé mort dans son appartement ce 2 février 2014 selon les premières informations du Wall Street Journal. Une overdose serait la cause du décès selon le New York Times. L'un des plus brillants acteurs de sa génération, oscarisé pour son incarnation de Truman Capote en 2006, vivait à New York avec sa femme Mimi O'Donnell, et leurs trois jeunes enfants..

Révélé en 1997 dans le film Boogie Nights de Paul Thomas Anderson (qui le fera tourné dans trois autres de ses films), il était avant tout connu pour ses interprétations subtiles sur les planches de théâtre. Avec Mort d'un commis voyageur l'an dernier, il avait obtenu sa troisième nomination aux Tony Awards comme meilleur comédien.

Au cinéma, il alternait les rôles principaux et les rôles secondaires, les sympas et les salauds. Mais il était avant tout fasciné par les personnages ambivalents et nuancés, contradictoires et tourmentés. Il appréciait la démesure et nous on aimait son génie, sa folie, de celle dont pouvait naître les tempétueuses colères dans une tragédie ou les phrases hilarantes énoncées avec fougue.

On l'a aperçu dans de nombreux blockbuster - Twister de Jan de Bont, Dragon rouge de Brett Ratner, Mission impossible 3 de J.J. Abrams et récemment Hunger Games : L'Embrasement de Francis Lawrence -, chez des cinéastes respectés - Cameron Crowe, Spike Lee, David Mamet, Charlie Kaufman, Richard Curtis, George Clooney -, dans des films indépendants comme des comédies hollywoodiennes. Lui-même s'était lancé dans la réalisation en 2010 avec Rendez-vous l'été prochain (Jack Goes Boating).

Outre Capote de Bennett Miller, on retiendra surtout ses fabuleuses performances dans The Big Lebowski de Joel Coen, Happiness de Todd Solondz, Magnolia de Paul Thomas Anderson, Le Talentueux Mr Ripley d'Anthony Minghella, Punch-Drunk Love de Paul Thomas Anderson, La Guerre selon Charlie de Mike Nichols (nominé à l'Oscar du meilleur second rôle), Doute de John Patrick Shanley (nominé à l'Oscar du meilleur second rôle), et l'an dernier dans The Master de Paul Thomas Anderson qui lui avait valu un prix d'interprétation à Venise en 2012 et une autre nomination à l'Oscar du meilleur second rôle. A chaque fois, de par son physique imposant, sa voix qui pouvait être suave comme inquiétante, son regard tour à tour malicieux ou démoniaque, il s'imposait avec charisme et évidence dans une scène, qu'elle soit burlesque (il savait être outrancier) ou émouvante (une sensibilité qui transperçait l'image).

En 2013, il avait été aussi à l'affiche du Quatuor, de Yaron Zilberman. On pourra encore le revoir sur le grand écran dans God's Pocket de John Slattery, qui vient d'être projeté à Sundance, et dans A Most Wanted Man d'Anton Corbijn.

Tom Hardy et Michael Shannon fraternisent dans The Long Red Road

Posté par cynthia, le 3 novembre 2012

D'un côté le méchant de Batman The Dark Knight Rises, de l'autre celui du futur Superman : Man of Steel. Pourtant point de superhéros dans le film qui réunira Tom Hardy et Michael Shannon. L'acteur de Take shelter et  celui révélé par Inception partageront l'affiche de l'adaptation de la pièce écrite par Brett C. Leonard, The long Red road.

La pièce de théâtre, créée en 2010 au Goodman Theater de Chicago sera adaptée par son auteur.

Tom Hardy reprendra son rôle (Sam) sur les planches. Mise en scène au théâtre par l'acteur Phillip Seymour Hoffman, on ignore si celui-ci dernier réalisera le projet cinématographique. Michael Shannon campera le frère ainé de Sam, qui était joué par Chris McGarry au théâtre.

Il verra son frère Sam se noyer dans l'alcool au fin fond d'une réserve indienne du Dakota du sud. Mais quand la jeune fille de Sam arrive pour retrouver son père, il doit décider entre la voie destructrice qui le tue à petits feux et les responsabilités qu'il a délaissé.

Pour l'instant, le film, produit par Whipsmart, est au stade de l'écriture.

Anton Corbijn transpose un best-seller récent de John le Carré

Posté par vincy, le 26 septembre 2012

Un homme très recherché (A Most Wanted Man) sera le prochain film d'Anton Corbijn (Control, The American). L'adaptation du récent best-seller de John Le Carré (près de 90 000 exemplaires vendus en France depuis sa parution en 2008) est en tournage à Hambourg, en Allemagne, depuis lundi. Le film coûtera 15 millions de $.

Le cinéaste a enrôlé Philip Seymour Hoffman, Willem Dafoe, Rachel McAdams, Robin Wright, Derya Alabora,  Nina Hoss, Daniel Brühl et Grigory Dobrygin (photo), qui interprétera le rôle titre.

Le scénario a été écrit par l'Australien Andrew Bovell (Hors de contrôle, The Book of Revelation).

Dans le livre, Issa, un jeune Tchétchène, arrive à Hambourg, au sein de la communauté musulmane, où son père, colonel soviétique décédé, lui a laissé un compte contenant de l'argent de trafics mafieux. Il cherche à récupérer cette fortune. Accompagné d'Annabel, son avocate, ils rencontrent un banquier, Tommy Brue. Trois âmes innocentes et désespérées qui deviennent la marionnette d'espions de pays différents, notamment américains, britanniques et allemands. Derrière leur lutte contre le terrorisme, l'essentiel se situe dans leur affrontement et leur rivalité. Les événements se déroulent en une journée.

Le film doit sortir en Europe durant l'automne 2013, ce qui en fait un favori pour la sélection de Venise, où Corbin a déjà foulé le tapis rouge.

Malgré la complexité de ses romans d'espionnage, John Le Carré a toujours intéressé Hollywood. Transposés sur grand écran, Le miroir aux espions, L'espion qui venait du froid, L'appel de la mort, La petite fille au tambour, La maison Russie ont séduit des cinéastes comme Martin Ritt, Sidney Lumet ou George Roy Hill, et attrapé dans leurs filets des stars comme Anthony Hopkins, Richard Burton, James Mason, Simone Signoret, Diane Keaton, Sean Connery et Michelle Pfeiffer.

Depuis le début des années 200, trois autres romans ont été adaptés : Le tailleur de Panama de John Boorman, avec Pierce Brosnan, Geoffrey Rush et Jamie Lee Curtis ; The Constant Gardener, de Fernando Meirelles, avec Ralph Fiennes et Rachel Weisz ; et cette année La Taupe, de Tomas Alfredson, avec Gary Oldman, Colin Firth et Tom Hardy.

Venise 2012 : Kim Ki-duk Lion d’or et trois prix pour The Master

Posté par vincy, le 8 septembre 2012

Dans un désordre assez agaçant pour un Festival de cette trempe, le jury a décerné le palmarès (alléchant) du 69e Festival de Venise. Bien sûr, la soirée fut confuse : Philip Seymour Hoffman qui est venu chercher le prix du meilleur acteur pour son partenaire, absent, Joaquin Phoenix, alors que lui-même (mais personne ne l'avait mentionné) était primé ; les deux Lions d'argent qui ont été inversé : Seidl recevant celui de la mise en scène et Anderson le grand prix. Ils sont venus faire l'échange sur scène. Paul Thomas Anderson reçoit ainsi trois prix avec The Master : mise en scène, interprétation masculine ex-aequo pour ses deux comédiens.

Mais le grand vainqueur est bien entendu le sud-coréen Kim Ki-duk avec Pieta. Le réalisateur en a même chanté une chanson en coréen sur la scène. Pour ce film, il s'est inspiré du chef-d'oeuvre de Michel-Ange, sculpture que l'on peut voir dans la Basilique Saint-Pierre du Vatican, pour célébrer le lien éternel d'une mère avec son fils, et de la souffrance qu'il engendre.

8 ans après son Lion d'argent de la mise en scène pour pour Locataires (il avait obtenu la même année l'Ours d'argent de la Meilleure réalisation au Festival de Berlin pour Samaria), il reçoit ainsi sa plus haute distinction. En 2011, après une longue absence, son documentaire autobiographique et bouleversant Arirang avait reçu le prix Un certain regard à Cannes (le film est toujours inédit en salles en France).

C'est surtout la première fois qu'un cinéaste sud-coréen reçoit l'un des quatre grands prix de la planète (Ours d'or, Palme d'or, Lion d'or, Oscar). Il était temps que cette cinématographie aussi riche que variée, populaire qu'audacieuse soit récompensée. C'est fait grâce au jury de Michael Mann.

Compétition

Lion d'or : Pieta de Kim Ki-duk

Lions d'argent :
- Grand Prix du jury : Ulrich Seidl (Paradis : Foi)
- Prix spécial pour la mise en scène : Paul Thomas Anderson (The Master)

Coupes Volpi :
- meilleure interprétation masculine ex-aequo : Philip Seymour Hoffman et Joaquin Phoenix (The Master)
- meilleure interprétation féminine : Hadas Yaron (Fill The Void)

Prix Marcello Mastroianni :
- meilleure révélation : Fabrizio Falco (È stato il figlio et La belle endormie)

Prix Osella
- Scénario : Après mai, d'Olivier Assayas
- Meilleure contribution technique : Daniele Cipri (È stato il figlio)

Orrizzonti

Prix Orizzonti : Three Sisters, de Wang Bing

Prix spécial du jury : Tango Libre, de Frédéric Fonteyne

Premier film (toutes sélections confondues)

Meilleur film : Mold, d'Ali Aydin (Semaine de la critique)

Tous les autres prix remis à Venise

Venise 2012 : The Master, entre folie et emprise, un nouveau coup de maître, ou presque, de P.T. Anderson

Posté par kristofy, le 1 septembre 2012

La nouvelle oeuvre de Paul Thomas Anderson était le film le plus attendu de ce Festival de Venise. Il avait pour lui déjà un effet d’attente (programmée ?) énorme : sa présence à Venise avait été annoncée d’abord par les américains mais il était absent de la compétition officielle annoncée lors de la conférence de presse, puis il a été confirmé comme étant le film surprise de la compétition.Diffusé sur pellicule 70 mm, comme au bon vieux temps.

Le réalisateur est venu accompagné de ses deux acteurs vedettes Joaquin Phoenix et Philip Seymour Hoffman : The Master était l’évènement attendu du week-end, avant d'être présenté à Toronto puis de sorti dans les salles américaines le 14 septembre. En France, on ne le verra pas avant le 9 janvier 2013. Il est aussi l'un des grands favoris pour les prochains Oscars.

Les premières sensations

Ecran noir puis le titre s’affiche en blanc. On se retrouve en mer, on entend des violons. Apparaît alors la moitié du visage d’un soldat… Toute la première partie, jusqu’à la rencontre des deux personnages principaux est remarquable. Au sortir de la seconde guerre mondiale, un américain qui a servi l’armée sur un bateau contre l'ennemi japonnais essaie de se réadapter comme il peut, tout en s’étourdissant d’un alcool artisanal qu’il fait lui-même. Après plusieurs mésaventures il va trouver refuge sur un bateau en route pour New-York à bord duquel il va rencontrer un homme charismatique, auteur d'un livre. Celui-ci va le questionner tout en enregistrant leurs conversations…  Entre Joaquin Phoenix déboussolé et Philip Seymour Hoffman manipulateur va naître une amitié qui va muer vers une emprise psychologique... On pourrait imaginer une histoire d'amour passionnelle et refoulée entre les deux hommes, mais le film se repose sur une solide documentation autour d'un personnage réel.

Le personnage du Maître a dans le film un nom de fiction mais on y reconnaît le véritable Ron Hubbard fondateur de la scientologie, mouvement devenu religion aux Etats-Unis, mais catégorisé en France et en Allemagne comme une secte. Plusieurs séquences montrent différents jeux de paroles (question-réponse à répétition, simulacre d’hypnose…) qui nous sont en fait inconnus, et dont les mécanismes ne sont familiers qu' à un public connaissant les techniques de la secte d'Hubbard. Il s’agit en fait de la ‘dianétique’ qui se vante de soulager des problèmes émotionnels, et même de se souvenir de vies antérieures…

En conséquence le film The Master perd de beaucoup de son intérêt pour la majorité des spectateurs qui n’ont pas toutes les clés pour saisir la portée des pratiques de ce maître (Philip Seymour Hoffman) dont devient dépendant (Joaquin Phoenix). Le réalisateur place le public dans une position d’observateur d’une évolution sur plusieurs années (de la préparation d’un nouveau livre à la première ‘église’) sans pour autant  nous alerter d'un éventuel danger que ces théories peuvent avoir sur un individu.

Au-delà de la scientologie

Toutefois si le sujet de The Master concerne le fondateur de la scientologie, le film, complexe et d'une grande beauté, se concentre beaucoup plus sur le personnage de Joaquin Phoenix et ses dérèglements. La névrose est le moteur des films du cinéaste qui adore filmer les pétages de plombs et sortir l'animal qui est en l'humain, notamment au contact de la morale ou d'un Dieu (argent, sexe, pétrole, télévision, peu importe...). Ici Phoenix, absent des écrans depuis quatre années, livre une performance mémorable, qu’il s’agisse de son regard perdu qui trahit ses troubles intérieurs ou de ses nombreux accès de violence, qui pourrait lui valoir un prix d’interprétation.

The Master, aussi imprévisible que son personnage central, aussi maîtrisé que le mentor qui lui fait face, fait ressentir quelques longueurs dans sa durée de 2h17 (et quelques séquences inutiles, comme cette course dans le désert) mais le réalisateur Paul Thomas Anderson possède à l'évidence un sens de la mise en scène brillant - sans égaler celui de There will be blood : il n'est ni aussi explosif, ni aussi passionnant.

La compétition pour le Lion d’or de Venise reste encore ouverte…

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Bande annonce américaine

Hunger Games 2 : un nouveau réalisateur, un cachet énorme pour l’actrice, de nouvelles têtes…

Posté par vincy, le 13 août 2012

The Hunger Games : Catching Fire est l'un des films les plus observés par Hollywood. Après le désistement surprise du réalisateur (voir actualité du 12 avril dernier), le studio Lionsgate a du trouver rapidement un remplaçant, en plus de choisir de nombreux nouveaux acteurs. L'enjeu est d'importance : le premier film, sorti en mars, a rapporté 680 millions de $ dans le monde.

Jennifer Lawrence en a d'ailleurs profité pour revoir son contrat à la hausse : l'actrice, selon The Hollywood Reporter, toucherait 10 millions de $, avec, en bonus, un pourcentage sur les recettes. Elle était payée 500 000$ pour le premier film. Sympathique inflation salariale...

Si Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Lenny Kravitz, Elizabeth Banks, Stanley Tucci, Donald Sutherland, Toby Jones et Woody Harrelson retrouvent leurs personnages du premier opus, beaucoup de nouvelles têtes ont été embauchées.

Et d'abord trois talents déjà confirmés : Jena Malone (Into the Wild, Sucker Punch) dans le rôle de Johanna Mason, Amanda Plummer se mettra dans la peau de Wiress et Philip Seymour Hoffman distillera son talent en jouant Plutarch Heavensbee, Haut Juge qui remplace Seneca Crane, morte dans le premier épisode.

Derniers recrutés en date pour incarner d'autres anciens champions des jeux : Alan Ritchson, machoire carrée, blond, sera Gloss ; Bruno Gunn (Bad Teacher) jouera Brutus ; Meta Golding interprétera Enobaria ; et Lynn Cohen en Mags s'amusera à être la doyenne des vainqueurs (de 80 ans).

Scénarisé par Simon Beaufoy (Slumdog Milionaire), le film, toujours adapté du roman de Suzanne Collins, sera réalisé par Francis Lawrence, qui a signé son contrat début mai. Il remplace Gary Ross. Lawrence (rien à voir avec l'actrice Jennifer) a réalisé des films comme De l'eau pour les éléphants, Je suis une légende, Constantine et des clips pour Jennifer Lopez et Britney Spears.

Le tournage commence début septembre et le film sera dans les salles le 22 novembre 2013 aux USA et le 27 novembre 2013 en France. Le troisième opus sera divisé en deux parties, qui seront en salles le 21 novembre 2014 et le 20 novembre 2015.