Bernie se casse à 51 ans (1957-2008)

Posté par vincy, le 10 août 2008

berniemac.jpgBernard Jeffrey McCullough, plus connu sous le nom de Bernie Mac, est décédé d'une maladie aux complications pulmonaires à Chicago, le 9 août.

Géant d'un mètre quatre-vingt onze, marié depuis 1997 à Rhonda, il avait débuté dans le "stand up", et est rapidement devenu l'une des gloires du genre. Il a connu une immense célébrité en animant The Bernie Mac Show, deux fois nommé aussi bien aux Emmy Awards qu'aux Golden Globes.

Le cinéma a fait appel à lui dès 1992 (Mo' Money, Whi's the Man, House Party 3...). Mais c'est en 2001 qu'il casse la baraque avec sa participation à Ocean's 11, de Steven Soderbergh. Il appartient à la bande de George Clooney, en bon croupier un peu pourri. Il fera partie des deux autres aventures.

On le remarquera aussi dans Drôles de dames, le deuxième opus, devenant Bosley et remplaçant Bill Murray. Eternel second rôle dont les choix ne feront pas date. Il est le frère du président Chris Rock dans Head of State, le coach de Terrence Howard dans Pride, remplace Spencer Tracy dans le mauvais remake de Qui vient dîner ce soir?, s'invite dans Transformers. Reconnaissons au moins sa participation au culte Bad Santa, où il clame cette phrase incroyable : "certes, Papa Noël a enculé quelqu'un..."

On le verra de manière posthume dans Soul Men, avec Samuel L. Jackson, et dans Old Dogs, avec Robin Williams et John Travolta.

Venise s’offre Wenders

Posté par MpM, le 27 juin 2008

Wim Wenders

C’est Wim Wenders qui présidera le jury de la 65e édition de la Mostra de Venise du 27 août au 6 septembre prochains, succédant ainsi au Chinois Zhang Yimou qui avait récompensé son compatriote Ang Lee (Lust, caution) en 2007. Une sorte de retour aux sources pour le réalisateur allemand qui avait présenté son premier long métrage L'angoisse du gardien de but au moment du penalty (adapté d’un roman de Peter Handke) dans la cité lacustre en 1971 et a remporté le lion d’or dix ans plus tard avec L’état des choses.

Pour avoir une petite idée de ce que le réalisateur de Paris, texas (Palme d’or à Cannes en 1984), Les ailes du désir (Prix de la mise en scène en 1987) et Buena vista social club pourrait récompenser, il suffit de se pencher sur ses deux prestations en juré cannois, décidément son festival de prédilection (il y a présenté une quinzaine de films toutes sélections confondues, dont The Palermo shooting en 2008, et remporté 5 prix). En 1989, président du jury des longs métrages, il distingue Steven Soderbergh dont c'est le premier film (Sexe, mensonges et vidéo, palme d’or), Emir Kusturica (Le temps des gitans, prix de la mise en scène), Bernard Blier (Grand prix spécial pour Trop belle pour toi ex-aequo avec Cinéma paradiso de Giuseppe Tornatora) ou encore Denys Arcand (Jésus de Montréal, prix du jury). En 2003, il remet la Caméra d’or à Reconstruction du danois Christopher Boe, une fable amoureuse à la temporalité totalement déconstruite. Autant dire que le cinéaste, aux goûts particulièrement éclectiques et novateurs, ne se contentera pas d’un palmarès convenu et académique. Excellente nouvelle pour les organisateurs du Festival de Venise qui répondent ainsi intelligemment au choix judicieux de Sean Penn par le rival cannois...

Cannes : Qui est Demian Bichir?

Posté par vincy, le 21 mai 2008

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Demian Bichir est Fidel Castro. En tout cas il l'incarne dans le diptyque de Steven Soderbergh, Che. Il aime les personnages historiques puisqu'il fut aussi Zapata dans un récent téléfilm (photo). Ce quadra a vint cinq ans de métier tant à la télé mexicaine, son pays, que dans des productions hispanophones cinématographiques. Il a même remporté l'équivalent d'un Oscar mexicain (l'Ariel) pour sa prestation dans Hasta morir en 1994.

Bichir a été rapidement engagé dans des films plus internationaux, grâce à Alex de la Iglesia, cinéaste espagnol en vogue. Il partage ainsi l'affiche de Perdita Durango avec Javier Bardem et James Gandolfini. Agustin Diaz Yanes l'enrôle dans sa comédie surréaliste Sans nouvelles de Dieu, aux côtés de Victoria Abril, Gael Garcia Bernal, Fanny Ardant et Penelope Cruz. Il y est un boxeur déchu et même décadent. C'est surtout son rôle de voyou et ex-taulard dans le mexicain Fuera del Cielo qui le fait remarquer dans les festivals.

Face à Benicio Del Toro, son feu d'artifice pourrait l'amener à des rôles majeurs. Pour le moment, il n'a rien tourné depuis l'épuisant Che.

Cannes : Qui est Karen Allen?

Posté par vincy, le 18 mai 2008

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Il y a un brune un peu charnue dans le nouvel Indiana Jones, c'est qui? Une ancienne conquête apparemment... Marion Ravenwood n'est autre que Karen Allen, actuellement 57 ans, flirt du Dr Jones dans Les aventuriers de l'Arche perdue, à la fois réticente à ses manières et son métier, et très attirée par l'homme. Elle avait joué chez Kaufman et Friedkin avant ça. elle avait même été envisagée pour être la Princesse Leïa!

Sans devenir une star, Karen Allen a eu l'occasion de tourner avec Alan Parker, John Carpenter (l'injustement oublié Starman), Richard Donner (Fantômes en fête), Paul Newman (La ménagerie de verre,), Steven Soderbergh (King of the Hill), Spike Lee (Malcom X)... Pas si mal pour une "oubliée". Récemment elle partageait l'affiche de En pleine tempête (avec Clooney), In the Bedroom (l'excellent film de Todd Field).

Elle a aussi beaucoup tourné pour la télé, et, comédienne respectée sur les planches, continué la scène. A côté de tout cela, elle enseigne le théâtre et ouvert une boutique de tricot!

Cannes : les rumeurs vont bon train

Posté par vincy, le 17 mai 2008

Que n’aura-t-on pas entendu sur les soi disants couacs du festival. Retards à l’allumage avec une conférence de presse retardée, un jury et une compétition incomplets à deux semaines de l’ouverture, etc...
Il va falloir s’y faire. Cannes était le seul festival majeur à annoncer son programme en une seule fois. Ce ne sera peut-être plus le cas. En ne voulant que des avant-premières mondiales et en se méfiant du piratage, Thierry Frémeaux, le délégué général du Festival, verra de plus en plus de films non mixés, et choisira ses sélectionnés de plus en plus à la dernière minute. Les films de Gray et Eastwood sont ainsi arrivés dans la semaine précédant la conférence de presse. Le Soderbergh n’était pas encore achevé tout à fait. Est-ce pour cela que le Gray comme le Soderbergh sont projetés simultanément pour la presse comme pour le jury ? Pour une fois que ce n’est Kar-wai qui est en retard… Le problème ne se pose réellement que pour les mensuels de cinéma. Tous les autres médias son habitués à la réactivité et n’ont pas besoin de délais de bouclages importants.

Indiana Jones 4 avait été annoncé en ouverture par un journal habituellement bien informé. Thierry Frémeaux étant l’un des rares à avoir vu le film a pourtant démenti très rapidement l’information. Logique : la Paramount refusait d’aller au casse-pipe à la manière d’un Da Vinci Code. On le sait : le film d’ouverture est régulièrement incendié. Même un film comme Blindness cette année ou My Bluebrry Nights l’an dernier, pourtant signés de cinéastes respectés par les festivaliers, ont subi des notes un peu trop sévères…
Enfin, Charlize Theron avait été pressentie pour le jury. On l’a remplacée par Jeanne Balibar, comédienne française peu connue. Peu importe notre opinion sur le sujet, en choisissant une actrice comme Balibar, le jury avait une tonalité intellectuelle et politique. Avec Theron, on aurait eu le glamour. Cette année Cannes se veut sérieux. Cela déplaît peut-être à ceux dont le mot cinéma ne signifie que « montée des marches ».

Cannes : une compétition intrigante

Posté par vincy, le 23 avril 2008

Lors de la conférence de presse, ni le film d'ouverture ni celui de clôture ne furent confirmés. Il manquait aussi le troisième film français, soulignant cruellement l'absence des pressentis : Tavernier, Dumont, Jaoui, Simon, De Van, Richet, Barratier, Pang, Podalydès... Côté étranger, nul film anglais, pas de Mereilles tant espéré, aucun film africain. Reste une liste aussi innovante qu'intrigante et même parfois excitante.

Les trois singes, Nuri Bilge Ceylan (Turquie)

Le silence de Lorna, Jean-Pierre et Luc Dardenne (Europe, Belgique)

Un conte de Noël, Arnaud Desplechin (Europe, France)

Changeling (L'échange), Clint Eastwood (U.S.A.)

Adoration, Atom Egoyan (Canada)

Waltz with Bashir, Ari Folman (Israël)

La frontière de l'aube, Philippe Garrel (Europe, France)

Gomorra, Matteo Garrone (Europe, Italie)

24 City, JIA Zhang-ke (Chine)

Synecdoche New York, Charlie Kaufman (U.S.A.)

My Magic, Eric Khoo (Singapour)

La mujer sin cabeza, Lucrecia Martel (Argentine)

Serbis, Brillante Mendoza (Philippines)

Delta, Kornel Mundruczo (Europe, Hongrie)

Linha de Passe, Walter Salles et Daniela Thomas (Brésil)

Che, Steven Soderbergh (U.S.A.)

Il divo, Paolo Sorrentino (Europe, Italie)

Leonara, Pablo Trapero (Argentine)

The Palermo Shooting, Wim Wenders (Europe, Allemagne)

A noter que le plus court des longs métrages dure 75 minutes (My magic) et le plus long 240 minutes (eh oui 4 heures!) puisqu'il réunit les deux opus de Soderbergh en un seul film.

Mexicanische Mauer

Posté par vincy, le 11 février 2008

Le Che

A deux pas de Potsdamer Platz, la compagnie Wild Bunch a installé un préfabriqué aux couleurs cubaines, avec deux grosses "américaines"décapotables, et un immense portrait du Che. Un terrain vague entre les salles de la Berlinale et le QG du marché du film, à deux pas de l'ancien mur. Un concept artistico-marketing pour vendre Guerilla et The Argentine, le diptyque de Soderbergh sur Che Guevarra. Berlin foisonne toujours d'idées pour remplir ces zones inhabitées, ses trous entre deux batiments, ces anciens restes de guerre froide.

Wild Bunch

Dans Lake Tahoe, une jeune mère a nommé son fils Fidel, en hommage à Castro. La révolution cubaine reste un mythe. Pourtant, dans ce film mexicain coloré, se déroulant dans un Yucatan plus rural que touristique, le rêve n'existe pas. Tout juste fantasme-t-on sur Bruce Lee. Tout le monde s'ennuit et rêve d'un monde différent (meilleur, vraiment?), comme cefameux Lake Tahoe, touche d'émeraude entre le Nevada et la Californie. Le Mexique est écrasé de chaleur, d'ennui. Il faut que Juan ait un accident de voiture, une Nissan rouge écarlate dans un poteau télégraphique, pour que ce petit monde sorte de sa sieste. Entre les aboiements de chiens et les bruits de moteurs, la vie se la coule douce...

Rien à voir avec le Mexique de Zonca, celui de Julia. Tilda Swinton part favorite pour le prix d'interprétation féminine, avec un rôle très proche de ceux que Cassavetes donnait à Gena Rowlands. Gloria à Tilda. Fuite éperdue dans le désert de Californie. Zonca suit la vie pas rêvée d'un ange déchu. Femme affolée, piégée, elle se lance dans un mur, en pleine nuit, pour échapper à la police, à la prison. Elle perce le mur avec son capot de bagnole, sérieusement endommagé. A croire qu'il faut des pépins mécaniques pour ouvrir les yeux.

Pourtant ce mur est une prison en soi. L'Amérique qui s'enferme, pour se protéger des flux migratoires mexicains. Un simple trou, un passage facile. Ce n'est qu'un mur. Une honte sur laquelle il faut mieux ironiser. Mais à Berlin, un mur a valeur de symbole. S'il a quasiment disparu, on peut encore en deviner les séquelles et les stigmates. Le tracé en pavé ne suffit pas à cacher des terrains entiers et vides, où l'herbe folle pousse face à des cages à lapins.

Cocktails mexicains

Un mur entre deux pays c'est encore autre chose. Une illusion pour se protéger d'un quelconque danger. La marque de faiblesse des puissants. Alors on croit aux mythes. Au Guevarra en leur temps, aux Obama d'aujourd'hui. Pourtant, lorsqu'on se promène à Berlin, il ne reste qu'une architecture monumentale pour nous rappeler l'idéal communiste. Ce ne son que des chimères face aux dures réalités de la vie de Julia ou de Juan.