Cannes 2019: Les quatre grands films de John Carpenter (Carrosse d’or)

Posté par kristofy, le 15 mai 2019

John Carpenter. Son nom de prince des ténèbres est déjà légendaire, car il évoque un assaut de souvenirs de films qui ont vraiment marqué l'antre de la folie de notre mémoire de vampires de cinéma.

« En France, je suis un auteur. En Angleterre, je suis un réalisateur de films. Et, aux Etats-Unis, je suis une sorte de clochard », John Carpenter.

C'est l'un des plus grands cinéastes, dont la longue filmographie se résume presque à une confrontation avec le Mal. La majorité de ses films est une exploration du fantastique et de la science-fiction. Son surnom de 'Big John' est d'ailleurs synonyme à la fois de respect et d'admiration, il a connu des grands succès, mais aussi quelques échecs, où le temps a finalement joué en sa faveur : « Je ne changerais absolument rien à ma carrière. Je suis ravis des films que j’ai fait. Il y en a que j’aime moins, mais je peux les regarder en me disant : c’est pas si mal ! S'il y en a qui ne les aiment pas, qu’ils aillent se faire foutre. »

Entre lui et la France s'est nouée une relation un peu intime. Il a eu le plaisir de recevoir plusieurs fois des prix pour ses films au Festival international du film fantastique d’Avoriaz (qui a migré à Gérardmer) où il a remporté trois fois le Prix de la Critique : en 1979 pour Halloween, en 1980 pour Fog et en 1988 pour Prince des ténèbres.

Il a grandi avec les westerns de Sam Peckinpah, John Ford, et Howard Hawks (il y fait plusieurs références) mais il aime aussi La Bonne année de Claude Lelouch ! En 2019, c'est (enfin) Cannes qui le célèbre, à la Quinzaine des réalisateurs, avec un Carrosse d'or (succédant à Martin Scorsese).

En 1970 un Oscar du meilleur court-métrage est attribué au court The Resurrection of Broncho Billy réalisé par des étudiants de la fameuse école de cinéma USC (University of Southern California’s School of Cinematic Arts). John Carpenter en est le co-scénariste, le monteur, et le compositeur de musique. De son premier long-métrage en tant que réalisateur - Dark Star en 1974 - à son dernier film - The Ward en 2011-,  il y a plus d'une vingtaine de films (dont une poignées pour la télévision) où John Carpenter en est à la fois producteur, réalisateur, scénariste, monteur (parfois sous un pseudonyme), et compositeur. Et depuis sa contribution pour cet Oscar d'un court-métrage, avant que ne débute vraiment sa carrière professionnelle, il n'a jamais reçu la prestigieuse statuette dorée sur son nom. Il est grand temps que ses pairs et héritiers de cinéma rendent hommage à son cinéma, et c'est donc le cas via la SRF (Société des Réalisateurs de Films) et Cannes avec cet hommage à sa carrière.

Retour sur 4 films essentiels en particulier de la filmographie de John Carpenter :

- Assaut (Assault on Precinct 13), 1976 :
Le premier film de Carpenter Dark Star était une plaisante fantaisie spatiale. Ça n'a pas marqué l'époque, mais c'était tout de même précurseur : les images de déplacement du vaisseau à toute vitesse 'hyper-drive' ont été l'influence de la vitesse 'hyper-espace' du Star Wars de George Lucas, le co-scénariste de Dark Star, Dan O'Bannon, en a d'ailleurs repris plusieurs éléments pour le scénario de Alien de Ridley Scott. En fait John Carpenter veut retrouver une structure de western, genre tombé en désuétude mais qu'il adore. Il va d'ailleurs faire référence au Rio Bravo de Howard Hawks au travers d'un polar urbain un peu violent et assez novateur : Assaut. Carpenter est à la fois réalisateur, scénariste, monteur, et compositeur de la musique.

Un commissariat où il ne reste qu'une poignée de policiers pour cause de déménagement reçoit en transit, pour une nuit, un criminel. Mais un furieux gang va attaquer... Le détenu dangereux est blanc et le valeureux policier est noir (ce qui à l'époque est assez subversif). Ils vont devoir s'allier pour se défendre contre cet assaut. Le film est devenu une référence incontournable du film d'action. Second film pour John Carpenter, mais le premier qui va compter, le succès est relatif et prendra du temps sauf en Angleterre où il triomphe, la carrière de Carpenter est lancée.

- Halloween, la nuit des masques (Halloween), 1978 :
Suite à Assaut, il y a l'idée faire quelque chose de très différent avec un tueur qui poignarde une babysitter. L'histoire sera simple mais diablement efficace. Un soir d'Halloween, le petit garçon Michael Myers de 6 ans tue sa sœur à coups de couteau. Il est alors interné en hôpital psychiatrique, dont il s'échappe à l'âge de 21 ans, le jour d'Halloween. Avec un masque et un couteau, il va assassiner de nouveau en s'attaquant à des lycéennes. L'une d'elle va essayer de ne pas se faire tuer (et c'est la révélation de jeune actrice Jamie Lee Curtis).

Le succès est tellement énorme (325 000 $ de budget, 46 millions $ de recettes de l'époque soit l'équivalent de 180M$ aujourd'hui) que ça en devient un des films les plus rentables, et même le début d'une franchise aux multiples suites et remakes. John Carpenter est sur un tremplin pour faire ce qu'il veut ensuite. Halloween avec son iconique tueur masqué et sa musique angoissante (de Carpenter) est devenu un film d'horreur culte.

- The Thing, 1982 :
En 1979 John Carpenter avait réalisé pour la télévision Le roman d'Elvis, un biopic sur Elvis Presley (donc bien avant la mode des biopics musicaux qui nous arrive en ce moment, parmi lesquels Rocketman cette année à Cannes) avec  l'acteur Kurt Russell dont la carrière sera alors vraiment lancée. Kurt Russell deviendra le héros fétiche de Carpenter qui le caste par la suite quatre autres fois :  New-York 1997 en 1981 et sa suite Los Angeles 2013 en 1996, Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin en 1986 et surtout The Thing, îson premier film de studio, avec Ennio Morricone à la bande musicale. Ici John Carpenter se lance dans l'adaptation d'un de ses films préférés La Chose d'un autre monde de 1951 (en noir et blanc) de Howard Hawks et Christian Nyby, il trouve là matière à faire un grand film de science-fiction.

Dans le froid de l'Antarctique, une station de recherche avec quelques scientifiques américains découvrent que des collègues norvégiens ont trouvé quelque chose mais qu'ils sont tous morts, sauf un chien. Ils vont découvrir eux aussi cette chose qui va les tuer un par un... The Thing est l'un des plus grands films de John Carpenter mais à l'époque cela va devenir sa plus grande désillusion : ça sera une déception commerciale, car juste avant il y avait eu la sortie triomphale du bienveillant E.T. de Steven Spielberg. Le public de l'époque ne voulait pas voir une forme de vie extraterrestre exterminatrice des humains. The Thing, avec sa célèbre dernière séquence où il faut deviner qui est contaminé ou pas, a su gagner son public plus tard au fil des années jusqu'à devenir un classique.

- Christine, 1983 :
Suite à l'accueil décevant de The Thing, le studio producteur retire à John Carpenter la réalisation d'un film adapté d'un roman de Stephen King avec un enfant poursuivis pour ses dons : Charlie (Firestarter) sera mis en image par Mark L. Lester avec comme héroïne justement la petite gamine de E.T. Drew Barrymore. Mais ça n'a pas suffit pour faire un succès.

Les romans de Stephen King sont à cette époque presque tous transposés au cinéma (Carrie, Shining, Dead Zone...) et ça semble naturel que John Carpenter soit parmi les cinéastes destinés à l'adapter,. Il fera alors un film d'après un autre de ses thrillers : Christine. Un jeune lycéen plutôt solitaire et peu sûr de lui achète une vieille voiture, une Plymouth Fury rouge en mauvais état. Il va la réparer (et elle va se réparer elle-même aussi). Entre la voiture et lui se développe une relation spéciale, lui prend de l'assurance et drague une fille, mais il se pourrait que cette voiture prénommée Christine, par jalousie, tue les gens qui approche de trop près son conducteur...

Le livre n'est pas le plus passionnant de Stephen King, mais John Carpenter a su ici le mettre un image de belle manière en élevant une histoire de série B au niveau d'un (grand) film d'auteur, renouant avec le style des mélos et des drames des années 1950-1960. Avec Christine, le réalisateur montre son de talent au service d'une commande d'un grand studio de cinéma (et n'oublions pas encore une fois cette BOF splendide). Il signera ensuite, avec un même sens de qualité le très beau Starman en 1984 ou Les Aventures d'un homme invisible en 1992. Prouvant une fois de plus que l'humain et le fantastique font bon ménage.

Il connaît divers échecs commerciaux avec ses films suivants, mais le John Carpenter plus iconoclaste et imprégné de western se retrouve par exemple dans Vampires en 1998 et Ghost of Mars en 2001. Après deux participations à la série de téléfilms Masters of horror, et symboliquement 10 ans après son épique Ghost of Mars, Carpenter a repris la caméra en 2011 pour The Ward avec Amber Heard dans un hôpital avec un esprit maléfique.

John Carpenter ne tourne plus de films mais il continue de faire la musique: il a d'ailleurs composé celle du Halloween de David Gordon Green, le 11ème film de la saga. L'empreinte de John Carpenter dans le cinéma est telle que plusieurs de ses films font l'objet de suite, préquelle, remake : c'est le cas de Assaut, Halloween, The Fog, The Thing.

John Carpenter recevra le Carrosse d’or 2019

Posté par vincy, le 28 mars 2019

Un cinéaste culte et hors-norme recevra le Carrosse d'or cette année au Festival de Cannes en ouverture de la 51e Quinzaine des réalisateurs. John Carpenter, réalisateur de Christine, Le village des damnés, Halloween, The Fog, Starman, Le Prince des ténèbres, L'antre de la folie, The Thing, ou encore New York 1997, sera le 4e cinéaste américain à recevoir cet honneur, après Clint Eastwood, Jim Jarmusch et Martin Scorsese.

"Chacun des vos films exalte le plaisir contagieux de la mise en scène, où le travail sur l’espace, le hors-champ, le visible et l’invisible est toujours renouvelé, régénéré, afin de mieux redéfinir la peur" explique la lettre du conseil d'administration de la Société des réalisateurs de films, qui décerne cette récompense. "Une peur qui n’oublie jamais de convoquer les émotions de personnages et d’acteurs désormais iconiques  (...) Votre clairvoyance de vigie nous paraît encore plus essentielle à un moment où le consumérisme et les dérives politiques ont rejoint l’acmé terrible que vous dénonciez déjà dans They Live ou Los Angeles 2013. Et tandis que vos magnifiques bandes-son continuent d’inspirer la scène électronique française, nous souhaiterions nous aussi, en tant que cinéastes, réaffirmer notre amour pour votre travail à travers cet hommage si cher à nos cœurs. Et vous remercier ainsi pour l’humour féroce, la puissance plastique, l’imaginaire délirant, la lucidité inouïe de vos films."

Cinéaste de la paranoïa, de la peur, de l'enfermement et de la classe moyenne (contre les élites), trois fois récompensé à Avoriaz (ancêtre de Gérardmer), snobés par les grands prix, il a à son actif de nombreux films extrêmement rentabilisés malgré des coûts de production souvent dignes d'un film indépendant. En France, ses plus gros succès sont New York 1997, Christine, Fog et Les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin.

Acteur, producteur, compositeur, scénariste, John Carpenter succède à Werner Herzog.


Quand Hollywood va sur Mars, c’est souvent le crash

Posté par vincy, le 24 octobre 2015


Seul sur Mars connaît un très beau succès en salles, au point de devenir l'un des films les plus populaires de Ridley Scott mais aussi pour son acteur Matt Damon. Mercredi, il a attiré 176000 spectateurs en France. Il a déjà rapporté 330 millions de $ de recettes dans le monde.

Ce n'est pourtant pas le premier film à fantasmer sur la Planète rouge. Et d'ailleurs, hormis quelques rares exceptions, Mars a souvent joué les décors de séries B ou même de navets.

Pas vraiment sur Mars, mais plein de martiens, Mars attaque! de Tim Burton (1996) reste l'un des meilleurs films du genre, à la fois drôle et cruel, gore et foutraque. Un délire complet mais il se déroule sur Terre pour une majeure partie de l'action (enfin ce qu'il en restera puisque les sales petits hommes verts détruiront à peu près tout).

Si cinq films se détachent dans notre classement (complètement subjectif), qui n'intègre pas Seul sur Mars, mentionnons quand même quelques autres oeuvres SF. John Carter, le plus récent (2012) d'Andrew Stanton, avec Taylor Kitsch: le film a été parmi les plus gros bides de cette année-là. Et si on remonte le temps: Mars needs Moms (2011), produit par Zemeckis, flop financier monstrueux et ratage intégral, Doom film naze d'Andrzej Barktowiak (2005), avec The Rock, Ghosts of Mars de John Carpenter (2001), très bon film du samedi soir avec Ice Cube, Natasha Hentsridge, Jason Statham et Pam Grier, Rocketman (1997), fiasco sidéral avec Harland Williams, le désastreux My Favorite Martian (Mon martien favori, 1999), adapté de la sitcom éponyme , avec Doc Christopher Lloyd, ou encore Martians Go Home (1990), adaptation du roman de Frederic Brown, avec Randy Quaid, et qu'on a vite fait d'oublier.

Parmi les anciens films, il ne faut pas oublier Invaders from Mars (Les envahisseurs de la planète rouge, 1953), de William Cameron Menzies, avec Helena Carter et Jimmy Hunt, complètement barré au niveau du script et métaphore anti-communiste durant la guerre froide (un remake en 1986, L'invasion vient de Mars, enlevait toute la saveur du propos). Tous les prétextes sont bons pour Hollywood qui a aussi imaginé un Santa Claus Conquers the Martians en 1964, réalisé par Nicholas Webster. Plus loin dans le temps, Abbott et Costello sont aussi allés sur Mars (Abbott and Costello Go to Mars, 1953), enfin ils ont essayé, parce qu'ils ont plutôt fait escale sur Vénus. Et encore plus loin, en 1952, Harry Horner a réalisé Red Planet Mars.

Enfin il y a le cas de La Guerre des mondes. Les deux films adaptés du roman d'H.G. Welles, celui de Byron Haskin en 1953 et celui de Steven Spielberg en 2005, ne vont pas sur Mars, mais, une fois de plus, les créatures qui en viennent sont hostiles (bande de jalouses) à la Planète bleue. Les deux films ont le mérite d'être de bons produits dans leur genre.

1. Total Recall (1990). Le film de Paul Verhoeven (pas son remake certes efficace mais inutile de 2012), inspiré du classique de Philip K. Dick, est le chef d'oeuvre du genre. L'un des meilleurs films avec Arnold Schwarzenegger aussi, et l'occasion de découvrir une certaine Sharon Stone pré-Basic Instinct. Tout y est démesuré. De l'action aux décors. Mais le plaisir du divertissement produit persiste 25 ans après son carton en salles. On reste toujours scotchés à son sofa face à ce film qui transforme la perte d'identité et de mémoire en délire héroïque et paranoïaque.

2. Mission to Mars (2000). Brian De Palma adapte une attraction de Dineyland avant l'heure, et avec quelques vedettes: Tim Robbins, Gary Sinise,  Connie Nielsen et Don Cheadle. Ce n'est pas le meilleur De Palma, mais c'est aussi un film largement sous-estimé. Si le scénario manque de singularité, l'aspect esthétique, visuellement superbe, et la mise en scène en font un film kubrickien (on parlerait même de plagiat). Mais il y a pire référence. Et De Palma a voulu insuffler un peu de réalité scientifique en collaborant avec la NASA (déjà) plutôt que de jouer sur les fantasmes habituels.

3. Robinson Crusoe on Mars (Robinson Crusoe sur Mars, 1964). Byron Haskins, spécialiste du genre SF pop, utilise toute la technicolor de l'époque pour une fresque où un astronaute (Paul Mantee) et un singe se crashe sur notre voisine, où l'attend son Vendredi. Drôle de mixe. A l'époque, on voyageait dans l'espace mais on ne connaissait pas encore la lune. Fantasmagorie sous acide, c'est surtout un merveilleux exemple de ce que l'on peut faire à partir d'un roman classique en le transposant dans un imaginaire futuriste. Et pour une fois, Hollywood n'a rien gâché avec un remake.

4. Red Planet (Planète rouge, 2000), d'Antony Hoffman, avec Val Kilmer, Terence Stamp et Carrie Anne-Moss. Pas forcément meilleur que les autres, ce film est lance la veine "survivaliste" dont va s'inspirer Seul sur mars (les deux ont d'ailleurs été tourné en Jordanie) et tant d'autres films. Sorti simultanément à Mission to Mars, les deux films se sont neutralisés après une âpre bataille entre les deux studios (Disney pour De Palma, Warner pour de Hoffman). De bons effets spéciaux, un script plausible, et un genre plus réaliste qu'effrayant: le film est avant tout un drame existentiel en milieu hostile, alors que le public s'attendait à un pop-corn movie.

5. Stranded de María Lidón (2001). Un film espagnol réalisé par une femme? Et oui, c'est la petite découverte du classement. Inédit en France, ce film sélectionné au Festival de San Sebastian, a quasiment la même intrigue que Seul sur Mars, même si là il n'y a aucune aventure solitaire puisqu'il s'agit d'un groupe (où l'on croise Vincent Gallo et Maria de Medeiros). Plus psychologique que terrifiant, ce film de survie (et de sacrifice) est avant tout un portrait réaliste de ce que l'être humain est capable de faire (ou pas) en milieu étranger.

Au Forum des Images, la contamination fait son cinéma

Posté par kristofy, le 15 décembre 2014

Le Forum des Images à Paris organise depuis mercredi et jusqu'au 25 janvier une synthèse des films autour du thème de la Contamination : « De la peste au péril atomique, en passant par le fantasme des zombies ou des extra-terrestres, la peur de la mort collective rebat les cartes du jeu social. Exclusion, mise en quarantaine, paranoïa, chasse au coupable, fuite et instinct de survie constituent un matériau cinématographique des plus riches pour des cinéastes de tous genres et de toutes époques. »

C’est une large sélection de plus de 80 films à (re)découvrir en décembre et janvier, mais aussi des invités pour des conférences avec le public. C’est donc l’occasion de rattraper quelques classiques sur grand-écran: Nosferatu de Murnau (1922), Vaudou de Jacques Tourneur (1943), La nuit des morts-vivants (1968) de Romero, Rage de David Cronenberg (1977), Alien (1979) de Ridley Scott, Le loup-garou de Londres de John Landis (1981), The Thing de John Carpenter (1982), Epidemic de Lars Von Trier (1987), Kids de Larry Clark (1995), Trouble every day de Claire Denis (2001), Jellyfish de Kiyoshi Kurosawa (2003), Shaun of the dead de Edgar Wright (2004), Isolation de Billy O’Brian (2006), The Host de Bong Joon-ho (2006), Bug de William Friedkin (2006), Les témoins de André Téchiné (2007), Morse de Tomas Alfredson (2008), Phénomènes de Shyamalan, Thirst de Park Chan-wook (2009), District 9 de Neil Blomkamp (2009), Monsters de Gareth Edwards (2010), Contagion de Soderbergh (2011), Antiviral (2012), Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée (2013), Grand Central de Rebecca Zlotowski (2013), Under the skin de Jonathan Glazer (2013), Pandémie de Kim Seong-su (2013)…

Plusieurs films rares seront à ne pas rater dans la salle de cinéma comme L’ile des morts de Mark Robson (1945), L’homme qui rétrécit de Jack Arnold (1957), Le sang du Vampire de Henry Cass (1958), Le masque de la mort rouge de Roger Corman (1964), Mensonge avec Nathalie Baye (1993), et quelques documentaires aussi La terre de la folie de Luc Moullet (2009), La part du feu de Emmanuel Roy (2013), Et maintenant? rappelle-moi de Joaquim Pinto (2013).

Presque chaque semaine une conférence prendra presque la forme d’un cours de cinéma : ‘William Friedkin, le mal par le mal’ (vendredi 19 décembre, 18h30), ‘de l’invisible à l’invasion: le cinéma de Kiyoshi Kurosawa’ (vendredi 23 janvier, 18h). A noter que William Friedkin vient de publier ses Mémoires en France. Friedkin Connection, Mémoire d'un cinéaste de légende (La Martinière) revient sur sa vie, son oeuvre et surtout sur sa vision d'Hollywood, pas tendre.

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Cycle Contamination au Forum des Images
Du 10 décembre au 25 janvier.
Renseignements sur le site de la manifestation

La Horde en dvd et vod : rencontre avec Yannick Dahan et Benjamin Rocher

Posté par kristofy, le 9 juillet 2010

yannick dahan benjamin rocher la hordeLe film de genre français est comme un serpent de mer qui revient : il y a l’enthousiasme d’en faire et l’envie d’en voir mais il manque l’engouement. Pour fêter en avance la sortie en dvd de leur film La Horde les deux réalisateurs Yannick Dahan et Benjamin Rocher ont donné rendez-vous dans un bar parisien à dix internautes. Une rencontre autour de quelques verres pour parler autant du film que de cinéma en général, sans intervenant extérieur ni langue de bois, et des discussions improvisées pendant plus de deux heures dont voici un écho.

L’accueil du film : Plusieurs mois après la sortie en salles on est toujours convaincus que notre film est 1000 % différent des autres productions françaises. Les anglais ont adoré et ça va sortir au Japon, la chose à laquelle on ne s’attendait pas la sortie directement en dvd (interdit aux moins de 18 ans) en Allemagne; en Australie et au Brésil. C’est notre premier film et il nous a apporté pleins de satisfactions même avec un nombre d’entrées en salles en deçà des espérances. En fait il y a un vrai public large pour le film de genre étranger comme The Descent ou Saw, mais il y a malheureusement une certaine défiance quand c’est fait par des Français. En plus quand 18 nouveaux films sortent la même semaine tout se joue entre le mercredi et le dimanche pour les ‘petits’ films, en face on avait Wolfman avec Benicio Del Toro et toujours Avatar. Il n’y a pas que La Horde qui n’a pas bien marché (48 000 entrées en première semaine, ndlr), c’est aussi le cas de films d’auteur plus classiques comme L’autre Dumas avec Depardieu qui a fait un flop, même Lovely bones de Peter Jackson s’est planté. Ce contexte difficile de sorties encombré fait que La Horde a été beaucoup plus vu à l’étranger qu’en France.

Est-ce qu’il y a un avenir pour le film de genre français ?
Il y a des producteurs qui ont vraiment une volonté pour ce qu’on appelle le film de genre, mais leur financement est toujours difficile. Il a bien fallu nous adapter au budget qu’on avait, en élaguant notre scénario et en supprimant des plans pour moins de jours de tournage. Si on n’avait pas eu le soutien de Canal+ le film n’aurait certainement pas vu le jour, c’est pareil pour Frontières, A l’intérieur ou Martyrs. Et puis comme il y a un vrai risque de perdre de l’argent car ce n’est pas facile à rentabiliser alors au bout d’un moment les producteurs baissent les bras, par exemple après les problèmes de distribution de Martyrs le producteur s’est tourné vers la comédie avec Safari… Après, la conséquence logique c’est qu'on nous propose de faire des remake aux Etats-Unis : je crois que tout le monde a été contacté pour celui de Hellraiser. Et encore il faut arriver à exposer son point de vue, il y a un très bon scénario d’un Dracula Year One (sur la découverte de ses envies de sang) qui circule et qui a été proposé à Xavier Gens, ça l’intéressait et il leur a expliqué sa vision du film avec une série de dessins, mais il y a Alex Proyas qui arrive avec carrément une dizaine de minutes de film déjà tourné, les américains, eux ils peuvent produire une bobine démo. A part Alexandre Aja qui sait ce qu’il veut, pour tout les français qui ont été engagés sur des films de commandes ça donne plutôt des produits que des films. Pour notre ami Xavier Gens il a réussit depuis à monter son nouveau film The Divide et il s’est vraiment éclaté, pas comme sur Hitman. Je viens d’en voir un montage, c’est un groupe de personnes coincées dans un immeuble après une explosion de fin du monde, et je peux vous dire que ça va être une bombe. Nous on a une structure de production ici et on veut faire des films en France, et on est en train d’écrire ; on a aussi un projet de série un peu comme Dead Set qui mélange comédie et horreur, on va voir si ça se concrétise cet été. Lire le reste de cet article »

Deauville : l’horreur est parmi nous

Posté par kristofy, le 9 septembre 2009

S'il ne fallait qu'un mot, on dirait que District 9 est monstrueux.

On pensait voir un film fantastique qui fait son petit effet, mais il se révèle être un fantastique film qui fait grosse impression. Ici, au Festival américain de Deauville, on entend "very impressive" de toutes parts. Avant la projection, l’acteur Sharlto Copley et le réalisateur Neill Blomkamp (juste 30 ans) étaient encore des visages inconnus, après la séance, ils sont devenus l'objet de toutes les attentions, et notamment d'applaudissements plus que nourris.

En fait, District 9 est coproduit par Peter Jackson (les effets spéciaux sont donc assurés par Weta), et le budget était assez confortable. L'histoire est celle d’extra-terrestres retenus en camps de concentration depuis une vingtaine d'années. Ces réfugiés d’une autre espèce ne sont pas les bienvenus, depuis que violence et trafics en tout genre prolifèrent, et décision est prise de les délocaliser. Un bureaucrate apparemment peu futé est chargé des formalités, mais il va être infecté et… la suite sur les écrans dès le 16 septembre. Ecran Noir en a fait son premier coup de coeur... depuis des lustres. Tout comme Boyle ravivait les zombies aec 28 jours plus tard, on peut dire que Neill Blomkamp fait de même avec les aliens : District 9 est un film novateur, nihiliste, et spectaculaire.

Dans une dimension parallèle (une autre salle de Deauville), Nightmares in red, white and blue : the evolution of the american horror filmon a vu le documentaire Nightmares in red, white and blue : the evolution of the american horror film. Derrière ce titre à faire peur se cache le témoignage de réalisateurs spécialisés dans l'épouvante qui font part de leurs films d’horreur préférés et expliquent pourquoi ils voient en eux une réaction à la politique du moment, depuis les monstres du début du XXe siècle en passant par les serial-killers, jusqu’aux récents films de torture.

Les intervenants, parmi lesquels Roger Corman, Joe Dante, Mick Garris, Larry Cohen, Brian Yuzna, George A. Romero ou encore John Carpenter (ces deux derniers faisant les remarques les plus intéressantes), montrent l'influence de la grande Histoire sur la petite : ainsi, après le retour de soldats amputés après la guerre, certains films de monstres ont évolués, la lutte contre le communisme a vu proliférer des films avec des extra-terrestres venus d’ailleurs, la guerre froide a initié des films qui évoquent les dégâts de l’arme nucléaire, les tueurs les plus fous ont des justifications que l’on trouve dans la religion, le climat post 11 septembre et la guerre en Irak ne seraientt pas sans rapport avec une violence cinématographique de plus en plus barbare, etc.

John Carpenter parle notamment du mal extérieur (les autres, que les Américains veulent combattre) et du mal intérieur (soi-même, que les américains ont du mal à reconnaître). Si dans de nombreux films, les personnages commettent des actes ignobles quand ils ont peur, ne serait-ce pas une réaction à leurs différents gouvernements ? Ce documentaire enchaîne de nombreux extraits de films qui illustrent les propos des différents intervenants, et montre à quel point les films d’horreur sont le reflet d’une certaine contre-culture.

Et justement, que voit-on dans District 9 ? Un lobby de xénophobes qui veut s’enrichir en vendant des armes, un camp de concentration où on oublie dignité et respect, des expériences secrètes et inhumaines, des mensonges aux informations télévisées… mais bien entendu, ce n’est que du cinéma.

Sitges : le cinéma fantastique à l’honneur

Posté par MpM, le 6 novembre 2008

Festival international du film de Catalogne à SitgesPour sa 41e édition, le Festival international du film de Catalogne, consacré au cinéma fantastique, a confirmé le succès croissant rencontré lors des éditions précédentes avec pas moins de 140 000 festivaliers sur une dizaine de jours. Qu’est-ce qui attire les amateurs du cinéma de genre à Sitges ? Probablement la diversité des films présentés, allant de l’épouvante pure et dure au surnaturel, en passant par la science fiction et l’héroïc fantasy. Par le passé, des cinéastes aussi différents que Woody allen (Scoop), Jaume Balagueró (Rec) ou Hayao Miyazaki (Le château ambulant) ont ainsi participé à la compétition principale !

Sans surprise, cette année, il y en avait donc encore pour tous les goûts. Après le très moyen Mirrors d’Alexandre Aja en ouverture, la compétition a enchaîné Surveillance de Jennifer Lynch (meilleur film), Eden Lake de James Watkins (Prix du jury), Le bon, la brute et le cinglé de Kim Jee-woon (meilleur réalisateur et meilleurs effets spéciaux), The Sky Crawlers de Mamoru Oshii (meilleure musique), Tale 52 d’Alexis Alexiou (meilleur scénario), Red de Trygve Allister Diesen and Lucky McKee (Brian Cox meilleur acteur), Martyrs de Pascal Laugier (prix des meilleurs maquillages FX)… Soit à la fois le plus radical et le plus délirant, le plus pervers et le plus philosophique. Hors palmarès et hors compétition, on croisait également Transsiberian de Brad Anderson, Rocknrolla de Guy Ritchie, Dachimawa Lee de Ryoo Seung-wan ou encore The broken de Sean Ellis.

Côté événements, un hommage a été rendu au film 2001, Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick dont c’était le 40e anniversaire. Les réalisateurs Nicholas Meyer (C’était demain, Star Trek 2, 4 et 6…) et John Carpenter (New York 1997, Los Angeles 2013, The thing…) ont par ailleurs reçu un "Time Machine Award" (Prix de la machine à remonter le temps) pour l’ensemble de leur carrière. Enfin, et les mini-events trauma du festival de cannes sont battus à plate couture, une parade de zombies ("Eastpak Zombie Walk") a réuni plusieurs centaines de personnes déguisées en zombies et autres morts vivants, sous la houlette du spécialiste George Romero qui a lui-même donné le coup d’envoi.

L’édition 2009 du Festival de Sitges devrait faire la part belle à l’univers d’Alien (on fêtera le 30e anniversaire du premier volet dirigé par Ridley Scott) et au phénomène Ghostbusters. Avec peut-être, pour fêter l’événement, un défilé nocturne de fantômes ?

Films sous les étoiles, des voitures et des travellings

Posté par vincy, le 24 juin 2008

La cinquième édition de Films sous les étoiles se tiendra au Parc de Saint-Cloud du 26 au 28 juin. Dédiée à l'automobile "star de cinéma", il est d'ailleurs plus facile de rejoindre les lieux en voiture qu'à pied ou en transports en commun...

Au programme Miss Daisy et son chauffeur, Les choses de la vie, Un homme et une femme, Duel, Voyage surprise, Taxi Driver, Thelma et Louise, Speed, Cars, La dernière cavale, Fast and Furious, Godlfinger, Christine, Jours de tonnerre. De course ou amphibie, parlante ou rockeuse, objet de désir ou révélateur d'égo, cercueil ou championne, la bagnole a toujours été une vedette idéale pour l'art du mouvement. Mais quid d'un film muet avec les premières Ford T, de la poursuite légendaire de Bullitt ou des 24 heures du Mans avec Steve McQueen, de cette merveilleuse Coccinelle et ses courses improbables, de La fureur de vivre ou de La plus grande course autour du monde, de Voyage à deux ou du Fanfaron, du Grand embouteillage ou du récent Speed Racer?

La programmation permet, malgré tout, de revoir ou découvrir de grands classiques signés Spielberg, Carpenter ou Scorsese. Et d'oublier, le temps d'une projection, que tout cela consomme beaucoup d'essence et pompe bien les portefeuilles. Comme la cigarette, l'automobile risque un jour d'être un objet fétichiste et nostalgique du 7e art.

Cannes : Qui est Karen Allen?

Posté par vincy, le 18 mai 2008

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Il y a un brune un peu charnue dans le nouvel Indiana Jones, c'est qui? Une ancienne conquête apparemment... Marion Ravenwood n'est autre que Karen Allen, actuellement 57 ans, flirt du Dr Jones dans Les aventuriers de l'Arche perdue, à la fois réticente à ses manières et son métier, et très attirée par l'homme. Elle avait joué chez Kaufman et Friedkin avant ça. elle avait même été envisagée pour être la Princesse Leïa!

Sans devenir une star, Karen Allen a eu l'occasion de tourner avec Alan Parker, John Carpenter (l'injustement oublié Starman), Richard Donner (Fantômes en fête), Paul Newman (La ménagerie de verre,), Steven Soderbergh (King of the Hill), Spike Lee (Malcom X)... Pas si mal pour une "oubliée". Récemment elle partageait l'affiche de En pleine tempête (avec Clooney), In the Bedroom (l'excellent film de Todd Field).

Elle a aussi beaucoup tourné pour la télé, et, comédienne respectée sur les planches, continué la scène. A côté de tout cela, elle enseigne le théâtre et ouvert une boutique de tricot!