[Lumière 2019] Bong Joon-ho, son cinéma et son « tempérament bizarre »

Posté par Morgane, le 21 octobre 2019

Après avoir reçu la Palme d'Or au dernier Festival de Cannes avec Parasite (qui a attiré 20000 spectateurs depuis sa sortie rien qu'au cinéma Comoedia de Lyon, soit un record hors-Paris), Bong Joon-ho a été l'un des invités d'honneur de cette édition du Festival Lumière. C'est l'occasion de découvrir toute sa filmographie - dont le splendide Memories of Murder, rattrapé par l'actualité le mois dernier - ainsi que les films coréens qu'il nous propose via sa carte blanche.

Et en ce jour pluvieux, rien de mieux que d'aller écouter ce grand monsieur du 7e art, souvent drôle, toujours humble, et même assez modeste. Pour cette masterclass à la Comédie Odéon mister Bong Joon-ho est accompagné de sa traductrice (qui fait ici un excellent travail!), de Didier Allouche et de Bertrand Tavernier qui a tenu à être présent pour "dire publiquement son amour à Bong Joon-ho, car les hommages posthumes c'est pas si bien que ça."

Les screen quotas
"Ce système des screen quota mettait en place le nombre de jours où les cinémas devaient montrer des films coréens. Mais cela a posé des problèmes lors des accords de libre-échange avec les États-Unis. A la fin des années 90, quand je préparais Barking dog, il y avait des mouvements pour protéger ces quotas. Mais aujourd'hui les screen quotas ont disparu et pourtant le cinéma coréen a réussi à trouver sa place. En Corée du sud, je dirai que c'est du 50-50 entre le cinéma national et le cinéma américain."

Et Bertrand Tavernier d'ajouter "qu'aujourd'hui tout film gagne à être coréen!"

L'image des forces de l'ordre
Dans The Host et Memories of murder, les forces de l'ordre ne sont pas à leur avantage. "Oui, ce sont des policiers des années 80 qui travaillaient pendant la dictature militaire. Mais c'est assez réaliste." Le tueur de Memories of murder a d'ailleurs été arrêté il y a un peu moins d'un mois. Bertrand Tavernier demande alors si ça change son rapport au film. "C'était une affaire non classée qui restait entourée de mystères. Le film est sorti en 2003 sur ce fait qui s'est déroulé dans les années 80. Lorsque le tueur a été arrêté, j'avais des sentiments très troubles, complexes. Maintenant les spectateurs verront la scène finale différemment je pense. Mais j'aimerais garder le film tel qu'il est. Ce serait comme une sorte d'archive de l'époque. Concernant l'image du criminel, pendant l'écriture du scénario, j'avais l'impression de devenir fou. J'avais rencontré des policiers, des proches des victimes, des journalistes, mais celui que je voulais rencontrer c'était le meurtrier et je ne pouvais que l'imaginer. Je me suis donc inspiré et appuyé sur certains films pour cela."

Parti-pris visuels très forts
Bertrand Tavernier: "Vous devez avoir rudement confiance en vous pour tenir ces parti-pris (dans Memories of murder notamment) ou alors vous êtes extrêmement audacieux!"

"Merci pour le compliment mais je crois que c'est dû à mon tempérament bizarre. J'ai un comportement qui part dans tous les sens. Quand on regarde les archives des années 80, c'est une vraie comédie noire. Bien sûr les crimes sont terribles, mais quand on prend de la distance et qu'on regarde les policiers, on a de suite l'image d'une comédie noire. Ils veulent absolument capturer ce criminel, mais n'y arrivent pas. Ils en deviennent complètement fous. Ils vont même jusqu'à consulter un chaman. C'est donc à la fois drôle, car ils sont gauches, mais aussi triste car ils sont réellement désespérés. L'horreur, le désespoir et la comédie étaient déjà assemblés."

Chaque film contre le précédent
" Vous avez vu juste. Quand j'écris le scénario, ce n'est pas intentionnel. Pourtant quand je prends un peu de recul; je réalise que j'écris en effet que chaque film est en réaction avec le précédent."

Clivages sociaux
"Je n'ai pas forcément de message politique ou social. Mon obsession c'est l'intérêt que je porte aux gens qui m'entourent. Quand on creuse et qu'on parle d'une société, on parle de toutes façons de la Société et de l'Histoire. Et surtout en Corée où il est impossible de dissocier la Société de l'Individu." Le cas particulier de The Host est très intéressant. Sans forcément vouloir passer de message force est de constater que les membres de la famille sont méprisés car de classe populaire. "Les personnages principaux dirigent un petit snack et font partie du peuple. Ils se demandent s'ils peuvent vraiment être protégés par le pouvoir. C'est à partir de là donc qu'on a à la fois une comédie et des éléments dramatiques."

Cellule familiale
Pourquoi une telle importance de la cellule familiale? "En effet, pourquoi? Je ne m'en rendais pas forcément compte. Mais ce sont toutes des familles qui ont des failles (dans Mother la mère est seule avec son fils, dans The Host la mère n'est plus là). Finalement c'est la première fois dans Parasite que je montre des familles traditionnelles avec un père, une mère et leurs enfants."

Dans tout succès réside une part de mystère
Comment expliquer le triomphe "global" de Parasite? "Pour être honnête, lors de la production, on espérait juste pouvoir rentrer dans nos frais car on trouvait l'histoire bizarre et on était donc assez inquiet. Je n'étais pas du tout sur de moi. Alors c'est moi qui vous retourne la question, comment expliquez-vous ce succès?"

Saoirse Ronan sera la star de Order of Seven

Posté par vincy, le 13 février 2012

Walt Disney a mis dix ans pour se décider à produire Order of Seven. A l'origine, il s'agissait d'une versions "Kung Fu" de Blanche Neige et les 7 nains. On ne rigole pas. Finalement, après de nombreuses séances d'écriture, et le lancement de deux productions autour de Blanche Neige qui sortent cette année, le film est devenu un simple blockbuster mélangeant aventure et action.

Le studio a choisi la jeune Saoirse Ronan (18 ans cette année) pour jouer la vedette principale. L'actrice est une habituée des films d'action. On l'a notamment remarqué dans l'excellent Hanna, où elle maîtrisait arts martiaux, flingues, et lancer d'armes blanches.  Dans Order of Seven, elle sera Olivia Sinclair, expatriée britannique à Hong Kong, au XIXe siècle. Elle se mettra dans le camps de guerriers déchus de leur titres après la prise de mouvoir d'une ancienne impératrice diabolique.

Disney mise sur les marchés émergents pour rentabiliser cette production. Le studio veut choisir des stars japonaises, russes et chinoises pour attirer les publics asiatiques dans les salles. Le film sera réalisé par Michael Gracey (ce sera son premier long métrage après une carrière dans la publicité et les effets visuels)

Saoirse Ronan a été la vedette de films comme Lovely Bones et Les chemins de la liberté. On la verra prochainement dans un film de vampires, Byzantium, de Neil Jordan, avec Gemma Arterton et Jonny Lee Miller, Justin and the Knights of Valour, avec Mark Strong et Antonio Banderas, et le nouveau Kevin Macdonald, How I Live Now.

Elle sera surtout la star de The Host, l'adaptation du best-seller de Stephenie Meyer (Twilight), réalisée par Andrew Nicol, avec Diane Kruger et William Hurt.

Metropolitan Filmexport distribuera The Host, adapté du livre de Stephenie Meyer

Posté par vincy, le 20 mai 2011

Metropolitan Filmexport sera le distributeur français de The Host, l'adaptation du best-seller de Stephenie Meyer (Twilight, dont les adaptations sont diffusées en France par SND).

Le film est réalisé et écrit par Andrew Niccol (Bienvenue à Gattaca, S1m0ne), avec Saoirse Ronan (Les chemins de la liberté) dans le rôle principal.

The Host a bénéficié de la présence cannoise de l'écrivaine Stephenie Meyer pour se vendre dans la quasi totalité des territoires importants. La sortie du film est prévue pour janvier prochain, près de quatre ans après la parution du livre.

Le doué « Cinglé » Song Kang-Ho

Posté par vincy, le 16 décembre 2008

song kanh hoSong Kang-ho est le plus ancien du trio de Le bon, la brute et le cinglé. Doyen né en 1967, il est le cinglé. Rôle aussi nature que physique, il sait, avec sa rondouillardise et son faux air jovial, faire les fous comme personne. La publicité l’enrôle d’ailleurs souvent pour véhiculer des messages positifs autour de produits bancaires, alimentaires ou divers. Issu de l’ancienne école (le théâtre, ses troupes, ses tournées), il débute en 1991 sur scène, en 1996 sur écran. Il sera rapidement célèbre grâce à des comédies plus ou moins noires. De la farce à l’horreur, il explore son talent à travers un rire parfois jaune.

En 1999, il devient le roi du box office avec Shiri, film le plus vu de l’année dans son pays. Un thriller d’espionnage qui aspire à égaliser les blockbusters de Hong Kong et Hollywood. Il croise la « brute » Lee Byung-hun dans Joint Security Area. Mais en 2002, il se fait connaître d’un public cinéphile mondial avec Sympathy for Mr. Vengeance, de Park Chan-wook, premier volet de la trilogie sauvage du cinéaste, plus apprécié à l’étranger qu’en son pays. Il récupère vite son statut avec Memories of Murder et ses 5 millions de spectateurs. Il interprète un policier en chasse d’un serial killer, ce qui lui donne l’occasion d’un premier voyage à Cannes. Il alterne les productions non exportées, les gros budgets qui floppent (Antartic Journal) et les méga hits.

Le plus gros est évidemment The Host, film de monstre, qui a séduit 13 millions de curieux. Record national, juste devant le précédent record de l’année précédente (Le roi et le clown), il bénéficie de nombreux effets spéciaux, encore assez rares dans le cinéma coréen. Dès lors, il deviendra un habitué de Cannes, où The Host était en avant-première mondiale. On l’y verra l’année suivante dans Secret Sunshine en amoureux éconduit dans un drame métaphysique. Deux fois meilleur acteur aux Grand Bell Awards, les Oscars coréens, il est, parmi Le bon, la brute et le cinglé, le plus cher du casting.