Record d’entrées dans le monde pour le cinéma français grâce à Taken 2 et Intouchables

Posté par vincy, le 20 janvier 2013

Unifrance va ajouter des arguments à ceux qui expliquent les vertus du financement actuel du cinéma français. 2012 a en effet été une année record en nombre d'entrées, à l'étranger. 140 millions de spectateurs (le double de l'année précédente) ont vu une production française dans les salles. Ce sont donc 875 millions d'euros de recettes qui ont été encaissées!

On pourra toujours expliquer que le score phénoménal sera difficile à répéter en 2013. On peut aussi toujours s'inquiéter des difficultés structurelles que connaît le cinéma hexagonal : accès aux salles compliqué, budgets marketing de plus en plus élevés, manque de notoriété de nos stars...

Cependant, 2012, malgré ces écueils, fut faste. 455 films français (contre 507 en 2011) ont réalisé 1 650 sorties en salles dans le monde. 48% d'entre eux sont en langue française, soit un cumul de 66 millions d'entrées. "Not bad". 3 titres ont évidemment dominé le box office international : Taken 2, Intouchables et The Artist. Mix étrange d'un film en anglais, un film en français et un autre muet. Ces trois films représentent 65% de la fréquentation globale à l'international. Au niveau box office mondial, Intouchables se situe à la 14e place et Taken 2 à la 17e : du jamais vu là où d'habitude les films américains dominent le Top 50 mondial année après année.

Par conséquent, toutes les zones territoriales sont en hausse. Ainsi, le cinéma français enregistre un record de fréquentation depuis le début des années 2000 en Europe occidentale tandis quel la plus forte hausse de fréquentation en 2012 par rapport à l’an passé a été enregistrée en Asie.

Enfin, on remarquera que la plupart de ces films font bien mieux au box office international qu'en France, doublant parfois leur nombre d'entrées.

Top 15 en 2012 (certains films sont également sortis en 2011 et d'autres sont toujours en exploitation en 2013)

1. Taken 2 (46 460 000 entrées, 77 pays)
2. Intouchables (30 460 000 e., 57 p.)
3. The Artist (13 260 000 e, 49 p.)
4. Carnage (3 650 000 e., 38 p.)
5. Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté (3 190 000 e, 27 p.)
6. Un monstre à Paris (1 360 000 e., 24 p.)
7. Les femmes du 6e étage (1 280 000 e., 27 p.)
8. Amour (980 000 e., 18 p)
9. Sur la piste du Marsupilami (920 000 e., 8 p.)
10. Sur la route (850 000 e., 20 p.)
11. Le prénom (800 000 e., 14 p.)
12. Et si on vivait tous ensemble ? (780 000 e., 15 p.)
13. Les infidèles (770 000 e., 16 p.)
14. The Lady (760 000 e., 30 p.)
15. La délicatesse (750 000 e., 27 p.)

Luc Besson : une palme d’or enviée, un gros déficit à résorber et The Lady à Toronto

Posté par vincy, le 29 mai 2011

Dans un entretien au journal Le Monde daté du dimanche 29 mai, Luc Besson fait des mea culpa. Sa société, EuropaCorp, a enregistré d'importantes pertes financières mais elle a aussi récolté sa première Palme d'or, avec The Tree of Life, acquis pour un prix élevé (2,8 millions d'euros). "Le film devait être présenté à Cannes, en 2010, il a décidé de repartir en salle de montage pour un an. Un jour, il m'envoie un message pour me demander s'il pouvait inclure dans son film deux plans de Home, de Yann Arthus-Bertrand, qu'on a produit. On a dit oui. En trois ans, on m'a montré trois versions successives du film. Elles se réduisaient au fur et à mesure. Je suis juste intervenu quand il a envisagé d'aller à Venise plutôt qu'à Cannes. Et j'ai dû le convaincre de figurer en compétition, parce qu'il ne le voulait pas" confie le producteur-réalisateur-scénariste. Il défend cet investissement au nom de l'envie, de la liberté de créer.

Mais il n'ignore pas aussi que sa société, cotée en bourse, traverse une crise et a du opérer de sérieux changements (voir nos actualités du 4 mai dernier et 7 juillet 2010). Le déficit de l'exercice précédent (30 millions d'euros), le départ de son ami et associé Pierre-Ange Le Pogam, l'échec des suites de Arthur, tout cela a entraîné une crise qui a largement été commentée dans les journaux économiques et professionnel. "Nous avons fait des erreurs. Les deux tiers, pour ne pas dire les trois quarts du trou viennent de la série Arthur. Le premier a bien marché. Mais on a très mal géré la distribution des épisodes 2 et 3, au point de ruiner la sortie aux Etats-Unis. Avec Arthur, on a dérogé à une règle sacrée chez nous : ne pas se lancer tant que le projet n'est pas financé à 80 % par les achats de pays étrangers. Et puis l'épisode 2 a provoqué une grosse frustration chez les spectateurs, car il n'avait pas de fin. Il aurait fallu sortir le 3 dans les quinze jours qui suivaient." Rien sur la médiocrité même des scénarios... Juste "un excès d'optimisme en interne". Le premier épisode a été vu par 6 222 479 français, le deuxième n'a enregistré que 3 871 483 entrées, et le troisième a décliné à 3 127 549 spectateurs.

Il estime cependant qu'aujourd'hui Europacorp est gérée avec "beaucoup plus d'efficacité".

Besson met actuellement en boîte The Lady, biopic sur la Birmane et prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, avec Michelle Yeoh (voir actualité du 9 décembre 2010), et prépare un film de science-fiction à gros budget. Le premier devrait être présenté au festival de Toronto, le second sera l'un des premiers tournages dans sa Cité du cinéma.

Pierre-Ange Le Pogam, a créé la société Stone Angels qui devrait produire et distribuer une dizaine de films par an. Il sera en charge de la distribution française de Cosmopolis, de David Cronenberg, avec Robert Pattinson.