Cinespana 2015 : Marisa Paredes soufflera les bougies

Posté par MpM, le 22 septembre 2015

Marisa Paredes

Pour son anniversaire, le festival Cinespana de Toulouse offre à ses spectateurs la présence de l'actrice Marisa Paredes (Talons aiguilles, Tout sur ma mère, La vie est belle...) pour une rencontre animée par le journaliste François-Pier Pelinard Lambert et suivie par la projection de La fleur de mon secret de Pedro Almodovar. Un cadeau largement à la hauteur de la longévité de la manifestation qui célèbre, soutient, montre et défend le cinéma espagnol depuis vingt ans.

Deux autres événements-phare marqueront cette édition spéciale : la projection en plein air de Femmes au bord de la crise de nerfs de Pedro Almodovar, qui aura lieu pour la première fois au Donjon du Capitole, et l'exposition de photos "20 ans de tête à tête" qui réunit les portraits de tous les invités prestigieux passés par Cinespana.

Côté programmation, le festival reste fidèle à sa volonté de donner à voir toutes les formes de cinéma espagnol : courts et longs métrages, fictions et documentaires, premiers films et grands classiques, sans oublier cinéma de genre, animation, et même des films historiques avec les "Regards sur la dictature".

En plus des habituels compétitions et panoramas, on découvrira par ailleurs Márgenes, un projet complet qui englobe une plateforme de vidéo à la demande, un festival en ligne et une société de distribution cinématographique, et qui proposera un échantillon des dernières tendances du cinéma espagnol indépendant à travers trois films et une session de courts-métrages expérimentaux. La "Dernière séance" fera frémir les festivaliers les plus audacieux avec entre autres L’esprit de la ruche de Víctor Erice et [REC] 4 : Apocalypse de Jaume Balagueró. Quant à la section "Politique et société" (anciennement "mémoire et politique"), elle permettra de comprendre comment le cinéma s'est approprié la nouvelle donne politique espagnole et les enjeux contemporains.

Enfin, parmi les nombreux temps forts de cette édition spéciale, un hommage sera rendu à Vicente Aranda, l’un des réalisateurs les plus reconnus du cinéma hispanique, décédé en mai 2015. A cette occasion, le public pourra (re)découvrir La mariée sanglante (1972) et Juana La Loca (2001), qui a lancé la carrière de Pilar López de Ayala.

Entre deux séances, Cinespana sera fidèle à sa réputation de convivialité et de bonne humeur en proposant de nombreuses rencontres avec les invités de sa 20e édition ainsi que des apéro-concerts quotidiens. Partenaire de longue date de la manifestation, Ecran Noir sera de la partie pour ne rien rater de ce 20e anniversaire prestigieux et follement cinéphile.

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Cinespana, 20e édition
Du 2 au 11 octobre 2015
Le site de la manifestation

Cinespana2008 : qui est José Luis Alcaine ?

Posté par MpM, le 7 octobre 2008

On doit à ce passionné d’image et de peinture parmi les plus belles lumières et atmosphères du cinéma espagnol des trente dernières années. D’abord photographe de plateau, José Luis Alcaine est en effet devenu dans les années 80 l’un des directeurs de la photographie les plus respectés dans son pays. Collaborateur de Fernando Fernán Gómez, Manuel Gutiérrez Aragón, Carlos Saura, Pedro Almodóvar, Bigas Luna, Fernando Trueba, Pilar Miró... il offre à chacun un style adapté à ses désirs et contraintes, bien loin d’une recette toute faite qu’il ne ferait que décliner. On lui doit notamment la tonalité bleue, presque indigo, de Démons dans le jardin (Manuel Gutiérrez Aragón, 1982), la faible luminosité et l’ambiance poussiéreuse des intérieurs espagnols des années 50 dans Amants de Vicente Aranda (1993) ou encore l’intense combat entre la lumière et l’ombre qui imprègne El Sur (Víctor Erice, 1983), poème visuel proche de Vermeer. Obsédé par les nuances de lumière selon les lieux et les heures du jour, il crée également la luz de siesta ("lumière de sieste"), où les rayons du soleil, encore haut dans le ciel, envahissent doucement les pièces tout en se réfléchissant sur le sol. Il l’utilise notamment dans Tasio (Montxo Armendáriz, 1984) et Belle époque de Fernando Trueba, où, selon lui, la couleur et la lumière faisaient écho à la sensualité des jeunes filles et au monde champêtre et pictural de Renoir.

Pour José Luis Alcaine, la lumière doit être la plus réaliste possible et générer un volume et un relief mettant en valeur acteurs et objets. "La question du volume est inhérente à ma façon de voir les choses", explique-t-il. "C’est peut-être à cause de l’influence d’un tableau qui m’a toujours obsédé, Las Meninas de Velázquez, où la lumière crée au fur et à mesure une foisonnante échelle de volumes." Autre caractéristique de son travail, le contraste inspiré du clair-obscur pictural qui lui permet de créer des ombres sans forcer l’intensité et en marquant le rythme du film. Lui-même définit son art comme une "peinture avec la lumière", permettant de façonner à l’infini les émotions et les perceptions de chaque scène. En lui rendant hommage au cours de sa 13e édition (jusqu’au 12 octobre prochain), Cinespana le met en lumière à son tour, offrant au public de (re)découvrir une partie de son œuvre, et honorant à travers lui une profession souvent méconnue.