La guerre des boutons : aucun vainqueur en vue

Posté par vincy, le 29 septembre 2011

Que ce soit le film d'Yann Samuell, La guerre des boutons, ou celui de Christophe Barratier, La nouvelle guerre des boutons, il leur fallait atteindre les 2 millions d'entrées pour amortir leurs budgets de production (un peu plus de 13 millions d'euros chacun).

Il y a peu de chance qu'ils y parviennent. Après une première semaine tonitruante (635 321 entrées, 2e meilleur démarrage pour un film français de l'année), La guerre des boutons a souffert de l'arrivée de son rival, chutant de près de 56% en deuxième semaine : avec 282 620 entrées supplémentaires, le film cumule 917 941 spectateurs. Il est assuré de dépasser le million de spectateurs. On pourrait être optimiste : les vacances de la Toussaint peuvent le "rebooster". Mais le très beau temps qui vide actuellement les salles et la concurrence intense de nombreux films vont freiner son ascension vers les 2 millions de spectateurs.

La nouvelle guerre des boutons lui a fait beaucoup de mal, et pourtant il s'avère un compétiteur plus faible que prévu, avec un démarrage moins important - 521 424 entrées en première semaine. Même sa moyenne par copie est moindre. C'est une claque pour la production de Thomas Langmann, d'autant qu'on voit mal le film faire mieux sur la longueur que son rival. Si l'objectif du million de spectateurs ne semble faire aucun doute, il est difficile d'imaginer qu'il aille au delà du million et demi d'entrées.

Au final, s'il y aura bien un vainqueur (la logique du premier sorti tue l'autre semble être respectée), il n'y aura aucun triomphateur. Et cette guéguerre va apparaître, comme c'était prévue, injustifiée et même inutile (voir notre actualité du 6 septembre).

La guéguerre de La guerre des boutons

Posté par redaction, le 6 septembre 2011

Un nouveau doublon dans le monde du cinéma voit le jour. Et ce n’est ni le premier, ni le dernier. Deux films  avec la même histoire, deux dates de sorties proches (14 et 21 septembre), même titre et même budget (13 millions d'euros, et sans doute un peu plus pour accélérer les délais de post-productions)... Les différences sont sur le générique : deux réalisateurs aux itinéraires différents et des acteurs connus d'un côté comme de l'autre. Deux films que l’on pourrait dire jumeaux. Mais des jumeaux dont la dualité soulève et même fabrique le duel.

Course de vitesse

D’un côté, un film de Christophe Barratier, produit par Thomas Langmann (producteur de Astérix aux Jeux Olympiques), avec Guillaume Canet, Kad Merad, Gérard Jugnot, ou encore Laetitia Casta. Du lourd en cinéma. Le cinéaste de la France du passé (Les Choristes, Faubourg 36), celui d'une carte postale jaunie et nostalgique au service d'une machine de guerre populaire... La (nouvelle) Guerre des boutons est à peine terminée (le tournage s'est arrêté en août) qu'elle est déjà prête à sortir en salles (le 21 septembre).

Et de l’autre, un film de Yann Samuell, plus habitué à la comédie romantique et les rapports entre générations comme L'âge de raison et Jeux d'enfants), produit par Marc du Pontavice (producteur de Gainsbourg, vie héroïque), avec Alain Chabat, Fred Testot, Mathilde Seigner et Eric Elmosnino. Registre un peu plus populaire, quoique. Premier lancé (en production), premier tourné, premier sorti : le 14 septembre.

A l'origine, les deux films étaient prévus pour l'hiver 2012, puis avancés à l'automne 2011, pour finalement se faire leur guerre en pleine rentrée scolaire, rivalisant en affichage publicitaire et en marketing. Si pour l'instant personne ne parle des films, les médias se font une joie de traiter le sujet sur le mode de la rivalité... Lequel finira à poil?

La plus célèbre adaptation du roman de Louis Pergaud (de son titre complet La guerre des boutons, roman de ma douzième année) est celle de Yves Robert, réalisée en 1962, et produite par Claude Berri, père de Thomas Langmann. Barratier et Samuell n'étaient même pas nés. Ce n’était cependant pas la première. En effet, la toute première adaptation de ce roman au cinéma fût réalisée en 1936 par Jacques Daroy et s’intitule La Guerre des gosses (où l’on y retrouve Charles Aznavour). Sans oublier une version québécoise, La guerre des tuques, en 1984.

Cette histoire de gamins et de conflits semble traverser le temps. A la manière d’un arbre, l’histoire voit les époques et les générations évoluer. La guerre des boutons, une histoire indémodable ou un passé révolu et regretté?

Pourquoi un (double) renouveau de cette histoire au cinéma d’un seul coup? Tout simplement parce que les droits du film tombent dans le domaine public. Et ce n’est pas la règle du “premier arrivé, premier servi” qui a prôné pour en refaire une version (enfin deux) 21ème siècle. Les deux producteurs (et les scénaristes associés à ce sale coup) ont un lien affectif avec l'histoire (ou le film) et ont trouvé des financements (TF1, Canal +...) : tout le monde les a aidés à persévérer!

Cependant, en aucun cas, il ne s'agit d'un remake du film culte et populaire de Robert puisque seule Danièle Delorme, la veuve du cinéaste, en a possède les droits. Certaines répliques du film ne seront donc pas entendues dans les nouvelles versions. Pourtant, le fameux "Si j'aurais su, j'aurais pas venu" se serait monnayé très très cher!

"Le premier qui a tiré a gagné" - Mathilde Seigner

Une guerre d’égo plus qu’une guerre de boutons. Une guerre de producteurs où les réalisateurs ne sont que des pantins aux ordres d'un concept. Aucun ne veut capituler. C’est à qui fera le plus d’entrées. Au risque d'avoir deux perdants au bout du compte. Le vrai gagnant pourrait être celui qui séduit les enseignants. On imagine mal les deux nouveaux films recevoir le même accueil que celui de Robert, prix Jean Vigo en 1962, avec ses 9,89 millions d'entrées. Elle pourra être revue en salles, à l'occasion d'une ressortie le 12 octobre en version restaurée.

Mais historiquement, lors de ce genre de doublons, le deuxième film devient vite le "maudit". Valmont après Les liaisons dangereuses, Coco Chanel & Igor Stravinsky après Coco avant Chanel, Robin des Bois en deux versions hollywoodiennes en 1991, Infamous après Capote, et bientôt deux films sur Blanche-Neige...

Et c'est vrai que La guerre des boutons de Samuell semble là encore la mieux partie : première à sortir, casting plus familial (Chabat, Seigner), multiples avant-premières (160 au total), partenariat avec Gulli... Typiquement le film dont les moins de 12 ans peuvent faire le succès, accompagnés de leurs parents. Celui de Barratier mise sur une plus grosse machinerie marketing, mais dispose de quelques faiblesses : un casting connu des adultes mais peu des enfants (hormis Merad), des affiches plus noires, plus sombres,  et une sortie une semaine plus tard.

Même si la presse voyait les films aboutis, la critique ne ferait pas la différence.

Cette guéguerre révèle avant tout un appauvrissement artistique et financier du cinéma français : il y a peut-être mieux à faire avec 13 millions d'euros, qu'un "remake" et surtout deux "remakes" simultanés. Les projets ne manquent pas, et les scénarios brillants et originaux non plus.

La guerre des boutons revient par la bande

Posté par vincy, le 25 novembre 2010

Près de 40 ans plus tard, La Guerre des boutons, film culte (mais daté, certes) d'Yves Robert, va faire l'objet non pas d'une nouvelle adaptation, mais de deux.

Les hostilités ont été lancées mardi par One World Films. Initié il y a déjà un an et demi par les producteurs de Gainsbourg (vie héroïque), ce premier projet restera ancré dans les années 60 (une version actuelle n'aurait-elle pas été plus pertinente pour souligner l'universalité du roman de Louis Pergaud?). Le triomphe du Petit Nicolas donne des idées à ceux qui n'en ont pas.

Yann Samuell (Jeux d'enfants et le récent L'âge de raison) sera aux commandes; tant au niveau du scénario (qu'on annonce très fidèle) que derrière la caméra. Un personnage féminin devrait être introduit dans cette histoire de chenapans.

Le budget est évalué entre 10 et 15 millions d'euros et le tournage devrait débuter au printemps prochain. La sortie est déjà planifiée pour Noël 2011.

Un sérieux avantage qui handicape Thomas Langmann (Astérix, Mesrine) qui a répliqué dès hier pour annoncer son propre film. Problème : le scénario de Christophe Barratier (Les choristes) n'est pas achevé et le tournage n'était prévu que pour l'été prochain. Or, dans ce genre de doublon, on sait que le premier qui dégaine récolte le gros lot.

Le film de 1961 avait attiré près de 10 millions de spectateurs dans les salles.

Sophie Marceau a L’âge de raison

Posté par vincy, le 29 août 2009

Belle année pour l'actrice préférée des français (et des chinois). Deux succès en salles avec LOL et ses 3,6 millions de spectateurs et De l’autre côté du lit qui en a séduit 1,79 million. Même son flop (Ne te retourne pas) a été éclipsé par sa présence radieuse sur les marches de Cannes. Actuellement au Festival du film francophone d'Angoulême, Sophie Marceau se prépare pour son nouveau tournage. L'âge de raison débute le 7 septembre. Il s'agit du troisième long métrage de Yann Samuell. Après Jeux d'enfants, un joli succès en salles avec Cotillard et Canet, il s'est fourvoyé dans My Sassy Girl (inédit en France), a écrit deux films en cours de financement, et s'est finalement lancé dans cet Âge de raison.

Le film met aussi en vedette Jonathan Zaccaï, Michel Duchaussoy et une pléthore de gamins - le film se passe sur deux époques avec de nombreux flashbacks. Margaret (Sophie Marceau), une femme arriviste et ambitieuse reçoit pour ses 40 ans de vieilles lettres qu’elle avait oubliées : une correspondance qu’elle s’était écrite à elle-même alors qu’elle avait sept ans, le fameux âge de raison. En les relisant fait ressurgir ses souvenirs occultés et tout cela remet sa vie en cause.