20 films qu’on aimerait voir à Cannes 2018

Posté par redaction, le 11 avril 2018

L'idée cette année n'est pas de recenser la centaine de films possiblement sélectionnables. Nous en avons choisi 20 en fonction de nos goûts ou des risques qui pèsent sur eux pour diverses raisons. On croise encore les doigts pour un miracle Dolan. Si on attend des surprises (Korine, Roger Mitchell, Pawlikowski, Dupieux, Hosada, Honoré, Brizé, Gonzalez...), il semble évident, sinon, qu'on devrait croiser Reygadas, Kawase, Leigh, Schoeller, Lee Chang-dong, Loznitsa, Nemes, et Ceylan, en bons abonnés.

Ne spéculons pas. La sélection officielle sera dévoilée jeudi 12 avril. Celles de la Semaine de la Critique et de la Quinzaine des réalisateurs suivront la semaine prochaine. En attendant voici nos vingts excitations pré-cannoises.


THE LITTLE STRANGER
Lenny Abrahamson (Royaume Uni)
Trois ans après Room, Lenny Abrahamson réalise cette adaptation d'un roman "gothique" de Sarah Waters avec Domnhall Gleeson, Will Poulter et Charlotte Ramopling. Située après la Seconde guerre mondiale, cette histoire de manoir hanté a toutes ses chances pour Cannes puisque la sortie américaine est calée pour la fin août, avant la saison des grands festivals d'automne.


GIRLS WITH BALLS
Olivier Afonso (France) - premier film
Un film de genre francophone. Olivier Afonso, connu pour avoir été directeur artistique de Frontière(s) et surtout chef maquilleur de films comme Grave ou Petit paysan, deux chouchous de la Semaine de la critique, réalise ici son premier film, une comédie horrifique où une équipe de volleyeuses est traquée par un chasseur dans un territoire paumé. Ça s'annonce aussi féministe que barré. Avec Orelsan en guest-star.


C’EST ÇA L’AMOUR
Claire Burger (France)

Après sa Caméra d'or pour Party Girl (Un certain regard), coréalisé avec Marie Amachoukeli et Samuel Theis, voici le premier long métrage en solitaire de la réalisatrice, avec Bouli Lanners. Celui-ci incarne un père plaqué par sa femme et qui est dépassé par ses deux filles adolescentes. L'une des jeunes cinéastes françaises les plus récompensées de sa génération aura sa place dans une des sélection, on en est certain.


ROMA
Alfonso Cuaron (Mexique)

Cinq ans après Gravity, qui lui valu un Oscar du meilleur réalisateur, Alfonso Cuaron revient au Mexique avec une chronique seventies d'une famille du quartier Roma de Mexico City. Un retour aux sources pour le cinéaste qui a pris le temps de finir son film, débuté il y a un an et demi. Seule ombre au tableau pour celui qui est promis à la compétition: Netflix a acquis le film. Ce qui disqualifierait d'entrée l'un des films les plus attendus de l'année. Et ce serait bien dommage.


DOMINO
Brian De Palma (Etats-Unis)
Le film est prêt depuis cet hiver. On pouvait l'imaginer à Berlin. Qu'il n'y ait pas été et aussitôt, on peut comprendre que Cannes l'a préempté. Ce thriller par l'un des maîtres du genre serait en soi un événement. avec la star de Game of Thrones, Nikolaj Coster-Waldau sur le tapis rouge. ce serait surtout le retour de De Palma en Sélection officielle, après Mission to Mars et Femme Fatale, au début des années 2000, hors-compétition.


HIGH LIFE
Claire Denis (France)
C'est l'Ovni de l'année. La réalisatrice Claire Denis signe un film SF avec Robert Pattinson (désormais habitué cannois) et Juliette Binoche (qui a aussi le Naomi Kawase, Vision, en sélectionné potentiel), soit le duo de Cosmopolis (en compétition en 2012). Ce "Gravity" expérimental, par sa singularité, est l'un des projets cinématographiques européens les plus excitants de l'année. Et sans aucun doute l'un des plus risqués.


GUEULE D'ANGE
Vanessa Filho (France) - premier film
Marion Cotillard et Alban Lenoir dans un film coécrit avec Diastème et François Pirot: le film coche toutes les cases pour une présence cannoise dans une des sélections. D'autant que le sujet - une mère autodestructrice qui abandonne son enfant, qui doit se débrouiller seul - ne laissera pas les plus blasés indifférents.


THE MAN WHO KILLED DON QUIXOTE
Terry Gilliam (Royaume Uni)
C'est l'incertitude de l'année. Le film est calé depuis sa préparation pour Cannes. Mais un procès entre le producteur Paulo Branco et le réalisateur pourrait tout compliquer. Le distributeur et le cinéaste affirment qu'il est projetable. Ce serait un bel acte de bravoure que de le projeter, peu importe sa polémique juridique. Le film est enfin prêt, après 20 ans de malédiction. Jonathan Pryce et Adam Driver, le roman de Cervantes... il y a de quoi faire une belle soirée.


THE TOWER
Mats Grorud (Norvège) - premier film
Dix ans que le projet est dans les tuyaux. Dans la veine des films d'Ari Folman, The Tower se déroule dans dans un camp au Liban, avec en arrière plan sept décennies de conflit isarélo-palestinien. Entre marionnettes animées en stop motion et animation 2D, ce film humaniste mériterait bien sa place parmi les nombreux films d'animation en lice cette année.


SUSPIRIA
Luca Guadagnino (Italie)

On voit mal ce remake d'un classique horrifique de Dario Argento ne pas passer par Cannes. D'autant que le réalisateur n'est autre que celui de Call me by your name. Avec Tilda Swinton, Dakota Johnson, Chloe Grace Moretz, Ingrid Cavenet Sylvie Testud à l'affiche, il s'agit avant tout d'un hommage au film original (qui est lui même l'adaptation d'un roman). A noter que le film d'Argento avait été présenté à Cannes Classics, en version restaurée en 2007.


BIRDS OF PASSAGE (LES OISEAUX DE PASSAGE)
Ciro Guerra, Cristina Gallego (Colombie)
Après L'étreinte du serpent, primé à la Quinzaine des réalisateurs, Ciro Gierra est devenu l'un des cinéastes sud-américains à suivre. Cette année, le contingent latino-américain a un fort potentiel, notamment avec les nouveaux films de Carlos Reygadas, Alejandros Landes, Jayro Bustamante et Gabriel Mascaro. Cette fois-ci il reviendrait avec un "western tragique".


INRANG
Kim Jee-woon (Corée du sud)
Le bon, la brute et le Cinglé avait réjouit Cannes il y a 10 ans. Aussi on attend à voir le nouveau film du cinéaste coréen en séances spéciales, au minimum, avec ce remake du classique de l'anime japonaise, Jin-Roh, la brigade du loup. L'histoire serait transposée dans un futur proche lors d'une réunification des deux Corées. C'est évidemment dans l'actualité. Avec Mamoru Oshii (Ghost in the Shell) c'estt forcément le film de genre le plus hot du moment.


IF BEALE STREET COULD TALK
Barry Jenkins (Etats-Unis)

Ce serait un beau coup: le nouveau film du réalisateur de Moonlight, Oscar du meilleur film en 2017. Qui plus est l'adaptation du roman de James Baldwin, sujet du docu I am not your Negro, César du meilleur documentaire cette année. Cette fois-ci Jenkins nous emmène à Harlem, où une femme enceinte tente désespérément de prouver l'innocence de son fiancé, accusé d'un crime. Black Lives Matter...


CHRIS THE SWISS
Anja Kofmel (Suisse) - premier film
Autre film d'animation convoité, celui de la réalisatrice helvète , qui retrace la mort de son cousin journaliste mort à la frontière serbe en en plein conflit en ex-Yougoslavie. Son enquête mélange à la fois un style esthétique affirmé et un sujet éminemment politique. De quoi faire le bonheur de la Croisette.


DILILI À PARIS
Michel Ocelot (France)

Et si Ocelot avait enfin les honneurs de la Sélection officielle? Rappelons qu'Azur et Asmar avait été présenté à la Quinzaine en 2006. parmi les nombreux films d'animation, il est sans aucun doute le plus prévisible. Mais on voit mal comment Cannes pourrait passer à côté de ce "gros" budget dans le Paris de la Belle-Epoque signé du réalisateur de Kirikou.


THREE FACES
Jafar Panahi (Iran)
C'est un secret de polichinelle: malgré ses condamnations, et l'interdiction de filmer, Jafar Panahi tourne clandestinement sans discontinuer. Son nouveau film est l'histoire de trois femmes - une actrice, une présentatrice TV et une jeune comédienne ambitieuse. De par son nom, son palmarès et sa condition de réalisateur opprimé, on le voit mal hors de la Sélection officielle.


LORO
Paolo Sorrentino (Italie)

La question n'est pas de savoir s'il sera à Cannes. Mais comment il sera projeté à Cannes. Le nouveau film de Paolo Sorrentino (La Grande bellezza), toujours avec son acteur fétiche Toni Servillo, qui plus est dans le rôle de Silvio Berlusconi, sortira en effet en Italie en deux parties les 24 avril et 10 mai. On ne voit pas un montage spécial en un seul film. On miserait plutôt sur une double séance comme pour Che de Steven Soderbergh. De quoi rester quatre heures dans un fauteuil.


LA QUIETUD
Pablo Trapero (Argentine)

Le retour de Bérénice Bejo, prix d'interprétation avec Le Passé, dans son pays natal sous l'œil d'un des réalisateurs les plus sélectionnés à Cannes, Pablo Trapero. A cela on ajoute le retour de Martina Gusman (l'épouse de Trapero) et la présence d'Edgar Ramirez, et l'histoire familiale où deux sœurs se retrouvent et sont confrontées à leur blessures du passé. Une fois de plus le réalisateur change de genre, ce qui est d'autant plus passionnant.


BEAUTIFUL BOY
Felix Van Groeningen (Belgique)
Le réalisateur d'Alabama Monroe a toutes les cartes en mains: un acteur aimé sur la Croisette (Steve Carell) et la coqueluche du moment (Timothée Chalamet, Call me By Your Name) au casting, une relation mélodramatique entre un père et un fils, un réalisateur doué pour parler de la noirceur humaine, Plan B à la production et Amazon studios à la distribution... Autrement dit un film oscarisable sur le papier, mais qui a besoin de Cannes pour faire monter le buzz.


THE HOUSE THAT JACK BUILT
Lars Von Trier (Danemark)
Banni en 2011, Lars von Trier a-t-il été pardonné? On le saura jeudi. En pleine affaire DSK, le cinéaste palmé danois a dérapé, puis a été éjecté de la Croisette. Depuis, il a préféré Berlin et Venise. Mais avec un Jack l'éventreur à sa sauce, son histoire de tueur à gages multi-stars (Matt Dillon, Uma Thurman, Bruno Ganz) pourrait être le symbole de la réhabilitation, voire de la résurrection. Von Trier peut toujours prétexter le mal du pays pour ne pas venir.

Enfin en DVD : La villa de Robert Guédiguian

Posté par MpM, le 10 avril 2018

Sorti le 29 novembre 2017, La villa est le 20e long métrage de Robert Guédiguian, un conte familial doux amer, en forme de bilan intime, qui réunit une fois encore les acteurs fétiches du réalisateur : Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, mais aussi Jacques Boudet, Anaïs Demoustier, Robinson Stévenin et Yann Trégouët. Auprès de leur père gravement malade, qui ne les reconnait plus, deux frères et une sœur, entourés de leurs proches, se retrouvent et se redécouvrent. C'est l'occasion d'un bilan, celui des utopies et des idéaux qui les ont portés. Chez Robert Guédiguian, on ne se dispute pas pour l'héritage (culturel comme sonnant et trébuchant) : on se bat, ensemble, pour l'empêcher de disparaître.

Malgré quelques facilités de scénario, et des acteurs parfois un peu faux, on est bouleversé par cette famille si ancrée dans la réalité du monde et de son époque, dont elle raconte en filigrane l'histoire. Peut-être que c'était mieux avant, suggère Robert Guédiguian, preuves à l'appui, et pourtant il reste de belles choses à accomplir aujourd'hui. L'un des plus jolis moments du film est celui du flash-back au temps de l'insouciance, sur fond de Bob Dylan. On y retrouve Ascaride, Darroussin et Meylan jeunes et joyeux, tout droit sortis d'un autre film du réalisateur : Ki lo sa ?, datant de 1985. Bien sûr, on est ému du parallèle, de ce petit paradis perdu (celui de la jeunesse, celui du cinéma, celui de l’insouciance) et par la pensée de ce temps qui a passé si inexorablement.

Mais Robert Guédiguian est fidèle à lui-même, et c'est vers l'avant que ses personnages finiront par regarder, à travers la situation si actuelle et si brûlante des réfugiés échoués sur nos plages. Lorsque la petite bande trouve trois enfants abandonnés à eux-mêmes (deux frères et une sœur, l'histoire se répète), le film prend un tour de fable quasi allégorique qui pourrait être facile, mais apparaît en réalité comme nécessaire.

Tout comme le film, à (re)voir dès maintenant en DVD et BRD (édités par Diaphana), agrémenté de plusieurs bonus : un reportage sur le tournage (avec des témoignages de Robert Guédiguian et de ses acteurs) et des scènes perdues (notamment un bel échange théâtral en pleine mer) ainsi qu'un making-of de 23 minutes (Impressions de tournage) et le film Ki lo sa ? dans une édition spéciale FNAC.

Cannes 2018: un pass spécial pour les 18-28 ans

Posté par wyzman, le 10 avril 2018

Trois semaines avant le lancement de la 71e édition, les organisateurs du Festival de Cannes viennent d'annoncer la mise en place d'un pass spécial à l'intention des cinéphiles de 18 à 28 ans. Intitulé "Trois jours à Cannes", le passe donne accès aux plus jeunes à toute la sélection officielle. Du 17 au 19 mai, ils pourront donc voir tous les films de la Compétition, Hors-Compétition, des Séances Spéciales, d'Un Certain Regard, de Cannes Classics et du Cinéma de la Plage.

Longtemps jugé trop élitistes, les organisateurs du festival rappellent dans leur communiqué : "Le Festival de Cannes accueille depuis plus de 70 ans les professionnels du cinéma, stars internationales, presse du monde entier et cinéphiles. Le Festival de Cannes c’est avant tout des films, une sélection mais c’est aussi le rendez-vous des amoureux du 7e art."

Les badges peuvent être retirés à partir du mercredi 16 mai au Palais des Festivals. Pour recevoir le Graal, les intéressés doivent simplement fournir une pièce d'identité, une photo d'identité et soumettre une lettre de motivation décrivant leur cinéphilie à cet endroit.

BIFFF 2018 : 3 films pour comprendre que la fin du monde sera catastrophique…

Posté par kristofy, le 9 avril 2018

Le BIFFF, aka le Bruxelles International Fantastic Film Festival, fait aussi la place au cinéma qu'on appelait autrefois d'anticipation. Désormais les catastrophes sont de plus en plus proches (réchauffement climatique, surpopulation...) : la fin du monde. On peut en rire, s'en inquiéter, ou carrément paniquer, et c'est justement ce que fait le cinéma fantastique.

Voilà trois films sur le sujet qu'il est recommandable de voir avant... la fin du monde :

Survival Family, de Shinobu Yaguchi (Japon).
Comme d'habitude dans cette famille japonaise, le soir, le père rentre de ses trop longues heures de travail fatigué, avec comme seule envie de regarder la télé ou de se coucher. Le fils rentre avec le casque sur les oreilles sans même un bonjour pour se connecter à son ordinateur et la fille reste dans sa chambre avec l'écran de son smartphone, alors que la mère a essayé de faire plaisir à tous en faisant les courses pour un diner qui ne sera pas partagé autour de la table. Une situation familière ? Un matin il n'y a plus d'électricité, tout ce qui est électrique ne fonctionne plus! Plus d'ascenseur pour la quinzaine d'étages du logement, plus de télévision/ordinateur/téléphone, plus de trains ni de voitures ni d'avions, plus de profs à l'école, les portes de bureaux de travail restent fermées, plus de distributeurs de billets... Et en plus il n'y a plus d'eau dans les robinets. C'est le chaos qui se profile avec plus rien à manger. Alors l'idée est de rejoindre en vélo un grand-père à plusieurs centaines de kilomètres en bord de mer : la famille va apprendre à de nouveau communiquer et s'entraider au fur et à mesure de leur multiples péripéties.

Human, Space, Time and Human, de Kim Ki-duk (Corée du Sud).
Il semble loin le temps où presque chaque année il y avait un film de Kim Ki-duk qui sortait dans nos salles ou en DVD. Depuis 10 ans, il alterne entre drame poignants d'antan (et donc sortie au cinéma, comme Pieta Lion d'or à Venise en 2012, Entre deux rives en 2017) et une nouvelle forme de violence bien plus radicale (invisible en France mais vus au BIFFF pour Moebius et One on one). Son 23ème film Human, Space, Time and Human étant au BIFFF il s'inscrit dans cette seconde catégorie : son morceau de consistance étant "manger avant d'être mangé". Oui il y a un peu de cannibalisme puisque c'est une situation de fin du monde. Le film est rythmé en quatre parties inégales (les quatre mots du titre). La première présente en fait les différents personnages sur un bateau : un sénateur et son fils, un voyou chef de bande, un couple en lune de miel, l'équipage, des prostituées, quelques autres passagers. Il y aura une femme violée par plusieurs hommes... L'histoire prend son envol ensuite quand le bateau se retrouve tout seul dans une immensité sans pouvoir communiquer avec la terre ferme. Le constat est vite fait que ça va durer beaucoup plus longtemps que les réserves de nourritures et qu'un rationnement va être nécessaire. C'est le sénateur aidé des voyous qui prend le contrôle de la nourriture. Eux mangent bien tandis que tout les autres auront droit à une demi-portion certains jours : les diverses manigances et tentatives de mutineries sont punies, mais ceux qui ont pris le pouvoir envisagent de tuer tous les autres! Et quand il n'y aura plus du tout de nourriture, l'inévitable tabou moral arrive : manger de la chair humaine... L'audace de Kim Ki-duk va loin dans ce film entre récit survivaliste violent et allégorie à propos de l'humanité : "la vie c'est satisfaire nos désirs jusqu'à la mort".

Matar a Dios, de Caye Casas et Albert Pintó (Espagne).
C'est le réveillon du nouvel an chez ce couple sans enfant en crise - le mari soupçonne une infidélité de sa femme -, où sont invités le frère tout juste plaqué par sa compagne et le père malade. Le repas avance quand arrive un visiteur imprévu : il ressemble à un nain ventripotent qui jure et boit du vin mais annonce être Dieu ! Et il le prouve en faisant mourir puis revenir à la vie le père de famille. Il est venu pour demander une seule chose : dans quelques heures sonnera la fin du monde puisque tous vont mourir. Il n'y aura plus aucun humains vivants à l'exception de deux individus. Et ce sont les quatre membres de cette famille qui doivent choisir les deux survivants... Avec comme base cette situation surréaliste portée par des comédiens extraordinaires, le film est un déroulé d'humour noir et féroce qui dézingue à la fois le couple, la famille, le machisme des hommes, et la religion. Le film a déjà reçu le Prix du public au festival de Sitges et ses réalisateurs sont désormais considérés comme des héritiers de Alex de la Iglésia. Comment choisir 2 survivants ? Les quatre membres de cette famille vont s'affronter de plus en plus ouvertement et même envisager de tuer Dieu, mais la fin du monde approchant il faudra bien choisir ...

Jeu concours : 5 DVD de Thelma de Joachim Trier à gagner

Posté par MpM, le 9 avril 2018

Sorti en novembre dernier, Thelma est le 4e long métrage de Joachim Trier, révélé en 2006 avec Nouvelle donne, et sélectionné à Cannes en 2011 avec Oslo, 31 août (Un Certain regard) puis en 2015 avec Plus fort que les bombes (compétition). Le film raconte l'histoire de Thelma, une étudiante réservée et solitaire qui vient d'arriver à Oslo. Assez liée à ses parents, qui sont à la fois très protecteurs et très croyants, elle peine à faire sa place dans cette nouvelle vie de liberté et de lâcher-prise, jusqu'au jour où elle rencontre Anja, une autre étudiante par qui elle est secrètement attirée.

Joachim Trier change de registre, et propose un film qui commence comme un coming-of-age assez classique avant de bifurquer sur un cinéma plus fantastique, entre enquête intimiste et thriller inquiétant. Le cheminement de l'héroïne est celui d'une jeune femme qui se libère un à un des carcans dans lesquels elle était enfermée, et franchit coûte que coûte les obstacles mis sur sa route. Si le scénario recourt à des éléments surnaturels et anxiogènes, ainsi qu'à des flashs-back émotionnels, on peut aussi y voir l'allégorie du passage à l'âge d'adulte et de l'acceptation de qui l'on est.

Dans le film , il est en effet sans cesse question de contrôle : celui que ses parents exercent sur Thelma, celui qu'elle doit exercer sur elle-même, quitte à étouffer ses désirs, celui qui lui échappe lorsque ses crises lui font perdre connaissance... Thelma doit apprendre à ne pas tout contrôler, et notamment ceux qui l'entourent, mais malgré tout à contrôler ce qui est le plus primordial : sa propre existence. Joachim Trier livre ainsi un film très fin, toujours sur le fil, qui n'assène pas de vérité, mais ménage au contraire le doute et le suspense. On est à la fois dans un divertissement glaçant, et dans un récit initiatique plus feutré et intérieur, qui n'en est pas moins captivant.

A l'occasion de la sortie en DVD, Blu-Ray et VOD par Le Pacte, EcranNoir vous fait gagner cinq exemplaires du film !

Pour participer, il suffit de répondre par courriel à la question suivante (en mentionnant votre nom et vos coordonnées postales) avant le 20 avril :

Oslo, 31 août était inspiré d'un roman de Pierre Drieu la Rochelle.
Quel était son titre ?

Attention, aucune réponse postée dans les commentaires du site ne sera prise en compte.

BIFFF 2018 : Anna Mouglalis est « La femme la plus assassinée du monde »

Posté par kristofy, le 8 avril 2018

Paris en 1932, quelqu'un marche dans une rue sombre, un coup de couteau fait ressortir sa lame par la bouche. Un peu plus loin, il y a de l'agitation devant un théâtre de Grand Guignol, des gens y entrent pour assister à la représentation, sous les huées de manifestants soit-disant gardiens de la morale. Il y a des véritables tueurs dans Paris pendant que là on y joue des spectacles macabres... «Vous êtes ici pour la voir ? Paula Maxa, la femme qu'on assassine le plus au monde ?» Ce soir-là Paula Maxa joue une femme qui se retrouve dans un asile de fous, on lui arrache un oeil et le sang gicle puis elle sera guillotinée sur scène et sa tête décapitée montrée à tous... Paula Maxa commence à être assez célèbre pour remplir chaque soir ce théâtre : "flagellée, martyrisée, coupée en tranches, recollée à la vapeur, passée au laminoir, écrasée, ébouillantée, saignée, vitriolée, empalée, désossée, pendue, enterrée vivante, bouillie au pot-au-feu, éventrée, écartelée, fusillée, hachée, lapidée, déchiquetée, asphyxiée, empoisonnée, brûlée vive, dévorée par un lion, crucifiée, scalpée, étranglée, égorgée, noyée, pulvérisée, poignardée, revolvérisée et violée"... La performeuse qui, chaque soir, durant des milliers de soirs, semble mourir pour de vrai sur scène va vraiment risquer sa peau en coulisses: elle reçoit des lettres anonymes d'un mystérieux criminel...

Le tournage de La femme la plus assassinée du monde a eu lieu l'année dernière en avril en Belgique (et un peu à Paris), et un an après, le voici présenté au BIFFF. Le lieu idéal pour une première puisque Paula Maxa a vraiment existé : c'est l'une des premières comédiennes de fantastique et d'horreur. Pour l'incarner dans un film d'époque, les années 30, il fallait une actrice à la fois envoutante d'un simple regard et troublante dès qu'on écoute sa voix rocailleuse : Anna Mouglalis.

Dans le film il y a toute une galerie de personnages qui s'intéressent à elle pour différents motifs et possiblement une personne qui désire la tuer plus que les autres à cause d'un évènements dramatique de son passé : Niels Schneider, André Wilms, Jean-Michel Balthazar, Michel Fau, Constance Dollé (et Keren Ann pour la musique)... La femme la plus assassinée du monde est moins un biopic qu'un thriller sur fond de solide reconstitution historique. C'est le premier film - en tant que réalisateur - de Franck Ribière. Son expérience de producteur de films de genre comme ceux du duo Alexandre Bustillo & Julien Maury et surtout depuis plus d'une dizaine d'années des films de Alex de la Iglesia a sans aucun doute un lien avec le soin qu'il apporte à l'image et aux décors. Le film est très réussi visuellement mais aussi dans la narration maniant le suspens et un récit assez habile pour glisser quelques réflexions sur notre époque.

"Les gens veulent ressentir l'horreur en vrai" : ce qui faisait le succès des spectacles de Paula Maxa, mauvais-goût et sensationnalisme pour ses détracteurs et frissons à se faire peur et s'encanailler pour son public, serait toujours valable de nos jours. Le film dévoile la préparation des spectacles, pour mieux connaître l'héroïne et pour témoigner d'une certaine passion à représenter l'horreur (avec la fabrication de prothèses de faux-sang par exemple) car "faire peur au gens c'est aussi intéressant que de les faire rire ou pleurer". Ce qu'on pouvait voir sur scène en 1932 dans ce théâtre Grand-Guignol c'était en fait comme un film d'horreur mais sans écran 3D puisque selon la soirée le spectateur pouvait recevoir un peu de giclure de sang: "beaucoup pensent que les jours du théâtre sont comptés à cause du cinéma"...

Justement, quand sera-t-il possible de voir ce bon film sur un grand écran de cinéma tout comme au BIFFF ? Le film étant la première coproduction en Belgique financée par Netflix, il sera donc visible prochainement en streaming...

Les Figures de l’ombre devient une série pour Nat Geo

Posté par wyzman, le 7 avril 2018

La nouvelle est tombée cette semaine : le film Les Figures de l'ombre (Hidden Figures en VO) va être adapté en série sur Nat Geo, la chaîne câblée appartenant à National Geographic et 21th Century Fox. Variety révèle que le projet n'en est à l'heure actuelle qu'au stade de développement mais Peter Chernin (La Planète des Singes : L'Affrontement) et Jenno Topping (The Greatest Showman) seront tous deux producteurs exécutifs du projet. Ils ont notamment participé à la production des Figures de l'ombre.

Pour rappel, le film traite de l'histoire vraie de mathématiciennes noires ayant eu un rôle crucial à l'époque du lancement des programmes spatiaux américains. Sorti fin 2016, on retrouvait au casting des Figures de l'ombre Taraji P. Henson (Empire), Octavia Spencer (La Couleur des sentiments), Janelle Monae (Moonlight) et Kevin Costner (Batman v Superman). Le film de Theodore Melfi a remporté 32 prix dont 3 Image Awards, 2 BET Awards et 2 MTV Movie Awards.

Nouveau pas effectué du côté des séries, Nat Geo a marqué les esprits avec la première saison de Genius, nommée 10 fois aux Emmy Awards. Bien avant l'adaptation série des Figures de l'ombre, Nat Geo fera la Une avec la diffusion de The Long Road Home, une mini-série centrée sur la guerre en Irak et qui sera diffusée à partir de novembre.

BIFFF 2018 : Shauna Macdonald piégée dans le cube de « White Chamber »

Posté par kristofy, le 7 avril 2018

Le 36ème BIFFF, le Bruxelles International Fantastic Film Festival, apporte frayeurs et tremblements depuis le 3 avril et ce jusqu'au 15 : certains des plus grands noms du genre viennent hanter le festival à la nuit tombée. Pour l'ouverture Pascal Laugier est venu présenter son éprouvant Ghostland, et le maestro Guillermo del Toro est attendu pour une master-class. Mais pour le moment, c'est l'une des nouvelles screaming-queen du cinéma fantastique moderne qui est était là cette année : Shauna Macdonald !

Durant les années 70-80 une screaming-queen était essentiellement une actrice dont le personnage hurle quand elle est poursuivie par un tueur: Marilyn Burns dans Massacre à la tronçonneuse ou Jamie Lee Curtis dans Halloween par exemple. Il s'agit pour la victime d'essayer de s'échapper ou de se défendre. Vers la fin des années 90 et début des années 2000, la femme est moins une victime qu'une cible qui contre-attaque le tueur, la screaming-queen devient beaucoup plus une héroïne et le personnage principal du film, telles Neve Campbell dans Scream ou Maika Monroe dans It follows. En 2005 un film allait redéfinir pour des années le film d'horreur claustrophobique : The Descent avec Shauna Macdonald, encore endeuillée de la mort de son mari et et de sa fille, qui se trouve piégée dans une sombre grotte avec des créatures... Evidemment le fantastique allait la suivre : elle se retrouve dans un train en panne au milieu d'une forêt de loups-garous dans Howl, et paralysée sur un lit d'hôpital hanté par un fantôme dans Nails.

Shauna Macdonald et le jeune réalisateur Paul Raschid (25 ans, déjà un long à son actif: Servants' Quarters) étaient au BIFFF pour la première de White Chamber. Dans un futur (proche ?), l'Angleterre post-Brexit a connu une montée de problèmes avec davantage de racisme et de xénophobie, plus de pauvres qui meurent faute d'accès aux soins, la menace d'une guerre civile, un nouveau régime militaire et un leader d'un mouvement d'opposition engagé dans une résistance armée, bref c'est un climat de guerre. Shauna Macdonald se réveille dans un cube blanc dont elle est prisonnière et victime, on lui demande des informations sur ses activités. Pour la torturer via ce cube, on lui envoie des températures extrêmes et des chocs électriques. Qui est-elle vraiment, qui a conçu ce cube et pourquoi, qui la retient prisonnière, que s'est-il passé avant pour en arriver là ? Le mystère de cette chambre blanche va révéler plusieurs retournements de situation...

Shauna Macdonald s'explique: « J'ai rarement joué un rôle de simple demoiselle en détresse, au début du film ce rôle ressemble à ça mais après il y a une tout autre évolution de sa personnalité, c'est cette évolution qui était quelque chose qui m'intéressait ». Une nouvelle fois le corps de Shauna Macdonald est agressé et son visage, ici filmé en très gros plan, est particulièrement expressif avant que la perception de son personnage ne change et qu'on en découvre un autre angle. White Chamber évoque une guerre hors-champs, depuis l'intérieur d'un laboratoire avec la question du bourreau et de la victime.

Pour Paul Raschid, « dans une guerre il n'y a pas forcément un camp du bien et un camp du mal, la morale est quelque chose de subjectif dans chaque camp selon le contexte. Cette histoire évoque une expérience de l'obéissance, obéissance à suivre des ordres, tout comme à faire du mal pour torturer quelqu'un ».

« Les ailes du silence » pour Jacques Higelin (1940-2018)

Posté par vincy, le 6 avril 2018

jacques higelin jappeloup daniel auteuil

Le chanteur, compositeur et poète Jacques Higelin est mort ce 6 avril des suites d'une longue maladie. Il avait 77 printemps. "C’était un artiste absolu, dont le talent se déclinait à l’infini : auteur, compositeur, interprète, comédien, écrivain, Jacques Higelin était un poète merveilleux qui avait conquis le cœur des mélomanes comme des cinéphiles" explique Frédérique Bredin, présidente du CNC. "Son univers lyrique et flamboyant, sa sensibilité à fleur de peau, son caractère généreux et passionné nous manqueront terriblement" ajoute-t-elle en guise d'hommage.

Né le 18 octobre 1940, Jacques Higelin a d'abord commencé sa carrière comme comédien. A 19 ans il tourne dans Nathalie, agent secret d'Henri Decoin et La Verte Moisson de François Villiers. Ses rôles sont secondaires. Durant les sixties, on le croise quand même dans Bébert et l'Omnibus d'Yves Robert, Concerto mécanique pour la folie ou la folle mécamorphose de Julien Duvivier, Les Saintes chéries : Ève au volant de Jean Becker, Par un beau matin d'été de Jacques Deray, Sept jours ailleurs de Marin Karmitz et Erotissimo de Gérard Pirès.

Alors que sa carrière musicale s'envole, mélange de pop et de rock, de chanson à textes et de prestations scéniques virevoltantes, il tourne moins. On le repère malgré tout dans Elle court, elle court la banlieue de Gérard Pirès, L'An 01 de Jacques Doillon, Alain Resnais et Jean Rouch, Un autre homme, une autre chance de Claude Lelouch, Contre l'oubli de Chantal Akerman et René Allio, Un homme à la mer de Jacques Doillon, À mort la mort ! de Romain Goupil, qui tournera en 2008 un documetaire sur le chanteur, Higelin en chemin. Il prête sa voix au beau film d'animation de Jacques-Rémy Girered, La Prophétie des Grenouilles, réalise avec Lyonel Kouro un court métrage Le rêve. Et finalement apparaît dans un succès populaire en 2013, son ultime film, avant que la maladie ne l'éloigne de la lumière, Jappeloup de Christian Duguay.

Il a aussi écrit la musique du film La bande du Rex de Jean-Henri Meunier (1980). En 2013, dans son (avant-dernier) album Beau Repaire, figure un duo avec Sandrine Bonnaire, "Duo d'anges heureux".

Père du chanteur Arthur H, du comédien et réalisateur Kên Higelin et de la chanteuse et comédienne Izïa Higelin, inspiré par le jazz, Boris Vian, Charles Trenet et Léo Ferré, ses chansons ont traversé les décennies. Il n'était pas un faiseur de tubes (hormis peut-être "Champagne", "Poil dans la main", et "Tombé du ciel") mais remplissait les salles, les petites comme les grandes. Incontestablement, c'était l'un des artistes les plus créatifs du paysage musical français, alliant les contraires, de Didier Lockwood à Brigitte Fontaine, de Téléphone à Youssou n'dour, de Bernard Lavilliers à Jeanne Cherhal.

Pour la 3e fois, Star Wars débarque à Cannes

Posté par vincy, le 6 avril 2018

16 ans après la projection de Star Wars : L’Attaque des clones et 13 ans après celle de Star Wars : La Revanche des Sith, le Festival de Cannes accueille de nouveau la saga de la Guerre des étoiles avec l'arrivée hors compétition et en Sélection officielle de Solo, A Star Wars Story.

Réalisé par Ron Howard (son Da Vinci Code était déjà passé sur la Croisette), qui a remplacé Phil Lord et Chris Miller au pied levé, le film se consacre aux jeunes années de Han Solo, accompagné de son fidèle Chewbacca, de l’escroc Lando Calrissian, du Faucon Millenium et de quelques droïdes…

Ce deuxième spin-off de la saga, après Rogue One en 2016, sera dévoilé dans le Grand Théâtre Lumière.

Alden Ehrenreich incarne Han Solo. Il est entouré de Woody Harrelson, Emilia Clarke, Donald Glover, Thandie Newton, Phoebe Waller-Bridge, Joonas Suotamo et Paul Bettany.

Le film sortira en France le 23 mai, deux jours avant sa sortie aux États-Unis.