Miyazaki fait retomber Venise en enfance

Posté par MpM, le 1 septembre 2008, dans Avant-premières, Critiques, Festivals, Films, Venise.

Ponyo sur la falaise

La présentation de Ponyo sur la falaise ,le dernier opus de Hayao Miyazaki, s'annonçait comme l'un des grands moments de ce festival et, vu le tonnerre d'applaudissements lors de la présentation aux professionnels, il a sans aucun doute tenu ses promesses. Il s'agit donc de l'histoire de Ponyo, un poisson-clown vivant au fond de la mer, qui donne au célèbre réalisateur des studios Ghibli l'occasion d'explorer le mystérieux monde sous-marin au cours de séquences tour à tour poétiques (un ballet de méduses), spectaculaires (un tsunami de poissons bleus géants) et bien sûr écologiques (les détritus immombrables ramassés dans le filet du pêcheur).

Mais comme toujours chez Miyazaki, cet univers apparemment magique se doit d'être confronté à un autre monde qui lui soit étranger, voire opposé. Ponyo fait ainsi la connaissance de Sosuke, un jeune garçon vivant sur la terre ferme, et, à son contact, décide de devenir une petite fille. On est alors en terrain connu car la transformation est un thème récurrent de la filmographie du cinéaste, de même que celui de la réconciliation entre l'homme et la nature. Une fois encore, il s'évertue à prôner l'espoir d'une entente et d'une cohabitation véritables entre les deux espèces. Car en acceptant Ponyo telle qu'elle est, et en l'aimant quelle que soit sa forme, Sosuke signifie l'égale importance de l'Humanité et de la Nature.

Le message est charmant, de même que l'animation est délicate et subtile, mais la na?veté de l'intrigue, ajoutée aux tons très pastels des dessins, a de quoi secrètement décevoir le spectateur adulte, qui ne se sent pas vraiment la cible du film. On avait rarement vu autant de bons sentiments chez Miyazaki, et surtout aussi peu de contrepoids cyniques ou décalés. Le seul personnage vaguement méchant n'a aucune envergure, et les autres ne sont guère plus développés. Pire, le fond de l'histoire est bâclé, la plupart des enjeux étant survolés, voire complétement négligés. Si le film fait au départ penser au Monde de Nemo, force est d'avouer que le poisson-clown de Pixar recelait plus de fantaisie et d'irrévérence que ce gentillet Ponyo aux vrais faux-airs de petite sirène à ne conseiller qu'aux très jeunes enfants.

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