On n’avait plus de nouvelles de Mamoru Oshii depuis la sélection d’Innocence à Cannes en 2004, son avant-dernier film (Tachigui : the Amazing Lives of the Fast Food Grifters), déjà présenté en compétition à Venise il y a deux ans, n’ayant toujours pas fait l’objet d’une sortie en France. The skycrawlers aura peut-être plus de chance. Inspiré d’un roman en six volumes de Mori Hiroshi, ce film se situe dans un monde ressemblant étrangement au nôtre, où la guerre est devenue une sorte de divertissement opposant deux compagnies privées. Les pilotes sont des "Kildren", des adolescents qui ne vieillissent jamais et consacrent leur vie à des combats aériens vertigineux amplement médiatisés.
Pendant plus de la moitié du film, on suit l’un de ces pilotes, Yuichi Kannami, dans la nouvelle base où il a été affecté. Le scénario alterne alors scènes banales du quotidien (dont l’ambiance infiniment morne laisse entrevoir le malaise qui règne parmi les pilotes) et combats spectaculaires dans les airs. Le contraste est saisissant entre l’apathie dont ils font preuve lorsqu’ils sont à la base (ils ne font rien d’autre qu’attendre) et l’énergie qui les anime dès qu’ils sont aux commandes de leurs engins. Mamoru Oshii a d’ailleurs choisi d’utiliser deux techniques d’animation différentes selon les situations : les séquences intimistes sont réalisées à la main et en 2D tandis que celles des combats bénéficient de la technologie 3D générée par ordinateur. Indéniablement, cette dernière offre au film ses plus beaux moments visuels avec des ballets aériens extrêmement fluides et réalistes qui emportent le spectateur au cœur de l’action. On est moins convaincu par l’animation plus basique des personnages, stylisés et peu expressifs.
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