Le Bal des lucioles & autres courts

Posté par Morgane, le 28 octobre 2008

baldeslucioles.jpgSynopsis Les petits écoliers : C’est la rentrée scolaire à l’école des insectes. Les enfants des différentes familles arrivent à l’école pour approfondir leurs connaissances di monde. Mais tous ne veulent pas rester assis derrière leur bureau et apprendre, ils préfèrent se familiariser avec leur environnement par eux-mêmes… ; Le bal des lucioles : Otis a quelques problèmes avec sa loupiote. Il tente de séduire une luciole en vue du bal de l’été qui se prépare dans la forêt, mais sans lumière scintillante ce n’est pas facile. Otis doit absolument trouver une solution pour réparer sa loupiote, sinon il ne pourra pas participer au bal… ; La nouvelle espèce : Une famille de papillons décide de partir faire un pique-nique dans la forêt. Malheureusement ils s’installent sur le passage d’un vieil homme collectionneur de papillons… ; Le magicien : Laudini le magicien fait son arrivée dans la forêt. Après avoir attiré l’attention de tous et quelques « abracadabra » plus tard, il disparait soudainement dans un épais nuage de fumée. Les habitants de la forêt se retrouvent seuls…et les biens qu’ils avaient confié au magicien pour ses tours ont disparus avec lui.

Notre avis : Tout droit sortis des studios AB de Lettonie, ces quatre courts métrages ravissent par leur simplicité, leur beauté et leur inventivité. Destinés aux plus petits, ces derniers seront enchantés par toute cette galerie de nombreux personnages, principalement des insectes, dont les attitudes et problématiques ressemblent fortement aux nôtres.

Que ce soit la luciole qui cherche à faire réparer sa loupiote pour inviter une fille au bal, les enfants papillons qui redoublent d’imagination pour libérer leurs parents ou bien encore les écoliers qui, face au danger, l’affrontent ensemble, tous ces petits personnages ont en eux une forte dose d’humanité. L’attachement à ces insectes n’en est alors que plus fort.

De plus, ces quatre films sont entièrement animés à la main, image par image. Le savoir-faire étonne et l’animation de ces marionnettes est bluffante. Poétiques et un brin magiques, Le bal des lucioles et autres courts appartiennent à cette catégorie de films qui montrent qu’il n’est pas nécessaire de faire appel à la 3D et aux toutes nouvelles technologies pour faire des films brillants et touchants.

Loft d’Erik van Looy : quand un thriller flamand captive le public belge

Posté par MpM, le 28 octobre 2008

Loft d’Erik van LooyPour son premier week-end sur les écrans belges, Loft, du réalisateur Erik van Looy (La mémoire du tueur), a attiré 126 400 spectateurs, soit plus de la moitié du total des entrées. Il se place ainsi directement en 3e position du classement annuel des films nationaux les plus populaires, juste après Moscow, Belgium de Christophe van Rompaey et Samson en Gert: Hotel Op Stelten de Bart Van Leemputten.

Loft est un thriller mettant en scène cinq hommes mariés qui découvrent, dans la luxueuse garçonnière où ils invitent leurs maîtresses, le cadavre d’une femme qu’ils ne connaissent pas. Le film, projeté sur 32 écrans, a dû bénéficier de séances supplémentaires pour répondre à l’afflux de spectateurs. Aucune sortie n'est pour le moment prévue en France de ce qui s'annonce comme le Bienvenue chez les Chtis (avec probablement moins de bons sentiments et plus de suspense inquiétant) de nos voisins belges.

Cowboy Angels : graines de violence

Posté par vincy, le 28 octobre 2008

cowboyangels1.jpg Synopsis : « Tu parles de moi comme d’un vieux truc à vendre. » Pablo, 11 ans, est livré à lui même, entre Pigalle et La Chapelle. Pendant que sa mère boit au comptoir, il passe son temps avec des jeux vidéos. Le soir, tard, ils rentrent dans la chambre d'hôtel. Un jour, sa mère le laisse seul durant un week-end, pour s'amuser avec un de ses "amants". Pablo en profite pour demander à Louis, un voyou recherché par des types qu'il a arnaqué, de le conduire chez son père, quelque part en Espagne.

Notre avis : Cowboy Angels est un blues urbain aux airs de déjà vu qui se mue, doucement, en road movie plus imprévisible. Caméra à l’épaule, Kim Massee, avec ses peu de moyens, bricole un film attachant mais, inévitablement, inabouti. Cinématographiquement, le spectateur sera davantage séduit par les plans larges donnant une atmosphère souvent juste au contexte. Mais elle sait aussi installer quelques instants de grâce dans ce monde brut. Voix éraillées, volutes de fumées, personnages à la marge : Cowboy Angels fuit le glamour et cherche à atteindre un cinéma vérité. Des voyous à la petite semaine, un gamin (Diego Mestanza) en quête du père. Le film prolonge une forme de néoréalisme où  la beauté se doit d’être intérieure.

Hélas, cela frôle parfois avec un cinéma plus amateur, semblant improvisé. L’humanité du cowboy et de l’ange tarde à se faire ressentir, et il faut supporter une forte dose d’acidité avant de se laisser tenter par cette relation agressive, gueularde, méfiante. Les Dardenne ne sont pas loin. Rien n’est zen.

Et peut-on s’intéresser à cette figure du père (Thierry Levaret), bourrée de principes (qu’il s’applique peu), érigeant le fric comme valeur suprême, où le lien qui se tisse avec le gamin est douteuse, rarement sincère, peu ouverte.

Et puis Cowboy Angels manque de piment. La musique et les ralentis n’y font rien. La dramatisation ne fonctionne pas. Certaines séquences, pas assez écrites, tombent à plat, ressemblant davantage à un reportage ou film de vacances. Pour faire vrai. La réalisatrice aurait dû être davantage inspirée par ses grands moments de vide, vertiges plus passionnants. Dès que la fiction et le romanesque s’en mêlent, le film laisse deviner ce qu’il aurait pu être. Le final au commissariat est même la séquence la mieux écrite, la plus intense.

Film de l’impasse – familiale, sociétale, économique – c’est aussi, paradoxalement, un espoir éventuel d’un cinéma à part.